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Le Japon et le pétrole iranien
25.08.2006

Après la réponse des mollahs qui est loin de satisfaire les exigences de l’AIEA et de l’ONU, on reparle de sanctions économiques sur le pétrole et plus précisément d’un embargo sur les ventes d’essence à l’Iran.



Les sanctions économiques auront un impact sur l’économie iranienne mais aussi sur celles des états qui s’approvisionnent en Iran. C’est le cas du Japon [1] qui, selon la presse nipponne, serait fermement hostile à un embargo sur le pétrole iranien.

Le Japon un cas emblématique car dès le début de l’année, les responsables Américains ont organisé plusieurs rencontres avec des responsables nippons afin de créer un front uni capable d’imposer des sanctions financières au régime des mollahs au cas où principalement les Russes et dans une certaine mesure les Chinois s’opposeraient à l’adoption des sanctions au Conseil de Sécurité.

Ainsi, dès le mois de mai, les Etats-Unis et le Japon ont promis de travailler de concert à l’Onu pour empêcher l’Iran de développer une arme nucléaire, cette collaboration étant aussi motivée par les liens qui unissent la république islamique d’Iran et la Corée du Nord qui menace de s’en prendre au Japon.

En juin, Yomiuri Shimbun révélait que Le Japon pourrait imposer des sanctions financières à l’Iran. Cependant, les mollahs n’ont cessé d’inciter le Japon a demeurer de leur côté en agitant sous leurs yeux le projet débridé du gigantesques champs gazier Azadegan. A présent court à nouveau la rumeur d’un désistement japonnais. A mesure que nos nous approcherons de la situatuion où les sanctions cessent d’être théoriques pour devenir réalité, de nombreux pays donneront des signes de découragement. Le Japon n’en fait pas parti et cherche des sources d’approvisionnement alternatives.

La compagnie Nippon Oil Corp envisage d’importer du pétrole brut depuis l’île de Sakhalin (Russie) afin de diversifier ses sources d’approvisionnement en pétrole, a rapporté mercredi le journal Yomiuri Shimbun.

Environ 500.000 barils de pétrole brut produit dans le cadre du projet Sakhalin 1 seront achetés par Nippon Oil. Par ailleurs, la compagnie est en train de considérer l’achat de carburant des champs de pétrole de Sakhalin 1 durant toute l’année, a indiqué le journal.

Nippon Oil transportera du pétrole brut, qui sera envoyé, par un oléoduc, des champs pétrolifères de Sakhalin 1 au terminal de Dekastri, dans la région extrême-orientale de Khabarovsk, vers ses raffineries à Muroran, Hokkaido, et vers d’autres localités en utilisant des pétroliers, a précisé le journal.

Environ 90% du pétrole brut importé du Japon provient du Moyen-Orient, cela prend habituellement environ 20 jours pour le transport. Or, selon le contrat, le transport du pétrole entre Sakhalin et Hokkaido demandera seulement deux jours. Comme nous le disons sur ce site et ce depuis 2005, la Russie est le principal concurrent de l’Iran dans le domaine pétrolier : en apportant un soutien total au « droit légitime » de l’Iran à « enrichir lui-même son uranium », la Russie comme l’Iran contribue à amplifier la crise. Les mollahs le font pour provoquer une panique et pousser las Américains à accepter un consensus et les Russes dans le but d’augmenter leur part du marché pétrolier.

De plus, en contrôlant l’Iran et en contribuant à l’isoler, la Russie crée un périmètre de sécurité autour de l’Asie Centrale. Cette dernière pourrait profiter de la situation et compenser les barils iraniens manquant, ce que la Russie ne veut pas.

[1Le Japon occupe la première place sur le marché des exportations iraniennes avec 23 % de la part du marché (soit 6,9 milliards de $). Le Japon est également le 8e fournisseur de l’Iran avec plus de 1,3 milliards de $ par an ce qui représente 4% des importations iraniennes, mais le Japon est le premier client pétrolier de l’Iran et plus de 33% des importations de pétrole au Japon viennent de l’Iran.