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Le conseil d’un vieux gaulliste au Président de la république
27.07.2006

L’Axe Iran-Russie élargie a créé une configuration nouvelle au Moyen-Orient qui risque de mettre en péril tous les intérêts occidentaux durablement et aussi retarder la chute du régime des mollahs qui n’a plus aucun soutien intérieur. Parce qu’elle ne dénonce pas explicitement la responsabilité des mollahs, France contribue à promouvoir les intérêts des deux principaux états de cette « Alliance ».



Las d’avoir essayé de contacter un responsable au Quai d’Orsay, nous avons cherché conseil auprès du plus ancien gaulliste de France, peut-être son analyse pourra alerter le président. Il était le seul à pouvoir le faire.

De Gaulle [1], c’est de lui qu’il s’agit. En 1967, cet homme que les iraniens vénèrent peut-être plus que les français a fait une déclaration juste avant la « Guerre des 6 Jours » [2], la troisième guerre israélo-arabe.

«Messieurs, je vais vous demander de mettre fin à notre séance. Je dois en effet vous quitter, afin de recevoir le ministre des Affaires étrangères d'Israël, M. Eban, qui est de passage à Paris. Mais je veux que vous sachiez ce que je vais lui dire. De toute évidence, vais-je déclarer au ministre d'Israël, vous vous orientez vers la reprise des hostilités. Si vous le faites, vous gagnerez à coup sûr, et sans délai. Mais cela aura trois graves conséquences.

D'abord, l'implantation soviétique au Moyen-Orient, et par contrecoup, en Afrique - ce qui n'est pas sans importance pour la France - se développera. L'équilibre mondial s'en trouvera menacé. Deuxième conséquence: dans le monde arabe, les régimes modérés seront découragés et tomberont pour céder la place aux extrémistes.

Il s'en suivra une menace sur le ravitaillement en pétrole de l'Occident et surtout de l'Europe. Enfin, le problème palestinien, qui n'est encore qu'un problème de réfugiés, deviendra une grande cause nationale. En conclusion, je dirai ceci à M. Eban : Nous ne voulons à Israël que du bien. Les avertissements que nous vous prodiguons doivent être considérés comme des marques d'intérêt et d'amitié. Ne prenez pas le mors aux dents.»


Nous n’avons pas choisi cette déclaration pour condamner l’intervention israélienne contre le Hezbollah mais pour mettre en garde contre les conditions qui sont réunies et permettent aux Russes de s’implanter dans cette région. Ces conditions sont réunies car de nombreux états continuent d’éviter de nommer les responsables. Ils ne peuvent par conséquent pas empêcher l’extension de cette Alliance et stopper son offensive énergétique.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + :
- Pétrole : L'Axe Iran-Russie se renforce et s'élargit
- (25.07.2006)

[Recherche Par Mots Clefs : Alliance IRAN-RUSSIE ]

[Recherche Par Mots Clefs : Chirac]

[1Le Général de Gaulle n’a conçu de politique arabe que durant les six derniers mois de sa présence à la Présidence de la République. Il n’y a donc eu une politique étrangère arabe gaulliste que durant six mois. La politique palestinienne ne s’est développée qu’a partir du Congrès de 1969, c’est à dire sous Pompidou. La France n’a intégré le mouvement palestinien à sa politique étrangère qu’à partir de 1969, le Général de Gaulle ayant démissionné.


Jusqu’en 1962, compte tenu de la guerre d’Algérie, il est difficile de parler d’une politique arabe. Ensuite, la politique du général de Gaulle s’est dirigé sur l’Iran où il s’est rendu en octobre 1963. Cette date est capitale car elle marque le choix d’une politique orientale non-arabe, avec l’Iran.

[2Source : Discours du Général de Gaulle rapporté par Philippe Alexandre - « Le duel de Gaulle - Pompidou » page 199 - Publié par Grasset en 1970.