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L'affaire Zahra Kazemi éclabousse RSF
24.06.2006

L’organisation non gouvernementale RSF est malheureusement impliquée dans le dernier épisode de la tragique affaire Ziba Kazemi. Cette implication est en rapport avec deux éléments : la Conférence d’Akbar Ganji qui a eu lieu le mardi 20 juin dans les bureau de RSF et la présence à cette conférence d’Abdolkarim Lahidji, président de la ligue de défense des droits de l’homme en Iran (LDDHI) et vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), Lahidji qui est également un des avocats de l’affaire Kazemi.



Sur ce site, nous dénonçons régulièrement des cas de faux opposants qui appellent les Iraniens à se modérer et ne pas chercher à renverser ce régime mais plutôt le réformer. De tels personnages ne peuvent exister et s’adresser aux Iraniens et aux occidentaux sans qu’ils puissent jouir d’une caution morale. Généralement, nous vous mettons en garde contre ces faux opposants car ils ne peuvent présenter un riche bilan d’une vie de protestations car ils en sont dépourvus. Ce sont des héros factices produits par le régime lui-même, parfois avec la complicité involontaire des acteurs occidentaux de la défense des droits l’homme comme RSF.

Cette organisation a déjà été utilisée pour la promotion du Fondateur idéologique des milices islamistes des Pasdaran et du Hezbollah, un certain Mohsen Sazgara qui avait été « emprisonné » en Iran comme « journaliste dissident ». Dès lors RSF a soutenu cet homme et l’a aidé à asseoir sa réputation de dissident en dehors de l’Iran. Nous pensons que les RSF ont été induits en erreur par Abdolkarim Lahidji, président de la ligue de défense des droits de l’homme en Iran (LDDHI) et vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et un employé iranien de RSF, qui se prénomme Réza [1].

Ces deux personnes s’emploient à orienter le soutien aux journalistes iraniens dans la direction qui convient au régime des mollahs. Nous en avons fait l’expérience avec un photographe de presse disparu depuis un an en Iran : nous avons fait signaler ce cas à l’employé iranien de RSF qui, après avoir accueilli ironiquement notre demande, nous demanda de décliner notre identité avant de prendre en compte le cas que nous lui signaler un collaborateur d’IR. Nous avons par la suite demandé à une autre ONG si la demande (de décliner l’identité) était légitime ou justifiée et nous avons reçu une réponse négative. A présent, nous regrettons même d’avoir mentionné le nom du photographe disparu à un autre collègue de ce « Reza » car toutes les informations concernant des journalistes maltraités en Iran passe par ce « Reza ».

Le cas Akbar Ganji (milicien islamiste devenu journaliste) rentre dans cette catégorie de faux opposants et là encore, l’heureux élu est encadré par Abdolkarim Lahidji, président de la ligue de défense des droits de l’homme en Iran (LDDHI) et vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH). Abdolkarim Lahidji, consultant en authenticité de la dissidence, encadre tous les opposants officiels du régime. Lahidji tire, entre autres, sa légitimité de sa participation à la défense du dossier Ziba Kazemi. Les opposants officiels sont ceux qui vivent en Iran, voyagent aux frais d’on ne sait qui à travers le monde, critiquent le régime et pourtant à leur retour en Iran, ils ne sont pas torturés, violés ou sacrifiés en prison.


Et l’affaire Kazemi dans tout ça ?

Le propos de ce papier n’est pas de dénoncer l’invitation faite à Akbar Ganji par les RSF mais la concomitance entre la 1ere Session du CDH (Conseil des Droits de l’homme) à Genève en présence de Saïd Mortazavi (le meurtrier et violeur de Ziba Kazemi) et, la conférence d’Akbar Ganji au siège de RSF dans le 9e arr. de Paris. Les deux évènements ont eu lieu au même moment, le 20 juin.

Notre problème vient du contenu de ce qui a été dit à cette conférence où n’étaient conviés que les correspondants de la presse officielle iranienne en poste à Paris. Mariam Kashani de Rooz online [2], le site du lobby Rafsandjani basé à Londres était parmi les correspondants sélectionnés et conviés à cette conférence de presse en petite comité. Nous ne remercierons jamais assez cette Mariam Kashani [3], car elle a donné le 21 juin, un récit complet et détaillé de tous les propos tenus à cette conférence et à aucun moment aucun des invités ou des orateurs ne mentionnent le nom de Ziba Kazemi. Or, un communiqué de RSF, prétend le contraire. Nous pensons que ce communiqué a été rédigé après la vague de contestation sur la présence de Juge meurtrier à Genève.

Explications : Le rapport détaillé de Rooz ne mentionne pas le nom de Ziba Kazemi. Dans l’absolu ce détail nous apprend que le dissident Ganji et Robert Ménard n’ont pas cru nécessaire de rendre hommage à une consoeur violée et tuée dans une conférence de presse appelée « La situation des droits de l’homme et de la liberté de la presse en Iran ». Mais si le rapport de Rooz ne mentionne pas le nom de Kazemi, c’est bien parce qu’à l’heure précise où a eu lieu cette « conférence », personne n’était au courant de la présence de Mortazavi à Genève.

Le site de RSF l’atteste. Sur ce site, à la rubrique Nations-Unies, nous n’avons trouvé aucun communiqué spécifique condamnant la présence du meurtrier de Ziba Kazemi à Genève.

Le site affiche 2 communiqués [4], l’un datant du 19 juin [5] et l’autre du 22 juin [6]. Celui du 19 juin proteste uniquement contre la composition du nouveau Conseil et ne mentionne pas de nom de l’Iran ou de Mortazavi. L’affaire de sa présence avait été révélée non pas par une dépêche de l’AFP, mais par des opposants iraniens qui ont alerté les médias hostiles au régime [7]. IRAN-RESIST été le premier site francophone à révéler cette affaire aux premières heures du 21 juin.

Le gouvernement Canadien a protesté le matin du 21 juin, heure du Canada (environ 15H00, heure de Paris) et RSF a publié un communiqué le 22 juin (voir documents joints – capture du site RSF).

Or, le communiqué de presse du RSF à propos de la Conférence de Ganji fait mention du nom de Kazemi et ceci est impossible puisque le communiqué est daté du 20 juin [8], à l’heure où personne n’était au courant de cette affaire.

Le « faux communiqué » signale que Ménard, Lahidji et Joinet ont rendu hommage à Ziba Kazemi [9] et ont condamné la présence du Juge meurtrier à Genève. Ce communiqué est post-daté et ne reflète pas les propos tenus lors de cette conférence : il soulève bien des questions sur la gestion du dossier iranien par RSF.

Le communiqué de la conférence de Ganji a donc été bidonné et rédigé après la réaction du gouvernement canadien, et il a été tardivement mis en ligne le 22 juin. Cependant RSF a daté le document du 20 juin. Pourquoi ce bidonnage (inutile et apparemment inexpilcable) ?

Explications : le 26 mai, nous avions signalé sur IR, le départ de Ganji pour Moscou (pour recevoir le prix de l’Association mondiale des Journaux) et nous attendions avec impatience son discours en ayant la certitude qu’il ferait une gaffe. Ganji n’a pas eu un seul mot pour Zahra Kazemi, journaliste, iranienne, exilée, courageuse au point de revenir en Iran pour informer ; elle avait été arrêtée, molestée, violée par plusieurs hommes et, achevée à coups de botte dans le visage.

La spécificité de l’affaire Kazemi : Il faut comprendre que l’affaire Kazemi est, pour le régime des mollahs, un accident de parcours et nul journaliste iranien n’est autorisé de la mentionner. C’est un sujet tabou. Nul n’a écrit sur ce sujet et nul ne le commentera. Par ailleurs, Ganji est un ex-milicien et non un journaliste car sinon il aurait eu la présence d’esprit d’évoquer la mémoire de cette consoeur. C’est le défaut de fabrication des faux opposants : n’étant pas ce qu’ils prétendent être, ils font des gaffes monumentales [10]. Nous avions alors contacté un responsable de RSF et lui avons envoyé les éléments que nous avions réuni sur la société Atieh Bahar et les journalistes réformateurs, mais aussi des éléments sur le passé de Ganji et de son mentor Saïd Hajarian, le fondateur des services de renseignements du régime islamique. Nous n’avons reçu aucune réponse et désormais, nous avons la certitude que RSF a rédigé un communiqué pour neutraliser certaines critiques visant Ganji ou la gestion très particulière du dossier iranien par RSF. La présence inopportune du Meurtrier de Kazemi à Genève à fait éclater l’abcès car par un concours de circonstances inattendues.

Il semblerait donc que non seulement RSF [11] est devenue un canal de recyclage de miliciens Khomeynistes en journalistes dissidents (lien), mais aussi qu’elle refuse de prendre en compte des cas de journalistes réellement disparus et qu’elle est même prête à bidonner ses communiqués !

Le bidonnage de ce communiqué ne couvre pas uniquement Ganji. Ce dernier ne fait que des déclarations générales sans jamais citer des exemples concrètement iraniens liés au régime actuel.

Le bidonnage de la direction de RSF tente de couvrir un collaborateur indispensable du dispositif de recyclage milicien en journaliste et cette personne n’est autre que Abdolkarim Lahidji, le consultant attitré de RSF, expert en authenticité de la dissidence, président de la ligue de défense des droits de l’homme en Iran (LDDHI) et vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).

La simultanéité de la conférence de Ganji à Paris et la présence de Mortazavi à Genève a perturbé le déroulement de la conférence de Ganji sous le regard bienveillant et serein du vice-président iranien de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).

Car Abdolkarim Lahidji est avant tout l’avocat de Ziba Kazemi. La présence du Juge Mortazavi à Genève a relancé l’affaire d’une manière inattendue. Les opposants iraniens ont immédiatement demandé à la Suisse d’arrêter Mortazavi. Les autorités Suisses ont rétorqué qu’ils n’avaient aucune demande de la part des avocats de la famille Kazemi à l’encontre Mortazavi. Or, le fils de Ziba Kazemi ne cesse de réclamer des actions contre les assassins de sa mère et nomme explicitement le Juge Mortazavi. On apprend donc que les avocats de la famille n’avaient rien fait dans ce sens contrairement à ce qu’ils prétendaient (lire l’article sur les avocats).

La publicité faite autour de cette affaire a révélé que Lahidji n’avait rien de tenté de tel au cours des deux dernières années qu’il est en charge de cette affaire. Lahidji se cache à présent (depuis le 20 juin) et l’affaire risque de porter atteinte à sa crédibilité de consultant en authenticité de dissidence est en jeu .

La publication du communiqué sur la conférence de Ganji a été différée pour trouver un moyen de restaurer cette crédibilité ternie . Un texte, complété par les condamnations d’usage, a été réécrit et mis en ligne le 22 juin mais daté du 20 juin.

Dans le nouveau communiqué, Lahidji, le vice-président iranien de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) condamne sobrement la présence de Mortazavi à Genève. Mais le texte ne dit pas que Lahidji est un des avocats de l’affaire Kazemi et qu’à ce titre une simple condamnation est bien insuffisante.

Visiblement, RSF préfère protéger plutôt Lahidji que les intérêts de Ziba Kazemi, la journaliste assassinée en Iran. Par ailleurs, RSF ne juge pas nécessaire de mettre en évidence la crédibilité amoindrie du vice-président iranien de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et encore moins le mutisme du supposé journaliste dissident à propos d’in consoeur violée et assassinée.

De ce fait, nous sommes certains que la direction de RSF est au courant des liens perturbants qui existent entre le vice-président iranien de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et la république islamique [12].

Abdolkarim Lahidji est devenu incontournable sur les dossiers de violation des droits de l’homme en Iran. Sa parole est une caution morale pour tous les faux opposants envoyés par le régime islamique. Abdolkarim Lahidji apporte son soutien uniquement à de tels personnages et fait un lobbying discret et efficace afin de prétendre que la seule opposition valable aux mollahs est cette dissidence et aussi son lobbying cherche à discréditer ceux qui sont réellement en lutte pour établir une démocratie laïque en Iran.

Or, les faits sont têtus et plaident contre Abdolkarim Lahidji : il est l’avocat de l’affaire Kazemi et le jour de la conférence de Ganji, en supposant qu’il ait su pour la présence Mortazavi à Genève comme le prétend le communiqué, il aurait du prendre le micro pour lancer un appel mondial contre l’assassin et le violeur de sa défunte cliente Ziba Kazemi. Il n’a rien fait.

C’est le défaut des faux opposants : Robert Ménard aurait du s’abstenir de bidonner ce communiqué car il a révélé, malgré lui, que l’homme qui prétend défendre les droits de l’homme en Iran n’est qu’un fantoche.

Abdolkarim Lahidji a accepté de défendre l’affaire Kazemi uniquement pour étouffer l’affaire. Le communiqué de RSF protège un agent de l’ombre des basses œuvres de la république islamique.

Réagissez et demandez des comptes à RSF et à Robert Ménard et exigez le départ et la mise à l’écart d’Abdolkarim Lahidji, président de la ligue de défense des droits de l’homme en Iran (LDDHI) et vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).

Pour en savoir + sur la gestion du dossier Iran par RSF :
- RSF prend la défense d’un mollah corrompu
- Affaire Saba-TV ou comment Karroubi trompe son monde ?
- (01.01.2006)

[1Note ajoutée le 26 juin : Reza Moini, correspondant de RSF pour l’Iran (Moïni)

[2Rooz, le quotidien on-line des amis de Khatami, le maître hypnotiseur du régime des mollahs. Rooz est une véritable boîte à rumeurs et il se prétend modéré alors que l’on ne l’entend guère sur des sujets gravissimes comme le négationnisme. Comme l’ensemble des artisans de la réforme, « les journalistes de Rooz » sont des islamistes aguerris formés à l’art de la désinformation. En ces temps d’extrémisme islamique, chacun aimerait croire à la possibilité de l’existence d’un courant musulman réformateur, certains mollahs ont eu l’idée d’occuper ce créneau : ils ont acquis le soutien de quelques journalistes en échange de jolies rémunérations. Le site est domicilié à Londres , ce qui ajoute aux charmes de ce travail. L’objectif de Rooz est de maintenir l’illusion de l’existence de 2 clans en Iran : les réformateurs et les conservateurs afin de discréditer une altenative laïque et prétendre que l’opposition aux mollahs est constituée par d’autres mollahs. Les «journalistes» de Rooz et notamment Behnoud sont également très actifs pour donner une image très positive de Rafsandjani en tant que détenteur des clefs de l’avenir de l’Iran et un leader charismatique, indispensable et modéré ! Nous vous rappelons que Rafsandjani a déclaré que le régime pourrait bientôt raser Israël avec une seule très grosse bombe nucléaire (lien). Rooz défend un homme qui est par ailleurs sous mandant d’arrêt international pour complicité de meurtres (lien) ! Rooz est un véritable centre de lobbying pour le régime des mollahs en général et pour Rafsandjani en particulier (le lobby Rafsandjani). Le quotidien cible les journalistes et les bloggeurs européens.

[3Rooz Online :

PDF - 534.9 ko
Le rapport de Mariam Kashani (en persan)

[4docuement 1 :

PDF - 189.2 ko
RSF : rubrique Nations-Unies

[5document 2 :

PDF - 191 ko
Communiqué RSF à propos de la Réaction Canadienne

[6document 3 :

PDF - 189.8 ko
Communiqué RSF à propos du CDH

[7L’affaire a été révélée par des médias qui sont basés à Los Angeles.

[8document 4 :

PDF - 425.8 ko
RSF : rubrique Moyen-Orient (Iran)

[9document 5 :

PDF - 313.4 ko
communiqué post-daté (Ganji-Lahidji)

[10Gaffe de Faux opposants : dans son livre « Iranienne et libre », Shirin Ebadi dit avoir refusé un poste de conseillère présidentielle après la révolution. Elle ajoute qu’elle a ressenti du soulagement en apprenant que celui, qui avait accepté, avait été pendu par les mollahs. Les propos dénué d’émotion de Ebadi ont choqué Iranienne et Libre ! |

[11RSF : Recycleurs sans Frontières

[12et aussi au courant des liens évidents entre le régime des mollahs et Akbar Ganji