Le rapport Baker croit connaître l’intérêt de l’Iran ! 09.12.2006 Selon le Rapport Baker, la situation en Irak est grave et va en se détériorant. Afin de justifier les 79 recommandations qu’il préconise, le rapport part d’une constatation de base que nous avions jugée boiteuse, voici la preuve inscrite dans les premières lignes de ce fameux Rapport. Rapport Baker | chapitre 1 : Approche Externe Extraits | Les politiques et les actes des pays voisins de l’Irak affectent grandement sa stabilité et sa prospérité. Sur le long terme, aucun des pays de la région ne bénéficierait d’un Irak plongé dans le chaos. Pourtant, les voisins de l’Irak n’agissent pas suffisamment pour aider l’Irak à parvenir à la stabilité. Certains agissent même dans le sens de sa déstabilisation. Les Etats-Unis devraient lancer immédiatement une nouvelle offensive diplomatique visant à construire un consensus international pour la stabilité de l’Irak et de la région. Vu la capacité de la Syrie et de l’Iran à peser sur le cours des événements à l’intérieur de l’Irak, et leur intérêt à ne pas voir le chaos s’y installer, les Etats-Unis devraient tenter d’engager un dialogue constructif avec ces deux pays. L’Iran devrait stopper le flot d’armes à destination de l’Irak et fermer les camps où s’entraînent les Irakiens, respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Irak et user de son influence sur les groupes chiites irakiens afin d’encourager la réconciliation nationale. La Syrie devrait contrôler sa frontière avec l’Irak afin d’interrompre le passage de fonds, d’insurgés et de terroristes à destination ou en provenance d’Irak.
Afin de justifier des négociations avec l’Iran : Baker affirme que l’Iran n’a aucun intérêt à voir le chaos installé en Irak ! Or, c’est le choix délibéré du régime des mollahs qui connaît mieux que Baker son intérêt. L’ensemble de tout ce qui est écrit dans ce rapport boiteux découle de ces première lignes d’introduction qui décident de ce que devrait être l’intérêt du régime des mollahs dans région. Par ailleurs, l’exemple Libanais prouve que l’Iran a intérêt à préserver le chaos pour faire avancer ses pions dans la région. Idem en Iran : le régime des mollahs a lui-même installé un système politique confus qui lui laisse la liberté d’agir de manière confuse pour créer la confusion chez ses adversaires. L’instabilité de la région permet aux mollahs de se poser en arbitre de la confusion. Cette confusion ne peut exister que si les mollahs ont des agitateurs sur place. Tel est le fondement de leur stratégie, ils restent en retrait et laissent faire des intermédiaires : le Hamas, le Hezbollah et même la Syrie. Dans le cas de l’Irak, les mollahs possèdent l’atout d’avoir des « intermédiaires » aussi bien chiites que sunnites (des miliciens mais aussi des politiciens). L’intérêt d’un Irak instable est de peser sur la politique intérieure des Etats-Unis et l’opinion américaine. L’intérêt d’un Irak instable est de contraindre le président américain à composer avec eux et si un accord est signé, que la partie américaine ne soit jamais tentée de changer de direction ! La seule garantie pour éviter un revirement posthume des Etats-Unis est de maintenir le foyer de crise ou de confusion vivace. C’est pourquoi le Hezbollah est une nécessité pour les mollahs. Le Hezbollah garantit la politique de nuisance régionale des mollahs et au retour les mollahs doivent trouver un cadre international qui garantisse le Hezbollah. L’intérêt de l’Iran est l’instabilité sur commande de la région. Le constat de base de Baker qui prétend que la Syrie et de l’Iran ont intérêt à ne pas voir le chaos s’installer en Irak est un vœux pieux, d’ailleurs par un raisonnement à l’emporte pièce, Baker déclare : « L’Iran devrait stopper le flot d’armes à destination de l’Irak et fermer les camps où s’entraînent les Irakiens, respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Irak et user de son influence sur les groupes chiites irakiens afin d’encourager la réconciliation nationale ». En d’autres termes, avant de faire ses recommandations, Baker pose comme acquis que l’Iran des mollahs puisse oeuvrer pour la victoire des Etats-Unis dans cette région. L’idée est politiquement correcte (démagogique) mais absurde. Rapport Boiteux. Dans le même ordre d’idée politiquement correcte, lors d’un discours sur le changement climatique (combat politiquement correct) en Hollande (pays politiquement correct), l’ancien Président des Etats-Unis Bill Clinton a soutenu l’idée d’un dialogue avec l’Iran et la Syrie. « Je suis d’accord que nous devrions tendre (la main) aux iraniens et aux syriens et essayer d’obtenir une solution régionale », a-t-il déclaré. Selon Clinton, il existe une opportunité de « travailler ensemble » à la condition que l’Iran et la Syrie cessent de financer le terrorisme. C’est le problème du politiquement correct : il convient bien pour les discours et plait à l’opinion mais reste absurde car si le régime des mollahs ne soutenait pas le terrorisme, il n’aurait aucun moyen de pression au Liban ou en Irak et par conséquent aucun rôle régional... Donc pour répondre à ce cher Bill, si les mollahs ne finançaient pas le Hezbollah et le Hamas, il ne serait pas nécessaire de négocier avec eux car il n’y aurait pas d’ingérence iranienne en Irak ou ailleurs. La remarque, qui est valable pour Bill, l’est aussi pour Kofi et pour Pierre [1]. WWW.IRAN-RESIST.ORG [1] Pierre ? | Pierre Rousselin, éditorialiste du Figaro, pense qu’il est urgent d’établir « un dialogue constructif avec l’Iran et avec la Syrie, dans la mesure où ces deux pays peuvent contribuer à stabiliser la situation en Irak… qu’on le veuille ou non, la République islamique est une puissance régionale. En Afghanistan, en Irak et au-delà, elle doit pouvoir être entendue. Reste à définir jusqu’où et par quels moyens il lui est légitime d’exercer son influence ». C’est un des traits des analystes politiques en France. Si on reconnaît le rôle régional des mollahs, il existe « un devoir de pudeur » qui empêche les journalistes français de parler du vilain Hezbollah. A articles boiteux, conclusions boiteuses. Pierre mériterait un bonnet d’âne, mais nous avons la certitude qu’il aura le sien très rapidement, s’il continue ainsi. | |