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Le sort du Français et de l'Allemand écroués en Iran sera lié au Nucléaire
30.03.2006

Le skipper français Stéphane Lherbier et l’Allemand Donald Klein condamnés à 18 mois de prison pour avoir pénétré illégalement dans les eaux territoriales iraniennes ne doivent « pas désespérer », a déclaré Larijani, le milicien chargé des négociations nucléaires.



« Ils ne doivent pas désespérer. Ce que je peux dire, c'est que si leurs avocats ont des points à faire valoir pour leur défense auprès de la justice, ils seront entendus », affirme-t-il dans un entretien à l’hebdomadaire « Le Point ».

Larijani n’étant ni ministre de la justice ni spécialiste en droit maritime, on peut considérer qu’il essaie (maladroitement) d’influencer la décision des Français et des Allemands à la réunion de Berlin sur le nucléaire iranien. Tant que ce régime sera au pouvoir, ses partenaires Européens devront se conformer aux règles du jeu selon les mollahs et les miliciens.

La cour d’appel de Bandar Abbas a confirmé, il y a une quinzaine de jours la peine de dix-huit mois de prison prononcée le 24 janvier contre les deux hommes, arrêtés fin novembre dans le Golfe Persique lors d’une partie de pêche au gros, non loin de l’île d’Abou Moussa.

Située stratégiquement à l’entrée du détroit d’Ormuz, et permettant ainsi de contrôler la navigation dans le Golfe Persique, Abou Moussa est contrôlée par l’Iran, mais fait l’objet d’une dispute territoriale avec les Emirats arabes unis.

Stéphane Lherbier, 32 ans, réside aux Emirats arabes unis où il possède une petite entreprise de location de bateaux de pêche. Donald Klein, 52 ans, avait loué ses services.

Le régime des mollahs a une longue expérience dans la prise d’otages et les échanges de prisonniers contre avantages diplomatiques. Le cas le plus célèbre est la prise d’otages de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran qui a abouti à une accord américain de non-agression signé par Reagan et les mollahs à Alger.

Cependant, les mollahs n’ont cessé d’en enfreindre les clauses en s’en prenant à la vie des ressortissants américains, au Liban et à Khobar [1] en Arabie Saoudite.

Le second cas est celui de multiprises d’otages parmi les ressortissants français au Liban qui a aboutit au rétablissement des droits de l’Iran dans le contrat Eurodif de 1975 (lien) et la signature d’un nouvel accord qui reste en attente.

- La déclaration généreuse de Larijani faite à la veille de la réunion de Berlin laisse présager que les mollahs ne manqueront pas d’utiliser à nouveau l’arme du terrorisme contre leurs partenaires Européens pour les inciter à se montrer « ouverts au dialogue ».

Pour en savoir + :
- Téhéran fait pression sur Paris à propos du touriste français détenu en Iran

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Donald Klein et Stéphane Lherbier -12 mars 2006

Par ailleurs, deux suédois aussi sont détenus en Iran pour avoir illégalement photographié des installations navales. L’ambassade de suède à Téhéran est « engagée dans un travail intense », selon ses termes, afin d'assurer la libération de ses deux ressortissants. Selon le quotidien suédois, les deux hommes, âgés de 30 à 40 ans travaillaient sur des chantiers de construction et sont détenus depuis un mois.


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[1Le 26 juin 1996, un camion piégé a soufflé les Tours Khobar à Dhahran en Arabie Saoudite, qui abritaient des membres de la U.S. Air Force. Dix-neuf américains ont été tués et 372 autres blessés. En 1997, le Washington Post a déclaré que les membres saoudiens du Hezbollah suspectés d’avoir commis l’attentat étaient associés à Ahmad Charifi, un commandant des Pasdaran. Alors qu’il y a de nombreuses preuves d’une participation de l’Iran, il semblerait qu’Al Qaeda y ait également participé, cependant nous ne savons pas de quelle façon. Le rapport de la Commission américaine sur les attentats du 11 septembre 2001, mentionne le soudanais Tourabi comme l'un des principaux soutiens d' al Qaeda en Afrique. Entre 1991 et 1996, Ben Laden vivait au Soudan où il était protégé par Hassan Tourabi, membre des Frères musulmans et chef du Front National Islamique du Soudan. Tourabi est un mollah opportuniste qui a même été brièvement emprisonné pour avoir tenté un coup d’état en faveur de l’Iran en 1985. Il a par la suite aidé les militaires à prendre le pouvoir en 1989. En façade, l'armée était aux commandes, en contrechamp les frères musulmans du Front National Islamique (FNI) tissaient leur projet de société. Tourabi était président du parlement et dans les années 90, il servait d’intermédiaire pour les livraisons d’armes iraniennes aux islamistes algériens. Tourabi prêchait les idéaux inscrits au « testament politique de Khomeiny » cherchant à persuader chiites et sunnites de mettre de côté leurs désaccords et de se rallier contre l’ennemi commun. A la fin de l’année 1991 ou 1992, des négociations au Soudan entre Al Qaeda et des agents iraniens ont débouché sur un accord de coopération consistant à soutenir – même s’il ne s’agissait que d’entraînement – des actions menées essentiellement contre Israël et contre les Etats-Unis. Peu de temps après, de hauts responsables et entraîneurs d’Al Qaeda sont allés en Iran afin de recevoir une formation sur les explosifs. A l’automne 1993, une autre délégation similaire s’est rendue dans la Vallée de la Bekaa au Liban pour une nouvelle formation en explosifs, mais aussi en espionnage et en sécurité. Ben Laden aurait manifesté un intérêt particulier pour l’utilisation des camions piégés, comme celui qui avait tué 241 Marines américains au Liban en 1983. Le lien entre Al Qaeda et l’Iran a démontré que les différends entre sunnites et chiites ne représentaient pas une barrière insurmontable à une coopération pour des opérations terroristes.