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Iran : Un sursis au Conseil de Sécurité
25.10.2006

Les membres du Conseil de Sécurité et l’Allemagne tardent à se mettre d’accord sur un projet de résolution sanctionnant l’Iran pour son programme nucléaire. On est loin d’un consensus et l’on prévoit même des semaines pour y parvenir.



La principale raison est que les adversaires des sanctions significatives, à savoir les Européens, la Russie et la Chine, attendent les résultats des élections à mi-mandat du 7 novembre qui risquent d’affaiblir George Bush et d’amener au pouvoir le parti démocrate très enclin à renouer le dialogue avec les mollahs et pourquoi pas à leur accorder les Garanties de Sécurité exigées pour le Hezbollah, la seule force de frappe efficace du régime des mollahs. Les Démocrates ont d’ailleurs entrepris des démarches dans ce sens pour mettre très rapidement en place une plateforme d’accords avec les mollahs. Dans le camp Républicain, James Baker aimerait arriver au même résultat.

C’est pourquoi tous les adversaires de l’actuelle diplomatie américaine ont tendance à faire traîner les négociations au sein du Conseil de Sécurité pour s’approcher de cette date fatale. Ainsi les trois pays négociateurs européens de la défunte Troïka, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, se sont mis d’accord sur un texte en prenant soin de le rédiger d’une façon telle qu’elle soit inacceptable pour les Etats-Unis. Ce projet de texte n’a même pas encore été distribué à la Russie et à la Chine qui s’y opposeront en bonne et due forme pour donner une chance supplémentaire aux tentatives pour retarder la résolution et l’envoyer après le 7 novembre.

Si Bush est battu, on se retrouva à renégocier avec les mollahs qui resteront intransigeants pour obtenir le maximum : des Garanties de Sécurité pour le Hezbollah en échange d’une suspension des activités dans les seuls sites atomiques connus et il est à parier qu’ils refuseront d’appliquer le Protocole Additionnel qui doit vérifier le bien fondé de leurs affirmations.

Si Bush parvient à préserver sa majorité, il faudra des trésors d’imagination à ce front de retardement pour sauver la peau des mollahs mais néanmoins, le retard pris risque de repousser au printemps prochain l’application de sanctions énergétiques significatives contre l’Iran.

Cependant même si Bush arrive à maintenir le cap, malgré toutes les précautions envisagées, les mollahs auront gagné encore quelques délais supplémentaires pendant lesquels ils continueront à enrichir l’uranium, produire du plutonium et amplifier la crise pour provoquer ce qu’ils appellent des négociations sérieuses. Leur objectif est de sanctuariser dans un premier temps le Hezbollah et continuer des activités nucléaires clandestines en Iran ou dans un pays allié : le Venezuela et la Corée du Nord.

Les difficultés ne s’arrêtent pas là : Rappelons que les Etats-Unis sont persuadés que la Chine et la Russie se sont engagées à soutenir une résolution comportant des sanctions, alors que le chef de la diplomatie Russe a aujourd’hui déclaré ne pas être au courant de discussions au Conseil de Sécurité.

Tout le monde attend les résultats des élections à mi-mandat du 7 novembre et il faudra alors redéfinir les objectifs pour les uns et les autres ce qui explique les prévisions pessimistes de Washington : « des semaines de débats seront nécessaires à l’Onu avant un vote sur l’Iran ».

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur les sanctions actuellement évoquées :
- Les sanctions contre l’Iran sont-elles factices ?
- (24.09.2006)

Autre article complémentaire sur ce sujet :
-  Iran : Décodage de la résolution Européenne au Coseil de Sécurité
- (26.10.2006)