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Iran : Secours Populaire & Banques Suisses
03.02.2006

Des dizaines de femmes vivant dans un centre d’assistance publique ont été battues et expulsées du centre «Omidvar» (Espérance) par les miliciens de la république des mollahs.



Le centre est géré par la Fondation des déshérités, Bonyad e Mostaz-afan. Les Fondations, ou Bonyad, sont les piliers de la république islamique. Au lendemain de la Révolution, en 1979, les grandes fortunes furent confisquées et les banques, les manufactures, l’industrie chimique et automobile, les hôtels furent expropriés par l’état islamique, mais on ne peut pas parler d’une nationalisation parce que la gestion de fortunes et entreprises fut confiée à des Fondations « caritatives », une institution importante dans l’Islam.

Concernant l’Espérance, la Fondation avait décidé de vendre parce que le centre n’était pas rentable.

De nombreuses jeunes femmes ont été gravement blessées alors qu’elles tentaient d’empêcher les miliciens de jeter leurs maigres affaires à la rue. La résistance des femmes a incité les voisins à intervenir et à leur porter secours. Les miliciens ont dû battre en retraite après l’arrivée de secours populaires !

Certaines des blessées ont été transportées à un hôpital tout proche. Des nez et des bras étaient cassés. Il faut rappeler que les hôpitaux sont dotés d’un service d’ordre qui peut assister la milice et livrer les manifestants blessés à la police islamique.

.........................Les Fondations

Les Fondations sont les plus grands propriétaires foncier et industriel de l’Iran. Selon le magazine Forbes, entre 10% et 20% du PIB officiel iranien est issu de l’activité économique placée sous le contrôle des Fondations, mais en réalité plus de 40% de ce PIB est contrôlé par les Fondations (véritables holdings), les Fondations étant exemptées d’impôts. En principe depuis 2002, les Fondations sont imposables, mais allez vérifier…. Si on vous y autorise, bien entendu. Les Gardiens de la Révolution (Sepah-e-Pasdaran) sont eux aussi un holding, exempté d’impôt. La corruption est un facteur important dans la gestion de ces holdings.

.........................Fondation des Déshérités

La Fondation des Déshérités possède les biens confisqués à de nombreux Iraniens en exil. De somptueux hôtels et une foule de bâtiments à Téhéran, surtout dans les quartiers opulents du nord de la ville. Lui appartiennent également des écoles de formation, des banques privées, des usines comme Zam Zam qui a le monopole sur la plupart des eaux minérales et autres boissons d’Iran. Cette fondation a surtout fait main basse sur les biens de Hojabr Yazdani, l’un des plus riches iraniens avant la révolution islamique.

- Concernant la Fondation des Déshérités, le régime des mollahs a fait arrêter le frère du 1er directeur de cette dernière, l’accusant d’avoir détourné plusieurs millions de dollars. Le fondateur n’était autre que Mohsen Rafiq-douste, le chauffeur de Khomeiny promu général durant la guerre Iran-Irak : vous comprenez la raison de notre défaite malgré une supériorité numérique impressionnante. En compagnie de mollah Jannati, d’Asgar-olâdi et surtout en compagnie de Rafsandjani qui a été le Chef d’état majeur de l’armée durant la Guerre, les 4 compères avaient préféré continuer la guerre pendant 6 années supplémentaires afin de s’enrichir en percevant des commissions sur les achats d’armes. L’argent a été injecté dans les fondations ou expédié sur des comptes bancaires étrangers (c’est cet argent qui est aujourd’hui retiré des banques suisses).

En 1997, le frère de Rafiq-douste avait été accusé de fraude et sacrifié par le régime afin d’attester que les réformes étaient en marche, cependant il est vrai que cet homme avait détourné l’argent des épargnants et l’affaire avait fait scandale. Condamné à perpétuité, Morteza Rafiq-douste a été libéré au bout de deux ans et a quitté l’Iran pour suivre un traitement médical en Suède. Son homme d’affaire le plus proche qui vivait à San Francisco a été rappelé en Iran et exécuté et ainsi il ne reste aucun témoin des fraudes de la Famille Rafiq-douste et ses déplacements de capitaux vers des comptes bancaires américains ou européens. Mohsen Rafiq-douste lui-même avait alors été démis de ses fonctions au sein de la Fondation et il avait fondé sa propre Fondation, la Fondation Noor ou Lumières qui est une société écran aujourd’hui très active en Europe (et en France) pour le compte de la Fondation des Déshérités.

La fondation veut exproprier le Centre Omidvar dans le but de vendre le terrain. La spéculation foncière et immobilière est un des objectifs principaux des Fondations (Bonyad).

Les Bonyad achètent les usines vétustes, cessent de payer les ouvriers afin d’accélérer la faillite et récupérer le terrain. Le centre d’assistance aux femmes sans revenus se trouve peut-être au Coeur d’un projet d’aménagement d’une tour résidentielle pour cette petite frange d’Iraniens qui ont des fortunes immenses. Encore une affaire qui passe inaperçue car la correspondante Delphine Minoui préfère raconter des histoires qui ne dérangent pas les mollahs.