Pourquoi l’Iran n’accepte aucune condition préalable? 12.07.2006 Les mollahs refusent de suspendre tout enrichissement d’uranium préalablement aux négociations avec les grandes puissances, même s’ils veulent poursuivre ces négociations : Larijani estime l’offre des grandes puissances «globalement» «acceptable». Mais selon lui, la condition même de suspension préalable de tout enrichissement d’uranium doit faire l’objet de négociations ! Telle est la définition de l’acceptable selon nos inénarrables mollahs : la condition pour la reprise des négociations est non négociable ! On serait curieux de savoir pourquoi ils sont si intransigeants au point de refuser la plus petite interruption dans leurs activités clandestines menées depuis 21 ans ? A présent, essayons de comprendre le vocable «globalement» qui ne veut pas dire la même chose à Téhéran que dans un autre pays : Selon nos enturbannés, cette offre qui prévoit un soutien au développement du secteur nucléaire civil iranien et de l’économie en général, n’a « pas de garantie juridique et exécutive, ce qui rend difficile son examen par l’Iran ». Donc en l’état actuel, l’offre est loin d’être acceptable et ce d’autant plus que les mollahs lui reprochent de ne donner aucun détail concernant la proposition des grandes puissances d’aider l’Iran à acquérir la technologie des réacteurs nucléaires civils à eau légère. Les mollahs soulignent que les Occidentaux ne précisent pas « qui fournirait les réacteurs, à quels prix et dans quels délais ». De ce fait, l’emploi des vocables «globalement acceptable» semble injustifié et rappelle l’habitude du régime des mollahs à préserver le flou quant à sa décision de trouver un compromis. Refus de suspension et négociations sans fin sur des détails insignifiants et plus spécifiquement sur les conditions préalables : nous sommes dans la pure diplomatie selon la définition des mollahs. Dès lors, il faut savoir que les mots sont utilisés pour duper ou donner l’impression que l’offre est étudiée en vue d’un accord alors qu’elle est étudiée en vue d’expliquer le rejet. Le globalement acceptable des mollahs est une simple formule diplomatique pour retarder la date de la remise de leur réponse négative car désormais, non seulement les conditions préalables, mais aussi le mandat d’intermédiaire de Solana sont remis en question par la partie iranienne ! Les mollahs n’accordent plus leur attention à Solana, prétendent qu’il n’a « pas su répondre à toutes leurs questions » et exigent qu’il leur présente « un mandat » des six pays pour le faire. C’est insensé. Ils remettent en question le rôle de l’Europe et nous font remonter dans le temps pour revenir un an en arrière. En réalité la remise en question du rôle de l’Europe ou les critiques sur les aspects techniques de l’offre sont des subterfuges pour étoffer les raisons du rejet car la raison principale du rejet est la demande sans ambiguïté d’une suspension vérifiable à tout instant sans aucune manœuvre dilatoire. En réalité la condition préalable formulée par la communauté internationale est une suspension avec une application sans ambiguïté du Protocole Additionnel. Nous l’écrivions en Novembre 2005, l’actualité et les déclarations des mollahs le confirment. Sans l’application entière et permanente du Protocole Additionnel, toute offre faite à l’Iran serait un coup d’épée dans l’eau. Sans l’application du Protocole Additionnel, les mollahs accepteraient les offres incitatives tout en continuant les activités clandestines. C’est bien le Protocole Additionnel qui ennuie les mollahs car il les contraindrait à ouvrir toutes leurs installations aux inspecteurs de l’AIEA ; ce qu’ils n’ont jamais fait. Le scandale soulevé par l’éviction par El Baradei du chef des inspecteurs en Iran confirme que les mollahs ont des raisons de craindre des inspections sérieuses et sans entraves. Le problème est que du côté européen, il y a une forte envie de trouver un compromis quitte à écorner l’application du Protocole Additionnel en altérant la qualité des inspections. Nous n’avons entendu aucun commentaire sur l’éviction de Christian Charlier et les Européens continuent à ignorer cette affaire. Suite aux critiques de Larijani sur l’offre, la condition préalable, les garanties techniques ou le mandat de Solana, ce dernier s’est simplement dit « déçu », mais « déterminé à arriver à une solution négociée ». Solana aurait déclaré : « Nous allons faire une analyse pour voir comment continuer ». Or, le qualificatif le plus adéquat concerant l’état des avancées dans les négociations avec l’Iran est la stagnation. Pourquoi Continuer ? Que ce soit au niveau de la transparence du programme nucléaire des mollahs, la suspension ou encore l’application sans entrave du Protocole additionnel, l’Europe n’a pas avancé d’un demi-millimètre depuis la découverte des activités et continue à trouver un compromis avec un adversaire résolu à lui infliger une défaite historique. Selon les sources diplomatiques, le négociateur en chef iranien Ali Larijani n’a ni « donné de réponse claire » à l’offre et ni préciser « date à laquelle une réponse serait donnée ». Encore une fois, le problème est posé par les mollahs et il est éludé par les Européens qui continuent de s’opposer à une réaction ferme vis-à-vis de la république islamique. Une réaction qui s’explique uniquement par la volonté de l’Europe de s’affirmer comme une super-puissance indépendante des Etats-Unis dans ses négociations. La Crise nucléaire iranienne est devenue le terrain d’un affrontement diplomatique entre l’Europe et les Etats-Unis ! Le seul hic est que l’Europe et les Etats-Unis ne sont pas les seuls joueurs en lice et que leur désunion fait le jeu de tous les autres participants : les mollahs évidemment, mais aussi les Chinois, les Russes et derrière eux les Nord Coréens et bien d’autres qui se cherchent une place au soleil. En juillet dernier, quand nous avons fondé ce site, nous avions lancé un appel à la présidence française pour mesurer les effets indésirables de cette désunion. Rien n’a changé et pire encore, la France continue de contribuer au désordre et les mollahs ont annoncé leur maîtrise partielle de l’enrichissement nucléaire. Nous ne nous décourageons pas pour autant et vous invitons à lire les textes rédigés il y a un an, et d’écrire à vos élus pour demander un changement radical de la diplomatie française avant qu’il ne soit trop tard. L’Iran n’accepte aucune condition préalable d’une part parce qu’il redoute l’application du Protocole Additionnel et d’autre part parce qu’il entend tirer le plus grand profit de la désunion Europe / Etats-Unis. WWW.IRAN-RESIST.ORG Pour en savoir + sur la Désunion EU-USA :
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