L’analyse de l’offre iranienne à Eurodif et à Areva 04.10.2006 Ce matin, nous avons appris que les mollahs venaient d’avoir une idée : celle de créer un consortium pour la production sur son territoire d’uranium enrichi. A première vue, on pourrait interpréter l’offre de réjouissante car pour une fois, l’offre tient en une phrase qui se dit trop rapidement pour être écoutée. De nombreuses personnes qui nous ont contactés parlaient avec enthousiasme d’un retour à l’Accord de Paris conclu en Août 2005 ou encore d’une reprise du contrat Eurodif toujours en vigueur qui promet à l’Iran d’avoir accès à 10% de l’uranium enrichi civil de l’usine de Pierrelatte. Mais hélas, l’offre des mollahs n’est pas conforme à ces deux contrats avantageux pour tout pays candidat à la production de l’électricité nucléaire. Relisons, l’énoncé : le régime des mollahs propose que le consortium soit installé en Iran ce qui dans les faits ne résout en rien le problème de l’opacité du programme nucléaire iranien, de l’impossibilité d’appliquer le Protocole Additionnel afin d’établir avec certitude l’inexistence des centrales clandestines et un programme militaire clandestin. L’offre des mollahs est une faveur économique, un cadeau commercial à Eurodif et Areva, les deux locomotives de l’industrie nucléaire française, pour achter la bienveillance du Quai d’Orsay. Très récemment, nous avons eu vent des pressions exercées par Total [1] sur le Président et le Premier Ministre, les mollahs ont donc tablé sur une pareille attitude des dirigeants d’Areva et d’Eurodif et sans doute, ils voudront étendre le principe à d’autres industries clefs de l’économie française. Affaire à suivre… La proposition iranienne | Selon le Quai d’Orsay, il s’agirait d’une offre inédite, mais cette affirmation est fausse et cette offre avait déjà été formulée en mars 2006. L’offre ne parle ni d’un droit illimité d’inspections surprises tel que défini par le Protocole Additionnel du TNP, ni d’une suspension d’enrichissement, ni de l’usine à l’eau lourde qui peut produire de la matière fissile sans passer par l’enrichissement. Nous constatons qu’il s’agit encore une fois d’une reformulation pour créer des dissensions dans le camp occidental alors qu’un projet de résolution demandant des sanctions économiques à l’encontre de l’Iran devrait rapidement être présenté au Conseil de Sécurité. Les mollahs ont bien choisi leur cible car Paris est hostile à l’application des sanctions : il aurait des raisons d’accéder à leur demande et ce d’autant plus qu’il craint des représailles économiques (contre Renault, Peugeot et surtout Total), des attaques contres ses ressortissants (attentats [2], prises d’otages et complication du dossier Lherbier), et une suractivité des agents de services secrets des mollahs bien implantés dans en banlieue Parisienne [3]. Echaudée par ses échecs successifs dans les négociations avec les mollahs, ennuyée par un isolement diplomatique français si de tels échecs se perpétuaient, la France a refusé l’offre, mais dans un premier temps elle avait préféré… ne rien faire et consulter Javier Solana, l’homme qui n’a aucun pouvoir, ni aucun mandat précis. Selon le ministère français des affaires étrangères, Solana reste l’unique « canal de Dialogue avec les iraniens » ! Solana s’est d’ailleurs dit intéressé par cette offre non inédite qui avait déjà été refusée en mars 2006. La réponse française | On pourrait donc conclure que les mollahs ont fait choux blanc. Pas réellement car cette offre sans contenu, retransmise à Solana, peut permettre à Bruxelles et à Téhéran de repousser, de quelques jours ou semaines, la décision de la mise en application des sanctions contre le régime des mollahs. Si l’offre est franchement sans intérêt et ne permet d’avancer sur aucun des sujets de préoccupation de la communauté internationale, par ses hésitations et ses réponses tardives, Paris montre son incapacité à gérer les manœuvres de Téhéran. La France refuse de s’engager. Involontairement, ce pays est devenu la complice des manœuvres dilatoires de Téhéran, mais une complice résignée et apeurée incapable de dénoncer les abus de confiance des mollahs et leur total mépris de tous leurs engagements. La peur est mauvaise conseillère. Paris affirme timidement son attachement à la suspension des activités d’enrichissement et espère une réponse positive des mollahs sur ce point et renvoie à son tour l’ascenseur aux mollahs en affirmant son attachement à leur vendre du nucléaire. « S’il y a une réponse positive des Iraniens sur ce point-là, il pourrait y avoir des négociations où chacun sera libre d’amener les propositions (commerciales) qu’il souhaite », a affirmé le Quai d’Orsay. Paris a peut-être voulu se montrer ferme, mais il a encore une fois fait l’exact contraire en laissant la porte ouverte à un régime qui entend obtenir des Garanties de Sécurité pour le trio (Iran+Hezbollah+Syrie). Si le régime des mollahs obtenait de telles Garanties, il contrôlerait l’insécurité du Golfe Persique et le chaos Irakien. Il se poserait en maître du transit des hydrocarbures. A chaque fois que la France se montre laxiste, marchande et commerciale, elle rassure le régime des mollahs. Conclusion | Si sur le plan international, l’offre est sans intérêt et ne résout rien, elle a par contre rempli à merveille sa mission de test : Paris demeure encore l’allié indirect des mollahs. WWW.IRAN-RESIST.ORG | Recherche Par Mots Clefs : Propositions UE : Réponse des mollahs |
[1] Le Monde :| Extraits de « Le lobbying de Total » | Natalie Nougayrède 22.09.2006 [2] Attentats iraniens à Paris : tableau ci-dessous [3] Menaces Terroristes en France en 2006 | Si dans les années 80, ces derniers organisaient des attentats à la bombe dans les lieux publiques, désormais, ils préfèrent manipuler l’opinion sur le sensible sujet du respect des religions. En effet, nous pouvons affirmer que ces agents sont très actifs en France, où ils arrivent comme étudiants et se déploient dans les banlieues pour recruter et former des jeunes en difficulté sociale. Pour les observateurs iraniens, les émeutes de novembre dernier portaient la signature de ces agents. Plus récemment au Liban, les combattants du Hezbollah nous ont montrés qu’il existait des quasi-similitudes entre les tactiques utilisées en France en novembre dernier et les leurs pendant le conflit avec Israël. En décembre 2005, dans un article consacré au sujet, nous avions remarqué que les émeutiers étaient des locaux qui connaissaient parfaitement le terrain et pouvaient à tout moment se cacher ou emprunter les circuits confidentiels de parkings souterrains ou de terrains vagues pour réapparaître ailleurs. Cette tactique a été utilisée dans une version ultra sophistiquée par le Hezbollah au Liban et dès lors ce que nous avions avancé comme une théorisation des émeutes de novembre a fait sens. Pour comprendre la force de cette stratégie Libanaise se reporter à notre article initialement publié sur le site : subversiv.com | |