L'Iran peut-il véritablement perturber le détroit d’Ormuz ? 06.04.2006 Selon les dernières dépêches, l’Iran disposerait d’un arsenal militaire suffisant (mines, torpilles ou missiles anti-navires) pour perturber le trafic pétrolier par le détroit d’Ormuz qui relie le Golfe Persique à la mer d’Oman et longe la côte sud iranienne. [Décodage] Quelque 16 millions de barils de brut quittent chaque jour la région du Golfe Persique via le détroit d’Ormuz, soit près de 20% de la production mondiale de brut, et plus d’un tiers des exportations. L’Arabie Saoudite et le Koweït utilisent actuellement cette voie de transit. Actuellement le régime des mollahs tente de terroriser l’opinion publique des états Européens et l’AFP rediffuse cette propagande. Le régime des mollahs veut provoquer une attaque contre l’Iran pour radicaliser la crise et se victimiser afin de provoquer des négociations anticipées de « dernière-dernière-dernière chance » dont on peut imaginer l’issue : Obtenir une Sauve conduite pour le régime en échange de son acceptation de la proposition russe ou d’une variante européenne. On se demande si la France et d’autres pays de l’UE (la Grande-Bretagne et l’Allemagne) ne veulent la même chose en participant à la diffusion de cette rumeur sur la puissance militaire des mollahs. Nous savons que les Britanniques parlent désormais ouvertement d’une campagne aérienne contre ces installations tout en précisant qu’il n’y aura pas de changement de régime comme s’ils savaient que le bombardement de l’Iran serait un épisode pour déboucher sur une entente élargie entre l’Europe, les Etats-Unis et les mollahs. Il y a beaucoup de non-dits dans cette affaire de « blocage du transit du pétrole et les européens ne disent pas tout. Mais les choses ne sont pas aussi simples que le prétendent certains théoriciens : d’un côté l’Iran doté d’armes aussi extraordinaires que furtives et de l’autre une flotte américaine à la merci de cette puissance navale. La flotte iranienne est modeste et peu équipée. 1.Premier élément important. Le moral des troupes est au plus bas, car contrairement aux nouvelles officielles, les commandants des milices connaissent la faiblesse de leurs armements : la Marine de la République Islamique se résume à trois modestes sous-marins patrouilleurs du type Kilo, quatre corvettes de conception britannique qui date des années 70 et onze patrouilleurs lance-missiles du type français La Combattante. En plus, l’Iran a des problèmes de ravitaillement. L’Iran exporte du brut et importe de l’essence, en cas de conflit et de sanctions aucun des bâtiments de sa marine ne pourra bouger du quai et les avions de chasse ne seront d’aucune utilité. La seule parade des mollahs sera d’utiliser les missiles anti-navires de fabrication russe, les SS-N-22 d’une portée de 120 km. 2.Second élément important. La Chine figure parmi les états qui pourraient souffrir de ces perturbations et l’on se souvient que les Chinois (conjointement avec les Russes) avaient fait en Août 2005 des manœuvres navales qui avaient pour thème : Contrôle des ressources pétrogazières maritimes, des voies de transport d’hydrocarbures et leur protection face aux terroristes (mission Paix 2005). Idem pour les pays d’Asie Centrale qui avaient fait une manœuvre navale sur le même thème (détails très intéressants), mais dans la région Caspienne. Le comportement du régime des mollahs a cessé de satisfaire les Chinois, les Russes et leurs voisins d’Asie Centrale, surtout si ce comportement touche au pétrole. Les missiles anti-navires iraniens auront du mal à nuire longtemps à la stabilité régionale sans susciter une réaction brutale et instantanée des bâtiments occidentaux, chinois, russes et indiens qui se croisent dans les eaux internationales du Golfe Persique ou dans le Golfe d’Oman! Il ne faut donc pas céder à la psychose, le régime des mollahs a une capacité extrêmement réduite de perturbation du transit du pétrole dans le Golfe Persique. Capacité de perturbation extrêmement réduite car à la première attaque, les forces militaires présentes dans le Golfe Persique vont détruire les rampes et les plateformes de lancement des missiles anti-navire SS-N-22 qui ont une portée de 120 km. Les américains ou les chinois peuvent réduire cette capacité de nuisance à néant, qu’il s’agisse d’une plateforme de lancement mobile ou de rampes de lancements fixes placées le long de la côte iranienne ou sur les îles iraniennes. Les mollahs peuvent endommager un ou deux pétroliers et ensuite c'en est fini de leur offensive.
Aussi terrible soit ce missile supersonique SS-N-22, le régime des mollahs assistera à leur pulvérisation au sol après la première tentative d’attaque sur le détroit d’Ormuz. Le régime des mollahs n’a pas la capacité de résister à une offensive même minime et par conséquent il se réfugie dans un discours de supériorité militaire qui a pour fonction de booster le moral des troupes ! Il ne faut surtout pas céder à la psychose (surtout si vous n’êtes pas un mollah).
|