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Iran : tous les pions dehors
08.12.2006

En Iran, ce que les mollahs ne peuvent combattre, il l’assimilent et le clonent. Ils ont ainsi fini par créer toute une famille de faux dissidents, faux opposants, faux intellectuels, cinéastes, écrivains, poètes aux œuvres inaccessibles et introuvables.



Le régime a aussi ses propres étudiants rebelles qui chantent l’hymne national officiellement interdit en Iran depuis 1979, il a ses propres mollahs à contre-courant qui aiment la laïcité, et ses féministes qui aiment le Coran, il a aussi ses syndicalistes qui parlent de justice divine... Il utilise ces imitations, parfaits robots multi-tâches à diverses occasions non sans contradictions. L’objectif de certains de ces pions est de prouver que l’Iran a des forces de gauche et l’objectif d’autres est de dire que les iraniens sont jalousement patriotes. | Deux exemples en un jour : Décodages |

Simulateurs de Gauche | Hier, c’était la journée de l’Etudiant au pays des mollahs. Nous avons eu droit à des manifestations organisées qui ont eu un large retentissement dans les medias du régime et les sites ad hoc. Les étudiants du principal syndicat estudiantine islamiste [1] ont défilé avec des pancartes où ils protestaient avec le décorum usé d’une lutte estudiantine de facture classique : le mot « liberté » écrit sur un drapeau rouge. En un clin d’œil des photos circulaient sur le net et heureusement qu’il y a eu ces photos : nous constatons que nos compatriotes boudent ces fausses manifestations pro liberté. Seconde constatation : cette démobilisation montre l’absence d’impact de ceux qui font la promotion de ce genre de manifestation en prétendant être des opposants de longue date. Il s’agit de Radio Sedaye Iran, KRSI, des sites d’informations qui ne sont en fait que les recycleurs des mensonges fabriqués à Téhéran.

Simulateur de Droite | Hier également, ce fut la journée de promotion du Film de Jafar Panahi. Comme tous les intellectuels clonés, Panahi va à contre courant : il a fait clore son film par le Chant Ey Iran, l’hymne national du temps du Shah qui est la preuve vivante de l’attachement des Iraniens à l’ancien régime. Cet hymne avait été composé par un militaire iranien, compositeur de chanson qui avait été choqué par le comportement des soldats alliés qui avaient envahis l’Iran pendant la seconde guerre mondiale.

Mais le chant est un hommage à l’histoire et les beautés du pays et non un appel au meurtre. Les mollahs ont essayé de punir quiconque le chanterait. Incapable d’y arriver, à présent ils l’utilisent pour promouvoir l’amour de la patrie et entretenir le patriotisme en communiquant sur le thème de la Patrie en Danger.

Il faut croire que les mollahs aiment piquer la curiosité des iraniens en ajoutant ce chant au le générique du film insipide de Panahi. Mais l’anecdote drôlissime est la description « politiquement correcte » faite par Panahi de ce chant hautement patriotique à un journaliste de l’Huma qui ne comprend pas ce cheveu dans la soupe de Jafar :

L’Huma | Un mot sur la fin ?
- Jafar Panahi | L’hymne à la fin du film a été écrit il y a soixante ans et ne parle d’aucun pouvoir en place. Nous avons des hymnes disant : « Que la République islamique soit éternelle », mais celui-ci parle de l’Iran par rapport à sa terre, sa culture, sa civilisation, son art. On n’y trouve aucune notion nationaliste ou de religion, car il parle de l’histoire de l’Iran depuis trois mille ans. Les gens chantent cet hymne en toute occasion et personne n’est parvenu à l’interdire.

Décodages | S’il est vrai que personne n’a réussi à l’interdire, il est néanmoins très nationaliste, c’est d’ailleurs son intérêt pour les iraniens qui voient en l’Islam, l’ennemi extranational de leur culture millénaire pré-islamique. Mais comment expliquer ça sans choquer le journaliste de l’Huma et son évangile internationaliste tiers-mondiste anti-impérialiste ? Fastoche ! Panahi tape sur le nationalisme et l’assimile à une religion (l’Islam).

Et le journaliste de l’Huma fait semblant de comprendre. L’Huma reste un des bastions de la défense du Cinéma iranien d’Art et d’essai ou de toutes les autres expressions des faux opposants du régime. Ce déploiement chronique des pions formatés par le régime des mollahs est d’ailleurs un gagne-pain inépuisable et rémunérant pour quiconque sait se montrer compréhensif… ça va de Panahi à ce « journaliste » de l’Huma.com !

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Pour en savoir + sur le mouvement estudiantin en Iran | phase 1
- Que reste-t-il du mouvement des étudiants iraniens ?
- (08.07.2006)

Pour en savoir + sur le mouvement estudiantin en Iran | phase 2
- Affaire Akbar Mohammadi ou Remue-ménage dans la dissidence intra-muros
- (05.08.2006)

Pour en savoir + sur le mouvement estudiantin « officiel »
- Bureau de consolidation de l’unité (BCU) : Entre Info et Intox
- (03.05.2006)

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| Mots Clefs | Resistance : Lobby Cinématographique des mollahs |

[1TAHKIM E VAHDAT ou BCU | Bureau de consolidation de l’Unité entre les séminaires islamistes et les universités BCU : Entre Info et Intox | 03.05.2006