Avoir 20 ans en Iran 06.04.2006 En mai 2005, un jeune homme de 20 ans, Ali Amini-Tehrani, avait été abattu par un mollah qui était également un haut responsable des Forces de sécurité de l’Etat dans une station de métro dans la ville de Karaj (banlieue de Téhéran). Le meurtre, qui s’était produit devant des centaines d’usagers du métro lors de l’heure de pointe, a déclenché des bagarres entre les témoins furieux et les forces de sécurité dans plusieurs quartiers de Karaj. L’affaire avait ému tous les iraniens. Le mollah Asgar Najafi s’était approché de son victime par derrière lui tirant une balle dans la tête. A la barre, le mollah avait déclaré que le jeune homme avait manifesté « une attitude dédaigneuse des règles islamiques ». Le beau jeune homme échangeait quelques mots avec une fille. Et Najafi a sorti son pistolet et a abattu Ali d’une balle dans la tête. BANG ! On rapporte que le cerveau de’Ali s’est répandu sur les murs et le sol de la station et qu’il est mort après trois heures d’agonie car le mollah avait empêché l’intervention des secouristes. Le mollah Asgar Najafi était alors le commandant adjoint des forces de l’ordre à la section « Endoctrinement islamique, politique et des affaires sociales » et il était conseiller du candidat réformateur Qalibaf (le candidat des jeunes). Faisant face à une indignation publique sur le meurtre commis de sang froid, les autorités ont décidé de faire poursuivre Najafi par le tribunal spécial du clergé, un organe extrajudiciaire qui s’occupe exclusivement de juger des mollahs. Ce tribunal a finalement rendu son verdict dans affaire si banale en Iran. Najafi a été condamné à 3 ans de prison avec possibilité de libération anticipée en cas d’amendement ou de pardon de la famille de la victime. Le tribunal a jugé que le mollah n’avait pas réellement l’intention de commettre un meurtre, même s’il était armé. De ce fait le tribunal a déclaré qu’il n’avait pas commis de meurtre. La cour a en outre déclaré que le fait que le mollah avait abattu Ali, alors que ce dernier lui tournait le dos, n’était pas le fait d’un acte lâche. Bien entendu si un jeune avait assassiné un mollah dans le métro de Téhéran, nous n’avons pas besoin de vous expliquer à quelle peine il aurait été condamné, quelle torture il aurait subie avant de rendre l’âme. Chaque année, on estime que les tribunaux de la république islamique prononcent officiellement plus de 1000 fois la peine capitale et ce en dehors des chiffres des crimes commis par les mollahs, les bassidjis et les Pasdarans.
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