Affaire Jundollah en Iran : La Force de résister 14.05.2006 La télévision de la république islamique a annoncé que des inconnus armés avaient intercepté quatre voitures et tué 12 passagers durant la nuit de samedi sur une route du sud-est de l’Iran. Selon le régime des mollahs, toutes les victimes étaient des civils. Il s’agit en réalité d’un groupe armé qui se fait nommer le Jundollah et qui a pris pour cible les convois de Gardiens de la Révolution. Le régime est dans l‘incapacité de les traquer et chaque action contre ce groupe se solde par une nouvelle tuerie. Le 18 mars, un convoi de personnalités nationales et régionales du régime des mollahs avait été intercepté. Selon les médias du régime, 29 hauts dirigeants du régime parmi lesquels le gouverneur de la région (un pasdar) et des commandants de Pasdarans sous ses ordres ont été abattus. En réalité, il y avait eu une cinquantaine de tués (22 hauts dirigeants, et une trentaine de gardes). Ce 18 mars, les membres de Jundollah s’étaient fait passer pour un groupe des forces de sécurité, ils avaient arrêté le convoi officiel. Les assaillants portaient des tenues militaires du régime des mollahs. Ils avaient bloqué la route et fouillé toutes les automobiles et les camions pour intercepter les convois des dignitaires du régime, laissant passer les véhicules qui ne les intéressaient pas... Ils ont ainsi trompé les gardes du corps des 22 hauts responsables de cette région toujours en état d’alerte. Une fois le convoi immobilisé, les assaillants avaient fait descendre les voyageurs et bandé les yeux des prisonniers. Ils les avaient ligotés avant de les abattre un par un à la mitraillette, achevant les agonisants d’une balle dans le cerveau. Les secouristes ont déclaré avoir vu de nombreux cadavres avec la tête explosée. Le procédé des mises à mort rappelle le passé de Ahmadinejad qui fut « finisseur » de prisonniers exécutés. Les cadavres avaient été dénudés et laissés sur la route « à la manière » des « éléments » recrutés et formés par les Pasdaran en Irak. Les automobiles du convoi avaient également été incendiées. Et le Jundollah avait également fait des otages. Un premier otage avait été exécuté devant des caméras vidéo dans une mise en scène macabre inspirée d’Al Qaeda.
Le 7 avril, le régime avait annoncé la capture du Jundollah et la mort de son chef. Cette fausse information a déclenché la colère de ce groupe et d’autres otages ont été abattus. Le Groupe est inconnu des Iraniens, et nombreux sont les opposants qui ont renoncé à y voir la marque d’un groupe patriote. Nous vous avions signalé sur ce site les soupçons qui pèsent sur les motivations de ce groupe qui utilise un langage politique mais agit en vraie association de malfaiteurs. Il n’existe d’ailleurs aucune information sur l’identité de ces Jundollah. Dans notre article consacré à la mort d’un des otages, nous attirions votre attention sur une des photos renvoyées par le Jundollah : la carte d’identité de la personne abattue avait été photographiée sur un agenda européen… De plus en plus d’Iraniens pensent qu’il s’agit de mercenaires payés pour terroriser le régime des mollahs ou à l’inverse pour donner aux mollahs la possibilité d’exploiter de telles suppositions pour cadenasser la vraie opposition interne. Il est vrai que les mollahs mènent depuis 27 ans une politique en rupture avec la tolérance religieuse des Pahlavis. La discrimination peut aller jusqu’à garantir l’impunité à des Pasdaran en service dans la région. Ces derniers peuvent tuer les habitants sunnites de la région ou violer les filles sans être inquiétés par la justice des mollahs. Pour la première fois dans son histoire, les voisins de l’Iran et de nombreux pays étrangers peuvent miser sur la colère des régionaux pour encourager les sentiments indépendantistes ou séparatistes. Les dernières attaques des Jundollah et le massacre des civils laissent penser que les mollahs entendent à leurs tours tirer profit du mystère qui enveloppe l’identité de ce groupe. Selon la télévision du régime, l’embuscade aurait eu lieu entre Kermân et Bam, c’est-à-dire fort loin du territoire de Jundollah. En plus un garçon de dix ans aurait été blessé et les véhicules incendiés… À l’image des (faux) attentats qui secouent le Khouzestan, le régime mêle ses propres barbouzes à la danse et exploite une situation confuse pour enflammer les sentiments nationalistes et authentiques des Iraniens… Il est probable que des personnes seront arrêtées, avouant leurs crimes devant des caméras bien disposées à les enregistrer, qu’ils seront jugés, condamnés et pendus devant une foule en délire, que les correspondants de l’AFP nous en feront un compte-rendu dicté par le régime des mollahs sans qu’une photo nous prouve leurs dires. La situation est très confuse dans les régions frontalières de l’Iran. Les voisins qui sont intéressés par le démembrement de l’Iran paient des groupes minoritaires pour provoquer des affrontements, certains think tank américains poursuivent le rêve de la balkanisation ethnique (ou raciale) de l’Iran et le régime lui-même participe à la fête, n’hésitant pas à jeter de l’huile sur le feu pour diaboliser les manipulations étrangères en Iran. Seul l’attachement des iraniens kurdes, baloutches et autres à l’Iran préserve encore ce pays si convoité. Avant cette révolution infernale, les Iraniens de toute origine coopéraient pleinement à la vie sociale et politique iranienne, ils en gardent le souvenir et résistent aux sirènes du séparatisme malgré des sommes colossales dépensées dans ces régions par les voisins de l’Iran, le Pakistan, la Turquie, les pétromonarchies arabes, la Russie ainsi que nos amis Britanniques en souvenir de leur présence passée en Iran… Sans oublier les Think tankeurs américains dont un certain ML. Il faut espérer que les Iraniens qui ont trop souffert tiendront bon, trouveront en eux la force de résister pour sauver l’Iran, décourageant les faux amis des Think Tank américains qui pensent déjà à l’après Bush. Ils espèrent gagner du temps jusqu’à la fin de l’ère Bush, se préparant au retour en force des Démocrates qui sont sur une diplomatie qui poursuit le projet Brzezinski : un front islamique (modéré) pour bloquer la Chine. L’Iran est leur pièce maîtresse dans ce jeu de massacre. Le Jundollah est un signe, le Kurdistan s’enflamme aussi et les Iraniens résistent, avec pour seule arme leur amour pour l’Iran. C’est là, le seul résultat positif du cancer de la république islamique qui ronge l’Iran : la Force de résister. WWW.IRAN-RESIST.ORG Pour en savoir + sur le Jundollah :
| Mots Clefs | Violence : Baloutchestan (Sistan & Baloutchistan) |
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