Au cours de l’inauguration des jeux asiatiques, qui se déroulent à Doha (Qatar), le président de la très islamique république d’Iran a failli créer un autre incident diplomatique avec ce petit émirat du Golfe Persique.

Au cours de la cérémonie d’ouverture, des danseurs et des danseuses donnaient une représentation en dansant ensemble. C’est la présence de ces jeunes danseuses qui a outré le président et sa suite, qui voyait dans ces déploiements de corps féminins peu vêtus une manifestation en désaccord avec les préceptes de la religion (photo). C’était d’autant plus regrettable que c’était la première fois qu’il participait à une telle cérémonie d’ouverture sportive en tant que président et non pas en tant que milicien du service d’ordre.

Le régime de Téhéran, qui aime les scandales pour devenir le chouchou des intégristes sans frontières, n’a pas perdu de temps pour élever la voix ! Une protestation officielle a été adressée au Qatar parce que, selon Téhéran, les populations chiites de la région ont été choquées. Bien évidemment les images en question n’ont pas été diffusées sur les chaînes télévisées en Iran. Les qataris ont été surpris, Ils ont expliqué qu’ils auraient compris si la protestation était venu d’un mollah comme Rafsandjani ou Khatami, mais que venant d’un non-mollah, l’agitation les laissait pantois.

Réponse malicieuse des Qataris ! Les dirigeants de ce pays adressent ainsi un message subliminal à leurs populations, « nous ne sommes pas des mollahs ». Rappelons que le Qatar finance la chaîne Al Jazeera qui est plutôt farouchement pan arabe, l’état Qatariote rappelle qu’il ne veut pas recevoir de leçon des mollahs de l’autre rive.

AL Jazeera est une chaîne réellement paradoxale : si le fond draine des idées pan-arabes qui définissent mal les limites entre la ferveur religieuse ou ethnique, quant à sa forme, Al Jazeera a apporté une réelle modernité. Ceci ne s’arrête pas à des jolies présentatrices CNNiennes ou des publicités à l’américaine, le choix des invités et des sujets est plutôt innovant et donne lieu à des débats inattendus. Ainsi Wafa Sultan a acquis sa notoriété planétaire sur cette chaîne. La réaction des dirigeants Qatariotes est un mélange d’agacement anti-mollahs chiites qui font de l’ingérence partout et d’affirmation d’un modèle Qatariote.

Mais, si pour les besoins de leur cause, les Qatariotes ont fait le distingo entre les mollahs et les miliciens, cette différence n’existe pas dans le régime islamique d’Iran. Et les choses sont encore pires, car ces barbus, qui refusent à voir des femmes danser, sont pourtant les premiers à transférer des « femmes » iraniennes dans les pays du Golfe Persique pour les prostituer ou les faire danser…

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