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MSNBC : Ray Tanter, l’homme des Moudjahedines islamo-gauchistes à Washington
22.05.2006

« Iran Policy Committee » est un groupe de pression présidé par Ray Tanter, lui-même membre du Washington Institute for Near East Policy. L’Iran Policy Committee est un lobby qui a pour objectif de convaincre l’administration Bush de retirer l’OMPI (organisation des moudjahedines du peuple) de la liste américaine des organisations terroristes. Le 22 mai dans le cadre d’un colloque oraganisé par l’OMPI, Ray Tanter sera à Paris avec 4 autres membres de «Iran Policy Committee».



Un article de MSNBC paru sous le titre de « Est-ce que des terroristes peuvent se transformer en alliés ? » nous renseigne sur Tanter, son manque de scrupules et ses efforts

Est-ce que des terroristes peuvent se transformer en alliés ?

Alors que le gouvernement de la république islamique continue de faire le forcing dans le dossier du nucléaire, les USA sont à la recherche d’un plan B et justement Ray Tanter, professeur à Georgetown et ancien aide de camp au Conseil de Sécurité sous Reagan pense avoir trouvé la solution.

Tanter dirige un groupe nommé «Iran Policy Committee» composé d’influents républicains et de quelques anciens généraux des armées US qui ont discuté avec un groupe iranien nommé les Moujahedins e Khalgh (MEK) ou bien encore Moudjahedines du Peuple Iranien (OMPI) en français. L’OMPI est un groupe qui a toujours joué de malchance, composé de personnes armées opposées à l’actuel régime islamique après en avoir fait partie et dont le principal soutien fut Saddam Hussein qui leur offrit des bases arrières chez lui d’où ils firent de sanglantes incursions dans leur pays d’origine.

Mais le problème est que l’OMPI est sur la liste du Département d’État comme organisation étrangère terroriste et ce depuis au moins 1997 et que cet état de fait a encore été dernièrement confirmé lors de la mise à jour de la liste le 27 Avril dernier.

Bien entendu l’OMPI dément certains des faits qui lui sont imputés. Il faut dire que la liste des actes terroristes qui leur est reprochée est longue et il y a notamment les cas de meurtres des attachés militaires US [1] en poste en Iran sous le règne du Shah, mais aussi les reproches sur leur participation au massacre des kurdes et des shiites après le retrait américain de 1991 lors de la libération du Koweït.

Lorsque les USA intervinrent en Irak en 2003, l’OMPI négocia avec les unités US pour rendre les chars et les armes lourdes détenues en Irak et ils vivent maintenant dans la peur qu’un gouvernement chiite irakien ne les renvoie en Iran.

Aujourd’hui avec le soutien de Tanter et de ses influents amis, le groupe bataille pour ne plus figurer sur cette liste terroriste. Et de nombreuses voix y compris dans l’administration Bush pensent que l’OMPI serait un candidat parfait pour travailler pour les USA et former un corps expéditionnaire en cas de guerre contre l’Iran. L’OMPI aurait donné des gages en fournissant des renseignements sur le programme nucléaire iranien [Les Moudj. ont donné des renseignements et même en en rajoutant, ce qui n'a pas été démenti par les autorités iraniennes trop heureuses de paraître plus impressionnantes qu'en réalité - NDLR].

« Ce que nous recherchons sont des organisations avec les moyens et les capacités de se déplacer à l’intérieur du pays sans se faire remarquer » a expliqué un analyste militaire qui avait déjà participé à la mise en place de l’opération contre Saddam en 1999. « Ils peuvent collecter des informations, diffuser des émissions et déplacer des personnes en et au dehors de l’Iran et éventuellement devenir un élément d’une politique d’action ».

Déjà des contacts entre l’OMPI et les services secrets américains ont lieu et pas seulement en Irak. D’après des sources, il y aurait aussi des contacts entre les américains et des membres de l’OMPI installés au Pakistan. Ray Tanter qui est en contact permanent avec le bureau politique de l’OMPI baptisé Conseil Nationale de la Résistance Iranienne se vante de la coopération entre l’OMPI et les forces US en Irak. Quant à David L. Phillips, un ex-conseiller du Département d’État, il explique que l’OMPI a toujours eu des défenseurs auprès du Secrétaire à la Défense US qui veulent les transformer en une force de combat alliée.

Phillips est aujourd’hui membre du Conseil des Relations Étrangères et vient de publier un livre particulièrement critique sur le sujet dans lequel il juge particulièrement absurde l’idée de vouloir utiliser des guérilleros pour affaiblir l’Iran. Selon lui cela aurait dû se faire il y a des années, quand les USA perdaient leurs temps en Irak. Selon lui le programme nucléaire iranien est tellement dispersé dans tout le pays et dans des zones urbanisées que la seule façon de les détruire seraient au mieux et sans garantie de résultat avec des frappes aériennes.

Ray Tanter et ses amis influents sont néanmoins toujours déterminés à faire radier l’OMPI (MEK) de la liste où ils sont coincés entre les Tigres du Tamoul et les Vigilants de l’Oregon. Et au vu du peu d’enthousiasme de l’administration Bush à négocier avec Téhéran, Tanter est convaincu que l’heure de l’OMPI a enfin sonnée. Il a même été jusqu’à expliquer que « la nouvelle administration est plus encline à s’entendre avec l’OMPI qu’elle ne l’était du temps de Colin Powell, je pense que MEK ne figurera bientôt plus sur cette liste ». Mais Tanter a quand même ajouté : « le problème aujourd’hui n’est plus au 7° étage (l’étage du Département d’État et de Condoleezza Rice) mais au 6° étage (celui du contre-espionnage et du contrôle des armes) ».

Dans la foulée, la vitrine politique de l’OMPI, le CNRI a organisé une convention à Washington demandant que l’OMPI soit reconnue comme LA résistance légitime au régime iranien. Et parmi les soutiens il y avait bien entendu Tanter mais aussi Vivian Gembara, la militaire qui avait été en charge de négocier le désarmement des unités de l’OMPI lors de l’entrée en Irak des troupes US. Elle est d’ailleurs aujourd’hui de celles qui jouent un rôle pour le développement d’IRAN FOCUS, le site web de l’OMPI où elle fait venir ses collègues des armées et du renseignement. Elle est allée jusqu’à écrire qu’il était dommage de ne pas exploiter l’OMPI face à la mystérieuse Iran et que depuis les événements du 11 Septembre, il fallait user d’autre chose pour les USA que de la seule confiance en la technologie militaire et que le potentiel de l’OMPI pouvait être une bonne arme.

Dans les faits l’OMPI semble arriver à point nommé, car c’est l’OMPI qui a fourni les informations sur le programme nucléaire iranien en 2002 et Bush a aussi été impressionné d’avoir les informations grâce à des «dissidents» alors que l’AIEA avec toutes ses inspections n’avait jamais pu apporter la preuve de quoi que ce soit. Le terme de « dissident » utilisé par Bush a été de la musique aux oreilles de Tanter qui voyait là un signe d’aboutissement de son intense lobbying mais pour l’instant la Maison-Blanche a nié que le président Bush soutienne l’OMPI.

Il n’empêche qu’à l’OMPI aussi on pense être sur la bonne voie d’autant que Condoleezza Rice a dit la même chose et que l’OMPI bénéficie du « protected person status » du gouvernement américain, ce qui les place sous la protection des troupes américaines en vertu de la Convention de Genève. C’est d’ailleurs ce qui fait que bizarrement 3800 personnes considérées comme terroristes se retrouvent sous la protection de soldats américains.

Ray Tanter ne voit pas pourquoi l’OMPI (MEK) ne serait pas rayé de la fameuse liste, selon lui il n’y a plus aucune justification légale. Longtemps enseignant spécialisé sur la question du Moyen-Orient et fréquentant les cercles conservateurs de Washington avec assiduité, Tanter est un OVNI dans le paysage politique américain.

Il est l’un des rares afro-américains qui avait une position influente sous Reagan en tant que membre du National Security Council avant d’avoir un rôle majeur dans les négociations sur les armes nucléaires et il est un néo-conservateur. Il est encore un peu paria dans le petit (mais élitiste) monde des experts de l’Iran à Washington.

Il faut dire qu’il a dit une phrase qui n’a pas enchanté tout le monde : « Je reconnais que je suis seul dans cette communauté, il y a de grands spécialistes de l’Iran comme Michael Eisenstadt, Patrick Clauson, Kenneth Pollack mais aucun d’eux ne sait quoi faire avec l’Iran. Ils admettent avoir un dilemme alors que je dis qu’on ne peut se permettre de s’asseoir et attendre. Changer le régime de Téhéran est la seule solution pour empêcher un régime islamique de se doter de l’arme nucléaire. Je ne serais pas populaire en leur disant cela, mais cela ne me donnera pas tort pour autant ».

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Pour en savoir + sur le lobbying de «Iran Policy Committee» :
- Un groupe terroriste iranien organise son colloque à Paris
- (22.05.2006)


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Bonne lecture et à très bientôt.  

[1Lt Colonel Lewis L. Hawkins (02/06/73), Colonel Paul Schaeffer (21/05/75), Lt Colonel Jack Turner (21/05/75), Donald G. Smith (28/08/76), Robert R. Krongrad (28/08/76), William C. Cottrell (28/08/76)