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Les non dits de la lettre de Ahmadinejad à Bush
09.05.2006

Mahmoud Ahmadinejad a écrit au président américain George Bush pour lui proposer de « nouveaux moyens » pour régler les tensions. Si la nouvelle a amusé les rédactions des pays européens, elle a consterné les opposants iraniens.



Tout d’abord parce que Ahmadinejad est un des membres d’un commando qui a pris en otages des diplomates américains pendant 444 jours et qu’il fut lui-même dans les équipes d’interrogatoires dont les méthodes font l’honneur de ce régime. Ahmadinejad est le symbole de la raison pour laquelle le problème est le régime qui sévit en Iran et non l’accès à l’énergie atomique.

De plus, presque tout le monde en Iran a unanimement déclaré que si Ahmadinejad avait ces fameux moyens ou solutions, il ne se serait pas mis à dos l’ensemble de la communauté internationale !

Par ailleurs, ce qui a le plus marqué les Iraniens est le cérémonial déployé par le régime des mollahs pour annoncer la nouvelle. Il y a tout d’abord eu la sempiternelle conférence de presse d’Assefi (le porte-parole diplomatique des mollahs) qui a dite une chose et ensuite l’a démentie, mais à titre personnel, interrogé pendant une réception !

Puis, le site des rumeurs officielles, Baztab, a annoncé que le président allait nous surprendre avant de revenir sur cette première rumeur…

Ahmadinejad lui-même à son arrivée au Salon du livre de Téhéran avait fait une première confidence à la presse : « je vais vous surprendre et on fêtera ça ensemble » (Champomy pour tous - ndlr). Et ensuite, il n’avait rien dit !

Tout un lambada pour intéresser la population qui n’en peut plus des facéties des mollahs et leurs larbins des Pasdaran.

Sans doute le régime s’attendait-il à des réactions élogieuses du côté américain. Après le flop de ce pétard médiatique, le porte-parole du gouvernement a assumé le fardeau de l’aveu de l’envoi de cette lettre où les mollahs supplient à demi mots le grand méchant Satan d’accepter de négocier directement avec eux. Lamentable.

Misérable manoeuvre d’un régime incapable de céder face à la pression internationale, conscient que céder sera synonyme d’un aveu de faiblesse et de crainte des sanctions.