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Chirac-Iran : Plaire au Prince !
13.09.2006

C’est déjà une affaire d’état : TF1 et France-2 ont diffusé des confidences de Chirac à Zapatero. Le Chef de l’état français se disait « un peu inquiet » au sujet d’une éventuelle dégradation de la situation au Liban dans les prochains mois et il disait que, selon lui, l’évolution de la situation « dépendra des négociations (nucléaires) avec l’Iran », le principal soutien du Hezbollah. Les JT des deux principales chaînes n’ont passé que ces quelques mots, assez suffisants pour déclancher une vaste polémique.



© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Les mots prononcés par Jacques Chirac déclanchent la polémique car ils sont en total désaccord avec la ligne diplomatique du Quai d’Orsay qui nous est servie par le Chef de l’état lui-même, le Premier Ministre, le Ministre des affaires étrangères et tous les experts du Moyen-Orient et de l’Iran qui officient dans la presse écrite ou audiovisuelle. Au cœur de la polémique, il y a le discours officiel de la négation pure et simple de tout lien entre le Hezbollah, son action terroriste, le régime des mollahs et évidemment le dossier nucléaire iranien.

La France nie avec véhémence le caractère terroriste du Hezbollah, son rôle déstabilisateur au Liban et refuse de donner une réponse globale aux problèmes posés par le régime des mollahs. Cette négation a pris des dimensions impressionnantes. Le Chef de l’état a prononcé des propos inoubliables sur le rôle politique du Hezbollah au Liban. Ce discours est à placer dans ce que nous avons appris dans l’extrait diffusé par TF1 et F2. Jacques Chirac n’ignore pas la réalité du Hezbollah et connaît bien la nature terroriste de ce régime, mais pour des « raisons d’état », il tait ses opinions personnelles et applique la doctrine établie par le Quai d’Orsay. En dehors des représailles terroristes, la France craint pour la vie de Stéphane Lherbier, l’otage français en Iran. La France craint également des représailles économiques.

Cependant, la complaisance qui résulte de cette politique ouvre une autoroute de provocations et d’impunité devant les mollahs qui ne se privent d’aucune forme de provocations. L’attitude de Jacques Chirac est presque compréhensible sans être justifiable. Cette attitude est plus que critiquable car elle a transformé la France en valet du régime des mollahs et la complaisance affichée n’incite en rien les mollahs à respecter la France ou accepter ses offres. Nous avons écrit à ce sujet de nombreux articles et nous vous en recommandons leur lecture.

Dans l’un de ces articles, nous avons également critiqué l’attitude des experts de l’Iran qui ne cessent de répéter la doctrine du Quai d’Orsay [1], sous la forme de recommandations ou d’expertises au détriment des règles les plus élémentaires de la géopolitique. Récemment nous nous demandions si le chef de l’état n’avait pas les pires conseillers de la planète pour agir ainsi, mais les déclarations lapidaires du chef de l’état ne prouvent qu’il n’en était rien et qu’il avait lui-même une vision assez claire de la situation, restent donc ces experts « indépendants » qui s’ajustent sur l’avis présidentiel comme des pauvres petits poissons pilotes.

La diffusion des propos de Chirac [2] l’ont certes ennuyé car il ne souhaitait pas étaler son aversion pour ce régime terroriste, mais au-delà de cette polémique, les propos présidentiels remettent définitivement en cause les pseudo-jugements des experts des affaires iraniennes. Le verdict de la petite confidence de Jacques Chirac à Zapatero est sans appel, ces experts n’ont aucune opinion propre à eux-mêmes et ne font que répéter ce qui convient à la Présidence. Il ne s’agit que de Plaire au Prince.

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Pour en savoir + sur l’importance d’une vraie expertise :
- Iran Nucléaire : Chirac Bis et les mollahs bossent
- (29.08.2006)

Quelques experts de la catégorie « poisson pilote » :
Antoine Sfeir, Bernard Hourcade, [3] Frédéric Tellier, François Heisbourg, Michel Makinsky, Hubert Vedrine, Alexandre Adler, Delphine Minoui, Thierry de Montbrial (note n°8)

[1La doctrine Iranienne du Quai d’Orsay | La situation au Liban et le nucléaire sont deux dossiers séparés et qui doivent être traités comme tels. L’affaire du Moyen-Orient est tout à fait différente – Jacques Chirac | Le Monde 26 Juillet 2006

[3Adler, Sfeir et Hourcade se rendent régulièrement en Iran et récemment on a lu qu’Adler minimisait la portée d’une bombe aux mains des mollahs et même le souhaitait : elle serait un facteur de stabilité dans la région ! Et l’on a entendu Sfeir tenir des propos hallucinants sur l’Iran et Ahmadinejad Chez un Yves Calvi médusé ! Quant à Hourcade, il a avoué qu’il avait travaillé avec Ahmadinejad et que ce dernier était un homme simple : un Iranien moyen. Et Sfeir a ajouté à ce propos qu’il était aimé pour ses résultats en tant que président !(France 5 : C dans l’air - Bush-Iran : la menace / Mai 2006 ) Sfeir est de plus en plus ouvertement partisan d’une bombe nucléaire iranienne...(France 3 : Mots Croisés - La France face au terrorisme / 11 septembre 2006)