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Iran : le cirque des révélations atomiques
16.09.2006

A chaque fois que nous nous approchons d’une possibilité d’adoption de sanctions fermes contre le régime des mollahs, c’est le même cirque. Des experts indépendants sortent de leur silence pour rassurer les lecteurs inavertis. L’ineffable expert iranien Alireza Jafarzadeh, ex-barbouze de l’OMPI, sort de son trou pour nous apprendre l’existence d’un nouveau centre clandestin de l’enrichissement nucléaire. Aussitôt, Docteur Hans Blix prend la parole et demande des Garanties de Sécurité pour le régime des mollahs et suivent dans la foulée, de nombreux rapports d’experts indépendants, souvent des ex-AIEA, qui démentent ou minimisent les risques de fabrication d’une bombe par nos mollahs.



Hier, nous avons consacré un article à ce sujet suite à la prise de position de El Baradei qui avait écrit une lettre ouverte pour justifier le renvoi d’un inspecteur qui déplaisait aux mollahs mais aussi pour mettre en garde contre une manipulation des informations nucléaires iraniennes.

En réalité, nous sommes pleinement sous un régime de manipulation : la république islamique d’Iran viole tous les jours plusieurs règlements du Traité de la Non Prolifération et il existe un chapelet de preuves pour les condamner mais l’issue de la crise est économique.

Le régime des mollahs a régulièrement recours à l’arme des représailles économiques quand il détecte chez ses partenaires européens le moindre signe d’une possible fermeté dans le dossier nucléaire. Ainsi les preuves s’accumulent contre les mollahs et sont régulièrement enterrées, de même de nombreuses irrégularités sont observées dans la gestion d’El Baradei, mais elles sont, elles aussi, ignorées. Les représailles économiques étant l’une des armes des mollahs, les Européens ont également concentré leurs efforts dans ce domaine faisant des avantages économiques un élément décisif pour encourager les mollahs à abandonner ces activités nucléaires qui ne laissent aucun doute sur leurs objectifs réels.

Pourquoi parlons-nous avec certitude des objectifs militaires ? parce que l’Iran a droit 10% de la production d’Eurodif à vie et gratuitement. Au départ cette quantité avait été calculée pour les futures centrales que l’Iran avait achetées et devait construire. Aujourd’hui l’Iran islamisé n’a qu’une centrale et malgré le fait qu’il a droit à une quantité impressionnante de carburant nucléaire sans aucune charge, il cherche à en produire à très grands frais. Ce carburant ne pourra même pas être utilisé à Bouchehr, pour des raisons techniques de compatibilité entre le carburant et la centrifugeuse, et le simple fait que l’Iran en produit est la preuve de l’existence des centrales clandestines. Ce sont là de simples faits techniques qui accablent le programme nucléaire de la république islamique. Il n’y a nul besoin de révélations abracadabrantes. Il n’y a que le besoin de sortir du Cirque Médiatique des révélations (difficiles à prouver) et des contre-expertises illogiques et de ne plus considérer ce régime avec les antécédents qu’on lui reconnaît comme un partenaire commercial fiable : il faut accepter la réalité des représailles économiques et d’éventuelles menaces terroristes [1].

WWW.IRAN-RESIST.ORG

[1D’autant plus que ces menaces existent même quand la France fait son possible pour être le défenseur des arabo-musulmans. Les GSPC que l’on dit proches d’Al Qaeda sont financés depuis toujours par le régime des mollahs, Al Qaeda aussi a des liens avec ce régime et ensemble, ils ont perpétré des attentats (Khobar). Aujourd’hui ce sont les GSPC, sunnites, qui prennent la défense du Hezbollah. Il faut donc sortir des schémas cartésiens mais risibles établis par des personnages comme Alexandre Adler ou Gilles Kepel dont le job n’est pas d’informer mais de faire du lobbying. Il y a une réalité géopolitique qui ne rentre pas dans les modèles schématisés des « arabo-sunnites » contre les « perso-chiites », les réalités irakienne et libanaise contredisent ces schémas périmés depuis 1979.