Iran : Rafsandjani et le dilemme argentin 11.11.2006 Nom : Rafsandjani Prénom : Ali Akbar Date de naissance : 1935 Signes particuliers : capable de soudoyer beaucoup de monde avec ses dollars | Individu dangereux toujours accompagné d’une milice connue sous le nom de Pasdaran. Ali Akbar Hachemi Rafsandjani Bahrémani fut président de la république islamique iranienne du 3 août 1989 au 3 août 1997. Il est né en 1935 dans une famille d’agriculteurs fort modeste dont le seul bien avant la révolution était une coccinelle d’occasion. Il est le demi-frère de Khomeiny, le fondateur de la république des mollahs. Il a suivi des cours religieux à Qom, la ville sainte du chiisme, pendant une douzaine d’années, dont six sous l’enseignement de Khomeiny, dont il devint l’un des plus fidèles seconds.En réalité, peu passionné par l’étude des commentaires du Coran, il aime l’action : en 1963, il épaule son demi-frère qui se révoltait contre les réformes agraires du Shah qui dépossédèrent la couronne, le clergé et les grands propriétaires en faveur des paysans jusqu’alors réduits à l’état de servage ! En 1964, Rafsandjani, surnommé le Glabre (imberbe), sera le coursier qui remettra le pistolet à l’assassin du 1er ministre Hassan Ali Mansour. Par la suite, il adhèrera à l’Organisation des Moudjahidines du Peuple Iranien (OMPI) avant que cette organisation terroriste ne soit annexée par sa sainteté Massoud Radjavi et sa madone multicolore Maryam. Après la révolution islamique, il a éliminé son rival Beheshti par un attentat à l’explosif qui a pulvérisé le siège du Parti de la République islamique (PRI), et décapité l’élite du régime. Rafsandjani avait quitté le bâtiment quelques minutes avant l’explosion ! Après la mort de son frère, il a falsifié le testament de ce dernier afin de pouvoir contrôler le régime [1] sans nécessairement être « officiellement aux commandes » [2]. Ce petit mollah rusé et blême est aujourd’hui l’homme le plus riche de l’Iran, et selon certaines légendes, un des plus riches au monde. C’est pourquoi il a été obligé de s’inventer une famille aisée et des mirobolantes opérations immobilières à Qom de 1960 à 1976. Cette légende qui fera rire en Iran est complaisamment reproduite et diffusée par nombre de journalistes français très connus qui n’ont pas pris la peine de gratter un peu pour découvrir que ce supposé homme d’affaire n’avait nul bureau ou même une simple échoppe dans le bazar de 1960 à 1979. C’est après la révolution et grâce à son lien de parenté avec Khomeiny qu’il accède au commandement des Pasdaran et de l’armée et fait de fructueuses affaires en touchant des commissions astronomiques sur les achats d’armes et tout particulièrement sur les missiles. Ce qui explique le nombre de missiles achetés par le pays durant la guerre et qui n’ont même pas été tirés. Idem, c’est lui qui a supervisé les achats de près de 1500 missiles anti-char BGM-71 TOW auprès des Israéliens [3] et des Américains dans l’affaire Irangate. Les missiles avaient été facturés à 5 fois leur prix et Rafsandjani avait accepté l’offre dans cette affaire qui fleure bon l’enrichissement personnel. Parallèlement, il avait fait main basse sur toutes terres de sa région de naissance où l’on cultive les meilleures pistaches du monde. L’exportation de ce produit lui procure à elle seule plus de 700 millions de dollars par an (revenus de l’année 1997, en hausse depuis). En 1979, il avait une coccinelle et aujourd’hui il investit dans les sociétés américaines, en Russie, à Dubaï, au Canada, en Allemagne mais également en Asie pacifique et en Asie Centrale. Depuis, il aime se faire appeler Akbar Chah (roi Akbar). Rafsandjani n’est pas seulement un riche homme d’affaires, il est également un bandit notoire avec un mandant d’arrêt international à son encontre. Cependant, il se rend régulièrement en Arabie Saoudite ou au Koweït où il posséderait des comptes bancaires, mais aucun des deux pays n’a jamais jugé nécessaire d’appréhender le mollah imberbe. Il est désormais monté en grade, puisqu’à la demande de la justice argentine, un second mandat d’arrêt international à son encontre a été délivré le 9 novembre 2006. Six autres dignitaires [4] et religieux du régime islamique de Téhéran font également partie du lot, tous pour leur implication dans l’explosion terroriste contre le centre juif AMIA, qui avait fait 85 morts et 300 blessés à Buenos-Aires en 1994. Bien qu’impliqué au même titre pour attentats commis en France pour attentats commis en France et au Liban contre les paras français, ce pays n’a pas encore lancé de procédure judiciaire à son encontre et certains en France souhaitent même qu’il reprenne en main les affaires de l’Iran. Politiquement cette éventualité est impossible car les Iraniens le détestent mais il contrôle tous les leviers du pouvoir et sans être au premier plan, il est considéré comme le Patron du régime Islamique d’Iran. C’est pourquoi ce second mandat d’arrêt est un crève-cœur car avant-hier, c’était la liesse à Téhéran (chez les mollahs) après la défaite de Bush et le retour aux affaires de Brzezinski et associés. La fête a été gâchée par ce mandat d’arrêt qui pourrait transformer Rafsandjani en obstacle pour une normalisation des relations Iran-USA. C’est l’ironie du sort qui joue. Rafsandjani qui a longtemps œuvré pour rendre possible ce rapprochement en envoyant à Washington plusieurs émissaires pacifiques, dont son propre frère et plus tard Khatami, peut à présent devenir gênant pour la survie du Régime ! Sa réaction est à la mesure de sa rage : Téhéran a déjà réagi en annonçant dans un communiqué que « la république islamique condamnera les responsables argentins devant les tribunaux islamiques pour outrage à l’islam ». Et pourquoi pas outrage à Dieu ? Trois options s’offrent aux mollahs, oublier le rapprochement avec les USA, étouffer cette affaire ou étouffer R ? © WWW.IRAN-RESIST.ORG | Recherche Par Mots Clefs : Rafsandjani | | Recherche Par Mots Clefs : Attentats attribués aux mollahs |
[1] Contrôler le régime Le 6 octobre 2005, Rafsandjani, chef du Conseil de discernement et la plus haute instance d’arbitrage et de décision de la République Islamique, a renforcé ses pouvoirs avec la décision du Guide suprême de lui déléguer un rôle de contrôle du Gouvernement, du Parlement et de la justice. Désormais, le Conseil de Discernement vérifiera également la bonne application par les trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire du quatrième plan quinquennal, adopté par l’Assemblée Islamique. Il continuera à prendre en charge aussi les tâches initiales : les grandes politiques du régime et le programme de développement de l’Iran dans les vingt prochaines années, qui ont été élaborées par ce même conseil. la mollacratie expliquée | [2] Officiellement Khamenei est un adversaire politique de Rafsandjani, mais en réalité il est son pion : À la mort de Khomeiny, les hauts responsables du régime se sont réunis pour décider de sa succession. Peu avant sa mort, Montazéri avait été écarté par Khomeiny, mais il restait le plus qualifié d’entre tous. Certains penchaient pour une solution différente et voulaient créer un Conseil (de trois ayatollahs) qui assumerait le rôle du Guide de la Révolution. Rafsandjani a falsifié avec l’aide d’Ahmad, le fils de Khomeiny, un testament dans lequel Khomeiny avait nommé comme son successeur Khamenei. La participation d’Ahmad a été décisive car ce dernier était le secrétaire particulier de Khomeiny. Khomeiny dictait ses ordres et Ahmad transcrivait : ainsi la totalité des documents attribués à Khomeiny vers la fin de sa vie avaient été rédigés de la main même de son fils Ahmad. Hojjat-ol-Eslam Rafsandjani (il n’est pas ayatollah) et Ahmad ont rédigé « le nouveau testament » au moment même où on s’acheminait vers la Création du «Conseil à trois». Le texte stipulait que le fondateur de la République Islamique avait choisi Khamenei. Ce qui fit clore les débats et plaça un homme mou du giron de Rafsandjani à la fonction suprême de la république des mollahs. [3] L’affaire Irangate a eu lieu sous la direction de Shimon Pérès | Bien qu’il n’ait jamais mené le parti travailliste à une victoire aux élections, Shimon Peres a occupé le poste de premier ministre par deux fois : une première fois de 1984 à 1986 dans le cadre d’une rotation liée à l’accord avec le Likoud d’Yitzhak Shamir, et une seconde fois entre 1995 et 1996, en remplacement du premier ministre Yitzhak Rabin assassiné. (En apprendre plus sur Shimon Pérès et l’Iran) | [4] Mandats d’arrêt argentins Les autres Iraniens recherchés sont : l’ex-ambassadeur en Argentine Hadi Soleymanpour, l’ancien chef des services de renseignements Ali Fallahian, l’ancien ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Velayati, deux anciens commandants des Gardiens de la révolution iranienne et un autre diplomate. Un ancien chef de la sécurité extérieure du Hezbollah, Imad Moghnieh, fait aussi l’objet d’un mandat d’arrêt. Soleymanpour avait été arrêté à Londres le 21 août 2003 à la suite d’une demande d’arrestation similaire formulée par l’Argentine. Il avait toutefois été relâché par les autorités britanniques. |