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Poutine ne s'associera à aucun ultimatum contre l’Iran
28.06.2006

La Russie ne s’associera à aucun ultimatum pour régler un problème de non-prolifération, a déclaré le président russe Vladimir Poutine, dans une allusion au dossier nucléaire iranien. [Décodages]



« Nous n’avons pas l’intention de nous associer à toutes sortes d’ultimatums qui ne font que conduire à une impasse et portent un coup à l’autorité du Conseil de Sécurité des Nations unies », a dit Poutine. Il a également critiqué implicitement la position de Washington qui cherche à imposer des sanctions à l’Iran pour le forcer à abandonner son programme nucléaire.

« Nous n’entrerons dans aucune union sacrée », a encore insisté Poutine. Une déclaration qui ne convainc aucun des partenaires de la Russie qui réalisent que cette dernière est justement engagée avec l’Iran dans une Alliance autour d’intérêts communs comme : la maîtrise de l’Asie Centrale, le contrôle du Golfe Persique ou encore l’hostilité à la présence américaine dans les deux régions précitées.

- L’Alliance Energétique Iran-Russie est la 3e thèse défendue par IRAN-RESIST depuis quelques mois,

- la première thèse était celle de la rupture intentionnelle des négociations avec la Troïka (thèse s’articulant autour de l’élection programmée de Ahmadinejad pour rompre les relations avec l’UE),

- la seconde thèse concerne l’usage médiatique fait du négationnisme pour amplifier la crise. L’Alliance Iran-Russie est le troisième volet de nos analyses (les trois thèses ont pris forme en 2005).

Dans notre analyse, nous n’attribuons pas la responsabilité de la crise à la Russie ou à l’Iran, mais dans une très large mesure à l’Union Européenne et les pays phares de cette union. On ne peut s’étonner de la signature de nouveaux accords entre ces deux états pour la vente à l’Iran de 2 nouvelles centrales atomiques. Mais on peut s’étonner de la naïveté de l’UE à accroître la part de l’Iran dans l’approvisionnement pétrolier de l’Europe. Aujourd’hui, l’Alliance Iran-Russie semble uniquement centrée sur le problème de la crise nucléaire, mais elle est avant tout une alliance géostratégique pour le contrôle des voies d’accès au pétrole de l’Asie centrale et du Moyen-Orient. Dans cette crise nucléaire, la Russie se profile derrière toutes les manœuvres de l’Iran et les mollahs tels des ventriloques se feront les porte-voix des exigences régionales des Russes.On peut donc s’attendre à d’autres coups bas de la part du régime des mollahs ou de la part des Russes, mais le problème ne vient pas de ces deux-là. Le problème vient de l’absence d’une politique Russe de l’UE.

Certains pays européens comme la France ont même utilisé la Russie pour affaiblir les Etats-Unis tout en affirmant le contraire. Tant que cette politique continuera les Russes auront les mains libres pour avancer leurs pions vers le Golfe Persique : l’Iran est l’élément clef de leur stratégie et le jour où ils contrôleront ce pays, l’Europe tombera à leurs pieds. L’Europe doit cesser sa politique anti-américaine et surtout aider à l’émergence d’un Iran fort, afin que ce dernier soit un allié neutre pour elle et pour les Etats-Unis comme c’était le cas avant cette révolution anti-iranienne. Nous écrivions à propos de cette Alliance Iran-Russie en 2005 afin d’avertir les décideurs du Quai d’Orsay de se garder d’impliquer naïvement la Russie dans les négociations avec l’Iran. Nous n’avions pas été entendus naguère et espérons que nous le serons cette fois.

Évidemment, il vous est toujours possible de continuer à suivre les recommandations d’un Alexandre Adler qui milite pour le renforcement du rôle Européen de la Russie, ou prêter attention aux analyses basées sur une division entre Réformateurs et Conservateurs, analyses largement diffusées par le même Adler et ses clones, les chercheurs iraniens du CNRS (comme Fariba Adelkhah), Frédéric Tellier et Pascal Boniface (IRIS), Thierry de Montbrial [1] et Guillaume Parmentier (IFRI), Antoine Sfeir [2]Vous pouvez également empêcher le naufrage de maison Europe en écoutant ceux qui analysent mieux la situation liée à l’Iran.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

[Recherche Par Mots Clefs : Alliance IRAN-RUSSIE]

Pour en savoir + :
- Derrière l’Iran, la Russie attend son heure de retour
- (30.05.2006)

Texte essentiel pour comprendre les objectifs de Moscou :
-  Iran nucléaire : Les leçons de Shanghaï
- (18.06.2006)

Nucléaire : Crise et Alternative
- (02.08.2005)

[1«Si le successeur de Khatami est un homme fort et expérimenté, comme Rafsandjani, on peut imaginer que la République islamique reconnaisse Israël et s'engage durablement à respecter les obligations du Traité de non-prolifération - pour s'en tenir à deux demandes occidentales impérieuses - en échange de la prise en considération de son rôle légitime dans l'organisation de la sécurité régionale et de concessions économiques». Thierry de Montbrial. IFRI.fév.2005

[2Adler et Sfeir se rendent en Iran et récemment on a lu qu’Adler minimisait la portée d’une bombe aux mains des mollahs et même le souhaitait : elle serait un facteur de stabilité dans la région ! Et l’on a entendu Sfeir tenir des propos hallucinants sur l’Iran et Ahmadinejad Chez un Yves Calvi médusé ! Quant à Hourcade, il a avoué qu’il avait travaillé avec Ahmadinejad et que ce dernier était un homme simple : un Iranien moyen. Et Sfeir a ajouté à ce propos qu’il était aimé pour ses résultats en tant que président ! Mise à part la fermeture de la bourse de Téhéran, l’inflation galopante et la fuite des capitaux, la remarque de Sfeir signifie que le finisseur des prisonniers exécutés, le guetteur des attentats terroristes, le preneur d’otages, le génocidaire, l’agent des Pasdaran au Kurdistan iranien est finalement le modèle de tous les Iraniens. Tous les Iraniens sont ainsi : abjects ! Eh bien non, sont abjects Adler, Sfeir, Tellier, Hourcade, Montbrial et leurs confrères iraniens du CNRS…