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23 - 03.01.2011
Iran : La semaine en images n°150

Au cours des mois et des semaines passés, nous vous avons exposé les images attestant d’une baisse continuelle du nombre des partisans du régime, en particulier les miliciens qui étaient chargés de la répression, mais aussi de l’animation de la fausse opposition, le Mouvement Vert, qui doit donner une couleur démocratique à l’islamisme et au refus de d’apaisement avec l’Occident.

Le régime a perdu leur soutien après sa décision de limiter le pouvoir d’achat général pour habituer les Iraniens à vivre à l’heure de la pénurie afin de limiter le choc d’une pénurie soudaine.

Lâché par cette base indispensable pour sa sécurité alors que le mécontentement couve, dernièrement, le régime s’est mis à évoquer la pollution de l’air pour annuler les manifestations impossibles à organiser, mais aussi pour inciter le peuple à ne pas sortir afin d’éliminer les témoins de son isolement. Par la suite, sa fausse opposition, le Mouvement Vert, qui est boycotté depuis des mois, a parlé de pluies acides et de pollution cancérigène non pas pour garder les témoins de son insuccès à distance, mais pour tétaniser les esprits et faire passer au second plan les manifestations vouées à l’échec.

Cette semaine, on a de nouveau entendu parler de cette pollution foudroyante car le jeudi 30 décembre (9 Dey), le régime devait organiser une manifestation officielle : la Journée de soutien du Peuple au Guide !

Or, il y a deux semaines, après les échecs répétés pour mobiliser ses miliciens, sous l’impulsion de son nouveau patron Larijani, le régime a dû de nouveau augmenter les prix encore plus pour renforcer son plan de pénurie organisée pour échapper à la pénurie subie. Cela a détourné les Iraniens des transports en commun jugés trop coûteux. Tout le monde s’est mis à la marche à pied. La pollution a diminué !

On en a même la preuve car pour nier ce boycott, le régime a dû multiplier les reportages faisant état du succès des transports en commun. Ces reportages ne montraient aucun signe de pollution de l’air : manque de visibilité ou usage de masque. De fait, en évoquant une pollution inexistante, le régime a surtout convaincu les Iraniens qu’il n’avait pas pu recruter de nouveaux miliciens et qu’il était toujours en voie d’affaiblissement.

Cela a autorisé un grand nombre de commerçants notamment les boulangers à ne pas appliquer son plan de rigueur. Le régime s’est fait une raison en affirmant qu’ils n’avaient pas augmenté leurs prix car ils utilisaient encore les stocks de farine achetés au prix subventionné alors que le prix du pain aurait dû augmenter en raison de la hausse du coût général de la vie pour permettre à ces commerçants de vivre et de consommer ! Le régime était face à une contestation de son autorité. Il aurait alors dû montrer les dents, mais il n’a rien fait. Ses dirigeants ont également fuit le contact avec la foule ou la presse pour éviter d’avouer leur défaite.

On peut parler d’un repli tactique. Les images des évènements organisés par le régime pendant cette semaine laissent entrevoir un malaise plus profond.


20 - 13.12.2012
Iran : La semaine en images n°251

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la liberté), d’ex-pions britanniques du parti islamo-nationaliste JEBHEH MELLI qui sous la direction de Mossadegh avaient quitté le camp britannique pour joindre le camp américain.

NEHZAT AZADI avait aussi créé une branche armée islamo-marxiste, les MODJAHEDIN KHALGH (OMPI) pour dévaliser le parti communiste Toudeh (officiellement communiste, mais pro-britannique au niveau de sa direction). Les membres de cette branche armée clairement djihadiste devaient former les Gardiens de la Révolution islamique pour exporter l’islam révolutionnaire en Asie centrale alors soviétique, pour déstabiliser cette région et la remodeler selon les intérêts pétroliers américains.

Le projet appelé Arc de Crise allait mettre fin à 100 ans de domination britannique du marché pétrolier mondial. Les Britanniques ont demandé à leurs pions encore fidèles à savoir les mollahs influents, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI d’intervenir pour mobiliser le peuple afin de jouer un grand rôle dans le projet américain puis d’évincer les pions de Washington et prendre le pouvoir dans le nouveau régime islam. Ce coup d’Etat interne a été réalisé Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions religieux de Washington, puis en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des "étudiants islamiques" contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains.

En échange de ces bons et loyaux services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani), mais aussi d’autres pions de Londres comme ceux de TOUDEH et de JEBHEH MELLI pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec le soutien des jeunes mollahs ambitieux et évidement le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi été chargé de verrouiller le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour de ses pions dans le jeu.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont dû sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Par ailleurs Washington a également souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions pour adoucir leur effet quand il estimait qu’elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux qu’il avait été écartés du pouvoir notamment le clan Larijani. Rafsandjani s’est senti en danger. En 1989, après la mort de Khomeiny, il a trafiqué de testament de ce dernier pour écarter l’arrivée au pouvoir des hauts membres de clergé qui pouvaient limiter ses pouvoirs. Il a aussi placé le nom de son ami Khamenei dans le testament. Ce dernier, élu comme Guide, a transféré par un référendum presque tous ses pouvoirs politiques illimités au Conseil de Discernement créé par Rafsandjani. Le Conseil de Discernement est devenu le vrai gouvernement du régime et Rafsandjani est devenu le patron officiel, incontestable et inamovible du régime, ce qui a attisé les hostilités internes à son égard.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions ont remis en cause sa survie. Des mandats d’arrêts internationaux le visant ont donné de l’espoir à ses rivaux. Pour ne pas sauter, il a acheté la loyauté de certains de ses rivaux en leur octroyant des sièges au Conseil de Discernement, des postes clefs et aussi une partie de ses monopoles économiques. .

Après cela, Rafsandjani a tenté de mettre fin aux sanctions par une fausse modération et faux apaisement sous la direction de Khatami, un ex-responsable d’assassinats des opposants exilés recyclé en doux agneau.

[§.1]

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Pour réussir, le régime a simulé une libéralisation politique avec des étudiants appartenant à la sinistre milice universitaire.
Rafsandjani a fait appel aux vieux pions gauchisant de JEBHEH MELLI. Mais pour éviter de leur accorder une part du gâteau économique, il a finalement créé un parti imitant JEBHEH MELLI (Front National) sous le nom de JEBHEH DEMOCRATIC (Front démocratique). Le parti était animé par les faux étudiants de la milice universitaire (club des futurs cadres du régime). La direction du parti a été confié à un certain Tabarzadi, un étudiant milicien de 48 ans, proche de Rafsandjani. Ce personnage compromis par son passé s’est dit plutôt « ouvert au rétablissement des relations avec les Etats-Unis, mais à certaines conditions » (ce qui est la position officielle du régime). Puis ce personnage a été soi-disant mis en prison pour que l’on l’imagine comme un futur Gorbatchef et qu’il obtienne le soutien de Washington. Mais Washington a vite compris qu’il s’agissait d’une ruse pour l’amadouer avec une promesse de démocratisation afin de le mettre en situation de ne plus pouvoir continuer ses sanctions. Il a continué ses sanctions.

Le régime a alors accordé des visas à ses faux dissidents estudiantins pour aller aux Etats-Unis et faire de la pub pour Tabarzadi. Pour relancer le jeu, le régime a aussi fait appel à des avocates (Shirin Ebadi -alors inconnue- et Nasrine Sotoudeh - une des représentants du régime à cour internationale), afin que leurs cris de femmes indignées créent une synergie autour de Tabarzadi, mais les Américains n’ont accordé aucune attention à cet agent du régime. Finalement Washington s’est même fâché et en 2000, il a évoqué la "menace nucléaire des mollahs" dans Iran Non-proliferation Act pour les sanctionner encore plus durement.

Après l’échec du projet de la fausse dissidence et du faux apaisement, Rafsandjani était encore en difficulté. Pour demeurer au pouvoir, il a offert des postes importants à Ali Larijani, ses frères et ses lieutenants. Puis il a remplacé le « modéré Khatami » par Ahmadinejad, un autre ex employé de ses services secrets. Il l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toute sorte de menaces. Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions et même parler de frappes préventives !

En 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour cautionner ses sanctions et ses menaces de frappes, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, après l’adoption des premières sanctions bancaires, Rafsandjani, ses complices et ses adversaires unifiés au sein du Conseil de Discernement ont décidé de limiter le pouvoir d’achat des Iraniens pour brider la consommation afin de préserver les stocks et aussi habituer les Iraniens à vivre de très peu pour diminuer le risque de soulèvement provoqué par la faim. Le plan prévoyait la suppression de tous les prix subventionnés, mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires : Ces derniers ont été très déçus et ont aussitôt pris leur distance bien qu’ils ne puissent pas aller vers la dissidence en raison de leur passé criminel.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains. Mais pour ne pas l’avoir contre lui, via a les élections factices du régime, il lui a offert la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel ; il ne fait que suivre les avis du Conseil de Discernement. Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions au sein du Pouvoir Judiciaire la corruption de Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer tous du jeu et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement VERT, une fausse révolution de couleur de l’Islam, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, mené par ses ex-amis (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine). Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime et les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution.

[§.2]

Rafsandjani qui avait failli renverser le régime a dû offrir le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani, pour acheter la loyauté de cette famille.

[§.3]

Rafsandjani offrait plus de pouvoirs à ses ennemis (les Larijani), mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne étaient dirigés par ses pions : les mollahs Razini et Pour-Mohammadi. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères et aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani, le Garcimore de la stratégie politique, s’est éclipser et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du régime. Rafsandjani qui avait perdu le soutien et la confiance de ses paris avait été discrètement remplacé par Larijani, mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser ce dernier, ne lui ont pas permis de virer les pions de Rafsandjani et de nommer ses pions car il avait des dossiers compromettants contre tout le monde et pouvait en se renforçant s’en prendre aussi à eux. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale.

Larijani a alors commencé à mettre en place des procès contre les enfants de Rafsandjani pour l’atteindre moralement et des procès contre Ahmadinejad et ses ministres chargés des négociations pour démanteler son équipe afin de permettre à son propre équipe de prendre la place. Cette guerre interne pour savoir qui marchandera in fine avec les Américains et trahira ses collègues pour assurer ses intérêts a démoralisé tous les collaborateurs de base, surtout les gens chargés de la répression. Semaine après semaine, nous avons assisté à la fonte de effectifs du régime.

Fin 2010, les dirigeants en guerre ont trouvé un point d’entente pour appliquer le plan de suppression de tous les prix subventionnés confirmant par la même occasion que leur situation économique était très grave. En seulement un mois, la hausse des prix de produits énergétiques a entraîné la faillite de 60% des entreprises et une terrible récession

Trois mois plus tard, en mars 2011, la Fête du Feu, une grande fête persane interdite par le régime depuis toujours, coïncidait avec l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur d’Iran laïque. Le régime a menacé le peuple des pires répressions s’il bougeait. Les Iraniens ont investi les rue malgré ces menaces montrant leur rejet de l’Islam et leur souhait d’une contre-révolution. Les Pasdaran ont laissé faire, affichant ainsi leur soutien à la contre-révolution. Cette action exemplaire a réduit le régime à ses 200 dirigeants + près de 15,000 responsables régionaux, journalistes ou lobbyistes + 800 hommes d’affaires et enfin quelques 6000 nervis.

Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants devaient songer à accepter l’offre de Washington pour céder le pouvoir afin d’échapper à une fin terrible . Les cadres et les hommes d’affaires du régime qui allaient être sacrifiés dans le deal ont paniqué : les cadres du régime ont commencé à rompre et les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs biens pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays avant la débandade de leurs dirigeants. Le dollar et de l’or ont augmenté sis l’effet de la demande. Les prix de l’or et du dollar sont devenus des indicateurs de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en sa avenir.

Ces ruptures et ces retraits de devises affaiblissaient davantage le Régime (déjà très en difficulté). Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler le jeu des marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

En juillet 2012, Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices et il a ainsi maximalisé les risques. Rafsandjani a alors parlé de la nécessité de négocier rapidement avec Washington (pour obtenir des garanties de sécurité pour lui-même avant qu’il ne soit trop tard) et Larijani a tout entrepris pour arrêter Rafsandjani ou renverser le gouvernement formé de ses pions pour s’approprier le pouvoir officiel et être celui qui négociera avec Washington et préservera sa fortune après la fin du régime. Larijani estimait que tout était fini. il y a eu de nouvelles ruptures internes : les députés, puis les juges. Les Chinois ont cessé leur coopération économique. La base a paniqué : il a commencé à stocker des aliments, le pays a connu ses premières pénuries et de nouvelles manifestations hostiles Les Pasdaran de base ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution. Le régime a fait appel à ses 6000 nervis, mais il n’en a trouvé que 250 !

Rafsandjani a senti qu’il devait saisir toutes les occasions. Le voyage d’Ahmadinejad à NY pour l’Assemblée Générale de l’ONU était une occasion en or. Larijani a renforcé ses accusations contre Rafsandjani. Les commandants des Pasdaran (qui sont en place grâce à lui mais pourraient être sacrifiés dans le deal à venir) ont rejoint le concert des accusations pour le forcer à renoncer à ces négociations. Rafsandjani a rapatrié ses enfants Mehdi et Faezeh, laissant les Larijani les arrêter, pour les rassurer sur sa loyauté Mais à NY d’Ahmdinejad s’est montré très charmant avec les Américains en leur proposant la possibilité d’une normalisation des relations bilatérales ! Rafsandjani avait sacrifié ses enfants. Il devait estimer que le régime était fichu. La panique a de nouveau gagné tous les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar : en quelques heures, le dollar est remonté de 70% dépassant les 4000 Tomans.

Pour calmer ses associés qui cherchaient à quitter le navire, le régime a bloqué les comptes en devise. Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage de devises. Incapable de les contenir, le régime a incendié le Bazar pour forcer les agents de change à cesser de vendre. Les Bazaris, malmenés et ruinés par le régime depuis des années, ont baissé les grilles pour commencer une grève paralysante. Les compagnons du régime, privé de leur épargne en devises et du droit d’acheter des devises ont attaqué les banques pour libérer les devises bloqués sur leur compte. Le régime s’est ainsi retrouvé avec deux actions explosives susceptibles de précipiter sa chute. Le régime a alors évoqué des grandes manoeuvres pour intimider ses adversaires, mais les images ont montré qu’il bluffait seulement.

Pour s’épargner de nouveaux boycotts révélant son total isolement, le Régime devait séduire ses proches : aux plus démunis, il a annoncé l’établissement de coupons de rationnement, aux plus riches, il a promis la vente de grandes industries à des prix très bas. Mais ses soldes et le rétablissement des coupons de rationnement ont donné l’impression d’un régime en faillite risquant la pénurie. Il y a eu une ruée vers le stockage des principaux produits de grandes consommations et en conséquence, le pays a été confronté à de grosses pénuries notamment d’essence (produit rationné depuis 2005).

Le régime était menacé. Ali Larijani devait vite prendre le contrôle du régime et des négociations finales avec Washington : il a alors mis encore l’accent pour l’incompétence d’Ahmadinejad pour le révoquer. Les membres de l’Assemblée des Experts se sont prononcés contre. Rafsandjani s’est senti protégé et s’est lancé dans des attaques contre ses adversaires. Par ce comportement, il a confirmé qu’il n’avait rien à faire de l’intérêt général, il oeuvrait pour ses intérêts car il considérait que la chute du régime était proche. C’est pourquoi les 200 à 300 nervis de base ont aussi boycotté la prière publique de la fête de Sacrifice.

En novembre 2012, Washington a été alarmé par ce déclin évident du régime islamiste en Iran. Il a demandé aux Argentins à trouver un compromis sur l’affaire Amia avec Rafsandjani (le principal accusé) pour obtenir un transfert pacifique de pouvoir vers ses pions avant la chute du régime islamique. Ce marchandage avec Rafsandjani a été vu comme une menace par les Larijani et aussi par Les commandants des Pasdaran, qui seront les grandes victimes d’un transfert des pouvoirs vers Washington.

Il y a eu deux réactions. Les Larijani ont confirmé la convocation d’Ahmadinejad mettant Rafsandjani et ses pions en situation de ne plus avoir le droit de négocier quoi que ce soit. Les commandants des Pasdaran ont aussi fait feu sur un drone américain pour bloquer le marchandage en cours à Buenos Aires. Washington a esquivé ce tir encombrant. mais le clan Rafsandjani a eu peur de défier ses propres militaires a abandonné ces négociations incroyables. Le clan Rafsandjani a aussi lâché Ahmadinejad pour ne pas couler avec lui. Il a enfin désigné comme son candidat pour les élections à venir : Rahim-Mashai, un islamiste qui se dit non hostile à Israël (pour jouer une nouvelle version d’apaisement avec Washington). Les Larijani ont torpillé ce candidat en inculpant ses proches de fraude financier. Le régime était plus divisé que jamais allait à sa perte avec ses nouvelles querelles.

La base devait paniquer en se ruant vers l’achat de l’or, du dollar... Mais le régime a alors suspendu les licences de 99,7% des agents de change, puis a interdit l’exportation de la moindre gramme d’or du pays, confirmant ainsi sa faillite ! La base a confirmé sa rupture par le boycott massif de l’anniversaire de la seconde révolution et de Ghadir, l’anniversaire de la naissance du chiisme !

Après ces deux boycotts symboliquement forts, les deux clans ennemis devaient changer d’attitude pour éviter d’autres ruptures. Au lieu de changer de politique, ils se sont rapprochés pour rétablir la confiance de leurs compagnons de base. . Les gens de la base n’ont pas aimé ce faux apaisement sans effet sur la politique générale du régime. Dans le même temps, les Pasdaran ont craint une alliance dans leur dos. Pour casser toute possibilité de deal avec Washington, ils ont annoncé la création d’une base de missiles à proximité du détroit pétrolier d’Ormuz. Le régime est ainsi passé de 2 à 3 clans en guerre !

Cette nouvelle querelle a davantage démoralisé les derniers compagnons notamment les riches issus du régime. Ces gens pouvaient se rallier à Reza Pahlavi qui prône une amnistie globale. Le régime a alors tenté de donner une actualité à la fausse opposante Sotoudeh, l’avocate du faux dissident Tabarzadi pour hisser ce dernier à la tête de l’agitation à venir (afin d’islamiser les revendications ou avoir un allié au sein de l’opposition). Pour faire bouger les gens, le régime a alors annoncé la mort sous torture d’un certain Sattar Beheshti, un militant imaginaire et très musulman, étudiant-ouvrier, officiellement fan de Tabarzadi, très respectueux de la révolution islamique et par hasard, très hostile à Reza Pahlavi et à ses initiatives anti-régime ! L’association islamiste des Etudiants (regroupant les fans de Tabarzadi) est alors réapparu pour appeler le peuple à manifester... mais pas tout de suite : dans un mois au moment de la Journée de l’Etudiant musulman !

Les Larijani utilisaient les recettes du Mouvement Vert (de Rasandjani) qui n’avait pas pu canaliser les mécontentements et avait même failli accélérer la chute du régime. Les gens du régime ont compris que l’union entre les deux clans ne serait pas synonyme d’une solution. C’est pourquoi ils n’ont pas joué le jeu. L’union entre les deux clans a alors explosé. Chaque clan a tenté d’obtenir le soutien des Commandants des Pasdaran. Ces derniers ont choisi Larijani. Rafsandjani exclu du jeu et des garanties de sécurité a tenté de bloquer le dialogue à venir sous l’égide de Larijani en évoquant des progrès dans le nucléaire militaire. La Russie qui a besoin des mollahs aux pouvoirs et redoutent leur chute suite à de plus fortes sanctions a puni cette provocation en mettant fin aux exportations de Gaz Turkmène vers l’Iran et il a aussi privé le régime de l’électricité produit à la centrale de Bouchehr en retirant les combustible au prétexte d’avoir oublié des boulons au coeur du réacteur !

Au même moment, quelques 88,000 ouvriers des aciéries d’Ispahan ont annoncé qu’ils n’étaient plus payés depuis plusieurs mois. Par ailleurs, une grande région d’Iran a été sévèrement touchée par des inondations. Egalement, des centaines de milliers d’Azéris qui vivent sans aucun secours depuis un récent tremblement de terre ont été frappés par une vague de froid prématurée, mais ils n’ont bénéficié d’aucune attention car les dirigeants étaient occupés à sceller des alliances pour s’assurer leur avenir. Le régime s’attendait aussi à un boycott massif des deuils de Moharram et de la Semaine de Bassidj ou la Mobilisation populaire (pour sauver le régime).

Les amis nantis du régime ont eu peur que les conditions ne soient réunies pour un soulèvement général : ils se sont précipités sur le réseau informatique interbancaire de transfert de fonds pour sortir le contenu de leurs avoirs vers leurs comptes à l’étranger afin de fuir le pays avec leur famille. Pour bloquer leur fuite, le régime a bloqué ce réseau et a multiplié par 3 les prix de billets d’avion vers l’étranger notamment vers la Malaisie, son paradis bancaire ! Ali Larijani a également décidé d’envoyer son frère Javad Larijani aux Etats-Unis pour négocier avec les Américains, mais ces derniers n’ont pas accordé de visa à Javad Larijani ! Ils ont préféré garder Rafsandjani car ils ont beaucoup de dossiers contre lui. Il est presque devenu clair pour Rafsandjani qu’il ne pouvait rien éspérer de son deal avec Washington.

Larijani ne pouvait plus jouer un rôle, mais Rafsandjani était désigné comme un maillon faible et risquait d’être lâché par ses "alliés". Il a s’est rapproché de Larijani, également en difficulté, en lui proposat une alliance sous la forme d’un candidat commun aux prochaines présidentielles. Vu l’extrême faiblesse du régime, Larijani a eu peur que Rafsandjani ait voulu l’endormir, éliminer toute menace contre son pion Ahmadinejad et ainsi avoir la possibilité de négocier tranquillement avec Washington et enfin le doubler en accordant la victoire à un autre candidat de son camp. Afin de ne pas être doublé, Larijani a exigé une réforme de la loi électorale lui permettant d’avoir un droit décisif sur la validation des candidatures, mais aussi le décompte des voix après chaque suffrage. Rafsandjani pouvait facilement neutraliser cette demande car le Guide peut s’opposer à l’adoption de toute loi qu’il juge contraire aux intérêts du régime et le Guide appartient à son camp. Mais en agissant ainsi, il pouvait provoquer une grande crise interne. Il a renoncé à cette option. Il a suffit au Guide de désavouer la révocation d’Ahmadinejad pour empêchant de facto Larijani de sa marche en avant. Larijani a renoncé à son projet, mais il a commencé à critiquer la pénurie de médicaments et l’incompétence du ministre de la santé d’Ahmadinejad pour entraîner la chute de son gouvernement. Cette rage pour arriver vite au pouvoir pour vendre le régime afin d’assurer ses seuls intérêts a convaincu les gens du régime à s’éloigner. Ces gens ont unanimement boycotté la journée de deuil d’Achoura et la Journée de Bassidj.

La semaine dernière, dans ce contexte difficile pour le régime, Larijani est parti en tournée au Moyen-Orient pour tester l’état des forces du régime afin de suivre le modèle terroriste de Rafsandjani et ainsi augmenter ses chances d’être pris au sérieux par Washington. Mais le monde a changé et il n’a peu pu trouver des alliés de taille pour cette ambition. De son côté, Rafsandjani désigné comme le maillon faible, avait à nouveau évoqué sa disponibilité pour le dialogue pour le prendre de court. Les Américains avaient alors diffusé des rumeurs d’un regain d’efforts en nucléaire militaire en Iran pour insinuer la possibilité d’un alourdissement des sanctions pour mettre la pression sur lui afin de baisser ses exigences. Rafsanjani n’a pas aimé cette approche. Rafsandjani a alors organisé une "manifestation verte" en Allemagne où pour la première fois, on a entendu le slogan contre-révolutionnaire de "Mort à la république islamique" ! Estimant qu’il n’avait rien à gagner avec les Américains, Rafsandjani était prêt à trahir ses amis de 30 ans pour sauter à pieds joints dans la vraie opposition ! Ce choix inspiré des Khmers rouges lui a valu des menaces de mort. Par ailleurs, Larijani as changé d’attitude : il a fait escale en Irak pour tenter de négocier avec les Américains, mais il n’a eu aucun succès.

Cette semaine, on devait assister à l’onde de choc du choix de Rafsandjani : la réaction de la base, la réaction de ses pairs amis ou adversaires. La base n’a pas paniqué semblant bien accepter cette option. Larijani n’a également rien dit mais, il a intensifié ses efforts pour virer Rafsandjani avant qu’il coule le régime et ses adversaires pour sauver sa tête.

De plus, cette semaine, le jeudi 6 décembre, il y avait au programme la Journée de l’Etudiant Musulman, une journée essentielle pour le régime et ses faux dissidents estudiantins, mais pour Rafsandjani qui songe à sortir du système, la manifestation n’était plus souhaitable. Pour Larijani qui veut négocier avec Washington, il n’était pas non plus opportun d’avantager un faux opposant lié à son adversaire. Pour la première fois, le régime tout entier devait oublier sa fausse opposition qui, à l’heure de sa grande évasion, ne lui est plus d’une grande utilité. Mais vu l’utilisation de la fausse dissidence par les deux clans, il ne suffisait pas de zapper cette journée, les deux clans devaient aussi expliquer l’absence de toute manifestation spontanée à ce moment. L’explication a été un pic de pollution !

Par ailleurs, Ali Larijani, l’ex-patron de médias du régime, a eu le réflexe habituel de diffuser des nouvelles sensationnelles pour détourner l’attention de ses compagnons de la disparition de ses faux dissidents et de l’absence d’un quelconque élan populaire en leur faveur. Il a aussi diffusé des nouvelles rassurantes pour simuler que tout allait très bien. Voici le récit et les images d’une semaine de faux semblants pour sauver les apparences pour un régime qui coule tout doucement.


19 - 12.12.2010
Iran : La semaine en images n°147

La semaine a été très chargée. Mardi (3ème jour de la semaine en Iran), la fausse république des mollahs devait organiser en grande pompe la manifestation estudiantine pour mettre en valeur sa fausse opposition interne, dirigée par Moussavi, un membre à vie du Conseil de Discernement, organe qui décide toutes les politiques du régime dans tous les domaines ! On n’a guère vu les 300,000 étudiants iraniens manifester en faveur de cette fausse opposition. Le régime n’a pas pu les remplacer par des miliciens en civil car ces derniers l’ont lâché depuis plus de 18 mois. Il a donc mis en œuvre des diversions médiatiques pour cacher cette nouvelle défaite.

En cette semaine de difficultés politiques, le lundi et le mardi, la fausse république des mollahs avait rendez-vous avec les Occidentaux qui la sanctionnent pour la presser de modérer ses positions afin de devenir un partenaire viable. Il est allé à ce rendez-vous pour s’éviter un renforcement des sanctions qui pourrait amplifier ses problèmes tout en sachant qu’il ne peut pas se modérer car cela est contraire à ses intérêts axés notamment sur l’activisme islamique en dehors du pays.

En fin de semaine, le Jeudi 9 décembre, la fausse république des mollahs devait relever le défi d’organiser une manifestation en mémoire de Montazéri, un vieux mollah réac présenté comme un modéré par sa fausse opposition. Il s’attendait à un nouveau boycott. Et enfin, le 10 décembre, il devait affronter la journée mondiale des droits de l’homme. Il en a résulté une semaine compliquée et mouvementée ponctuée de manœuvres bizarres, de subterfuges, de profil bas sur l’islamisme et de dénis des réalités face à des rendez-vous incontournables, une semaine riche en fantaisies médiatiques.


19 - 10.01.2013
Iran : La semaine en images n°255

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. En 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir créé l’OPEP) pour installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la liberté) et sa branche armée, l’OMPI. Ces gens étaient tous issus du parti islamo-nationaliste de JEBHEH MELLI d’obédience britannique.

Le projet appelé Arc de Crise ou Ceinture Verte (en réf. à l’Islam) devait provoquer une vague islamiste déstabilisatrice en Asie Centrale, au Moyen-Orient et en Afrique pour éliminer les zones d’influence des Soviétiques, mais aussi des Britanniques et permettre l’implantation des compagnies pétrolières américaines.

Les Britanniques se sont empressés de s’associer aux Américains pour inclure leurs pions iraniens à savoir les mollahs influents, les clans féodaux, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI avec la ferme intention de les utiliser pour évincer les pions de Washington. Ce coup d’Etat interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions de Washington et en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque contre l’ambassade américaine.

En échange de ces bons et loyaux services, Rafsandjani a été autorisé d’écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le beau-père et protecteur d’Ali Larijani), mais aussi d’autres pions de Londres comme les cadres de TOUDEH et de et de JEBHEH MELLI. Il a ainsi pu pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, alimentation). Rafsandjani est ainsi devenu le patron occulte du régime. Avec le soutien des jeunes mollahs ambitieux et évidement le soutien tacite des Britanniques, il a alors été chargé de sans cesse diaboliser les Etats-Unis pour ne laisser aucune chance de retour à ses pions.

En réponse, l’Etat américain a alors commencé à sanctionner le régime pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à changer de politique : c’est-à-dire d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via des élections libres (une révolution de couleur).

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains. Ils ont aussi sacrifié la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela, les larcins des mollahs et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en ruiné et en danger.

Mais le régime n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le système islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait que ces sanctions peuvent dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux qu’il avait été écartés du pouvoir par lui (comme les frères Larijani).

En 1989, Rafsandjani s’est senti en danger car son demi-frère Khomeiny qui le protégerait était mourant. Rafsandjani a alors trafiqué le testament de ce dernier pour désigner comme son successeur un de ses propres amis : Khamenei, un mollah de mauvaise réputation, qui n’avait aucune chance d’accéder à ce poste prestigieux. En échange, dès son accession à ce poste de prestige, Khamenei a immédiatement modifié la constitution pour transférer la presque totalité de ses nouveaux pouvoirs politiques au Conseil de Discernement, organe d’arbitrage créé et dirigé par Rafsandjani. Le Conseil de Discernement est ainsi devenu un organe plénipotentiaire et Rafsandjani est devenu le patron permanent du régime. Le président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi (cousin de Khamenei), qui avaient donné leur accord à ce coup d’Etat interne ont reçu en échange des sièges au Conseil de Discernement.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions et surtout l’adoption des premières sanctions pétrolières ont remis néanmoins en cause sa survie politique.

En 1996, Washington a utilisé des mandats d’arrêts internationaux Rafsandjani. Ces coups ont donné de l’espoir à ses rivaux comme les Frères Larijani.

Pour ne pas sauter, Rafsandjani a acheté la loyauté du clan Larijani en leur octroyant des sièges au Conseil de Discernement et des postes clefs politiques ou économiques Rafsandjani a également mis en place un président modéré dans une posture soi-disant affaibli par les ultra-conservateurs pour engager Washington à cesser ses sanctions afin d’aider la démocratisation du régime. Washington n’a pas été dupé. Rafsandjani a alors également mis en place de (faux) opposants, issus de la milice universitaire et faussement proaméricains, pour engager Washington dans la coopération et non des sanctions.

En 2000, Washington s’est fâché : il a évoqué la "menace nucléaire et balistique des mollahs" dans "Iran Non-proliferation Act" pour durcir ses sanctions alors que le régime n’a jamais eu le moindre missile capable de menacer ses voisins, ni même le savoir faire pour finir la centrale nucléaire civile de Bouchehr, laissée inachevée après la révolution.

Le régime aurait pu mettre fin au risque de nouvelles sanctions, mais il n’a cessé de lancer des slogans anxiogènes sur sa capacité de devenir une puissance nucléaire en très peu de temps. Il espérait ainsi faire peur à Washington ou aux Européens pour obtenir une capitulation sur toutes les sanctions le visant. Cette attitude a rapidement laissé à Washington l’opportunité d’annoncer plus de sanctions et même éventuellement des frappes militaires.

Rafsandjani qui avait échoué avec sa fausse modération, puis avec sa politique de menace floue a alors fait demi tour pour gagner du temps avec un dialogue modéré via Khatami.Il a aussi tenté de garder vivace ses faux opposants avec un grand show judiciaire animé par deux avocates (Ebadi et Sotoudeh), issues du parti pro-britannique de Jebheh Melli. En revenant à la modération feinte, il a dû abandonner les menaces qui permettaient au régime de tenir tête à Washington et il a même été contraint de renoncer à l’enrichissement nucléaire dans l’accord de Paris, engageant le régime dans l’ouverture attendue par Washington.

Rafsandjani pouvait sauter pour avoir commis cette erreur. Pour désorganiser ses rivaux, il a offert la direction des négociations nucléaires à Larijani qui réclamait une politique nucléaire plus dure. En parallèle, Rafsandjani a annulé l’accord de Paris en remplaçant le « modéré Khatami » par Ahmadinejad, un autre ex employé de ses services secrets. Il a entouré le trublion des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour surpasser Larijani et tenter de faire reculer Washington avec toutes sortes de menaces.

Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions et ses menaces de frappes préventives !

En 2007, quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour cautionner ses futures sanctions et ses menaces de frappes, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, après l’adoption des premières sanctions bancaires, Rafsandjani, ses complices et ses adversaires unifiés au sein du Conseil de Discernement ont décidé la Suppression des Prix subventionnés pour limiter le pouvoir d’achat des Iraniens (brider la consommation) afin de préserver les stocks et aussi habituer les Iraniens à vivre de très peu pour diminuer le risque de soulèvement provoqué par la faim. Mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires : ces derniers ont été très déçus et ont aussi pris leur distance avec le régime.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains. Mais pour ne pas l’avoir contre lui, il lui a attribué une victoire électorale pour lui donner la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire, il suit les avis du Conseil de Discernement.

Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions au sein du Pouvoir Judiciaire la corruption du clan Rafsandjani et des clans alliés afin de les éliminer tous et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, par le risque de pénuries et d’émeutes, par la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani...

En juin 2009, Razfsandjani a tenté de sauver le régime et surtout sa peau avec le Mouvement VERT, une fausse révolution de couleur de l’Islam, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, menée par ses complices et par son allié de toujours Moussavi. Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime. Les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Le régime a failli tomber, mais il a été sauvé grâce à Obama, mais aussi grâce à Sarkozy et d’autres alliés de Washington qui ont refusé toute aide à cette contre-révolution.

Rafsandjani, affaibli par l’échec monumental de son plan audacieux, a dû céder le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani. Rafsandjani offrait plus de pouvoirs aux Larijani, mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, il détenait le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans plus patriotiques et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministère des affaires étrangères et aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani a dû s’éclipser et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du régime. Rafsandjani qui avait perdu le soutien et la confiance de ses pairs avait été discrètement remplacé par Larijani, mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser ce dernier par peur qu’il ne les élimine avec ses dossiers compromettants. Larijani n’a donc pas pu virer les pions de Rafsandjani pour nommer les siens et devenir le patron du régime afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani a gardé son influence grâce au gouvernement formé par ses pions. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale. .

Ali Larijani devait écarter les ministres issus du clan Rafsandjani : il a commencé à parler de leur corruption et à multiplier les procès à leur encontre pour les renverser afin de s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité. Rafsandjani a alors accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington. En agissant ainsi, Rafsandjani et Larijani privilégiaient leurs propres intérêts personnels au lieu de trouver un compromis global pour sauver leurs associés et collaborateurs. Ce comportement méprisant a encouragé l’envie de fuite de leurs derniers collaborateurs.

En mars 2011, le peuple a de nouveau manifesté à l’occasion de l’anniversaire de naissance Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne et laïque et encore une fois, les officiers des Pasdaran n’ont pas chargé. Ils se sont même montrés très amicaux avec les manifestants. Ils ont ainsi montré qu’ils souhaitaient aussi une contre-révolution.

Les derniers collaborateurs du régime, déçus par leurs chefs et paniqués par la rupture des Pasdaran, se sont mis à convertir leurs avoirs en or ou en dollar pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient tués par le peuple ou sacrifiés par leurs chefs. Le dollar n’a cessé d’augmenter malgré des baisses de prix imposées arbitrairement par la Banque Centrale Iranienne (BCI). Ces achats de dollars ont ruiné le régime et réduit ses chances de survie. Ali Larijani a accentué sa guerre pour le contrôle du siège éjectable, Rafsandjani a mis les bouchées doubles pour parvenir à un accord avec Washington. Les Commandants des Pasdaran susceptibles de souffrir par cette transaction ont lâché leur mentor historique Rafsandjani et se sont alignés sur Larijani.

Washington a apprécié cette fracture interne. Il devait exacerber les menaces contre le régime pour accentuer ce genre de fracture. Il a forcé l’Europe à rompre ses relations protectrices avec le régime. .

En Juillet 2012, sous la pression de Washington l’Europe a coupé les ponts avec le régime. Les gens ont paniqué et se sont précipités pour acheter des dollars , le régime en manque de divises n’a pas approvisionné le marché. Les gens du régime ont conclu à une faillite de la BCI. Ils se sont mis à stocker des aliments. Le pays a été confronté à une importante pénurie alimentaire. Le peuple excédé a manifesté contre le régime avec des slogans hostiles.

Les deux dirigeants se sont réunis pour combattre la ruée vers l’or et le dollar qui vidait leurs réserves de capitaux. Ils ont à plusieurs reprises incendié le Bazar pour dissuader les agents de change, ils ont accusé les acheteurs de blanchiment d’argent pour les menacer d’expropriation et de pendaison. Ils ont ponctionné les comptes bancaires des gens pour compenser leurs pertes. Ils ont supprimé les bureaux d’émigration, bloqué les comptes en devises. Puis dernièrement, ils ont fermé tous les agents de change privés, le réseau de transfert interbancaire et enfin ils ont multiplié par 3 le prix de billets d’avion pour limiter les voyages à l’étranger.

Les deux dirigeants ont également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour rassurer leurs collaborateurs sur ses capacités ou pour les intimider, mais il n’a jamais pu tenir sa parole : au fil des promesses non tenues, il est devenu très évident qu’ils n’avaient plus aucun appui au sein des forces armées.

En seulement 3 mois (Juillet-Août-Septembre), il est devenu clair que le régime était fichu. Rafsandjani a multiplié les efforts pour contacter Washington. Larijani a accentué ses accusations contre Rafsandjani lui-même. Les Commandants des Pasdaran ont surenchéri. Rafsandjani a fait revenir ses enfants (Mehdi et Faezeh) et les a laissés comme gages entre les mains du pouvoir judiciaire des Larijani pour les rassurer que son pion Ahmadinejad attendu à NY à l’occasion de l’AG de l’ONU ne négocierait pas avec les Américains. Mais il a sacrifié ses enfants en proposant une ouverture à Washington.

Fin octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani en demandant à l’Argentine de blanchir Rafsandjani dans l’attentat d’Amia. Larijani était pris par surprise. Les Commandants des Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de l’attentat d’Amia, ont alors enchaîné les menaces contre Washington pour bloquer le deal et les marchandages à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Commandants des Pasdaran ont d’abord tenté de former un clan à part entière avant de s’approcher de Larijani mais Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani car il n’a rien de très grave à lui reprocher et ne peut l’intimider correctement pour l’amener à se soumettre.

Ce choix de Washington a exclu Larijani du jeu, mais il a aussi désigné Rafsandjani comme un maillon faible utile (pour obtenir un bon deal). Les Pasdaran ont alors lâché Larijani pour devenir des électrons libres au sein du régime en agonie. Le pouvoir était éclaté et aucun clan n’avait les moyens pour s’imposer. Les gens de la base ont paniqué. Les deux dirigeants rivaux se sont rapprochés et ils ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, (faux) opposant interne "mort sous la torture", pour mobiliser le peuple derrière la fausse opposition interne afin de pouvoir contenir tout risque de soulèvement.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a accusé les Pasdaran et les frères Larijani du meurtre de l’opposant factice Sattar Beheshti !

Larijani a accentué ses accusations contre Ahmadinejad pour lui retirer le vote de confiance du Parlement, le renverser et prendre sa place via des élections présidentielles anticipées. Rafsandjani a fait bouger sa pièce maîtresse à savoir le Guide pour désavouer la révocation d’Ahmadinejad. Puis, Rafsandjani a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve. Il pouvait aussi barrer la route aux Américains et préserver les intérêts de leurs adversaires afin de préserver ses avoirs dans ces pays.

Ce revirement pragmatique très rusé, survenu il y a 1 mois, n’a provoqué aucune agitation : les derniers collaborateurs du régime y trouvaient leur compte, mais pas Ali Larijani car ses frères ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009. Ali Larijani a encore reparlé de la révocation du président. Les Pasdaran qui avaient d’abord bien accueilli la proposition pragmatique d’une réconciliation nationale ont aussi renouvelé leurs menaces anti-américaines pour s’approcher de Larijani au cas où il emporterait la partie.

Ainsi la proposition intéressante d’une réconciliation nationale s’est retrouvée menacée par deux des trois clans qui partagent le pouvoir. Mais ces clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun n’a pu s’imposer. Rafsandjani, Larijani et les chefs Pasdaran, ont tenté de trouver des alliés pour imposer leur position. On est alors entré dans un nouvel épisode très féroce de la guerre interne : Rafsandjani a gagné la première manche en étalant ses pions des services secrets. Larijani a d’abord reculé en libérant Mehdi, avant de riposter en frappant les pions de Rafsandjani à tous les niveaux par de nouvelles accusations judiciaires. Les Chefs Pasdaran ont annoncé des manœuvres dans le détroit d’Ormuz pour montrer qu’ils pouvaient bloquer tous les dialogues à venir afin que l’on ne les oublient pas dans les marchandages qui paraissent imminents au vue de la situation désastreuse du régime. Nous avons eu droit à une semaine saignante. Cette agitation des dirigeants a paniqué les collaborateurs du régime, ils ont repris leur achats du dollar, avant de s’orienter vers l’or quand le dollar a manqué ! Le régime n’a rien trouvé de mieux que de censurer les infos relatives à l’or et au dollar. Il a aussi relâché Tabarzadi, son meilleur faux opposant pour qu’il puisse s’incruster dans le soulèvement qu’il redoute.

Cette semaine, le régime avait un programme officiel lourd, trop lourd pour un régime agonisant : il devait organiser la journée de manifestations politiques de soutien au Guide, tuteur spirituel du peuple, journée de fidélité à l’idéologie qui définit son système. Le régime a été surpris par un boycott d’une ampleur inattendue. La panique existante a été amplifiée. Le régime s’est réfugié dans les menaces, la diversion médiatique pour dissimuler sa détresse. Il a même donné plus de publicité aux Manœuvres qui venaient de débuter en espérant que ses sous-entendues menaçantes puissent intimider Washington.

Par ailleurs, cette semaine, le régime devait aussi organiser de grandes manifestations pour Arbaeyn, la dernière cérémonie en mémoire de la mort en martyr d’Imam Hossein, le grand héros du chiisme. Il redoutait un nouveau boycott et peut-être même pire. Il a sans cesse annoncé que le pays tout entier était frappé d’une pollution cancérigène foudroyante pour dissuader les gens de sortir !

Mais ses collaborateurs en quasi rupture et le reste des Iraniens respiraient l’air et ils n’avaient aucun symptôme alarmant. Le régime n’a cessé de se dévaloriser auprès des siens et de craindre que le peuple déprimé et désabusé (qui ne suit plus rien) ne se réveille... Voici le récit et les images d’une semaine de slogans et de fuite en avant pour le régime agonisant et paniqué des mollahs.


15 - 16.01.2013
Iran : La semaine en images n°256

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. En 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir créé l’OPEP) pour installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la Liberté) et sa branche armée, l’OMPI (pions tous issus du parti islamo-nationaliste de JEBHEH MELLI d’obédience britannique).

Ce projet appelé Ceinture Verte (en réf. à l’Islam) devait provoquer une vague islamiste déstabilisatrice en Asie Centrale, au Moyen-Orient et en Afrique, afin d’éliminer les zones d’influence des Soviétiques, mais aussi des Britanniques et permettre l’implantation des compagnies pétrolières américaines.

Les Britanniques se sont empressés de s’associer aux Américains pour inclure leurs pions iraniens à savoir les mollahs influents, les clans féodaux, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI avec la ferme intention de les utiliser pour évincer les pions de Washington.

Ce coup d’Etat interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, par assassinat les pions de Washington, mais aussi par l’attaque contre l’ambassade américaine.

En échange de ce service inestimable, Rafsandjani a été autorisé d’écarter des mollahs plus hauts placés comme Montazeri ou encore Morteza Mottahari, (le beau-père et protecteur d’Ali Larijani), l’idéologue de la Tutelle du clergé sur le pouvoir.

Rafsandjani a ainsi pu pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, alimentation). Rafsandjani est ainsi devenu le patron occulte du régime au détriment de nombreux membres influents du clergé.

En réponse à son coup anti-américain, Washington a alors commencé à sanctionner le régime pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer les dirigeants (Rafsandjani et ses complices) à accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via des élections libres (une révolution de couleur).

Rafsandjani et ses complices se sont alors lancés dans des actions terroristes anti-américains et ont aussi tissé des liens économiques forts avec les Etats Européens pour acheter leur protection diplomatique.

Ce choix diplomatiquement clientéliste, mais aussi les larcins des mollahs et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays. Les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. La devise iranienne qui est proche du Franc a commencé à chuter vertigineusement.. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger.

Mais ce régime (divisé au sommet, ruinée et contesté à la base) n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le système islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait que ces sanctions pouvaient entraîner la chute du régime islamique.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux (comme les frères Larijani) qu’il avait écarté du pouvoir.

En 1989, Rafsandjani s’est senti en danger car son demi-frère et protecteur Khomeiny était mourant. Il a alors trafiqué son testament pour écarter les mollahs méritants et avantager son ami Khamenei. Ce pion a, dès son arrivée au pouvoir suprême, modifié la constitution pour donner les pleins pouvoirs au Conseil de Discernement, organe créé par Rafsandjani. Rafsandjani est ainsi officiellement devenu le patron permanent du régime. Il a inclus dans ce gouvernement permanent du régime le président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi (cousin de Khamenei), qui avaient donné leur accord à ce coup d’Etat interne (contre le reste du clergé).

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions et surtout l’adoption des premières sanctions pétrolières ou des mandats d’arrêts internationaux le visant personnellement ont remis néanmoins en cause sa survie politique.

Pour ne pas sauter, Rafsandjani a agi sur deux plans : il a divisé ses rivaux en achetant la loyauté des Larijani par l’octroi des postes clefs et des sièges au Conseil de Discernement. Rafsandjani a aussi mis en scène un simulacre d’ouverture animé Khatami et de (faux) opposants issus de la milice islamiste des universités et de vieux militants bon teints du parti pro-britannique de Jebheh Melli pour engager Washington dans la coopération afin de l’éloigner des sanctions.

Washington s’est fâché et a évoqué la "menace nucléaire et balistique des mollahs" pour durcir ses sanctions.

Le régime aurait pu mettre fin au risque de nouvelles sanctions car il n’a jamais eu le moindre missile capable de menacer ses voisins, ni même le savoir faire pour finir la centrale nucléaire civile de Bouchehr, laissée inachevée après la révolution. Mais le régime et Rafsandjani en personne n’ont cessé de lancer des slogans anxiogènes sur sa capacité de devenir une puissance nucléaire en très peu de temps. Il espérait faire peur à Washington et le contraindre à capituler sur toute la ligne.

Mais cette attitude a seulement permis à Washington d’annoncer plus de sanctions et même éventuellement des frappes militaires. Rafsandjani a paniqué : il a accepté l’Accord de Paris sur le gel des activités nucléaires engageant le régime sur la voie de l’apaisement tant attendu par Washington, mais de peur de sauter, il a remis en cause l’accord en offrant la direction des négociations nucléaires à Ali Larijani et en en remplaçant l’« officiellement modéré Khatami » par l’officiellement non modéré Ahmadinejad pour tenter de faire reculer Washington avec toutes sortes de menaces.

Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses pressions. En 2007, il a réussi à impliquer le Conseil de Sécurité de l’ONU pour faire cautionner ses futures sanctions. En 2008, il a ainsi adopté les premières sanctions bancaires réduisant les revenus en devises du régime. On a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base. Les dissidents prenaient leur distance. Pour la première fois, le régime et ses dirigeants étaient en danger. Pour limiter le risque dune pénurie déstabilisatrice comme le souhaite Washington, la caste dirigeante du Conseil de Discernement a décidé de supprimer les Prix subventionnés pour brider la consommation pour ménager les stocks du régime et aussi pour habituer les Iraniens à vivre de très peu et diminuer ainsi le risque de soulèvement provoqué par la faim. Mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses employés les mieux payés : les agents sécuritaires : ces derniers ont été très déçus et ont aussi pris leur distance avec le régime.

Avec cette rupture, le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani a songé à la nécessité d’une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu son rival Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue direct avec les Américains !

Mais pour ne pas l’avoir contre lui, il lui a attribué une victoire électorale pour lui donner la direction de la majorité législative : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire, il suit les directives du Conseil de Discernement.

Ali Larijani a alors révélé la corruption du clan Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer tous et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties. Rafsandjani et ses alliés se sont ligués pour discréditer et éliminer Kordan, le principal lieutenant d’Ali Larijani. Ce dernier a dû battre en retraite pour ne pas tomber en même temps.

En juin 2009, Rafsandjani qui restait menacé par les sanctions, par le risque de pénuries et d’émeutes, par la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani, a tenté de sauver le régime et surtout sa peau avec une fausse révolution de couleur nommée le Mouvement VERT sous la direction du très anti-américain Moussavi ! Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime. Les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Le régime a failli tomber, mais il a été sauvé grâce à Obama et les alliés de Washington qui ont refusé toute aide à cette contre-révolution.

Rafsandjani, affaibli par l’échec monumental de son plan, pouvait enfin être démis de ses fonctions : il a cédé la direction du pouvoir judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani pour diviser ses rivaux, mais avant que les Larijani puissent virer ses pions comme le procureur Ejéi, il a tenté de relancer sa nouvelle fausse opposition avec de nouveaux slogans plus patriotiques et de nouveaux animateurs dont ses propres enfants Mehdi et Faezeh (initialement connus pour leurs corruption) !. Mais le peuple n’a jamais été trompé, il a sans cesse boycotté le Mouvement Vert.

In fine, en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani a tout d’un coup disparu et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du Conseil de Discernement. Rafsandjani qui avait perdu le soutien et la confiance de ses pairs avait été discrètement remplacé par Larijani, mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser ce dernier par peur qu’il ne les élimine facilement avec ses dossiers compromettants. Larijani n’a donc pas pu virer les pions de Rafsandjani pour nommer les siens et devenir le patron afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité en cas de la chute du régime. Rafsandjani a gardé son influence grâce au gouvernement formé par ses pions. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale. .

Ali Larijani devait écarter les ministres issus du clan Rafsandjani : il a commencé à parler de leur corruption et à multiplier les procès à leur encontre pour les renverser afin de s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité. Rafsandjani a aussi accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington. En agissant ainsi, Rafsandjani et Larijani privilégiaient leurs propres intérêts personnels au lieu de trouver un compromis global pour sauver leurs associés et collaborateurs. Ce comportement méprisant a encouragé l’envie de fuite de leurs derniers collaborateurs.

En mars 2011, le peuple a de nouveau manifesté à l’occasion de l’anniversaire de naissance Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne et laïque et encore une fois, les officiers des Pasdaran n’ont pas chargé. Ils se sont même montrés très amicaux avec les manifestants. Ils ont ainsi montré qu’ils souhaitaient aussi une contre-révolution.

Les derniers collaborateurs du régime, déçus par leurs chefs et paniqués par la rupture des Pasdaran, se sont mis à convertir leurs avoirs en or ou en dollar pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient sacrifiés par leurs chefs puis tués par le peuple. Le dollar n’a cessé d’augmenter malgré des baisses de prix imposées arbitrairement par la Banque Centrale Iranienne (BCI). Ces achats de dollars ont ruiné le régime et réduit ses chances de survie. Ali Larijani a accentué sa guerre pour le contrôle du siège éjectable, Rafsandjani a mis les bouchées doubles pour parvenir à un accord avec Washington. Les Commandants des Pasdaran susceptibles de souffrir par cette transaction ont lâché leur mentor historique Rafsandjani et se sont alignés sur Larijani.

Washington a apprécié cette fracture interne et a décidé de renforcer ses pressions sur le régime pour paniquer tous les groupes au pouvoir. Il a forcé l’Europe à rompre ses relations protectrices avec le régime. .

En Juillet 2012, l’Europe a effectivement coupé les ponts avec le régime. Le régime a menacé de fermer le détroit d’Ormuz, mais n’a pu tenir cette promesse : ses partenaires ont été convaincus qu’il n’avait plus le moyen de rester au pouvoir : ils ont paniqué et se sont précipités pour acheter des dollars. Le régime en manque de divises n’a pas approvisionné le marché. Les gens du régime ont conclu à une faillite de la BCI. Ils se sont mis à stocker des aliments. Le pays a été confronté à une importante pénurie alimentaire. Le peuple excédé a manifesté contre le régime avec le slogan de Mort à la république islamique.

Les deux dirigeants se sont réunis pour combattre la ruée vers l’or et le dollar qui vidait leurs réserves de capitaux. Ils ont à plusieurs reprises incendié le Bazar pour dissuader les agents de change. Ils ont ponctionné les comptes bancaires des gens pour compenser leurs pertes. Ils ont aussi accusé les acheteurs de blanchiment d’argent pour les menacer d’expropriation et de pendaison. Ils ont bloqué les comptes en devises. Puis dernièrement, ils ont fermé tous les agents de change privés, le réseau de transfert interbancaire et enfin ils ont multiplié par 3 le prix de billets d’avion pour limiter les voyages à l’étranger. Mais ils n’ont pas pu contraindre leur partenaires paniqués à renoncer à leur envie de fuir.

Les deux dirigeants ont également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour rassurer leurs collaborateurs sur ses capacités ou pour les intimider, mais il n’a jamais pu tenir sa parole : au fil des promesses non tenues, il est devenu très évident qu’ils n’avaient plus aucun appui au sein des forces armées.

En seulement 3 mois (Juillet-Août-Septembre), il est devenu clair que le régime était fichu. Rafsandjani a alors multiplié les efforts pour contacter Washington. Larijani a accentué ses accusations contre Rafsandjani lui-même. Les Commandants des Pasdaran ont surenchéri. Rafsandjani a fait revenir ses enfants (Mehdi et Faezeh) et les a laissés comme gages entre les mains du pouvoir judiciaire des Larijani pour les rassurer que son pion Ahmadinejad attendu à NY à l’occasion de l’AG de l’ONU ne négocierait pas avec les Américains. Mais il a sacrifié ses enfants en proposant via Ahmadinejad une ouverture à Washington. Une forte panique interne et une forte réaction négative de Londres ont contraint Rafsandjani à renoncer.

Fin octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani en demandant à l’Argentine de blanchir Rafsandjani dans l’attentat d’Amia. Larijani était pris par surprise. Les Commandants des Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de l’attentat d’Amia, ont alors enchaîné les menaces contre Washington pour bloquer le deal et les marchandages à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Commandants des Pasdaran ont d’abord tenté de former un clan à part entière avant de s’approcher de Larijani, mais Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani car il n’a rien de très grave à lui reprocher et ne peut l’intimider correctement pour l’amener à se soumettre.

Par ce choix de Washington excluait Larijani du jeu, mais il désignait aussi Rafsandjani comme un maillon faible utile à ses objectifs. Rafsandjani pouvait être certain qu’il n’obtiendrait jamais de garanties sérieuses de Washington. Cette situation pouvait engendrer une rupture massive et une adhésion soudaine et massive à la contre-révolution. Larijani et Rafsandjani, en phase d’être éliminés par des tiers, se sont rapprochés et ils ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, (faux) opposant interne "mort sous la torture", pour mobiliser le peuple derrière la fausse opposition interne afin de pouvoir contenir tout risque de soulèvement contre-révolutionnaire.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a accusé les Pasdaran et les frères Larijani du meurtre de l’opposant factice Sattar Beheshti !

Larijani a accentué ses accusations contre les ministres (issus du clan Rafsandjani) pour retirer le vote de confiance du Parlement au gouvernement et entraîner sa chute. Rafsandjani a neutralisé ce projet par une intervention de son super pion : le Guide (le tuteur du régime). Puis, il a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve. Il pouvait aussi barrer la route aux Américains et préserver les intérêts britanniques afin de préserver ses avoirs dans ces pays.

Ce revirement pragmatique très rusé, survenu il y a 1 mois, n’a provoqué aucune agitation : les derniers collaborateurs du régime y trouvaient leur compte, mais pas Ali Larijani car ses frères ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009. Ali Larijani a encore reparlé de la révocation du président. Les Pasdaran qui avaient d’abord bien accueilli la proposition pragmatique d’une réconciliation nationale ont aussi renouvelé leurs menaces anti-américaines pour s’approcher de Larijani au cas où il emporterait la partie.

Cependant, ces clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun n’a pu s’imposer aux deux autres. Tous ont quand même essayé de mobiliser les membres de leurs clans ou des subalternes pour avoir le dessus. Dans ce jeu, Rafsandjani qui a le plus grand réseau, a gagné la première manche en étalant ses pions des services secrets. Larijani a menacé Rafsandjani de traîner son Mehdi devant la justice pour corruption et trahison (ce qui revient à l’accuser indirectement). Les Chefs Pasdaran ont annoncé des manœuvres dans le détroit d’Ormuz pour montrer qu’ils pouvaient bloquer tous les dialogues à venir afin que l’on ne les oublient pas dans les marchandages qui paraissent imminents au vue de la situation désastreuse du régime. Cette agitation des dirigeants pour la préservation de leurs intérêts a paniqué leurs collaborateurs de base, ils ont repris leur achats du dollar, avant de s’orienter vers l’or quand le dollar a manqué !

Il y a deux semaines, face à cette crise, le régime a seulement censuré les infos économiques pour cacher la panique de sa base puis il a relâché Tabarzadi, son meilleur faux opposant pour qu’il puisse s’incruster dans le soulèvement qu’il redoute. Il a prouvé qu’il jugeait la situation explosive.

La semaine dernière, le régime devait célébrer la journée de soutien au système en place et organiser des deuils rituels en mémoire des saints fondateurs du chiisme. Les deux événements ont été boycottés à 100% par le peuple et les derniers serviteurs du régime. La panique a refait surface. Les dirigeants paniqués ont parlé d’une pollution mortelle pour fermer les lieux publics afin de vider tout lieux propice à l’émergence d’une agitation ! Pour calmer l’agitation de leur associés paniqués, les Larijani en charge du pouvoir judiciaire ont évoqué des arrestations de revendeurs d’or et de dollars au lieu de s’en prendre aux acheteurs. Ils ont ainsi admis qu’ils avaient peur de pousser à bout les collaborateurs paniqués et provoquer une rupture massive susceptible d’entraîner la chute de leur régime. Les Larijani ont ainsi avoué qu’il n’y avait pas solution pour résorber la crise : leur régime était condamné à perdre ses forces et à s’effondrer. Ce constat de fatalité a amplifié la crise et a encouragé chaque clan à oublier ses réserves et tout tenter pour s’emparer des commandes afin de bénéficier du droit de marchander sa fuite.

Cette semaine, le régime, affaibli par ses échecs, a vécu à l’heure de la crise interne. Ses partenaires alarmés par les preuves de sa perte de légitimité, ont continué à chercher de l’or ou des dollars. Ses dirigeants ont aussi été plus que jamais préoccupés par la perspective de leur chute et la nécessité d’obtenir des garanties américaines à obtenir pour partir en toute sécurité car ils s’attendaient à de nouveaux boycotts le mardi 8 janvier à l’occasion de la commémoration du 1er révolte révolutionnaire en faveur de Khomeiny puis le vendredi 11 et le samedi 12 à l’occasion des prières prévues pour la mort de Mahomet, Hassan et Emam Reza. Ils ont multiplié les diversions et les ruses pour cacher ces boycotts qui confirmaient l’approche de leur chute et se sont aussi combattus avec plus de férocité à l’approche de cette échéance finale. Leur confrontation a donné lieu à un clash sans précédent.

On a ainsi une semaine bien plus étouffante et opaque que l’air de Téhéran selon le régime. Mais les images de la semaine nous aideront à voir plus clair dans ce brouillard souhaité par le régime pour cacher son agonie...


13 - 26.12.2011
Iran : La semaine en images n°201

La semaine dernière, les hommes d’affaires du régime, issus des clans au pouvoir, se sont massivement mis à acheter de l’or et des dollars car les deuils d’Achoura, un des éléments fondateurs du chiisme, ont été massivement boycottés par le peuple, mais aussi et surtout par les Pasdaran et les mollahs de base. Sous l’effet de la demande, le dollar a battu son record de prix et de hausse sur le marché libre du bazar. Avec environ 6% en 6 jours, il est passé de 1320 à 1384 tomans. Quant à l’or, les quantités vendues au Bazar par l’Etat étant limitées, les acheteurs se sont orientés vers l’achat à la bourse avec de pièces d’or livrables dans les mois à venir. Malgré l’exigence de la totalité du prix à l’achat au lieu d’un acompte et le solde à la livraison, le prix de ces pièces virtuelles est monté de 20 à 40% selon la date de la livraison !

Grâce à ces hausses, chacun pouvait constater que les hommes d’affaires du régime étaient paniqués. Le régime devait intervenir pour calmer la ruée vers l’or qui fait état d’une nouvelle scission interne. Par le passé, le régime avait augmenté les quantités d’or et de dollars sur le marché pour résorber la crise, mais cette fois, il n’a pas agi de cette manière confirmant ainsi la fonte des réserves et des problèmes de liquidités à la Banque Centrale Iranienne. Le régime manque en fait de revenus en devises car les sanctions américaines adoptées en 1996 l’empêchent de finaliser les protocoles d’accord pétroliers qu’il signe.

Pour résumer la situation, avec le boycott d’Achoura, les associés du régime avaient acquis la certitude que le régime manquait définitivement de réserves humaines pour assurer sa sécurité et la leur. Et avec la hausse effrénée du dollar et l’absence de mesures d’urgence, ils ont acquis la certitude que ce régime incapable de les défendre manquait aussi de réserves financières et qu’ils risquaient aussi de tout perdre avec un effondrement bancaire. Il va sans dire qu’ils ont intensifié leurs achats de dollar. On a connu une semaine de folie. Cette semaine, le dollar montait de 17,7%, presque le triple de la hausse de la semaine précédente.

D’habitude quand les choses vont mal, les gros dirigeants responsables des problèmes se cachent. Leurs lieutenants prennent le relais et enchaînent les activités positives permettant au régime de simuler une certaine normalité afin de pouvoir nier l’existence d’une crise. Le régime devait donc évoquer l’existence d’une base de miliciens fidèles et une santé économique à toute épreuve. Puisque la crise était née de la certitude que le régime manque de réserves humaines combattantes et de réserves bancaires, le patron du régime Ali Larijani a focalisé son effort sur des activités suggérant l’existence d’une base de miliciens fidèles et une santé économique à toute épreuve.

Mais il n’a pas su trouver assez de miliciens pour donner du poids à sa propagande. Par ailleurs, ce mercredi, conformément à la tradition préislamique iranienne de Yalda, les Iraniens devaient veiller pour enterrer la nuit la plus longue de l’année. Selon la tradition, ils devaient consommer des fruits locaux hors saison, ainsi que des fruits secs locaux comme la pistache. Mais les marchés étaient vides et les prix très élevés, ce qui n’arrive pas dans les pays en bonne santé économique.

Cette semaine, le régime a échoué dans ses propagandes et par son inaction sur le plan pragmatique, il il a non seulement été incapable de calmer la crise, mais encore il a donné à ses associés des raisons d’intensifier leurs achats. Cela a nuit à Larijani, son adversaire Rafsandjani a tenté d’en profiter.

Par ailleurs, une action de Reza Pahlavi a permis de croire à la possibilité d’un soulèvement. Le régime a dû réorienter son action sur le sécuritaire, là où il est très ridicule. Il a ainsi été obligé de réunir ses derniers combattants dans l’une des casernes centrales de Téhéran, offrant à ses associés paniqués une autre raison de continuer à acheter des dollars pour s’enfuir au plus vite.

Voici un rappel des derniers événements de la semaine dernière, suivi d’un cocktail des faits qui ont secoué le régime et des actions médiatiques qui devaient le sauver, mais n’ont réussi qu’à l’enfoncer davantage.


13 - 13.12.2013
Iran : La semaine en images n°303
Mauvaise conjoncture politique, économique et météorologique !


Historique + Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Fausse modération n°1 (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux. Sanctionné directement, il a opté pour une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION via son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami. Les sales besognes ont été alors confiées à un certain Rohani, son collaborateur dans les services secrets. Rafsandjani a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par l’état du régime et bradé le pétrole pour gagner des soutiens européens, deux mesures qui n’ont pas changé la donne, mais ont anéanti tout capacité de production et entraîné de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés. Rafsandjani a alors changé de ligne et opté pour STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir que Washington recule par peur de nuire au système islamique qu’il veut récupérer). Mais Washington a esquivé les provocations du régime puis il a adopté des sanctions bancaires pour l’affaiblir davantage. Le régime exsangue s’est retrouvé en difficulté pour son approvisionnement : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

Fausse modération n°2 : le Mouvement Vert | En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Les dirigeants devaient obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ de Washington pour fuir le pays qui leur était hostile sans craindre des poursuites. Larijani a divulgué par un tiers la corruption de membres du CDIR pour les renverser, prendre le pouvoir et obtenir les meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani et ses amis ripoux du CDIR ont écarté Larijani. Puis en 2009, avec l’aide des Britanniques (BBC), Rafsandjani a tenté une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions, mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a dû re-partager le pouvoir avec son rival Ali Larijani pour tenter une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains.

De fait, avec plus de contestation et plus de tentative dialogue (marchandage) de la part de Washington, cette ENVIE DE FUITE DES NANTIS RIPOUX DU REGIME AVEC LEURS CAPITAUX est à l’heure actuelle la plus grande source d’inquiétude des dirigeants et la principale menace contre le régime agonisant.

Rafsandjani étant lui-même parmi les ripoux soucieux de partir avec ses capitaux a très vite été sensible à cette menace. Il a rapidement lâché les Britanniques pour marchander avec Washington, s’attirant les foudres de ses maîtres britanniques. Mais il n’a rien obtenu des Américains. Les pics britanniques ont cessé et il a retrouvé le soutien des médias britanniques pour un autre projet : une déviation du régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Mais le peuple et les jeunes Pasdaran ont refusé ce projet opportuniste. Le projet ne pouvait pas être continué !

Fausse modération n°3 : Choix de Rohani | Rafsandjani qui n’avait rien obtenu de Washington et ne pouvait que rester en Iran, s’est entêté à poursuivre (en combinaison avec Londres) le projet de DÉVIATION opportuniste du régime en agonie. Les grands ayatollahs du clergé ont, dans leur intérêt, invalidé sa candidature aux présidentielles et ont de facto rompu avec Londres avec l’idée continuer la politique du bras de fer via le négociateur intégriste Jalili. Mais la recrudescence des actes populaires hostiles au régime a vite amené les nouveaux dirigeants à écarter Jalili et prendre comme futur président le faux modéré Rohani pour mener à la fois un bras de fer et aussi un transfert de pouvoirs vers Washington via une révolution de couleur pro-US en cas d’un soulèvement populaire. Ce choix de retour aux solutions ratées du passé n’a pas plu aux nantis du régime et aux Chefs Pasdaran : ils ont aussi boycotté les élections. 

Dès l’élection (ainsi) bancale de Rohani, le renforcement de la contestation interne avec l’entrée en action des Pasdaran rebelles a démontré au régime qu’il n’avait pas assez de temps devant lui pour un long marchandage. La priorité absolue pour tous les dirigeants devint l’obtention d’un poste clef au sein du Gouvernement de Rohani pour bénéficier comme les Ayatollahs qui le soutenaient des marchandages express avec Washington ou pour avoir un accès aux canaux de fuite. Les Chefs Pasdaran réduits à eux-mêmes et désormais sans troupes n’ont pu obtenir une place dans le gouvernement, mais Ali Larijani qui, en tant chef du Parlement, pouvait invalider les choix ministériels de Rohani a pu placer quelques pions aux postes clefs de surveillance du système.

Finalement on est arrivé à une Gouvernement de Coalition formé du Clergé+le Clan Larijani+Rohani+2 proches (Zanganeh au pétrole & Zarif aux affaires étrangères) qui a débuté les marchandages avec Washington selon la stratégie d’Escalade (dissuasive) en annonçant un nombre élevé de centrifugeuses, une activité d’enrichissement en hausse et un stock de 4400 kg d’UF6 pour obtenir le plus grand nombre possible de garantie de sécurité (pour les très nombreux membres de la nouvelle caste dirigeante et aussi pour les agents terroristes qui pourraient les incriminer).

Riposte américaine | Mais Washington qui ne peut, pour des raisons stratégiques, reculer devant ses adversaires. Tout d’abord, via l’AIEA, il a divisé par 10 le l’important stock d’uranium revendiqué par Téhéran. Puis il a accentué sa politique de pression en reparlant du terrorisme du régime pour insinuer l’émission de nouveaux mandats d’arrêt internationaux et aussi évoqué la possibilité d’un embargo à 100%. Puis, un dialogue en direct en Oman, puis par l’intermédiaire de sous-secrétaire d’État pour les Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman et par l’intermédiaire de ses alliés régionaux.

Rohani (ex-organisateur du terrorisme, issu d’un clan en déclin, pressé de sauver sa tête, a alors écarté le clergé et les Larijani en retirant les négociations au Conseil (collégial) de sécurité pour les confier à son ami Zarif. Il a alors également oublié tout soutien à Syrie et a provoqué l’éloignement de la Russie et du Hezbollah. Rafsandjani s’est posé directement en alternative par divers propos pro-américains ou indirectement via son pion Khamenei par le projet de SOUPLESSE HEROIQUE. Les Chefs Pasdaran ont refusé !

Washington a eu peur que le régime n’explose. Il a renouvelé ses menaces d’embargo à 100% et de mandats d’arrêt pour tous. Le régime tout en entier a reculé et a accepté le dialogue à NY en marge de l’AG de l’ONU. Les nantis et les responsables affairistes et ripoux de la Chambre de Commerce Iranienne ont paniqué à l’idée d’un deal rapide ne leur laissant pas de temps pour fuir.

Mais deux jours plus tard, le boycott à 100% du principal défilé militaire du régime par l’armée et les Pasdaran a rappelé au régime sa fragilité. A NY, Rohani a renoué avec la politique de chantage à la déstabilisation régionale, mais il a échoué. Les nantis ont encore paniqué car il n’y avait pas d’issue... Via la Chambre de Commerce Iranienne, ils ont révélé que le régime avait dépensé ses rares gains pour l’année et n’avait que 2 milliard dollars en réserves soit 1 ou 2 mois avant la panne sèche... au plus tard au mi-novembre !

Mi-sept. 2013.... deux mois maximum pour survivre | Rafsandjani s’est encore posé en alternative d’un deal avec Washington en suggérant l’abandon du slogan « Mort à l’Amérique » ! Rohani a tenté de relancer sa politique de l’Escalade en annonçant que l’Enrichissement n’était nullement négociable !

L’incapacité du régime à mobiliser pour la journée des Forces de l’Ordre a été un signal d’alarme. Le régime a pendu 5 Hauts gradés des Pasdaran pour trahison. L’agitation interne de chacun pour soi a continué. Washington a proposé au régime un apaisement partiel sur le taux de l’enrichissement afin de geler les sanctions et éviter la chute du régime islamique nécessaire à ses desseins régionaux. Mais le projet n’a pas pu être finalisé en raison du manque de cohésion du régime agonisant. Les Britanniques et les Russes ont contré ce dégel contraires à leurs intérêts en insistant sur des exigences qui leur avaient été imposées par Washington...

Washington a alors frappé à plusieurs reprises les garde-frontières (Pasdaran) de la région Sistan-&-Baloutchistan se trouvant à l’embouchure du Golfe Persique exposant le régime à un embargo de facto afin qu’il plie l’échine. Mais les dirigeants n’ont pas reculé (oubliant au passage les officiers fidèles décimés ou pris en otages lors des attaques). Au retour, ces derniers ont immédiatement cessé de participer à la propagande via leurs médias ou d’intervenir en sa faveur notamment pour mater une importante grève dans la région pétrolière de Khouzestan.

Dans la foulée, le régime a été sévèrement boycotté en interne pour l’anniversaire de la prise de l’ambassade américaine (rupture de la révolution islamique avec son parrain américain). Ce qui signifiait que régime n’avait plus aucune réserves pour résister et la révolution islamique était définitivement morte. Or Washington une république islamique à sa botte en Iran ! Il a alors proposé « par respect pour le dialogue en cours » un gel du processus d’aggravation des sanctions (permettant l’accès des mollahs à quelques milliards de revenus pétroliers bloqués par la faute des sanctions bancaires. Les dirigeants du régime n’ont pas cédé car leur objectif n’est pas de rester en place, mais fuir en toute sécurité le pays devenu hostile à leur égard. Les Etats adversaires de l’hégémonie pétrolières américaines, la Grande-Bretagne et la Russie ont également dit non, la France a rejoint ce groupe !

Le régime et ses dirigeants se sont retrouvés dans une situation inédite car il n’avait plus aucun allié. Au même moment, ils ont été à nouveau ébranlés par le boycott à 100% des deuils religieux d’Achoura et aussi par la faillite de 28 des principales entreprises du pays dont la branche gazière de la Compagnie Iranienne de Pétrole. Les dirigeants du régime ont accentué leurs efforts de provocation pour forcer Washington à leur accorder une sortie sécurisée.

Plan B américain | Grâce à son pion Amano à la tête de l’AIEA, Washington a affirmé> que le régime avait par choix politique arrêté le développement de ses activités nucléaires ! Il a ainsi neutralisé les provocations du régime et justifier le gel (neutralisant donc aussi ses adversaires géopolitiques du groupe 5+1) afin de pouvoir parvenir à un accord dans les négociations prévues à cet effet à Genève et engagé le régime dans un apaisement forcé, destiné à la longue à le désarmer pour mieux le soumettre.

Pris au piège (sur le plan national et international) | Les dirigeants du régime se sont ligués pour aligner des provocations nucléaires ou militaires (anti-saoudiennes et anti-israéliennes) pour changer de jeu et revenir au chantage qui est censé forcer Washington à leur accorder une fuite sécurisée. Washington a riposté par une vraie frappe en explosant leur ambassade au Liban ainsi des réserves de pétrole et de carburants situées en Iran et indispensables avec l’arrivée de l’hiver. Le régime a accepté un accord pour avoir la paix sur le plan interne et international, obtenir quelques milliards de dollars et en se disant qu’il pourrait, si sa situation s’aggravait, provoquer enfin une escalade par la rupture de l’Accord !


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La semaine dernière, le régime n’a guère eu le temps de profiter du sursis obtenu à Genève car ses compagnons y ont vu une preuve de sa faiblesse : ils ont paniqué et se sont rué vers le dollar. L’absence de toute mobilisation pour la journée de la création de la milice Bassidj a confirmé la faillite du régime. Rohani a remis en cause l’Accord de Genève. Washington a esquivé de peur d’être entraîné dans un processus nuisible au régime islamique qu’il veut récupérer.

L’Europe a en revanche sanctionné encore le régime pour entraîner Washington dans la même voie. Londres qui se trouve en proue de cette politique (hostile à l’hégémonie américaine) a offert une tribune à Rohani dans le Financial Times pour confirmer la remise en cause de l’Accord de Genève.


© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Cette semaine, le régime a mis le turbo pour entraîner Washington dans l’escalade qui est sa seule possibilité pour le forcer à lui accorder une porte de sortie sécurisé du pays devenu hostile à son égard. Washington a encore esquivé le combat. Puisque le régime ne parvenait pas à casser le deal, Londres a tenté de le faire en affirmant que le gel n’était pas applicable selon le programme défini à Genève.
semé le désordre en remettant en cause le calendrier du gel des sanctions. Washington a esquivé. Le régime aussi car l’affirmation était la preuve de manque de discernement de son négociateur Zarif. La machine s’est emballée. Le régime est entré en crise. Voici le récit en images d’une semaine pleine de palpitations pour le régime agonisant et ses dirigeants piégés à tous les niveaux.

L’ébauche de cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le lundi dernier (09.12.2013) via la principale chaîne satellitaire de l’opposition, Iran e Ariaee. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur le compte Youtube d’IEATV ou dans la section iranienne d’Iran-Resist.


12 - 12.01.2007
Iran : 2 petites histoires tristes

Selon F. Ommi, le directeur du programme général de la diminution de la pollution de l’air à Téhéran, les statistiques de la Banque mondiale révèlent que la pollution de l’air de cette ville a causé 7 milliards de dollars de dépenses publiques en 2001 et 8 milliards en 2004.


12 - 25.07.2006
Iran : les mollahs combattent la pollution des esprits !

L’agence de presse étatique Alborz vient d’annoncer que la NAJA (forces de sécurité islamiques iraniennes) avaient été chargées de ramasser toutes les antennes de réception par satellite du pays dans le cadre de la lutte contre la pollution des esprits.


11 - 10.01.2014
Iran : La semaine en images n°307
1 semaine & 5 boycotts du Califat de Mahomet et des mollahs


Nouveau Résumé Historique (écrit le 06.01.14)
+ Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Fausse modération n°1 (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux. Sanctionné directement, Rafsandjani s’est écarté de la présidence et a confié ce rôle à son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami et mis en place une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION vis-à-vis de Washington.

Alliances clientélistes | Rafsandjani a aussi gagné le soutien diplomatique des Européens en leur vendant du pétrole à 15% de son prix. Enfin, il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par la persistance des sanctions. Le régime a cependant continué ses activités terroristes sous la direction d’un certain Rohani pour préserver sa capacité de nuisance régionale. Il s’est aussi tourné vers la Russie alors ruinée pour acheter des armes et des centrales à des prix exorbitants. La Russie a gagné beaucoup d’argent avec les mollahs, mais, consciente du fait qu’ils l’utilisaient pour forcer un arrangement avec Washington, elle ne leur a jamais vendu des armes très performantes comme les S-300 susceptibles de leur donner une vraie autonomie stratégique.

Cette fausse modération très biscornue de Khatami n’a pas permis à Rafsandjani de mettre fin aux sanctions américaines. De plus, le dollar bon marché et le vente au rabais du pétrole ont anéanti toute production en Iran et ruiné le pays entraînant de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés.

En 2005, Rafsandjani est revenu, via ex-collaborateur Ahmadinejad, à la STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir que Washington recule par peur de nuire au système islamique qu’il veut récupérer). Washington en a profité pour évoquer encore des frappes ou à défaut un transfert du dossier au Conseil de Sécurité pour légitimer ses pressions surtout des sanctions bancaires.

Le régime s’est approché davantage de la Russie, mais aussi de la Chine, dans l’espoir d’entrer dans l’Organisation de Coopération de Shanghaï afin de bénéficier de sa protection économique et miliaire, mais il a aussi entamé des négociations clandestines avec les Américains. La Chine et la Russie, conscientes d’être utilisées par le régime, lui ont souvent refusé l’adhésion à l’OCS et ont même plutôt soutenu le transfert du dossier au Conseil de Sécurité pour avoir leur mot à dire sur les sanctions et autres pressions afin de contrôler aussi bien Washington que les mollahs.

Washington a profité de l’implication du Conseil de Sécurité pour entraîner toutes les grandes puissances dans ses sanctions bancaires. Le régime exsangue s’est retrouvé en difficulté pour son approvisionnement : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

Fausse modération n°2 : le Mouvement Vert | En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Les dirigeants devaient obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ de Washington pour fuir le pays qui leur était hostile sans craindre des poursuites. Larijani a divulgué par un tiers la corruption de membres du CDIR pour les renverser, prendre le pouvoir et obtenir les meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani et ses amis ripoux du CDIR ont écarté Larijani. Puis en 2009, avec l’aide des Britanniques (BBC), Rafsandjani a tenté une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions, mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani (mal en point) a dû re-partager le pouvoir avec son rival Ali Larijani pour tenter une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains.

De fait, avec plus de contestation et encore plus de tentative dialogue (marchandage) de la part de Washington, cette ENVIE DE FUITE DES NANTIS RIPOUX DU REGIME AVEC LEURS CAPITAUX est à l’heure actuelle la plus grande source d’inquiétude des dirigeants et la principale menace contre le régime agonisant.

Rafsandjani étant lui-même parmi les ripoux (soucieux de partir avec son magot) a très vite été sensible à cette menace. Il a rapidement lâché les Britanniques pour marchander avec Washington, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains. Les pics britanniques ont cessé et il a retrouvé le soutien des médias britanniques pour un autre projet : une déviation du régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Mais le peuple et les jeunes Pasdaran ont refusé ce projet opportuniste. Le projet ne pouvait pas être continué !

Le « choix » de Rohani | Mais Rafsandjani a tenté de le continuer via les présidentielles. Les grands du clergé ont jugé cette option dangereux et ont invalidé sa candidature ont de facto rompu leur lien historique vieux de 170 ans avec Londres. Ils ont choisi à sa place le négociateur intégriste Jalili. Mais la recrudescence des actes populaires hostiles au régime a vite amené les nouveaux dirigeants à écarter Jalili et prendre comme futur président le faux modéré Rohani (un mini « Rafsandjani » sans réseau) pour mener à la fois un bras de fer et aussi un transfert de pouvoirs vers Washington via une révolution de couleur pro-US en cas d’un soulèvement populaire. Ce choix de retour aux solutions ratées des premières années du régime n’a pas plu à ses nantis et aux Chefs Pasdaran : ils ont aussi boycotté les élections. 

Dès l’élection (ainsi) bancale de Rohani, le renforcement de la contestation interne avec l’entrée en action des Pasdaran rebelles a démontré au régime qu’il n’avait pas assez de temps devant lui pour un long marchandage. La priorité absolue pour tous les dirigeants devint l’obtention d’un poste clef au sein du Gouvernement de Rohani pour bénéficier comme les Ayatollahs qui le soutenaient des marchandages express avec Washington ou pour avoir un accès aux canaux de fuite. Les Chefs Pasdaran réduits à eux-mêmes et désormais sans troupes n’ont pu obtenir une place dans le gouvernement, mais Ali Larijani qui, en tant chef du Parlement, pouvait invalider les choix ministériels de Rohani a pu placer quelques pions aux postes clefs de surveillance du système.

Finalement on est arrivé à une Gouvernement de Coalition formé du Clergé+le Clan Larijani+Rohani+2 proches (Zanganeh au pétrole & Zarif aux affaires étrangères) qui a débuté les marchandages avec Washington selon la stratégie d’Escalade (dissuasive) en annonçant un nombre élevé de centrifugeuses, une activité d’enrichissement en hausse et un stock de 4400 kg d’UF6 pour obtenir le plus grand nombre possible de garantie de sécurité (pour les très nombreux membres de la nouvelle caste dirigeante et aussi pour les agents terroristes qui pourraient les incriminer).

Riposte américaine | Mais Washington qui ne peut, pour des raisons stratégiques, reculer devant ses adversaires. S’il veut un avenir en Iran, il ne peut aussi laisser filer les mollahs. Il a donc neutralisé le plan du régime en divisant par 10 via l’AIEA le stock d’uranium revendiqué par Téhéran. Puis il a accentué sa politique de pression en reparlant du terrorisme du régime pour insinuer l’émission de nouveaux mandats d’arrêt internationaux et aussi évoqué la possibilité d’un embargo à 100%. Puis, il a commencé un dialogue clandestin en direct en Oman en offrant des contrats pétroliers au régime qui était confronté à toute sorte de pénurie et allait de crises en crises. Le régime n’a pas accepté car le deal précise un départ du pouvoir et ne pouvait pas bénéficier des cadeaux. Il a tenu bon et a continué son chantage dans l’espoir de provoquer une crise forçant Washington à lui accorder une porte de sortie sécurisée.

Le refus de Washington d’aller dans le sens des mollahs a réactualisé la nécessité pour les chefs des divers clans d’être en 1ère ligne des marchandages pour obtenir en échange d’un accord un minimum de garanties pour eux-mêmes.

Dès l’officialisation de cette négociation, Rohani (ex-organisateur du terrorisme), a écarté le clergé et les Larijani en retirant les négociations au Conseil (collégial) de sécurité pour les confier à son ami Zarif. Il a alors également oublié tout soutien à Syrie et a provoqué l’éloignement de la Russie et du Hezbollah. Rafsandjani s’est posé directement en alternative par divers propos pro-américains ou indirectement via son pion Khamenei par le projet de SOUPLESSE HEROIQUE. Les Chefs Pasdaran ont refusé ! Les nantis et les responsables affairistes du régime ont paniqué à l’idée d’une guerre interne où ils seraient visés !

Washington a eu peur que le régime n’explose. Il a renouvelé ses menaces d’embargo à 100% et de mandats d’arrêt pour tous. Le régime tout en entier a reculé et a accepté le dialogue à NY en marge de l’AG de l’ONU. Les nantis et les responsables affairistes du régime ont paniqué à l’idée d’un deal rapide ne leur laissant pas de temps pour fuir.

Deux jours plus tard, le boycott à 100% du principal défilé militaire du régime par l’armée et les Pasdaran a rappelé la fragilité du système. A NY, Rohani a renoué avec la politique de chantage à la déstabilisation régionale, mais il a échoué. Les nantis ont encore paniqué car il n’y avait pas d’issue... Les nantis et les responsables affairistes du régime ont paniqué et cette fois, via la chambre de Commerce iranienne ils ont ils ont révélé que le régime avait dépensé ses rares gains pour l’année et n’avait que 2 milliard dollars en réserves soit 1 ou 2 mois avant la panne sèche... au plus tard au mi-novembre !

Les efforts de dissidence de Rafsandjani ainsi que les boycotts des événements officiels ont encore fragilisé le régime. Washington a alors introduit l’idée d’un gel des sanctions pour éviter la chute du régime nécessaire à son expansion régionale et in fine, pour l’engager dans un apaisement forcé, destiné à la longue à le désarmer pour mieux le soumettre. Les mollahs ont évidement refusé. Les Britanniques, les Russes puis les Allemands et les Français ont contré ce dégel (contraires à leurs intérêts pétroliers) en insistant sur des « exigences nucléaires qui leur avaient été imposées par Washington. »

Washington a neutralisé ces puissances en faisant appel à son pion Amano pour affirmer que le régime avait par choix politique arrêté le développement de ses activités nucléaires ! Washington a aussi fait appel à ses agitateurs locaux pour frapper à plusieurs reprises les garde-frontières (Pasdaran) de la région Sistan-&-Baloutchistan se trouvant à l’embouchure du Golfe Persique exposant le régime à un embargo de facto. Les dirigeants du régime ont esquivé, oubliant au passage les officiers fidèles décimés ou pris en otages lors des attaques. Au retour, ces derniers ont immédiatement cessé d’intervenir en leur faveur notamment pour mater une importante grève dans la région pétrolière de Khouzestan. Washington a aussi attaqué le moral des troupes par un attentat contre l’ambassade du régime au Liban et deux incendies visant importantes réserves de carburant après la première neige qui annonçait un hiver rude et précoce. Le régime a accepté l’Accord de Genève sur un plan de démantèlement partiel de ses installations nucléaires pour obtenir un sursis, quelques milliards de dollars et en se disant qu’après tout, il pourrait, si sa situation s’aggravait, provoquer enfin une escalade par la rupture de cet Accord !

Cela est arrivé assez vite car les compagnons du régime, voyant (à raison) vu dans la signature le signe de la faiblesse du régime, ont rué vers l’or et le dollar pour faire leur valise... Le régime s’est retrouvé avec une nouvelle crise interne. Rohani a rapidement rejeté tout démantèlement du programme nucléaire pour entraîner la rupture de l’accord et parvenir à une escalade qui est sa seule possibilité pour le forcer à lui accorder une porte de sortie sécurisée du pays devenu hostile à son égard. Washington a sans cesse esquivé cette crise. Les mollahs ont sans cesse surenchéri en remettant en cause de toutes les clauses de l’accord comme la fin de l’enrichissement ou l’arrêt de l’usine de l’eau lourde d’Arak. Washington devait réagir : il a annoncé 19 mini sanctions.

Le régime a pris comme prétexte cette mesurette pour quitter les négociations puis a évoqué au niveau du Parlement un "enrichissement nucléaire jusqu’à 60%" pour se diaboliser afin que Washington lui accorde une porte de sortie dans l’intérêt de son cher islamisme !

Washington a esquivé la crise car il ne peut avoir une place en Iran s’il accorde la moindre garantie de sécurité aux mollahs. Mais en parallèle, Washington a tout de même indirectement sanctionné le régime d’une manière très sévère en stoppant le détournement des sanctions via la Turquie, privant ainsi le régime de 20 tonnes d’or importés de ce pays pour acheter le soutien de ses nantis paniqués. Le régime s’est retrouvé en situation de pré-avis de crise avec ses nantis ! Donc... mis en demeure de plier pour échapper à des remous fatales.


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La semaine dernière, dans la foulée alors que les mollahs et leurs acolytes peinaient à rassembler leurs serviteurs pour Arbaeyn, une importante cérémonie fondatrice du chiisme... Washington a continué sa stratégie d’apaisement forcée censée désarmer les mollahs en leur proposant via une médiation italienne la suppression de plusieurs sanctions en dehors du processus 5+1 s’ils reculaient sur la Syrie. Aucun des clans rivaux au pouvoir n’a accepté de renoncer à la Syrie qui est l’un des derniers moyens de pression du régime.

Cependant, l’envie pressante de Washington de parvenir à un deal avec les mollahs a inquiété les Britanniques, qui ne veulent pas d’une mainmise des Américains sur l’islamisme. Ils ont annoncé une importante sanction pétrolière contre le régime pour affaiblir le moral des troupes. Cette sanction combinée au boycott absolu d’Arbaeyn de la part des derniers serviteurs du régime a semé la panique chez ses gros bonnets . La bourse de Téhéran a chuté. Le régime a tenté d’intimider ses nantis en accusant un ses serviteurs affairistes de fraude. Mais cela n’a pas réussi à calmer la crise. Les mollahs ont tenté de calmer la panique en annonçant un méga rassemblement pro-Guide prévue pour la semaine présente, mais les tests de mobilisation ont été négatifs. Le régime s’est alors réfugié dans l’intox à la pollution pour expliquer le boycott du rassemblement pro-Guide et garder les gens chez eux pour qu’ils ne voient pas ce boycott humiliant et ne constatent pas son affaiblissement.


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Cette semaine, le régime avait un programme officiel très difficile avec ce rassemblement impossible à réaliser, mais aussi parce qu’il devait organiser d’autres rassemblements pour 4 grands faits historiques du chiisme et d’Islam ! Il n’a réussi aucun rassemblement et a enchainé les crises internes. Voici le récit en images d’une semaine pleine de craintes de crises malgré de nombreux plans anti-crises et un grand répit accordé par Washington...

L’ébauche de cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le lundi dernier (06.01.2014) via la principale chaîne satellitaire de l’opposition, Iran-e-Ariaee. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur le compte Youtube d’IEATV ou dans la section iranienne d’Iran-Resist.




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