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Iran : Des élections à effet cosmétique
18.12.2006

Selon les premiers résultats partiels, Rafsandjani serait largement en tête pour l’élection à l’Assemblée des Experts. | Double Décodage



Bio-express de Rafsandjani (selon l’AFP) | Fidèle parmi les fidèles du fondateur de la République islamique, l’ayatollah Rouhollah Khomeiny, ce simple étudiant en théologie (mollah) se lance en politique en 1963 au moment de l’arrestation de Khomeiny à Qom (centre) par la police du Chah.

Sa présidence a été marquée par la reconstruction et l’ouverture à l’étranger, mais aussi les violations des droits de l’Homme, une inflation et un endettement énormes, et des tentatives avortées de rapprochement avec les Etats-Unis.

A la fin de sa présidence, Rafsandjani et ses amis politiques ont joué un rôle déterminant dans l’élection du réformateur Mohammad Khatami face au candidat des conservateurs Akbar Nategh Nouri.

Rafsandjani veut incarner l’opposition à une vision rétrograde de l’islam (sic - ndlr), le soutien au développement politique et économique et à l’ouverture vers l’extérieur.

Partisan d’une économie libre, il n’a pas hésité à affirmer à de nombreuses reprises ces derniers mois que « la création de richesse est une valeur », malgré les accusations d’enrichissement personnel qui visent sa famille (sic - ndlr), et qui lui ont coûté des voix à la dernière présidentielle.


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Décodage biograpghique | Cette biographie est évidemment écrite par une personne mal intentionnée ou mal informée, elle est entièrement fausse et cache plusieurs faits graves dont deux mandats d’arrêt internationaux d’Interpol au nom de Rafsandjani. Le dernier de ces deux mandats date d’il y deux mois et reconnaît en Rafsandjani le commanditaire du plus grand attentat antisémite de l’histoire (depuis l’ère nazie). Mais Rafsandjani étant le chouchou du Quai d’Orsay et de l’IFRI, bon nombre de journalistes, pour ne pas dire l’ensemble de la presse française, a boycotté cette nouvelle afin de ne pas porter atteinte à cet homme que tous les Iraniens qualifient du Patron du régime des mollahs.

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Décodage électoral | En mettant en avant des réformateurs ou des femmes élues dans ces élections truquées, le régime veut jouer à fond la carte d’une évolution interne, mais ces élus et élues seront aussi évasifs sur le Hezbollah, le soutien au terrorisme (aux dépens des besoins vitaux des iraniens), l’ingérence en Irak, soutien au Talibans, l’islamisme ou le négationnisme que les précédents élus du régime. Aucun n’élu ne sortira de la ligne officielle du régime : rien ne peut être remise en cause surtout dans le domaine des relations internationales. Et malgré ces élections cosmétiques, le résultat est finalement le signe d’une fossilisation du régime et son incapacité à évoluer vraiment.

Les pseudo réformateurs critiqueront Ahmadinejad plutôt que de critiquer la révolution et ses principes. C’est de la manipulation cosmétique. On reste fidèle au régime et sa ligne fondatrice et l’on critique Ahmadinejad, le bouc émissaire, qui constitutionnellement n’a aucun pouvoir et dont le programme du gouvernement avait été défini par avance par Rafsandjani à la tête du Conseil du Discernement. Celui qui avait défini le programme appliqué par Ahmadinejad est présenté comme un anti-Ahmadinejad. Paradoxalement, ces résultats prouvent la fossilisation du régime qui recycle les mêmes recettes pour le même objectif : perpétuer la révolution islamique et sa politique étrangère fondée sur l’ingérence du Hezbollah au Liban.

Même si les pseudo experts (Adler, Parmentier, Roy, Minoui…) en Iran jubileront demain, le retour de Rafsandjani ne changera rien à l’objectif d’obtenir des Garanties régionales de Sécurité. Seulement, ces résultats prouvent que le réseau de Rafsandjani est puissant et que la dissidence intérieure était factice : les dissidents sont heureux de participer à cette opération de manipulation dont l’objectif est de rester fidèle à Khomeiny en accablant Ahmadinejad.

Mais ce n’est pas tout, Ahmadinejad, ne cessera pas d’être président ! Mais l’effet trompe-l’oeil de ces élections ajoutera à la confusion générale existante et donnera l’illusion qu’il faudra attendre un nouveau président pour une nouvelle politique. Donc en d’autres termes voici le message subliminal de ces résultats : « chers alliés européens, aidez-nous à tenir les 24 mois qui restent de la présidence d’Ahmadinejad... Après, nous aurons alors un président modéré qui dénouera la crise nucléaire » .


Pourtant il suffirait que Rafsandjani à la tête du Conseil du Discernement donne à Ahmadinejad un nouveau programme différent qu’Ahmadinejad devrait alors appliquer sans rechigner conformément à la Constitution de la république islamique. Mais Rafsandjani n’en fera rien. Son objectif n’est pas de dénouer la crise mais de l’aggraver, d’augmenter la confusion des interlocuteurs, multiplier les interfaces, et dans l’immédiat d’empêcher l’adoption d’une résolution contre ce pays, une résolution dont les effets psychologiques (arrêt des investissements) seraient infiniment plus dévastateurs que les sanctions elles-mêmes.

A cette menace terrible pour le régime (arrêt progressif des investissements [1]), les mollahs ont répondu par une évolution cosmétique. Ceci démontre l’absence d’option du régime : le régime est monolithique, incapable de devenir raisonnable et il continue à nous en donner les preuves.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

<HTML>Pour comprendre ce refus de devenir « Raisonnable » :
- RAFSANDJANI ET LE DILEMME ARGENTIN
- (11 Novembre 2006)

à l’issue de cette lecture, vous comprendrez qui est réellement Rafsandjani (biographie non édulcorée) et pourquoi le régime ne pourra pas évoluer.

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[1De la nécéssité d’Investir en Iran | Tous les partisans du régime la rappellent. C’est le cas de Bernard Hourcade, il l’a rappelé sur le plateau de « C dans l’air », le 14 décembre 2006. C’est également le cas du mystérieux Journal d’Iran publié en France. Ses responsables ont consulté de nombreux « experts objectifs et apolitiques » comme Michel Makinsky, Parviz Mina, Djamshid Assadi… et ces derniers ont recommandé aux investisseurs de profiter de la très bonne conjoncture en Iran ! Mais en réalité, le régime est endetté et insolvable : sa dette extérieure s’élève à 18,6 milliards de dollars, soit une augmentation de 86,6% par rapport à l’année précédente... Raisons occultées de cet endettement |