Le but israélien est de vider le sud Liban et de détruire les plates-formes de lancement des milliers de fusées fournies par l’Iran et qui aux mains des terroristes menacent quotidiennement des civils. Les diplomates (arabes ou non, y compris Mme Rice), essayent de mettre en place une force internationale qui pourrait s’interposer sur la frontière du Liban, mais ce sera probablement long avant d’aboutir.

Alors qu’il ne participe pas à ces discussions, L’Iran est pourtant le plus impliqué car il parraine le mouvement terroriste shiite et lui dicte ses objectifs. Vu d’Iran, le Liban est juste un épiphénomène dans son plan global de radicalisation du monde musulman et ce afin de façonner une communauté musulmane unie dans sa radicalité et de la dominer. Le Liban est une guerre dans une autre : une guerre locale (territoriale) au cœur d’une guerre globale (idéologique).

Les mollahs veulent avant tout dominer l’opinion musulmane, mais aussi les pacifistes occidentaux afin d’étendre leur sphère d’influence et d’aller au-delà de la communauté chiite ou des musulmans djihadistes. C’est pourquoi en Irak et au Liban, cette démagogie prend plus l’aspect d’une lutte contre « l’envahisseur » qu’une guerre entre musulmans et infidèles.

Pourtant Ahmadinejad a presque dévoilé ce plan dans sa lettre à George Bush. Le 9 Mai il écrivait « combien de temps encore le monde va payer pour les mauvaises décisions de certains dirigeants ? Combien de temps encore le spectre de l’insécurité va hanter le monde ? »

Ce qui en substance signifiait que les choses devaient changer et que le rôle de Téhéran serait de remettre en cause d’une manière ou d’une autre l’ordre mondial établi. La guerre du Liban est un épiphénomène dans un plan global. Cette guerre est médiatique sans que l’on prenne garde que l’information peut être intentionnellement démagogique. Parfois même, de nombreux journalistes français participent à cette démagogie par engagement personnel. Cependant il ne faut pas oublier que cette démagogie intentionnelle est indissociable de la guerre et se nourrit de sa violence. Tel est l’aspect le plus significatif de cette guerre dans la guerre.

Le régime des mollahs doit par tous les moyens multiplier les foyers de crises et provoquer des ripostes guerrières. On peut penser que la capture par le Hezbollah des deux soldats israéliens était probablement connue par le régime islamique iranien. Cette guerre qui divise les musulmans est en soi une victoire pour les stratèges en démagogie du régime des mollahs. Comme lors d’un attentat terroriste, peu importe le bilan meurtrier de ce dernier, les conséquences politiques de l’acte terroriste dépassent toujours les attentes de ses auteurs et créent des malaises inattendus faciles à exploiter.

Malgré le fait que le Hezbollah est beaucoup plus proche de la défaite que d’une victoire, il est indéniable que les mollahs vont essayer d’imaginer la suite pour transformer les échecs militaires en victoires idéologiques ou politiques. Il ne s’agit pas du Liban ou d’un cessez-le-feu. Il ne s’agit pas d’Israël ou de sa sécurité. Ceci est une guerre globale qui manque pour l’instant d’une arme à sa mesure pour devenir mondiale car le terrorisme à des capacités limitées.

La guerre dans la guerre n’est qu’une étape en attendant de disposer de la capacité nucléaire, qui conjuguée avec les actions terroristes, créera une telle menace que toute lutte deviendra inutile.