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L’Iran joue à la chaise musicale façon colin maillard
30.06.2006 [avec les Nord Coréens, les Russes et les Américains...]

Une joint-venture (ou coentreprise) est un groupement par lequel au moins deux personnes ou entités ou bien encore états s’associent selon des modalités diverses dans le but de réaliser un projet particulier tout en mettant leurs connaissances, leurs technologies ou leurs ressources en commun et en partageant les risques et les bénéfices. En général les deux entités ont des valeurs communes.



Teheran-Yang pourrait être le nom d’une coentreprise entre la Corée du Nord et le régime des mollahs (nous avons remis l'info. au conditionnel: lire les notes-ndlr 02.07.06).

Manipulations ou Désinformations «iraniennes»

La technologie Nord Coréenne et les pétrodollars iraniens auraient décidé de s’associer. Il est de notoriété publique que la Corée du Nord possède la technologie et les connaissances (nucléaires) mais manque cruellement de ressources financières, ce qui n’est pas le cas de l’Iran du moins officiellement.

Un détail très important : Si on se fiait aux chiffres publiés par les mollahs, l’Iran serait de plus en plus riche. En effet, ces derniers ne s’embarrassent des contradictions entre les différents chiffres qu’ils publient, par exemple en ce qui concerne le pétrole, ils multiplient le nombre de barils exportés par les prix du marché et ils obtiennent d’importants revenus comme 39 milliards de $ pour 2005 et une estimation de 60 milliards de $ pour 2006. La réalité est pourtant différente car le pétrole est vendu très souvent à 8 et dans de rares cas à 18 $, de ce fait, les revenus pétroliers iraniens sont donc de l’ordre de 13 à 29 milliards de $. De plus l’Iran est un grand importateur d’essence et doit débourser au moins 11 milliards de $ par an dans ce domaine. Le pétrole est vendu à bas prix, mais les dirigeants continuent à percevoir d’importantes commissions en échange des droits d’exploitations accordés en contrats Buy-Back aux grands pétroliers opérant en Iran.

De ce fait, les pétrodollars iraniens investis chez les camarades Nord Coréens sont très souvent les dollars (détournés) des commissions occultes versées aux mollahs, ou plutôt à un mollah, Rafsandjani qui a un contrôle exclusif avec sa famille sur le pétrole iranien. C’est pourquoi pour de nombreux iraniens, les projets nucléaires et militaires de l’Iran sont la propriété de Rafsandjani, présenté comme un modéré par les membres de son lobby parisien. Rafsandjani est également, en quelque sorte, un des plus grands donateurs des industries des ADM Nord Coréennes.

Aujourd’hui, avec l’annonce (non confirmée) du financement des recherhces militaires Nord Coréennes, les mollahs officialisent leur liaison avec la Corée du Nord sur fond d’une double crise internationale. On ne peut négliger l’aspect intentionnel de l’annonce qui affirmerait la coopération entre ces deux ex-nominés de l’Axe du mal.

Quant au projet commun, c’est bien sûr de se doter d’une fusée à longue ou même très longue portée et susceptible d’emporter une charge conventionnelle ou non. Le régime des mollahs désire amplifier la crise au maximum afin de provoquer un accord munichois : faire reconnaître « ses droits » ou, en conformité avec les exigences de ses alliés Russes, exiger le départ des américains de la région…

Il est clair que son annonce explicite quant au financement de la fabrication et de la mise au point de ces fusées balistiques à têtes nucléaires tombe à pic après l’annonce des essais très prochains des fusées en question, les Taepondong 1 et 2.

Quand la Corée du Nord avait fait savoir qu’elle allait prochainement faire ces essais, beaucoup y avait vu une manipulation de l’Iran qui aurait aimé faire diversion et attirer l’attention des américains sur un autre sujet pour les disperser. Or, il semble que les mollahs appliquent à la perfection leur stratégie en deux temps, impossible à commenter tant que la deuxième phase na pas été déclenchée. Dans un premier temps, les Nord Coréens ont allumé un brasier, dans le second, les mollahs arrivent et jettent de l’huile sur ce feu. Ils doivent démontrer la détermination de l’Iran à tenir tête à la communauté internationale (moins la Russie, alliée de l’Iran et de la Corée du Nord).

Désormais, les deux crises (iranienne et Nord Coréenne) se nourrissent mutuellement et chaque nouvelle annonce Nord Coréenne contribuera à amplifier d’avantage la méfiance et la crainte envers les mollahs. C’est là le véritable projet en commun de la joint-venture Teheran-Yang. Comme il est écrit dans notre définition de la joint-venture, les pays partagent les risques et les bénéfices… En termes de Risques, les deux pays sont blasés : Téhéran se voit proposer des carottes de plus en plus grandes et les bâtons se font de plus en plus minuscules. Les mollahs se souviennent avec délectation du scénario presque identique que connut la Corée du Nord en 1994. C’est grâce aux accords signés avec l’administration Clinton que la République Populaire Démocratique de la Corée (RPDC) accéda en toute quiétude au rang de puissance nucléaire !

Il y a de nombreuses ressemblances entre la crise nucléaire Nord Coréenne et la crise iranienne (nous invitons à lire les notes ci-jointes [1]), quoi qu’il en soit, en juin 1994, la crise battait son plein et l’on évoquait l’option militaire ! Clinton fit alors appel à l’ancien président Jimmy «ayatollah» Carter qui se rendit à Pyongyang et eu un entretien constructif avec Kim Il Sung. Un accord-cadre fut signé en octobre 1994 entre les Etats-Unis et la RPDC. En échange du gel du programme nucléaire Nord Coréen (vérifié par l’AIEA), l’ami Clinton accorda une aide économique conséquente à la Corée du Nord (à l’exemple de la proposition européenne faite à l’Iran) . Les Nord Coréens ont accepté les capitaux de Clinton et parallèlement, ont commencé un partenariat avec le Pakistan, échangeant leurs missiles contre la technologie pakistanaise d’enrichissement de luranium.

Cependant, si l’intérêt des Nord Coréens est de se montrer plus menaçants qu’ils ne le sont, le principal bénéficiaire de cette annonce de la création de cette joint-venture est le régime des mollahs qui parvient à amplifier la crise par une dépêche de 4 lignes !

En échange, les bénéfices sont multiples pour les deux associés et au premier rang se trouve le droit de discuter directement avec Washington. La manœuvre des mollahs fera certes monter les actions de Teheran-Yang. Mais la joint-venture pourrait devoir faire face à un risque inattendu, le mécontentement du principal actionnaire de la crise régionale, la Russie. Et cette dernière entend bien garder la direction des affaires et ne voudrait pas venir pointer un nouvel actionnaire, les USA !

Les mollahs jouent sur plusieurs tableaux : ils risquent de le payer cher à moins qu’ils ne réajustent le tir très rapidement. Nous devons sans doute assister à quelques déclarations anti-américaines ou hostiles à toute entente, déclarations susceptibles de rassurer le poêlant M. Poutine. Il est de plus en plus évident que malgré les apparences, les mollahs se méfient de la Russie, cet allié imposant, exigeant et pressé de voir fructifier ses alliances stratégiques. Les mollahs ont pleinement connaissance des mauvaises manières russes vis-à-vis de l’Iran depuis le XIXe siècle et craignent l’aisance avec laquelle ce pays s’est toujours emparé des territoires de ses voisins.

La joint-venture des mollahs ressemble à une partie de chaise musicale qui suit les règles du colin-maillard.

Nous avons remis l’information au conditionnel car après de nombreuses vérifications, nous ne sommes pas en mesure de confirmer l’annonce publiée par une agence de presse anglaise.

En fait, on ne peut pas à proprement parler qualifier la création de cette joint-venture d’une rumeur non confirmée. Elle existerait même depuis 2003.

C’est en 2003, que la Corée du Nord et l’Iran ont entamé des discussions à propos des exportations du missile à longue portée Taepondong 2 vers Téhéran et aussi le développement d’ogives nucléaires. L’existence d’un tel accord entre les deux pays avait été divulgué par un journal japonais le Sankei qui annonçait avoir ses sources au sein même du gouvernement Nord Coréen. L’information avait été reprise par l’AFP. Le plan prévoyait que les Nord Coréens exportent les composants et que ceux-ci soient assemblés à Téhéran. En Corée du Nord, c’est la Changgwang Sinyong Corporation qui était en charge du dossier, une société qui par la suite s’est vu imposée des sanctions par les USA pour ses exportations d’armes vers l’Iran. La société en question s’étaient déjà vu imposer des sanctions en 1996, 1998, 2000 et 2001 pour les mêmes motifs d’exportation d’armes et de transferts de technologies vers Téhéran. (source)

[1Le gouvernement de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), ou Corée du Nord, n'a jamais pleinement respecté le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qu'il avait signé en 1985. La signature d'un accord de garantie permettant à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'inspecter ses installations nucléaires a été reportée jusqu'en 1992. Lorsque les inspections de l’AIEA, qui s’étaient fait attendre, révélrent que les Nord-Coréens dissimulaient du matériel nucléaire, la RPDC fut le premier pays à annoncer son retrait du traité. Grâce aux efforts de persuasion des États-Unis, ce retrait fut « suspendu » en 1993, la veille du jour où il allait entrer en vigueur. Mais l’AIEA ne put procéder aux inspections qu’elle avait demandées aux termes de l’Accord-cadre que la Corée du Nord avait négocié avec les États-Unis en 1994. Lorsque l'accord-cadre a été rompu, à la fin de 2002, la Corée du Nord s'est retirée du TNP et de l'AIEA et s'est vantée d'avoir commencé à fabriquer une arme de dissuasion nucléaire. (Source : E-Journal du Département d’Etat américain) |