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LE MONDE | Jacques Chirac peine à clarifier la position française sur l'Iran
21.09.2006 [+nos commentaires]

Béatrice Gurrey - Le président français, Jacques Chirac, et ses collaborateurs ont passé leur temps, mardi 19 septembre, au siège des Nations unies à New York, à expliquer et réexpliquer la délicate mécanique que Paris veut mettre en place pour sauver le dialogue avec Téhéran sur le nucléaire, avant d’en arriver à d’éventuelles sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU.



Dans l’esprit du président français, l’important est de parvenir à mettre en place un système de donnant-donnant, ou ce qu’il a appelé un « geste de bonne volonté » des deux parties : durant le temps de nouvelles négociations, l’Iran suspendrait l’enrichissement de son uranium -ce qu’il aurait déjà dû faire depuis le 31 août- , tandis que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, France, Grande-Bretagne, Russie) et l’Allemagne renonceraient à poursuivre leur processus de sanctions.

Les négociations entre les Six et l’Iran, conduites par le haut représentant de l’Union européenne (UE) pour la politique étrangère, Javier Solana, et le diplomate iranien chargé du dossier nucléaire, Ali Larijani, se mettraient en place après qu’un ordre du jour aura été défini.

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UNE PHOTO AVEC M. BUSH

Vers 14 heures, la voix un peu cassée, M. Chirac a rangé ses fiches surlignées dans l’habituelle pochette transparente et s’est plié aux questions des journalistes. « Il n’y a pas du tout de contradiction ! La position de la France est parfaitement cohérente avec celle des Six », a-t-il attaqué, en répétant, comme l’avaient fait ses conseillers, qu’il fallait « mettre en place rapidement un ordre du jour de négociations ».

Jacques Chirac n’a cependant pas précisé ce qu’il entendait par « rapidement ». Pas plus qu’il n’a indiqué de date pour le début, et encore moins pour la fin, de ces négociations. Il a même fini par s’agacer des questions sur ce thème : on négocie, on dialogue, « on ne va pas commencer à mettre une date limite ».

Néanmoins, à la fin, « ou bien on a réussi et l’Iran arrête effectivement son enrichissement d’uranium ou alors, au contraire, on ne s’est pas entendus, on a perdu la chance de s’entendre, et chacun reprend sa liberté », a poursuivi M. Chirac. (lire nos notes)

Malgré son appel, avant de s’envoler pour New York, à ne pas sanctionner l’Iran, malgré les zones de flou qui demeurent, le président français tenait à afficher sa bonne entente avec George Bush. La photo de leur poignée de main, à l’issue d’un entretien « amical, constructif et approfondi » de près d’une heure, mardi matin, trône en bonne place sur le site Internet de l’Elysée.

« Unis », les présidents français et américain « travaillent ensemble au sein des Six et des instances internationales, en vue du plein respect par l’Iran de ses engagements et obligations internationales », assure le communiqué officiel.

Les conseillers de M. Chirac affectaient mardi d’ignorer les réactions de la presse américaine, qui juge la position française trop indulgente pour l’Iran. Ils s’en tenaient à leur discours officiel : il n’y a aucune divergence franco-américaine sur le dossier iranien.

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Nos commentaires :
- La France imite l’Iran
- (20.09.2006)