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Que faut-il pour fabriquer une bombe ?
07.05.2006

Les physiciens et les chimistes ont cet avantage sur beaucoup d’autres chercheurs, c’est celui de ne faire intervenir que la science en dehors de tout raisonnement politique...



Il nous a été donné de dîner avec trois de ces personnes qui ne sont absolument pas concernées par le problème du nucléaire iranien d’une part mais par le problème iranien dans son ensemble d’autre part. Nous n’avons pas résisté à poser quelque question et à partir de leurs réponses purement professionnelles que ces trois chercheurs d’un grand organisme atomique nous ont apporté, au vu des nouvelles en provenances de Téhéran, les visées militaires ne font plus aucun doute.

Ainsi la république islamique iranienne n’a pas l’utilité d’uranium enrichi, spécialement à haute dose pour faire tourner sa seule centrale devant produire de l’électricité car il est prévu que le combustible nucléaire pour cette centrale lui soit fourni et retraité par la Russie. Chercher à enrichir de l’uranium ne peut avoir que d’autre fin !

En fonction des chiffres officiels fournis sur les centrifugeuses de Natanz, il faut moins de deux ans pour fabriquer une bombe (sauf accident), or la république islamique compte mettre en service 30 fois plus de centrifugeuses ce qui permet de raccourcir les délais de fabrications de près de 50 % ou dans le même délai de fabriquer 20 à 30 fois plus de bombes.

La fabrication d’une bombe nécessite de la matière nucléaire l’uranium et des spécialistes en physique nucléaire, en thermodynamique, en chimie, en métallurgie et de l’uranium 238 ou du plutonium. Ces spécialistes existent en Iran, formés aussi bien dans les pays occidentaux que par la suite en Iran même par ceux qui revenaient des pays où ils avaient suivi des formations. D’autres spécialistes ont été recruté tant au Pakistan, qu’en Corée du Nord et les républiques d’ex-URSS mais aussi dans certains pays occidentaux. Des savants britanniques convertis à l’islam participeraient à ce programme en Iran par idéologie religieuse.

Il existe 2 méthodes pour faire une bombe A. La première est d’utiliser le plutonium et la seconde de l’Uranium enrichi. Dans le cas de l’Iran, on parle toujours d’une volonté de maîtriser l’enrichissement de l’uranium, mais on oublie de préciser que les mollahs possèdent également une usine de l’eau lourde qui produit du plutonium une méthode beaucoup moins coûteuse que l’enrichissement de l’uranium qui nécessite une usine d’enrichissement comportant de nombreuses centrifugeuses sophistiquées et une technologie difficile à obtenir.

Le plutonium se trouve en très peu de quantité dans la nature, mais on peut le fabriquer : il résulte de la combustion de l’uranium. Pour l’obtenir, il faut brûler de l’uranium naturel (U238) dont environ un pour cent de la matière se transformera en plutonium. Il s’agit alors d’extraire le combustible du réacteur et de le plonger dans l’acide de façon à séparer l’uranium du plutonium. Après quoi, vous pouvez vous servir du plutonium pour fabriquer une ogive. L’efficacité du plutonium n’est pas inférieure à l’uranium hautement enrichi (U235).

La bombe d’Hiroshima (ci-dessus) était une bombe à plutonium et celle de Nagasaki (ci-dessous) avec de l’uranium enrichi.

Le régime des mollahs a donc l’embarras du choix et même un choix encore plus large si on inclut dans cette liste les bombes sales ou dirty bombs.

Le terme bombe radiologique (aussi appelé bombe sale) désigne une bombe conventionnelle, entourée de matériaux radioactifs destinés à être répandus en poussière lors de l’explosion. Cette explosion a donc l’intensité thermique et mécanique d’une bombe conventionnelle, mais dissémine autour d’elle des éléments radioactifs qui auront des effets à long terme. Le but principal n’est donc pas de détruire, mais de contaminer une zone géographique et les personnes présentes en son sein par des radiations directes (premier effet) et l’ingestion de matériaux radioactifs (deuxième effet).

D'un point de vue social, les risques inhérents à une bombe radiologique sont humains et économiques: décès et blessures liés à l'explosion, maladies secondaires liées à l'exposition et l'inhalation d'éléments radioactifs (risques de cancers, de leucémies), contamination d'une zone géographique plus ou moins grande (l'activité économique est alors réduite, voire détruite sur la zone, pour plusieurs années).

SALT : Strategic Arms Limitation Talks (Désarmement)

Négociations sur la limitation des armes stratégiques est l’appellation donnée aux processus de négociations entamés en 1969 entre les États-Unis et l’URSS, qui ont abouti à la conclusion des traités de désarmement SALT I en 1972 et SALT II en 1979. Les accords SALT ont été suivis par les accords START (Strategic Arms Reduction Treaty), ou Traité de réduction des armes stratégiques. Les traités américano-soviétiques START 1 en 1991, START II en 1993 et SORT en 2002 ont commencé à réduire la totalité des arsenaux nucléaires des deux superpuissances (aussi bien les missiles terrestres que sous-marins et aériens). Une trentaine de pays ont également adhéré à ces traités qui prévoient un plan de recyclage de la matière fissile présente dans les ogives militaires (source).

Actuellement, la moitié de l’uranium utilisé dans les 104 centrales américaines provient du démantèlement partiel l’arsenal militaire nucléaire russe. Plus de 9000 ogives ont été converties pour produire de l’électricité dans les foyers américains. En France, on a accueilli en novembre dernier une partie des ogives américaines ainsi recyclées.

On évalue les stocks d’uranium militaire à 500 tonnes du côté russe et à 200 tonnes du côté américain. Leur transformation en combustible civile pourrait engendrer l’équivalent de 5600 Terawatt/heures soit 2,5 fois la production annuelle mondiale d’électricité.


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