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3 - 26.09.2012
Iran : La semaine en images n°240

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine…
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs islamistes pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet appelé Arc de Crise allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques. Les mollahs probritanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington. Ils ont aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour les amener à cesser leur diabolisation et d’accepter un apaisement entre les deux pays pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

En 1979, selon Washington, les choses devaient aller très vite car les mollahs avaient terriblement désorganisé et affaibli l’économie iranienne en tuant les élites, en s’appropriant les grandes industries et la compagnie iranienne de pétrole. Il y avait aussi une guerre interne au sein de la caste dirigeante : Rafsandjani (le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny), avait pris le ministère de l’intérieur et les services secrets, pour éliminer les adversaires et étendre sa domination politique et économique. Le régime était économiquement affaibli et politiquement très divisé.

Mais les mollahs ont agi comme des maffieux, ils ont accepté Rafsandjani comme leur parrain et chef pour diriger le régime. Son choix a été l’usage du terrorisme islamique pour neutraliser toute tentative d’apaisement, la menace de fermeture du détroit pétrolier d’Ormuz et d’une guerre régionale pour intimider Washington et la création d’un front d’alliés anti-sanction fidélisés par l’importation massive de leurs surplus à prix d’or en utilisant les réserves de dollars accumulées par le Shah. Le choix du terrorisme a vite fait montrer le prix des protections diplomatiques achetés à coup de contrats auprès des Européens. En peu de temps, ces politiques irresponsables ont ruiné le pays et détruit la production iranienne, désorganisant l’économie intérieure, provoquant un chômage et une pauvreté irrépressibles y compris au Bazar. En cherchant à préserver leur pouvoirs, les mollahs ont, en fait, généré un grand front interne de mécontents (ceux d’en bas ou ceux qui devaient monter au front).

Quand toutes les trésors cumulées par le Shah ont été épuisées, Rafsandjani devenu le patron officiel du régime (grâce à la présidence du Conseil de Discernement) s’est retrouvé en difficulté pour continuer sa coûteuse politique de monnayage des protections. Il a alors baissé le taux officiel du dollar pour acheter le soutien des autres mollahs-affairistes. Il a joué la carte de l’apaisement avec son ami Khatami pour acheter du temps. Enfin, il a relancé la politique de monnayage des protections en vendant des contrats d’exploitations pétrolières à très bas prix à un nombre grandissant de pays notamment via ses propres sociétés pétrolières !

Cette fuite en avant dans des mesures de plus en plus clientélistes ont totalement ruiné le pays sans neutraliser les sanctions. La fausse modération de Khatami a également énervé Washington. Il a parlé de la menace nucléaire pour augmenter ses sanctions. Rafsandjani était à nouveau en difficulté. Pour se maintenir au pouvoir et préserver sa fortune, il a fait de nouveaux cadeaux aux mollahs affairistes, il a offert des postes clefs à son ennemi Larijani et pour parvenir à gagner la partie, il a mis en place l’agitateur belliqueux Ahmadinejad pour radicaliser ses menaces. Mais cela aussi n’a pas sauvé le régime. Washington a renforcé ses sanctions, il a aussi été amené à évoquer des frappes punitives.

1ères Ruptures en 2007. Dès l’apparition de la grande disparité entre le peuple et les dirigeants, un grand mécontentement interne est rapidement apparu chez les Pasdaran vétérans de la guerre Iran-Irak. Ils ont alors noué des contacts avec Reza Pahlavi, le symbole d’un régime qui avait propulsé l’Iran vers de grandes réussites. Le régime a remplacé ces dissidents par des jeunes issus des familles pauvres. Il a ainsi gagné quelques années de délais, mais les nouveaux venus ont été rapidement confrontés à la réalité que l’avenir était compromis avec ces terroristes affairistes au pouvoir. Mais la milice des Pasdaran a une structure cloisonnée comme des services secrets et le régime avait ses clans, aucune action n’était possible. Cependant quand en 2007, Washington, ses pions et ses alliés ont commencé à évoquer très régulièrement l’option militaire, les mécontents devaient agir. Pour éviter les cloisonnements, ils ont fait le choix tactique de boycotter le régime pour l’isoler et se repérer. Au même moment, les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les mauvais choix du régime l’ont également lâché. Le régime a riposté en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar sans parvenir à casser ce boycott.

2008-2011 : Isolement, panique, zizanie et guerre interne. Dès 2008, le régime a ainsi été rapidement réduit à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 700 hommes d’affaires et 6000 nervis. Le régime pouvait chuter dans le sang. Il devait envisager de négocier avec les Américains pour obtenir des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers leurs pions. Rafsandjani, le patron du régime, n’a pas pensé pour tout le régime car il a démis Larijani de ses fonctions de négociateurs nucléaires pour avoir le monopole des marchandages avec les Américains afin d’être sûr d’obtenir les meilleures garanties pour sauver sa tête, mais aussi sa fortune. Pour bénéficier des mêmes avantages exclusifs, Larijani a décidé de prendre le pouvoir par tous les moyens allant même jusqu’à révéler les détails de la corruption de Rafsandjani et de grandes familles du clergé qui l’ont toujours soutenu. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son plus important lieutenant (Ali Kordan), mais Larijani restait une menace avec ses dossiers sur tout le monde. Rafsandjani devait agir vite avant qu’il ne s’en serve pour trouver des alliés contre lui.

Rafsandjani devait faire fort. Il a eu l’idée folle de sauver le régime avec une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert (couleur de l’Islam). Ce projet a raté car le peuple a utilisé l’occasion de manifester pour scander des slogans hostiles au régime. Le régime a été mis en danger par Rafsandjani. Il devait partir. Il a accusé son fils et l’a fait partir à Londres pour sauver sa tête. Il a aussi monnayait du temps en offrant le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani. En espérant relancer sa fausse révolution depuis l’étranger avec des faux exilés issus des services secrets et avec son fils.

Mais au bout d’un an, il a dû s’éclipser. Larijani a pu obtenir sa place , mais il n’a pas été officialisé de peur qu’il ne devient trop fort et une menace pour ses aînés. Il n’a donc pas pu éliminer les pions de Rafsandjani. C’est pourquoi depuis cette promotion officieuse, sa grande préoccupation a été d’utiliser ses dossiers et le pouvoir judiciaire pour intimider Rafsandjani ou éliminer ses pions négociateurs. Les derniers compagnons du régime ont constaté que leur nouveau chef et ses lieutenants, comme les précédents, ne songeaient pas à défendre leur droit.

En mars 2011, une nouvelle grande manifestation hostiles au régime protégée par la passivité des Pasdaran a convaincu tout le monde que ces derniers avaient changé de bord.

Les derniers compagnons du régime ont estimé que le régime était condamné et que leurs dirigeants pouvaient demander des garanties de sécurité pour partir avant une contre-révolution sanglante. Des collaborateurs de bas niveaux qui ne pouvaient pas fuir ont commencé à rompre. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars et quitter le pays. Ces retraits de devises et ces ruptures affaiblissaient davantage le régime. Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler les marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

Depuis, tout signe de faiblesse du régime, toute reprise de la guerre entre Larijani et Rafsandjani ou le moindre de dialogue avec les Américains ou leurs pions régionaux ont toujours provoqué de nouvelles ruptures, mais de nouvelles ruées vers l’or et le dollar…

En 2012, Washington a forcé les Européens à cesser leurs relations protectrices et a parlé d’embargo total pour agiter Larijani, amplifier ces crises de confiance et ainsi épuiser le moral des derniers composants du régime. Le régime était condamné. Les Chinois ont prudemment annoncé la diminution de leurs investissements, puis la suspension de leurs achats pétroliers privant le régime de 50% de ses revenus. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a alors provoqué une ruée vers les denrées alimentaires et le pays (qui ne produit plus rien depuis des années) a vite basculé la pénurie et la révolte : une grande manifestation contre le régime à Neyshabur, des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le régime a annoncé le démantèlement de la milice en question pour mettre fin à cette humiliation. Afin de rassurer ses derniers compagnons, le régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour de grandes manifestations autour de ses chefs ou dans les rues. On a d’abord vu 250 individus battant le pavé à Téhéran et Ispahan, puis un nombre de moins en moins important n’osant même plus manifester dans les rues et se réunissant uniquement dans la mosquée privée du Guide.

Au cours des trois dernières semaines, le boycott phénoménal des mosquées pendant le Ramadan, le boycott massif de la Journée de Qods et d’Eyd Fetr ont confirmé la chute drastique du nombre des partisans du régime. Le régime a alors focalisé sa propagande sur l’organisation à Téhéran du Sommet des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés (MNA) au cours duquel il devait obtenir la présidence tournante du Mouvement pour 3 ans. Il espérait rassurer les siens sur l’existence d’alliances susceptibles de contourner les sanctions américaines !

Mais, le Mouvement des Non Alignés (MNA), qui était jadis proche du bloc communiste, est aujourd’hui majoritairement dominé par les Etats-Unis. Washington a interdit à près de 75% des « Non Alignés » de participer au sommet de Téhéran. Mais il a autorisé la participation de quelques grands alliés qui avec son autorisation contournent régulièrement ses sanctions quand elles dépassent leur objectif. Ainsi sans ajouter de nouvelles sanctions, Washington mettait les mollahs devant un petit risque de crise interne en espérant les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

Mais en l’absence de vraies sanctions, Rafsandjani et Larijani n’ont pas abdiqué. Washington a évoqué de nouvelles accusations nucléaires et de nouvelles sanctions, mais avec ces menaces molles, il n’a rien obtenu. Washington a puni ce nouveau refus par le départ discret de ses grands alliés du sommet du MNA avant le transfert de la présidence tournante à Ahmadinejad ! Par ce boycott discret montrant la possibilité de la rupture des contrats existants, Washington entendait assouplir le régime sans paniquer ses derniers compagnons. Mais en l’absence de vraies nouvelles sanctions économiques, le régime n’a pas reculé.

Il y a deux semaines, à la fin du sommet raté du MNA, les opposants internes se sont invités dans le jeu en révélant le boycott subi par le régime au sein du MNA et ont mis les derniers compagnons du régime devant la possibilité de la rupture des contrats existants, provoquant par la même occasion, une très forte panique financière exprimant une très grande crise de confiance. La Chine, très sensible à la stabilité de ses partenaires, a annoncé la fin de ses investissements dans le gaz iranien.

La situation était aggravée. La compétition entre les deux clans rivaux pour le contrôle des négociations s’est amplifiée. Rafsandjani a mis ses pions devant Larijani ! Ce dernier a révélé la participation du régime à un grand attentat anti-américain sous Rafsandjani, il a aussi rouvert des procès et accusé Rafsandjani de blanchiment d’argent, délit puni par la peine de mort…

Pour Washington, la guerre entre Rafsandjani et Larijani menait le régime islamique nécessaire aux projets régionaux de Washington vers l’explosion. L’Etat américain s’est approché des grands ayatollahs qui devaient succéder à Khomeiny, mais avaient été écartés par Rafsandjani et ses amis affairistes. Mais les grands ayatollahs n’ont pas accepté un deal avec Washington car il a déjà des religieux de leur niveau dans sa poche et n’aurait aucun peine à revenir sur son accord.

Dans la foulée, il y une dizaine de jours, Washington a changé d’attitude : pour punir ou intimider le régime, il a cessé de s’opposer à l’action du plus populaire opposant au régime : Reza Pahlavi. Ce dernier a pu enfin diffuser son appel à l’union nationale. Immédiatement, le régime a annoncé de très grandes manoeuvres sécuritaires dans le pays avouant de facto sa peur. La base a paniqué à nouveau, le dollar est monté de 66% dépassant les 3000 Tomans. Washington a peur que la sanction ne dépasse son objectif d’intimidation en renverse le système islamique. Il a suspendu la menace en réduisant l’espace d’expression à Reza Pahlavi.

Mais au même moment, le Canada, nouvel allié des Etats-Unis (car + en + partisan d’une rupture avec la Grande-Bretagne) a inscrit « le régime sur sa liste des entités terroristes », laissant supposer la saisie des très importants avoirs des dirigeants (notamment Rafsandjani) sur son territoire. Washington s’est ainsi doté d’une nouvelle arme contre les mollahs. Une nouvelle panique s’est emparée des derniers compagnons du régime. Le dollar baissé arbitrairement est remonté à 3000 Tomans.

La semaine dernière, alors que le régime était ainsi déstabilisé par la panique de ses derniers compagnons : un film a insulté le prophète Mahomet et il n’y a eu aucune manifestation spontanée en Iran. L’affaire a confirmé la rupture générale du peuple, des dizaines de milliers de Bazaris et de mollahs de base mais aussi des centaines de milliers de Pasdaran et des millions de Bassidjis avec l’Islam !

Le régime déstabilisé en Iran et décrédibilisé sur le plan international par ce boycott a appelé un Jihad international contre les auteurs sionistes du film. Son appel a mobilisé 40 de ses jeunes 250 nervis à Téhéran ! La panique interne s’est amplifiée au point que le régime a dû fermer le Bazar et interdire le mot dollar !

A la fin de la semaine dernière, pour sauver la face et pour rassurer ses derniers compagnons, le régime a annoncé des dizaines de milliers de manifestants après les prières de Vendredi, mais sur la base des photos publiées, nous avons découvert quelques 250 manifestants dont une majorité de personnes âgés ou d’immigrants à Téhéran ainsi que 300 personnes du même type dans le reste du pays. Les Pasdaran avaient encore tourné le dos au régime.

Normalement, dans ce genre de cas, le régime se fait tout petit pour se faire oublier et faire oublier son échec. Mais en début de cette semaine, dimanche, le régime devait célébrer la création de l’armée de terre, la force aérienne et de la marine des Pasdaran !

Le régime devait aussi mettre en avant l’adhésion des Pasdaran car ce même jour, Le même jour, Washington allait commençait des grandes manœuvres internationales anti-mine dans le détroit d’Ormuz.

Enfin vendredi, à l’occasion de l’anniversaire du début de la guerre Iran-Irak, qualifiée par le régime de la Défense Sacrée de la Révolution Islamique, le régime devait organiser son grand défilé militaire annuel réunissant les militaires, les Pasdaran, les Bassidjis et ses derniers équipements militaires.

Cette semaine, le régime ne pouvait pas ignoré les Pasdaran et leur rupture fragilisante. Il était face à ses problèmes. La crise interne s’est amplifiée. Rafsandjani a tenté d’exploiter les problèmes pour isoler Larijani. La crise s’est encore amplifiée. Les deux clans ont simulé l’entente pour atténuer la crise et ont tenté de rassurer leurs derniers compagnons d’infortune en évoquant la détermination des troupes et la puissance de ses nouveaux équipements comme des drones de combat et une nouvelle DCA. Mais les images ont encore montré un boycott absolu. Après cette journée de propagande ratée, Ahmadinejad, le pion de Rafsandjani, devait décoller pour New-York afin de participer à l’Assemblée Générale de l’ONU. Il pouvait y commencer à flirter avec Washington... Le régime est à nouveau entré en convulsions ! Voici le récit et les images des propagandes, des échecs et des convulsions du régime désormais très isolé des mollahs. ENORME !


3 - 19.09.2012
Iran : La semaine en images n°239

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine…
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créer l’OPEP) et installer à sa place leurs islamistes pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet s’appelait Arc de Crise. Par ce véritable coup d’Etat pétrolier, Washington allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques. Les mollahs probritanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington. Ils ont aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour les amener à cesser leur diabolisation, à lui ouvrir leur porte pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur. Pour Washington, les choses devaient aller très vite car les mollahs avaient terriblement désorganisé et affaibli l’économie iranienne en s’appropriant les grandes industries et aussi en se partageant la compagnie iranienne de pétrole en plusieurs petites sociétés semi privées pour récupérer ses revenus. Il y avait aussi une guerre interne au sein de la caste dirigeante : Rafsandjani (le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny), avait pris le ministère de l’intérieur et les services secrets, pour éliminer les adversaires et étendre sa domination politique et économique. Le régime était affaibli et divisé.

Mais les mollahs ont agi comme des maffieux, ils ont accepté Rafsandjani comme leur parrain et l’ont soutenu ses deux choix pour neutraliser l’ouverture et aussi neutraliser les sanctions. Pour neutraliser l’ouverture et aussi pour intimider Washington, Rafsandjani a opté pour l’entretien des foyers d’hostilité : prises d’otages au Liban, attentats anti-américains et anti-israéliens, soutiens au groupes hostiles aux Etats-Unis, menaces de guerre régionale. Pour neutraliser les sanctions, Rafsandjani a opté pour la menace de fermeture du détroit pétrolier d’Ormuz et la création d’un front d’alliés anti-sanctions fidélisés par l’importation massive de leurs surplus à prix d’or ce qui a ruiné le pays et détruit la production iranienne, provoquant un chômage et une pauvreté irrépressibles. Quand toutes les réserves cumulées par le Shah ont été épuisées, Rafsandjani devenu le patron officiel du régime (grâce à la présidence du Conseil de Discernement) s’est retrouvé en difficulté pour continuer sa coûteuse politique de monnayage des protections. Il a alors baissé le taux officiel du dollar pour acheter le soutien des autres mollahs-affairistes. Il a joué la carte de l’apaisement avec son ami Khatami. Mais il a profité de l’apaisement pour entretenir les foyers d’hostilité en surarmant le Hezbollah. Enfin, il a relancé la politique de monnayage des protections en vendant des contrats d’exploitations pétrolières à très bas prix à un nombre grandissant de pays notamment via ses propres sociétés pétrolières! La fuite en avant dans des mesures de plus en plus clientélistes ont totalement ruiné le pays et ont entraîné la rupture progressive des divers serviteurs du régime…

Ces choix ruineux n’ont pas neutralisé les sanctions. La fausse modération de Khatami a également énervé Washington. Il a parlé de la menace nucléaire pour augmenter ses sanctions. Rafsandjani avait échoué. Pour se maintenir et préserver sa fortune, il a offert des postes clefs à son ennemi Larijani et pour réussir, il a mis en place Ahmadinejad pour radicaliser ses menaces. Il a imprimé des billets privés pour ses amis affairistes (nouveaux Bazaris) et a complété la politique de monnayage des protections par la mise en vente de 50% des grandes entreprises iraniennes aux étrangers !


Ruptures de résistance. Dès l’apparition de la grande disparité entre le peuple et les dirigeants, un grand mécontentement interne est rapidement apparu chez les Pasdaran vétérans de la guerre Iran-Irak. Le régime les a remplacés par des jeunes issus des familles pauvres. Il a ainsi gagné 10 ans, mais ceux-là ont aussi vu que l’avenir était compromis avec ces terroristes affairistes. Mais la milice des Pasdaran a une structure cloisonnée comme des services secrets et le régime avait ses clans, aucune action n’était possible. Cependant quand en 2007, Washington a commencé à évoquer le bombardement de l’Iran, les mécontents devaient agir. Pour éviter les cloisonnements, ils ont fait le choix tactique de boycotter le régime pour l’isoler et se repérer. Au même moment, les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les mauvais choix du régime l’ont également lâché. Le régime a riposté en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar sans parvenir à casser ce boycott.

2008-2011 : Isolement, panique, zizanie et Guerre interne. Dès 2008, le régime a ainsi été rapidement réduit à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 700 hommes d’affaires et 6000 nervis. Le régime pouvait chuter dans le sang. Il devait envisager de négocier avec les Américains pour obtenir des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers leurs pions. Rafsandjani, le patron du régime, n’a pas pensé pour tout le régime car il a démis Larijani de ses fonctions de négociateurs nucléaires pour avoir le monopole des marchandages avec les Américains afin d’être sûr d’obtenir les meilleures garanties pour sauver sa tête, mais aussi sa fortune (et peut-être des proches alliés). Pour bénéficier de ces avantages exclusifs, Larijani a décidé de prendre le pouvoir par tous les moyens allant même jusqu’à révéler les détails de la corruption de Rafsandjani et de ses vieux alliés pour les écarter. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son plus important lieutenant (Ali Kordan), mais Larijani restait une menace avec ses dossiers sur tout le monde. Rafsandjani devait agir vite avant qu’il ne s’en serve pour trouver des alliés contre lui.

Rafsandjani devait faire fort. Il a eu l’idée folle de sauver le régime avec une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert (en référence à l’Islam). Ce projet a raté car le peuple a utilisé l’occasion de manifester pour scander des slogans hostiles au régime. Le régime a été en danger. Larijani a pu, grâce à ses dossiers, obtenir d’abord le Pouvoir Judiciaire puis la direction politique du régime, mais il n’a pas été officialisé car il fait peur. Il n’a donc pas pu éliminer les pions de Rafsandjani. C’est pourquoi depuis cette promotion non officielle, sa grande préoccupation a été d’utiliser ses dossiers et le pouvoir judiciaire pour intimider Rafsandjani ou éliminer ses pions négociateurs. Les derniers compagnons du régime ont constaté que leur nouveau chef et ses lieutenants, comme les précédents, ne songeaient pas à défendre leur droit.

En mars 2011, une nouvelle grande manifestation hostiles au régime protégée par la passivité des Pasdaran a convaincu tout le monde que ces derniers avaient changé de bord.

Les derniers compagnons du régime ont estimé que le régime était condamné et que leurs dirigeants pouvaient demander des garanties de sécurité pour partir avant une contre-révolution sanglante. Des collaborateurs de bas niveaux qui ne pouvaient pas fuir ont commencé à rompre. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars et quitter le pays. Ces retraits de devises et ces ruptures affaiblissaient davantage le régime. Larijani a alors accentué ses efforts contre Rafsandjani. Il a ainsi admis la vulnérabilité du régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

Depuis, tout signe de faiblesse du régime, toute reprise de la guerre entre Larijani et Rafsandjani ou le moindre de dialogue avec les Américains ou leurs pions régionaux ont toujours provoqué de nouvelles ruptures, mais de nouvelles ruées vers l’or et le dollar…

En 2012, Washington a forcé les Européens à cesser leurs relations protectrices et a parlé d’embargo total pour agiter Larijani, amplifier ces crises de confiance et ainsi épuiser le régime. Le régime était condamné. Les Chinois ont prudemment annoncé la diminution de leurs investissements, puis la suspension de leurs achats pétroliers privant le régime de 50% de ses revenus. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a alors provoqué une ruée vers les denrées alimentaires et le pays (qui ne produit plus rien depuis des années) a vite basculé la pénurie et la révolte : une grande manifestation contre le régime à Neyshabur, des appels à la grève générale au Bazar et des attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le régime a annoncé le démantèlement de la milice en question pour mettre fin à cette humiliation. Afin de rassurer ses derniers compagnons, le régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour de grandes manifestations autour de ses chefs ou dans les rues. On a d’abord vu 250 individus battant le pavé à Téhéran et Ispahan, puis un nombre de moins en moins important n’osant même plus manifester dans les rues et se réunissant uniquement dans la mosquée privée du Guide.

Au cours des dernières semaines, le boycott phénoménal des mosquées pendant le Ramadan, le boycott massif de la Journée de Qods et d’Eyd Fetr ont confirmé la chute drastique du nombre des partisans du régime. Le régime a alors focalisé sa propagande sur l’organisation à Téhéran du Sommet des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés (MNA) au cours duquel il devait obtenir la présidence tournante du Mouvement pour 3 ans. Il espérait rassurer les siens sur l’existence d’alliances susceptibles de contourner les sanctions américaines ! Il avait évoqué la signature de dizaines de grands contrats capables de compenser la récente rupture des Chinois. Les mollahs espéraient aussi d’utiliser le Sommet pour agiter la rue arabe contre les Etats-unis et contre Israël afin de retrouver leur leadership de l’opinion musulmane.

Mais, le Mouvement des Non Alignés (MNA), qui était jadis proche du bloc communiste, est aujourd’hui majoritairement dominé par des grands alliés aux Etats-Unis. Washington a fait la loi : il a interdit à près de 75% des membres (souvent mineurs) d’y participer. Il a chargé son grand allié du moment le président islamiste d’Egypte Morsi, alors président du MNA, ainsi que Ban Ki-moon de se rendre à Téhéran uniquement pour critiquer le régime. Mais il a autorisé la participation de quelque alliés qui avec son autorisation contournent régulièrement ses sanctions quand elles dépassent leur objectif et mettent le régime devant un risque d’affaissement économique suivi d’une fuite des capiteux et un soulèvement sanglant.

Cette fois, sans ajouter de nouvelles sanctions, Washington réduisait la possibilité de tout nouveau contrat de ce genre à sa bonne volonté. Il mettait les mollahs devant un petit risque d’affaissement économique suivi d’un soulèvement sanglant en espérant profiter du Sommet pour entamer (via ses alliés) des négociations pour échanger la suspension des pressions contre un transfert des pouvoirs vers ses pions. Alors que les mollahs veulent partir en échange de garanties de sécurité physiques (pas de poursuites) et financières (pas de saisies).

Le régime savait qu’il allait vers un bras de fer. Ali Larijani était exclu de ces négociations car le Sommet était réservé aux chefs d’Etats ou de gouvernement et aux ministres des affaires étrangères. Le jeu était entre les mains des membres de gouvernement, les pions de Rafsandjani. Il n’y a eu aucun accord car Washington n’avait pas ajouté de nouvelles sanctions dont il parle souvent. Washington a alors multiplié les signaux laissant supposer de nouvelles accusations nucléaires et de nouvelles sanctions avant de s’adresser à Larijani. Mais avec ces menaces molles, Larijani a aussi refusé de se montrer coopératif.

Washington a puni cette attitude par des discours cinglants de ses pions, Morsi et Ban Ki-moon lors de la séance d’ouverture du Sommet, puis par le départ de la majorité de ses grands alliés après le transfert de la présidence tournante à Ahmadinejad ! Le régime était boycotté par un grand nombre de pays, on lui signifiait qu’il était réellement très isolé. Mais en l’absence d’une vraie nouvelle sanction économique, il n’a pas reculé.

Ce jeu tactique du chat et la souris a été perturbé par la révélation du boycott des mollahs par les membres influents du MNA. es derniers compagnons du régime ont constaté que non seulement il n’avait pas réussi à signer des contrats pour créer un nouveau front anti-sanction, mais encore il avait été rejeté par une majorité écrasante des membres du MNA et il pouvait aussi perdre des contrats existants accordés par Washington !

Cela a provoqué une très forte panique financière exprimant une très grande crise de confiance. La Chine, très sensible à la stabilité de ses partenaires, a annoncé la fin de ses investissements dans le gaz iranien.

La situation était gravissime. Généralement dans ce genre de situation, les dirigeants qui n’ont pas été à la hauteur se cachent et les médias diffusent des nouvelles évoquant un état calme et normal. Mais cette fois, le régime était devant un risque d’affaissement économique suivi d’une fuite des capiteux et un soulèvement sanglant. Rafsandjani a mis ses pions devant Larijani ! Ce dernier a reparlé des verdicts de condamnation à mort dans le procès visant les membres du clan Rafsandjani pour inciter ce dernier à se calmer.

Par ailleurs, Larijani devait convaincre les compagnons agités du régime qu’il peut tenir face au risque de nouvelles sanctions américaines ou d’un soulèvement.

Pour rassurer les siens qu’il peut tenir face à Washington, il a annoncé la création d’une réplique du système anti-missile S-300 lui permettant de concrétiser les menaces de fermeture d’Ormuz en toute sécurité.

Pour les rassurer sur plan sécuritaire, il a annoncé des arrestations ou des rassemblements qui pouvaient insinuer une grande capacité de répression ou l’existence de nervis fidèles parmi les étudiants ou les vétérans de la révolution. Mais à chaque fois, les images illustrant les nouvelles étaient très en dessous des annonces ou encore on ne retrouvait les mêmes participants d’une image à l’autre. Le régime avait utilisé des images d’archives pour s’inventer une force dissuasive. Il n’avait aucun moyen pour défendre les siens face aux intempéries politiques à venir. La panique s’est amplifiée. Le clan Rafsandjani a alors publié des nouvelles susceptibles d’augmenter la panique afin de déstabiliser Larijani.

En guise de punition, Larijani a accusé une banque appartenant à Rafsandjani de blanchiment d’argent, un délit puni par la saisie de tous les avoirs de l’accusé et par sa pendaison ! Il a aussi remis en cause l’honnêteté de son pion Pour-Mohammadi, l’inspecteur en chef du régime, pour priver Rafsandjani de toute protection ou tout moyen pour riposter.

Larijani devait être certain que la fin est proche pour agit aussi durement. Cela ne pouvait que paniquer davantage les derniers compagnons économiques, administratifs du régime.

Le régime islamique cher à Washington était en danger. Le mardi 4 septembre, Washington a envoyé un émissaire chez les grands ayatollahs qui devaient succéder à Khomeiny, mais ont été écartés par Rafsandjani en espérant qu’ils lancent une fatwa pour écarter Rafsandjani et Larijani en échange du rôle de parrains d’une nouvelle république islamique avec ses pions. Les autres mollahs politicards ont tremblé, mais Washington a déjà quelques mollahs dans sa manche, c’est pourquoi sa proposition a été rejetée par les compagnons de Khomeiny.

Cet épisode a démontré que Washington était prêt à tout pour éliminer le régime né par sa volonté, mais échappant à sa volonté. Rafsandjani a envoyé Ahmadinejad à la télévision pour attribuer tous les malheurs du pays aux frères Larijani pour les éliminer de son paysage et avoir les mains libres pour négocier avec Washington.

Larijani a évoqué la responsabilité du régime (sous Rafsandjani) dans l’attentat contre les dortoirs des militaires américains à Khobar près de Dhahran.

Washington qui entend tout a ignoré cette reconnaissance d’un acte de terrorisme par peur de devoir renverser le régime. Il est alors devenu urgent de trouver un moyen pour faire cesser la guerre interne. Il s’est rappelé que Larijani a travaillé en symbiose avec Rafsandjani à chaque fois que le régime était face à une menace fatale. Pour unir les deux hommes (et tous les courants contraires), Washington devait mettre le régime tout entier en péril, mais il ne devait pas adopter de nouvelles sanctions.

Le mercredi 5 septembre, Washington a cessé de s’opposer à l’action de Reza Pahlavi : ce dernier a pu enfin diffuser son appel à l’union nationale de toutes les forces hostiles au régime y compris les éléments issus du régime (même les simulateurs) ou des islamo-BCBG de Washington. Certains ont critiqué cette ouverture, mais il a réussi un exploit. Immédiatement, le régime a annoncé de très grandes manoeuvres sécuritaires dans le pays avouant de facto sa peur. Il a annoncé un « grand rassemblement de tous les membres des familles de ses policiers pour célébrer le Coran », mais la mobilisation a été inférieure à 60 personnes. Le régime manquait de défenseurs. La base a paniqué à nouveau.

Washington a été surpris par le succès de Reza Pahlavi. Il a peur que la sanction ne dépasse son objectif d’intimidation. Il devait calmer le jeu : il n’a plus accordé aucun espace d’expression à Reza Pahlavi. il a mis en avant les faux opposants issus du régime qui ont rejoint son appel pour montrer qu’il pouvait à tout moment stopper la menace.

Au même moment, le Canada, nouvel allié des Etats-Unis (car + en + partisan d’une rupture avec la Grande-Bretagne) a alors porté un coup au moral des dirigeants en annonçant qu’il avait inscrit « le régime sur sa liste des entités terroristes », laissant supposer la saisie des très importants avoirs des dirigeants (notamment Rafsandjani) sur son territoire. Le Canada a également annoncé la fermeture immédiate de son ambassade en Iran et l’expulsion de tous les diplomates du régime. Par cette mesure, Washington a également paniqué les derniers compagnons du régime car ils ont suivi l’exemple de leurs dirigeants en investissant leurs fortunes au Canada.

Ainsi en fin de la semaine dernière, en l’espace de 48 heures, Washington a d’abord mis en place la menace d’un soutien à un changement de régime puis la menace d’une saisie géante des avoirs des dirigeants et leurs derniers compagnons au Canada.

Cette semaine, le régime allait connaître une nouvelle panique interne. Il devait la calmer par tous les moyens.

En milieu de cette semaine, le régime devait organiser de grands processions en hommage au 5e Imam chiite. En raison du boycott des évènements religieux par le peuple et les Pasdaran, il a oublié de se focaliser sur cet événement qui pouvait mettre en valeur ses problèmes. Mais il a alors eu une épreuve de plus : un film a insulté le prophète Mahomet et il n’y a eu qu’une centaine de manifestants à Téhéran, moins de 300 en tout dans l’ensemble du pays… Voici les images d’une nouvelle semaine d’échecs pour le régime et ses derniers partisans.


3 - 13.09.2012
Iran : La semaine en images n°238

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine…
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créer l’OPEP) et installer à sa place leurs islamistes pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Par ce véritable coup d’Etat pétrolier, Washington allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques. Les mollahs probritanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington. Ils ont aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour les amener à cesser leur diabolisation, à lui ouvrir leur porte pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur. Pour Washington, les choses devaient aller très vite car les mollahs avaient terriblement désorganisé et affaibli l’économie iranienne en s’appropriant les grandes industries et aussi en se partageant la compagnie iranienne de pétrole en plusieurs petites sociétés semi privées destiner à récupérer ses revenus. Il y avait aussi une guerre interne au sein de la caste dirigeante : Rafsandjani (le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny), avait pris le ministère de l’intérieur et les services secrets, pour éliminer les adversaires et étendre sa domination politique et économique. Le régime était affaibli et divisé.

Mais les mollahs ont agi comme des maffieux, ils ont accepté Rafsandjani comme leur parrain et l’ont soutenu ses deux choix pour neutraliser l’ouverture et aussi neutraliser les sanctions. Pour neutraliser l’ouverture et aussi pour intimider Washington, Rafsandjani a opté pour l’entretien des foyers d’hostilité : prises d’otages au Liban, attentats anti-américains et anti-israéliens, soutiens au groupes hostiles aux Etats-Unis, menaces de guerre régionale. Pour neutraliser les sanctions, Rafsandjani a opté pour la menace de fermeture du détroit pétrolier d’Ormuz et la création d’un front d’alliés anti-sanctions fidélisés par l’importation massive de leurs surplus à prix d’or ce qui a ruiné le pays et détruit la production iranienne, provoquant un chômage et une pauvreté irrépressibles. Quand toutes les réserves cumulées par le Shah ont été épuisées, pour continuer cette politique de monnayage des protections, Rafsandjani (devenu grâce à la présidence du Conseil de Discernement le patron officiel du régime) était en difficulté. Il a baissé le taux officiel du dollar pour acheter le soutien des autres mollahs-affairistes. Il a joué la carte de l’apaisement avec son ami Khatami. Mais il a profité de l’apaisement pour entretenir les foyers d’hostilité en surarmant le Hezbollah. Enfin, il a relancé la politique de monnayage des protections en vendant des contrats d’exploitations pétrolières à très bas prix à un nombre grandissant de pays notamment via ses propres sociétés pétrolières! La fuite en avant dans des mesures de plus en plus clientélistes ont totalement ruiné le pays et ont entraîné la rupture progressive des divers serviteurs du régime…

Ces choix ruineux n’ont pas neutralisé les sanctions. La fausse modération de Khatami a également énervé Washington. Il a parlé de la menace nucléaire pour augmenter ses sanctions. Rafsandjani avait échoué. Pour se maintenir et préserver sa fortune, il a offert des postes clefs à son ennemi Larijani et pour réussir, il a mis en place Ahmadinejad pour radicaliser ses menaces. Il a imprimé des billets privés pour ses amis affairistes (nouveaux Bazaris) et a complété la politique de monnayage des protections par la mise en vente de 50% des grandes entreprises iraniennes aux étrangers !


Ruptures de résistance. Dès l’apparition de la grande disparité entre le peuple et les dirigeants, un grand mécontentement interne est rapidement apparu chez les Pasdaran vétérans de la guerre Iran-Irak. Le régime les a remplacés par des jeunes issus des familles pauvres. Il a ainsi gagné 10 ans, mais ceux-là ont aussi vu que l’avenir était compromis avec ces terroristes affairistes. Mais la milice des Pasdaran a une structure cloisonnée comme des services secrets et le régime avait ses clans, aucune action n’était possible. Cependant quand en 2007, Washington a commencé à évoquer le bombardement de l’Iran, les mécontents devaient agir. Pour éviter les cloisonnements, ils ont fait le choix tactique de boycotter le régime pour l’isoler et se repérer. Au même moment, les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les mauvais choix du régime l’ont également lâché. Le régime a riposté en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar sans parvenir à casser ce boycott.

2008-2011 : Isolement, panique, zizanie et Guerre interne. Dès 2008, le régime a ainsi été rapidement réduit à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 700 hommes d’affaires et 6000 nervis. Le régime pouvait chuter dans le sang. Il devait envisager de négocier avec les Américains pour obtenir des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers leurs pions. Rafsandjani, le patron du régime, n’a pas pensé pour tout le régime car il a démis Larijani de ses fonctions de négociateurs nucléaires pour avoir le monopole des marchandages avec les Américains afin d’être sûr d’obtenir les meilleures garanties pour sauver sa tête, mais aussi sa fortune (et peut-être des proches alliés). Pour bénéficier de ces avantages exclusifs, Larijani a décidé de prendre le pouvoir par tous les moyens allant même jusqu’à révéler les détails de la corruption de Rafsandjani et de ses vieux alliés pour les écarter. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son plus important lieutenant (Ali Kordan), mais Larijani restait une menace avec ses dossiers sur tout le monde. Rafsandjani devait agir vite avant qu’il ne s’en serve pour trouver des alliés contre lui.

Rafsandjani devait faire fort. Il a eu l’idée folle de sauver le régime avec une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert (en référence à l’Islam). Ce projet a raté car le peuple a utilisé l’occasion de manifester pour scander des slogans hostiles au régime. Le régime a été en danger. Larijani a pu, grâce à ses dossiers, obtenir d’abord le Pouvoir Judiciaire puis la direction politique du régime, mais il n’a pas été officialisé car il fait peur. Il n’a donc pas pu éliminer les pions de Rafsandjani. C’est pourquoi depuis cette promotion non officielle, sa grande préoccupation a été d’utiliser ses dossiers et le pouvoir judiciaire pour intimider Rafsandjani ou éliminer ses pions négociateurs. Les derniers compagnons du régime ont constaté que leur nouveau chef et ses lieutenants, comme les précédents, ne songeaient pas à défendre leur droit.

En mars 2011, une nouvelle grande manifestation hostiles au régime protégée par la passivité des Pasdaran a convaincu tout le monde que ces derniers avaient changé de bord.

Les derniers compagnons du régime ont estimé que le régime était condamné et que leurs dirigeants pouvaient demander des garanties de sécurité pour partir avant une contre-révolution sanglante. Des collaborateurs de bas niveaux qui ne pouvaient pas fuir ont commencé à rompre. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars et quitter le pays. Ces retraits de devises et ces ruptures affaiblissaient davantage le régime. Larijani a alors accentué ses efforts contre Rafsandjani. Il a ainsi admis la vulnérabilité du régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

Depuis, tout signe de faiblesse du régime, toute reprise de la guerre entre Larijani et Rafsandjani ou le moindre de dialogue avec les Américains ou leurs pions régionaux ont toujours provoqué de nouvelles ruptures, mais de nouvelles ruées vers l’or et le dollar…

En 2012, Washington a forcé les Européens à cesser leurs relations protectrices et a parlé d’embargo total pour agiter Larijani, amplifier ces crises de confiance et ainsi épuiser le régime. Le régime était condamné. Les Chinois ont prudemment annoncé la diminution de leurs investissements, puis la suspension de leurs achats pétroliers privant le régime de 50% de ses revenus. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a alors provoqué une ruée vers les denrées alimentaires et le pays (qui ne produit plus rien depuis des années) a vite basculé la pénurie et la révolte : une grande manifestation contre le régime à Neyshabur, des appels à la grève générale au Bazar et des attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le régime a annoncé le démantèlement de la milice en question pour mettre fin à cette humiliation. Afin de rassurer ses derniers compagnons, le régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour de grandes manifestations autour de ses chefs ou dans les rues. On a d’abord vu 250 individus battant le pavé à Téhéran et Ispahan, puis un nombre de moins en moins important n’osant même plus manifester dans les rues et se réunissant uniquement dans la mosquée privée du Guide.

Au cours des dernières semaines, le boycott phénoménal des mosquées pendant le Ramadan, le boycott massif de la Journée de Qods et d’Eyd Fetr ont confirmé la chute drastique du nombre des partisans du régime. Le régime abandonné par ses amis européens et par ses nervis a alors focalisé sa propagande sur l’organisation à Téhéran du Sommet des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés (MNA) au cours duquel, il devait obtenir la présidence tournante du Mouvement pour 3 ans. Il espérait rassurer les siens sur l’existence d’alliances susceptibles de contourner les sanctions américaines ! Il avait évoqué la signature de dizaines de grands contrats capables de compenser la récente rupture des Chinois. Les mollahs espéraient aussi d’utiliser le Sommet pour agiter la rue arabe contre les Etats-unis et contre Israël afin de retrouver leur leadership de l’opinion musulmane.

Mais, le Mouvement des Non Alignés (MNA), qui était jadis proche du bloc communiste, est aujourd’hui dominé par des grands alliés aux Etats-Unis. Washington a facilement volé la vedette au régime en s’opposant à la participation de ces dirigeants souvent influents au sein du Mouvement. Il a ainsi fait baisser la participation de 75% ! Mais Washington est allé plus loin : pour perturber la passation des pouvoirs aux mollahs, il s’est surtout opposé à la participation du président islamiste d’Egypte Morsi, qui a hérité la présidence tournante du MNA, mais aussi à la participation de Ban Ki-moon, qui devait bénir cette présidence, avant d’humilier davantage le régime en autorisant ces derniers d’y aller à condition de le critiquer chez lui pendant le Sommet ! Washington espérait mettre la pression au régime afin de profiter du Sommet pour entamer des négociations via ses nombreux alliés présents en Iran. C’est pourquoi de nombreux alliés comme l’Inde, le Qatar ou les Emirats, qui l’aident à contourner ses propres sanctions (pour éviter la chute du système islamique ou pour tenter un deal), ont été autorisés d’y aller, mais sans de grandes délégations, pour laisser une place à une entente sans lui donner de cadeaux pour encourager le marchandage. Le sommet était confisqué par Washington.

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Poutine a décliné l’invitation à ce Sommet boycotté par une majorité écrasante des membres et dominé par Washington (de peur d’y être contraint de voter une résolution contre Assad). Les Chinois ont aussi garder leur distance en y envoyant qu’un seul représente de second ordre.

Les intrusions et la domination à distance de Washington ont révélé la faiblesse et l’isolement du régime ainsi que son manque de stratégie de rechange. Il y a eu une nouvelle ruée vers l’or et le dollar. La base était paniquée. Le régime a eu peur que le peuple utilise la présence en Iran de Ban Ki-moon pour manifester. Il a annoncé des mesures sécuritaires fortes avec le déploiement de dizaines de milliers de Pasdaran, mais il n’a pas pu montrer des images authentifiant ces annonces. Il a réveillé la fausse opposition interne pour qu’elle intervenir et dérouter cette action. Cette mesure a, in fine, refroidi le peuple, mais les précautions prises par le régime a inquiété ses derniers compagnons. La panique existante s’est encore amplifiée. Le régime était encore en difficulté : il devait atteindre ses objectifs pendant le Sommet ou alors négocier.

Ali Larijani était officiellement exclu de ces négociations car le Sommet était réservé aux chefs d’Etats (Rois, présidents, Premier ministres) et aux ministres des affaires étrangères. Cette configuration favorisait Rafsandjani dont les pions forment le Gouvernement du régime ! Rafsandjani a demandé à Jalili, un de Larijani de donner un coup de main à Salehi afin que Larijani ne puisse pas récupérer des invités en attente. Washington a demandé à l’Algérie (un pays intermédiaire pour dialoguer avec les mollahs) d’inclure le chef de son Parlement dans sa délégation pour pouvoir également discuter avec Larijani.

Au cours des rencontres, Salehi et Jalili, les deux pions de Rafsandjani, ne sont pas allés dans le sens espéré par Washington, ils ont présenté les rencontres apaisées avec ses alliés comme la preuve de leur popularité afin de rassurer leurs derniers compagnons. Washington n’a pas apprécié : il a multiplié les signaux laissant supposer de nouvelles accusations nucléaires et de nouvelles sanctions. Mais puisque, depuis près de 3 ans, Washington évite l’adoption de nouvelles sanctions et contourne lui-même ses propres sanctions par peur de voir le régime islamique chuter, Rafsandjani et ses pions (alors maîtres des négociations) n’ont prêté attention à ses menaces en se disant qu’ils avaient encore le temps pour continuer leur politique de menaces régionales pour intimider Washington pour le faire reculer ou à défaut, le pousser par dépit à composer son avenir islamiste dans la région avec eux (avec ou sans la Grande-Bretagne).

Mais on ne peut devenir le patron du monde, en renonçant à la domination du marché pétrolier ou en restant toujours le n°2 derrière les Britanniques, Washington a décidé d’éliminer l’impétueux Rafsandjani et ses pions de son équation : (mercredi dernier -28 août 2012-) à son arrivée à Téhéran, Ban Ki-moon s’est adressé en priorité à Larijani au mépris des règles protocolaires lui imposant de s’adresser en priorité au Président et au ministre des affaires étrangères. Mais Larijani a les mêmes attentes que Rafsandjani et en l’absence d’un durcissement américain, il n’a fait aucun geste d’ouverture.

Au lendemain de cet échec (jeudi dernier -29 août 2012-), Washington a déchaîné une tempête médiatique contre le régime par des discours cinglants de ses pions, Morsi et Ban Ki-moon, contre les mollahs lors de la séance d’ouverture du Sommet, puis par le départ en groupe de l’ensemble de ses alliés après le transfert de la présidence tournante à Ahmadinejad ! Aucun Etat allié au régime n’a protesté contre ce traitement humiliant. Washington a littéralement mouché le régime, mais sans ajouter de sanctions. Il a alors encore envoyé un émissaire chez Larijani pour voir sa réaction. Or, le régime était sonné et humilié mais pas davantage (économiquement) sanctionné : il n’a pas flanché. Rafsandjani n’a pas aimé la consécration de son rival comme l’interlocuteur privilégié du régime, il a continué ses efforts pour l’isoler !

Ainsi du 23 à 29 août 2012, le régime a vécu une semaine de désunion et d’échecs graves. Cela pouvait entraîner de nouvelles ruptures. Face à ce genre de perspective, le régime a une tactique précise : les dirigeants se cachent et les médias tentent de calmer le jeu en détournant l’opinion vers d’autres sujets évoquant la normalité.

Cette semaine, on devait normalement avoir une actualité calme. Mais Rafsandjani n’a pas suivi le schéma, il a continué à enquiquiner Larijani. Ce dernier a rouvert des procès visant les membres du clan Rafsandjani pour le forcer à abandonner la partie et les postes de négociations. Il y avait d’un côté un déni des échecs et de l’autre côté la guerre pour avoir le monopole d’accès à la porte de secours. Cela a provoqué une très forte panique financière exprimant une très grande crise de confiance. La Chine, très sensible à la stabilité de ses partenaires, a annoncé la fin de ses investissements dans le gaz iranien. Le régime a commencé à faire diversion, ce qui a amplifié la crise. Washington a également annoncé des sanctions contre une compagnie pétrolière de Rafsandjani pour l’inciter à combattre avec plus de vigueur pour garder le contrôle des négociations. La guerre a fait rage entre les deux clans. La crise de confiance s’est amplifiée, la ruée vers le dollar a vide les comptes du régime tout en faisant monter le prix du billet vers des taux jamais atteints !

Cette semaine, le régime a été secoué simultanément par plusieurs crises. Voici les images d’une nouvelle semaine chaotique d’un régime en décomposition.


3 - 16.01.2013
Iran : La semaine en images n°256

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. En 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir créé l’OPEP) pour installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la Liberté) et sa branche armée, l’OMPI (pions tous issus du parti islamo-nationaliste de JEBHEH MELLI d’obédience britannique).

Ce projet appelé Ceinture Verte (en réf. à l’Islam) devait provoquer une vague islamiste déstabilisatrice en Asie Centrale, au Moyen-Orient et en Afrique, afin d’éliminer les zones d’influence des Soviétiques, mais aussi des Britanniques et permettre l’implantation des compagnies pétrolières américaines.

Les Britanniques se sont empressés de s’associer aux Américains pour inclure leurs pions iraniens à savoir les mollahs influents, les clans féodaux, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI avec la ferme intention de les utiliser pour évincer les pions de Washington.

Ce coup d’Etat interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, par assassinat les pions de Washington, mais aussi par l’attaque contre l’ambassade américaine.

En échange de ce service inestimable, Rafsandjani a été autorisé d’écarter des mollahs plus hauts placés comme Montazeri ou encore Morteza Mottahari, (le beau-père et protecteur d’Ali Larijani), l’idéologue de la Tutelle du clergé sur le pouvoir.

Rafsandjani a ainsi pu pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, alimentation). Rafsandjani est ainsi devenu le patron occulte du régime au détriment de nombreux membres influents du clergé.

En réponse à son coup anti-américain, Washington a alors commencé à sanctionner le régime pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer les dirigeants (Rafsandjani et ses complices) à accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via des élections libres (une révolution de couleur).

Rafsandjani et ses complices se sont alors lancés dans des actions terroristes anti-américains et ont aussi tissé des liens économiques forts avec les Etats Européens pour acheter leur protection diplomatique.

Ce choix diplomatiquement clientéliste, mais aussi les larcins des mollahs et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays. Les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. La devise iranienne qui est proche du Franc a commencé à chuter vertigineusement.. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger.

Mais ce régime (divisé au sommet, ruinée et contesté à la base) n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le système islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait que ces sanctions pouvaient entraîner la chute du régime islamique.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux (comme les frères Larijani) qu’il avait écarté du pouvoir.

En 1989, Rafsandjani s’est senti en danger car son demi-frère et protecteur Khomeiny était mourant. Il a alors trafiqué son testament pour écarter les mollahs méritants et avantager son ami Khamenei. Ce pion a, dès son arrivée au pouvoir suprême, modifié la constitution pour donner les pleins pouvoirs au Conseil de Discernement, organe créé par Rafsandjani. Rafsandjani est ainsi officiellement devenu le patron permanent du régime. Il a inclus dans ce gouvernement permanent du régime le président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi (cousin de Khamenei), qui avaient donné leur accord à ce coup d’Etat interne (contre le reste du clergé).

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions et surtout l’adoption des premières sanctions pétrolières ou des mandats d’arrêts internationaux le visant personnellement ont remis néanmoins en cause sa survie politique.

Pour ne pas sauter, Rafsandjani a agi sur deux plans : il a divisé ses rivaux en achetant la loyauté des Larijani par l’octroi des postes clefs et des sièges au Conseil de Discernement. Rafsandjani a aussi mis en scène un simulacre d’ouverture animé Khatami et de (faux) opposants issus de la milice islamiste des universités et de vieux militants bon teints du parti pro-britannique de Jebheh Melli pour engager Washington dans la coopération afin de l’éloigner des sanctions.

Washington s’est fâché et a évoqué la "menace nucléaire et balistique des mollahs" pour durcir ses sanctions.

Le régime aurait pu mettre fin au risque de nouvelles sanctions car il n’a jamais eu le moindre missile capable de menacer ses voisins, ni même le savoir faire pour finir la centrale nucléaire civile de Bouchehr, laissée inachevée après la révolution. Mais le régime et Rafsandjani en personne n’ont cessé de lancer des slogans anxiogènes sur sa capacité de devenir une puissance nucléaire en très peu de temps. Il espérait faire peur à Washington et le contraindre à capituler sur toute la ligne.

Mais cette attitude a seulement permis à Washington d’annoncer plus de sanctions et même éventuellement des frappes militaires. Rafsandjani a paniqué : il a accepté l’Accord de Paris sur le gel des activités nucléaires engageant le régime sur la voie de l’apaisement tant attendu par Washington, mais de peur de sauter, il a remis en cause l’accord en offrant la direction des négociations nucléaires à Ali Larijani et en en remplaçant l’« officiellement modéré Khatami » par l’officiellement non modéré Ahmadinejad pour tenter de faire reculer Washington avec toutes sortes de menaces.

Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses pressions. En 2007, il a réussi à impliquer le Conseil de Sécurité de l’ONU pour faire cautionner ses futures sanctions. En 2008, il a ainsi adopté les premières sanctions bancaires réduisant les revenus en devises du régime. On a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base. Les dissidents prenaient leur distance. Pour la première fois, le régime et ses dirigeants étaient en danger. Pour limiter le risque dune pénurie déstabilisatrice comme le souhaite Washington, la caste dirigeante du Conseil de Discernement a décidé de supprimer les Prix subventionnés pour brider la consommation pour ménager les stocks du régime et aussi pour habituer les Iraniens à vivre de très peu et diminuer ainsi le risque de soulèvement provoqué par la faim. Mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses employés les mieux payés : les agents sécuritaires : ces derniers ont été très déçus et ont aussi pris leur distance avec le régime.

Avec cette rupture, le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani a songé à la nécessité d’une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu son rival Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue direct avec les Américains !

Mais pour ne pas l’avoir contre lui, il lui a attribué une victoire électorale pour lui donner la direction de la majorité législative : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire, il suit les directives du Conseil de Discernement.

Ali Larijani a alors révélé la corruption du clan Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer tous et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties. Rafsandjani et ses alliés se sont ligués pour discréditer et éliminer Kordan, le principal lieutenant d’Ali Larijani. Ce dernier a dû battre en retraite pour ne pas tomber en même temps.

En juin 2009, Rafsandjani qui restait menacé par les sanctions, par le risque de pénuries et d’émeutes, par la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani, a tenté de sauver le régime et surtout sa peau avec une fausse révolution de couleur nommée le Mouvement VERT sous la direction du très anti-américain Moussavi ! Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime. Les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Le régime a failli tomber, mais il a été sauvé grâce à Obama et les alliés de Washington qui ont refusé toute aide à cette contre-révolution.

Rafsandjani, affaibli par l’échec monumental de son plan, pouvait enfin être démis de ses fonctions : il a cédé la direction du pouvoir judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani pour diviser ses rivaux, mais avant que les Larijani puissent virer ses pions comme le procureur Ejéi, il a tenté de relancer sa nouvelle fausse opposition avec de nouveaux slogans plus patriotiques et de nouveaux animateurs dont ses propres enfants Mehdi et Faezeh (initialement connus pour leurs corruption) !. Mais le peuple n’a jamais été trompé, il a sans cesse boycotté le Mouvement Vert.

In fine, en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani a tout d’un coup disparu et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du Conseil de Discernement. Rafsandjani qui avait perdu le soutien et la confiance de ses pairs avait été discrètement remplacé par Larijani, mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser ce dernier par peur qu’il ne les élimine facilement avec ses dossiers compromettants. Larijani n’a donc pas pu virer les pions de Rafsandjani pour nommer les siens et devenir le patron afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité en cas de la chute du régime. Rafsandjani a gardé son influence grâce au gouvernement formé par ses pions. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale. .

Ali Larijani devait écarter les ministres issus du clan Rafsandjani : il a commencé à parler de leur corruption et à multiplier les procès à leur encontre pour les renverser afin de s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité. Rafsandjani a aussi accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington. En agissant ainsi, Rafsandjani et Larijani privilégiaient leurs propres intérêts personnels au lieu de trouver un compromis global pour sauver leurs associés et collaborateurs. Ce comportement méprisant a encouragé l’envie de fuite de leurs derniers collaborateurs.

En mars 2011, le peuple a de nouveau manifesté à l’occasion de l’anniversaire de naissance Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne et laïque et encore une fois, les officiers des Pasdaran n’ont pas chargé. Ils se sont même montrés très amicaux avec les manifestants. Ils ont ainsi montré qu’ils souhaitaient aussi une contre-révolution.

Les derniers collaborateurs du régime, déçus par leurs chefs et paniqués par la rupture des Pasdaran, se sont mis à convertir leurs avoirs en or ou en dollar pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient sacrifiés par leurs chefs puis tués par le peuple. Le dollar n’a cessé d’augmenter malgré des baisses de prix imposées arbitrairement par la Banque Centrale Iranienne (BCI). Ces achats de dollars ont ruiné le régime et réduit ses chances de survie. Ali Larijani a accentué sa guerre pour le contrôle du siège éjectable, Rafsandjani a mis les bouchées doubles pour parvenir à un accord avec Washington. Les Commandants des Pasdaran susceptibles de souffrir par cette transaction ont lâché leur mentor historique Rafsandjani et se sont alignés sur Larijani.

Washington a apprécié cette fracture interne et a décidé de renforcer ses pressions sur le régime pour paniquer tous les groupes au pouvoir. Il a forcé l’Europe à rompre ses relations protectrices avec le régime. .

En Juillet 2012, l’Europe a effectivement coupé les ponts avec le régime. Le régime a menacé de fermer le détroit d’Ormuz, mais n’a pu tenir cette promesse : ses partenaires ont été convaincus qu’il n’avait plus le moyen de rester au pouvoir : ils ont paniqué et se sont précipités pour acheter des dollars. Le régime en manque de divises n’a pas approvisionné le marché. Les gens du régime ont conclu à une faillite de la BCI. Ils se sont mis à stocker des aliments. Le pays a été confronté à une importante pénurie alimentaire. Le peuple excédé a manifesté contre le régime avec le slogan de Mort à la république islamique.

Les deux dirigeants se sont réunis pour combattre la ruée vers l’or et le dollar qui vidait leurs réserves de capitaux. Ils ont à plusieurs reprises incendié le Bazar pour dissuader les agents de change. Ils ont ponctionné les comptes bancaires des gens pour compenser leurs pertes. Ils ont aussi accusé les acheteurs de blanchiment d’argent pour les menacer d’expropriation et de pendaison. Ils ont bloqué les comptes en devises. Puis dernièrement, ils ont fermé tous les agents de change privés, le réseau de transfert interbancaire et enfin ils ont multiplié par 3 le prix de billets d’avion pour limiter les voyages à l’étranger. Mais ils n’ont pas pu contraindre leur partenaires paniqués à renoncer à leur envie de fuir.

Les deux dirigeants ont également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour rassurer leurs collaborateurs sur ses capacités ou pour les intimider, mais il n’a jamais pu tenir sa parole : au fil des promesses non tenues, il est devenu très évident qu’ils n’avaient plus aucun appui au sein des forces armées.

En seulement 3 mois (Juillet-Août-Septembre), il est devenu clair que le régime était fichu. Rafsandjani a alors multiplié les efforts pour contacter Washington. Larijani a accentué ses accusations contre Rafsandjani lui-même. Les Commandants des Pasdaran ont surenchéri. Rafsandjani a fait revenir ses enfants (Mehdi et Faezeh) et les a laissés comme gages entre les mains du pouvoir judiciaire des Larijani pour les rassurer que son pion Ahmadinejad attendu à NY à l’occasion de l’AG de l’ONU ne négocierait pas avec les Américains. Mais il a sacrifié ses enfants en proposant via Ahmadinejad une ouverture à Washington. Une forte panique interne et une forte réaction négative de Londres ont contraint Rafsandjani à renoncer.

Fin octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani en demandant à l’Argentine de blanchir Rafsandjani dans l’attentat d’Amia. Larijani était pris par surprise. Les Commandants des Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de l’attentat d’Amia, ont alors enchaîné les menaces contre Washington pour bloquer le deal et les marchandages à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Commandants des Pasdaran ont d’abord tenté de former un clan à part entière avant de s’approcher de Larijani, mais Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani car il n’a rien de très grave à lui reprocher et ne peut l’intimider correctement pour l’amener à se soumettre.

Par ce choix de Washington excluait Larijani du jeu, mais il désignait aussi Rafsandjani comme un maillon faible utile à ses objectifs. Rafsandjani pouvait être certain qu’il n’obtiendrait jamais de garanties sérieuses de Washington. Cette situation pouvait engendrer une rupture massive et une adhésion soudaine et massive à la contre-révolution. Larijani et Rafsandjani, en phase d’être éliminés par des tiers, se sont rapprochés et ils ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, (faux) opposant interne "mort sous la torture", pour mobiliser le peuple derrière la fausse opposition interne afin de pouvoir contenir tout risque de soulèvement contre-révolutionnaire.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a accusé les Pasdaran et les frères Larijani du meurtre de l’opposant factice Sattar Beheshti !

Larijani a accentué ses accusations contre les ministres (issus du clan Rafsandjani) pour retirer le vote de confiance du Parlement au gouvernement et entraîner sa chute. Rafsandjani a neutralisé ce projet par une intervention de son super pion : le Guide (le tuteur du régime). Puis, il a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve. Il pouvait aussi barrer la route aux Américains et préserver les intérêts britanniques afin de préserver ses avoirs dans ces pays.

Ce revirement pragmatique très rusé, survenu il y a 1 mois, n’a provoqué aucune agitation : les derniers collaborateurs du régime y trouvaient leur compte, mais pas Ali Larijani car ses frères ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009. Ali Larijani a encore reparlé de la révocation du président. Les Pasdaran qui avaient d’abord bien accueilli la proposition pragmatique d’une réconciliation nationale ont aussi renouvelé leurs menaces anti-américaines pour s’approcher de Larijani au cas où il emporterait la partie.

Cependant, ces clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun n’a pu s’imposer aux deux autres. Tous ont quand même essayé de mobiliser les membres de leurs clans ou des subalternes pour avoir le dessus. Dans ce jeu, Rafsandjani qui a le plus grand réseau, a gagné la première manche en étalant ses pions des services secrets. Larijani a menacé Rafsandjani de traîner son Mehdi devant la justice pour corruption et trahison (ce qui revient à l’accuser indirectement). Les Chefs Pasdaran ont annoncé des manœuvres dans le détroit d’Ormuz pour montrer qu’ils pouvaient bloquer tous les dialogues à venir afin que l’on ne les oublient pas dans les marchandages qui paraissent imminents au vue de la situation désastreuse du régime. Cette agitation des dirigeants pour la préservation de leurs intérêts a paniqué leurs collaborateurs de base, ils ont repris leur achats du dollar, avant de s’orienter vers l’or quand le dollar a manqué !

Il y a deux semaines, face à cette crise, le régime a seulement censuré les infos économiques pour cacher la panique de sa base puis il a relâché Tabarzadi, son meilleur faux opposant pour qu’il puisse s’incruster dans le soulèvement qu’il redoute. Il a prouvé qu’il jugeait la situation explosive.

La semaine dernière, le régime devait célébrer la journée de soutien au système en place et organiser des deuils rituels en mémoire des saints fondateurs du chiisme. Les deux événements ont été boycottés à 100% par le peuple et les derniers serviteurs du régime. La panique a refait surface. Les dirigeants paniqués ont parlé d’une pollution mortelle pour fermer les lieux publics afin de vider tout lieux propice à l’émergence d’une agitation ! Pour calmer l’agitation de leur associés paniqués, les Larijani en charge du pouvoir judiciaire ont évoqué des arrestations de revendeurs d’or et de dollars au lieu de s’en prendre aux acheteurs. Ils ont ainsi admis qu’ils avaient peur de pousser à bout les collaborateurs paniqués et provoquer une rupture massive susceptible d’entraîner la chute de leur régime. Les Larijani ont ainsi avoué qu’il n’y avait pas solution pour résorber la crise : leur régime était condamné à perdre ses forces et à s’effondrer. Ce constat de fatalité a amplifié la crise et a encouragé chaque clan à oublier ses réserves et tout tenter pour s’emparer des commandes afin de bénéficier du droit de marchander sa fuite.

Cette semaine, le régime, affaibli par ses échecs, a vécu à l’heure de la crise interne. Ses partenaires alarmés par les preuves de sa perte de légitimité, ont continué à chercher de l’or ou des dollars. Ses dirigeants ont aussi été plus que jamais préoccupés par la perspective de leur chute et la nécessité d’obtenir des garanties américaines à obtenir pour partir en toute sécurité car ils s’attendaient à de nouveaux boycotts le mardi 8 janvier à l’occasion de la commémoration du 1er révolte révolutionnaire en faveur de Khomeiny puis le vendredi 11 et le samedi 12 à l’occasion des prières prévues pour la mort de Mahomet, Hassan et Emam Reza. Ils ont multiplié les diversions et les ruses pour cacher ces boycotts qui confirmaient l’approche de leur chute et se sont aussi combattus avec plus de férocité à l’approche de cette échéance finale. Leur confrontation a donné lieu à un clash sans précédent.

On a ainsi une semaine bien plus étouffante et opaque que l’air de Téhéran selon le régime. Mais les images de la semaine nous aideront à voir plus clair dans ce brouillard souhaité par le régime pour cacher son agonie...


3 - 06.09.2012
Iran : La semaine en images n°237

Topo Générale. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créer l’OPEP) et installer à sa place leurs islamistes pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Par ce véritable coup d’Etat pétrolier, Washington allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques. Les mollahs probritanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington. Ils ont aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour les amener à cesser leur diabolisation, à lui ouvrir leur porte pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur. Pour Washington, les choses devaient aller très vite car les mollahs avaient terriblement désorganisé et affaibli l’économie iranienne en s’appropriant les grandes industries et aussi en se partageant la compagnie iranienne de pétrole en plusieurs petites sociétés semi privées destiner à récupérer ses revenus. Il y avait aussi une guerre interne au sein de la caste dirigeante : Rafsandjani (le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny), avait pris le ministère de l’intérieur et les services secrets, pour éliminer les adversaires et étendre sa domination politique et économique. Le régime était affaibli et divisé.

Mais les mollahs ont agi comme des maffieux, ils ont accepté Rafsandjani comme leur parrain et l’ont soutenu ses deux choix pour neutraliser l’ouverture et aussi neutraliser les sanctions. Pour neutraliser l’ouverture et aussi pour intimider Washington, Rafsandjani a opté pour l’entretien des foyers d’hostilité : prises d’otages au Liban, attentats anti-américains et anti-israéliens, soutiens au groupes hostiles aux Etats-Unis, menaces de guerre régionale. Pour neutraliser les sanctions, Rafsandjani a opté pour la menace de fermeture du détroit pétrolier d’Ormuz et la création d’un front d’alliés anti-sanctions fidélisés par l’importation massive de leurs surplus à prix d’or ce qui a ruiné le pays et détruit la production iranienne, provoquant un chômage et une pauvreté irrépressibles. Quand toutes les réserves cumulées par le Shah ont été épuisées, pour continuer cette politique de monnayage des protections, Rafsandjani (devenu grâce à la présidence du Conseil de Discernement le patron officiel du régime) était en difficulté. Il a baissé le taux officiel du dollar pour acheter le soutien des autres mollahs-affairistes. Il a joué la carte de l’apaisement avec son ami Khatami. Mais il a profité de l’apaisement pour entretenir les foyers d’hostilité en surarmant le Hezbollah. Enfin, il a relancé la politique de monnayage des protections en vendant des contrats d’exploitations pétrolières à très bas prix à un nombre grandissant de pays notamment via ses propres sociétés pétrolières! La fuite en avant dans des mesures de plus en plus clientélistes ont totalement ruiné le pays et ont entraîné la rupture progressive des divers serviteurs du régime…

Ces choix ruineux n’ont pas neutralisé les sanctions. La fausse modération de Khatami a également énervé Washington. Il a parlé de la menace nucléaire pour augmenter ses sanctions. Rafsandjani avait échoué. Pour se maintenir et préserver sa fortune, il a offert des postes clefs à son ennemi Larijani et pour réussir, il a mis en place Ahmadinejad pour radicaliser ses menaces. Il a imprimé des billets privés pour ses amis affairistes (nouveaux Bazaris) et a complété la politique de monnayage des protections par la mise en vente de 50% des grandes entreprises iraniennes aux étrangers !
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Ruptures de résistance. Dès l’apparition de la grande disparité entre le peuple et les dirigeants, un grand mécontentement interne est rapidement apparu chez les Pasdaran vétérans de la guerre Iran-Irak. Le régime les a remplacés par des jeunes issus des familles pauvres. Il a ainsi gagné 10 ans, mais ceux-là ont aussi vu que l’avenir était compromis avec ces terroristes affairistes. Mais la milice des Pasdaran a une structure cloisonnée comme des services secrets et le régime avait ses clans, aucune action n’était possible. Cependant quand en 2007, Washington a commencé à évoquer le bombardement de l’Iran, les mécontents devaient agir. Pour éviter les cloisonnements, ils ont fait le choix tactique de boycotter le régime pour l’isoler et se repérer. Au même moment, les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les mauvais choix du régime l’ont également lâché. Le régime a riposté en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar sans parvenir à casser ce boycott.

2008-2011 : Isolement, panique, zizanie et Guerre interne. Dès 2008, le régime a ainsi été rapidement réduit à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 700 hommes d’affaires et 6000 nervis. Le régime pouvait chuter dans le sang. Il devait envisager de négocier avec les Américains pour obtenir des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers leurs pions. Rafsandjani, le patron du régime, n’a pas pensé pour tout le régime car il a démis Larijani de ses fonctions de négociateurs nucléaires pour avoir le monopole des marchandages avec les Américains afin d’être sûr d’obtenir les meilleures garanties pour sauver sa tête, mais aussi sa fortune (et peut-être des proches alliés). Pour bénéficier de ces avantages exclusifs, Larijani a décidé de prendre le pouvoir par tous les moyens allant même jusqu’à révéler les détails de la corruption de Rafsandjani et de ses vieux alliés pour les écarter. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son plus important lieutenant (Ali Kordan), mais Larijani restait une menace avec ses dossiers sur tout le monde. Rafsandjani devait agir vite avant qu’il ne s’en serve pour trouver des alliés contre lui.

Rafsandjani devait faire fort. Il a eu l’idée folle de sauver le régime avec une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert (en référence à l’Islam). Ce projet a raté car le peuple a utilisé l’occasion de manifester pour scander des slogans hostiles au régime. Le régime a été en danger. Larijani a pu, grâce à ses dossiers, obtenir d’abord le Pouvoir Judiciaire puis la direction politique du régime, mais il n’a pas été officialisé car il fait peur. Il n’a donc pas pu éliminer les pions de Rafsandjani. C’est pourquoi depuis cette promotion non officielle, sa grande préoccupation a été d’utiliser le pouvoir judiciaire pour intimider Rafsandjani ou éliminer ses pions négociateurs. Les derniers compagnons du régime ont constaté que leur nouveau chef et ses lieutenants ne songeaient pas à défendre leur droit. Les précédents ne valaient pas mieux. Les derniers compagnons du régime devaient songer à leur propre avenir : le régime a été confronté une nouvelle baisse de participation à ses manifestations. En mars 2011, une nouvelle grande manifestation hostiles au régime protégée par la passivité des Pasdaran a convaincu tout le monde que ces derniers avaient changé de bord.

En 2012, Washington a forcé les Européens de rompre les relations protectrices et a annoncé des mesures complémentaires lourdes pour paniquer Larijani, le pousser à s’agiter pour ses intérêts afin de déprimer davantage les derniers fidèles du régime. Le régime était condamné. Les Chinois ont prudemment suspendu leur achat pétrolier, privant le régime de 50% de ses revenus en dollar. La peur de la banqueroute et des pénuries a alors provoqué une ruée vers les denrées alimentaires et le pays (qui ne produit plus rien depuis des années) a vite basculé la pénurie et la révolte : une grande manifestation contre le régime, des appels à la grève générale au Bazar et des attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le régime a annoncé le démantèlement de la milice en question pour mettre fin à cette humiliation. Afin de rassurer ses derniers compagnons, le régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour de grandes manifestations autour de ses chefs ou dans les rues. On a d’abord vu 250 individus battant le pavé à Téhéran et Ispahan, puis un nombre de moins en moins important n’osant même plus manifester dans les rues et se réunissant uniquement dans la mosquée privée du Guide.

Dans ces conditions d’extrême faiblesse et d’isolement, aux cours de deux dernières semaines, le régime deux grands problèmes : il ne savait pas comment organiser la journée anti-israélienne de Qods et de vastes prières publiques dans toutes les rues du pays à l’occasion d’Eyd-é FETR ou la fin du Ramadan. Avec seulement 250 nervis à leurs côtés, les mollahs disposaient d’au plus 1000 manifestants en comptant les familles de leurs miliciens. Ils devaient donc nécessairement tout miser sur la mise en scène, des images d’archives et la propagande.

A 5 jours de la journée de Qods, un terrible tremblement de terre a dévasté le nord-ouest du pays endommageant 530,000 habitations et faisant au moins 16,000 morts. Les mollahs ont ignoré cette tragédie pour rester concentrer sur leur propagande ! Cette attitude leur a valu une nouvelle baisse de participation parmi leurs derniers fidèles. La journée de Qods n’a réuni que 200 à 250 personnes (un quart de leurs fidèles) sur un circuit fermé et sécurisé sur un tronçon urbain de Téhéran !

Le régime était alors très embêté par Eyd-é FETR et ses grandes prières publiques. Il a oublié de parler de cette « fête » qu’il ne pouvait pas organiser : toute info sur la date de la fin du Ramadan a été soigneusement censurée et les médias ont été focalisés sur l’organisation « hors du commun » du prochain Sommet annuel des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés (MNA), "Sommet" pendant lequel il devait recevoir la présidence annuelle du Mouvement. En se focalisant sur ce Sommet, le régime voulait zapper Eyd Fetr pour cacher son isolement et il espérait aussi rassurer les siens sur l’existence d’alliances susceptibles de contourner les sanctions américaines.

Mais la publication de la date de la fin du Ramadan sur le site iranien de l’ayatollah Sistani, le plus important Guide spirituel des chiites, l’a fait revenir à la réalité. Pris au dépourvu, il a publié des images d’archives de prières collectives qui n’étaient nullement conformes aux règles très strictes de la prière de Fetr. Son isolement a de nouveau sauté aux yeux de ses derniers collaborateurs. Par ailleurs, Washington n’a cessé de l’humilier en s’opposant à la participation des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés (MNA) notamment l’actuel président Egyptien Morsi, actuel président du MNA ou de Ban Ki-moon, avant d’humilier davantage le régime en autorisant ces derniers d’y aller à condition pour critiquer le régime chez lui pendant le Sommet !

Au même moment, les mollahs avaient repris le dialogue sur le nucléaire pour obtenir une pause dans les sanctions. Ils avaient multiplié des déclarations hostiles pour prouver à leurs derniers compagnons qu’ils n’allaient les vendre à ces négociations pour obtenir des garanties de sécurité pour eux-mêmes. Washington devait riposter. Mais puisqu’il ne veut pas anéantir le régime islamique, il s’était contenté de le menacer sans adopter des sanctions en rapport avec les déclarations très hostiles du régime. De fait, le régime ne savait si Washington allait ou pas le bousculer pendant le Sommet du MNA.

La situation était difficile. Le régime a peur que le peuple profite de la présence de Ban Ki-moon et des journalistes étrangers à Téhéran pour manifester et montrer son hostilité. Il a sans cesse insisté sur ses capacités sécuritaires pour intimider le peuple et empêcher la contestation, mais se doutant de ses capacités, il a également réveillé son opposition officielle, le Mouvement Vert, pour qu’il puisse se mêler au jeu et calmer les slogans en cas de démarrage d’une action hostile.

Cette semaine, le régime attendait les délégations d’experts et de diplomates pour régler les modalités des interventions pour le Sommet des chefs d’Etat de MNA qui devait avoir lieu et vendredi soir. De fait, le régime entendait utiliser ce Sommet pour affirmer qu’il avait des alliés, mais il s’attendait aussi à une possible action hostile de la part du peuple et des pro-américains. Il était excité, nerveux et tendu. Voici le récit en images d’une semaine de craintes, d’espoirs, de tensions, de frustrations et finalement de déceptions politiques et diplomatiques pour le régime des mollahs.



3 - 24.01.2013
Iran : La semaine en images n°257

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Cette semaine, une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. En 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créé l’OPEP) pour installer à sa place leurs pions « islamo-fédéralistes » de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la Liberté) et sa branche armée, l’OMPI (pions tous issus du parti islamo-nationaliste de JEBHEH MELLI d’obédience britannique).

Ce projet appelé Ceinture Verte (en réf. à l’Islam) devait provoquer une vague islamiste déstabilisatrice en Asie Centrale, au Moyen-Orient et en Afrique, afin d’éliminer les zones d’influence des Soviétiques, mais aussi des Britanniques et permettre l’implantation des compagnies pétrolières américaines.

Les Britanniques se sont empressés de s’associer aux Américains pour inclure dans le jeu leurs pions iraniens à savoir les mollahs influents, les clans féodaux, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI avec la ferme intention de les utiliser pour évincer les pions de Washington.

Ce coup d’Etat interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, par assassinat les pions de Washington, mais aussi par l’attaque contre l’ambassade américaine.

En échange de ce service inestimable, Rafsandjani a été autorisé d’écarter des mollahs plus hauts placés comme Montazeri ou encore Morteza Mottahari, (le beau-père et protecteur d’Ali Larijani), l’idéologue de la doctrine de la Tutelle du clergé sur le pouvoir.

En écartant tous les rivaux, Rafsandjani a pu pour accéder à tous les postes clefs notamment le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre. Il est devenu le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, alimentation).

En réponse au coup anti-américain des mollahs, Washington a alors commencé à sanctionner leur régime pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer ses dirigeants (Rafsandjani et ses complices) à accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via des élections libres (ou une révolution de couleur).

Rafsandjani et ses complices se sont alors lancés dans des actions terroristes anti-américaines et ont aussi tissé des liens économiques forts avec les Etats Européens pour acheter leur protection diplomatique.

Ce choix diplomatiquement clientéliste, mais aussi les larcins des mollahs et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays. Les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. La devise iranienne qui est proche du Franc a commencé à chuter vertigineusement. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger.

Mais ce régime (divisé au sommet, ruiné et contesté à la base) n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le système islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait que ces sanctions pouvaient entraîner la chute du régime islamique.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux (comme les frères Larijani) qu’il avait écarté du pouvoir.

En 1989, Rafsandjani s’est senti en danger car son demi-frère et protecteur Khomeiny était mourant. Il a alors trafiqué le testament de Khomeiny, doublant les 86 ayatollahs du Conseil des Experts de la Tutelle, chargés du choix du successeur, afin de désigner son ami Khamenei comme le grand Tuteur islamique du régime. Khamenei a été un parfait pion car dès son arrivée au pouvoir suprême, il a modifié la constitution pour donner ses pleins pouvoirs politiques au Conseil de Discernement de l’Intérêt du Régime (CDIR), créé par Rafsandjani. Cet organe est ainsi devenu un gouvernement plénipotentiaire et permanent du régime et son patron Rafsandjani est devenu officiellement le patron politique du régime.

Ce véritable coup d’Etat a été possible grâce à la complicité du président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi (cousin de Khamenei). Ces deux là ont été récompensés chacun par un siège permanent au sein du Conseil de Discernement, gouvernement plénipotentiaire et permanent du régime. Ce système a toujours eu un point faible : un changement du Guide sous l’instigation du Conseil (collégial) des Experts de la Tutelle. Rafsandjani s’est empressé de prendre la direction de ce Conseil pour contrôler ses 86 membres privés par lui d’accès à toutes les bonnes business du régime.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions et surtout l’adoption des premières sanctions pétrolières pour des attentats qu’il avait ordonnés pouvaient pousser ses adversaires à l’éliminer pour avoir la paix. Pour ne pas sauter, Rafsandjani a agi sur deux plans : il a divisé ses rivaux en achetant la loyauté des Larijani (qui avait le plus grand réseau après lui) en leur offrant des postes clefs et un siège au Conseil de Discernement. Rafsandjani a aussi mis en scène un simulacre d’ouverture animé Khatami et de (faux) opposants issus de la milice islamiste des universités et de vieux militants bon teints du parti pro-britannique de JEBHEH MELLI pour engager Washington dans la coopération afin de l’éloigner des sanctions.

Washington s’est fâché et a évoqué la "menace nucléaire et balistique des mollahs" pour durcir ses sanctions.

Le régime aurait pu mettre fin au risque de nouvelles sanctions car il n’a jamais eu le moindre missile capable de menacer ses voisins, ni même le savoir faire pour finir la centrale nucléaire civile de Bouchehr, laissée inachevée après la révolution. Mais le régime et Rafsandjani en personne n’ont cessé de lancer des slogans anxiogènes sur sa capacité de devenir une puissance nucléaire en très peu de temps. Il espérait faire peur à Washington et le contraindre à capituler sur toute la ligne.

Mais cette attitude a seulement permis à Washington d’annoncer plus de sanctions et même éventuellement des frappes militaires. Rafsandjani a paniqué, il a repris les négociations en oubliant ses interminables manoeuvres dilatoires pour accepter l’Accord de Paris sur le gel des activités nucléaires : engageant de facto le régime sur la voie de l’apaisement tant attendu par Washington.

Critiqué pour avoir renoncé à l’arme des menaces, garante de l’intégrité du régime, il devait faire marche arrière pour ne pas sauter. Il a remis en cause l’Accord de Paris en remplaçant l’« officiellement modéré Khatami » par l’officiellement non modéré Ahmadinejad pour tenter de faire reculer Washington avec toutes sortes de menaces. Il a aussi offert la direction des négociations nucléaires à Ali Larijani, adepte d’une politique de fermeture. Il calmait ainsi un rival en l’intégrant dans son jeu.

Mais Washington a utilisé la fermeture de Larijani et les menaces d’Ahmadinejad pour renforcer ses pressions. En 2007, il a réussi à impliquer le Conseil de Sécurité de l’ONU pour faire cautionner ses futures sanctions. En 2008, il a ainsi adopté les premières sanctions bancaires réduisant les revenus en devises du régime. On a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base. Les dissidents prenaient leur distance. Pour la première fois, le régime et ses dirigeants étaient en danger. Pour limiter le risque d’une pénurie déstabilisatrice comme le souhaite Washington, la caste dirigeante du Conseil de Discernement a décidé de supprimer les Prix subventionnés pour brider la consommation pour ménager les stocks du régime et aussi pour habituer les Iraniens à vivre de très peu et diminuer ainsi le risque de soulèvement provoqué par la faim. Mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses employés les mieux payés, les agents sécuritaires, ces derniers ont été très déçus et ont aussi pris leur distance avec le régime.

Avec cette rupture, le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani a songé à la nécessité d’une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu son rival Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue direct avec les Américains !

Mais pour ne pas l’avoir contre lui, il lui a attribué une victoire électorale pour lui donner la direction de la majorité législative : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire, il suit les directives du Conseil de Discernement.

Ali Larijani a alors révélé via la presse la corruption du clan Rafsandjani, de ses alliés, mais aussi de certains membres du Conseil de Experts afin de les éliminer tous et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties. Rafsandjani et ses alliés se sont ligués pour éliminer son principal lieutenant Ali Kordan afin de le discréditer et limiter son action. Larijani a dû battre en retraite pour ne pas tomber en même temps.

En juin 2009, Rafsandjani qui restait menacé par les sanctions, par le risque de pénuries et d’émeutes, par la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani, a tenté de sauver le régime et surtout sa peau avec une fausse révolution de couleur nommée le Mouvement VERT sous la direction du très anti-américain Moussavi ! Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime. Les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Le régime a failli tomber, mais il a été sauvé grâce à Obama et les alliés de Washington qui ont refusé toute aide à cette contre-révolution.

Rafsandjani, affaibli par l’échec monumental de son plan, pouvait enfin être démis de ses fonctions : il a cédé la direction du pouvoir judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani pour diviser ses rivaux et avant que les Larijani puissent virer ses pions comme le procureur Ejéi, il a tenté de relancer sa nouvelle fausse opposition avec de nouveaux slogans plus patriotiques et de nouveaux animateurs dont ses propres enfants Mehdi et Faezeh (initialement connus pour leurs corruption) !. Mais le peuple n’a jamais été trompé, il a sans cesse boycotté le Mouvement Vert.

In fine, en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani a été désavoué par les gros bonnets du régime (écartés du pouvoir) : Rafsandjani a tout d’un coup disparu et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du Conseil de Discernement. Mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser Larijani par peur qu’il ne les élimine facilement avec ses dossiers compromettants. Larijani n’a donc pas pu virer les pions de Rafsandjani pour nommer les siens et devenir le patron afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité en cas de la chute du régime. Rafsandjani a gardé son influence grâce au gouvernement formé par ses pions. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale.

Ali Larijani devait écarter les ministres issus du clan Rafsandjani : il a commencé à parler de leur corruption et à multiplier les procès à leur encontre pour les renverser afin de s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité. Rafsandjani a alors accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington. En agissant ainsi, Rafsandjani et Larijani ont démontré qu’ils ne songeaient qu’à leurs intérêts personnels : ils ont déçu leurs derniers collaborateurs et ont encouragé les ruptures.

En mars 2011, le peuple a de nouveau manifesté à l’occasion de l’anniversaire de naissance Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne et laïque ; et encore une fois, les officiers des Pasdaran n’ont pas chargé. Ils se sont même montrés très amicaux avec les manifestants. Ils ont ainsi montré qu’ils souhaitaient aussi une contre-révolution.

Les derniers collaborateurs du régime, déçus par leurs chefs et paniqués par la rupture des Pasdaran, se sont mis à convertir leurs avoirs en OR ou en dollar pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient sacrifiés par leurs chefs puis tués par le peuple. Le dollar n’a cessé d’augmenter malgré des baisses de prix imposées arbitrairement par la Banque Centrale Iranienne (BCI). Ces achats de dollars ont ruiné le régime et réduit ses chances de survie. Ali Larijani a accentué sa guerre pour le contrôle du siège éjectable, Rafsandjani a mis les bouchées doubles pour parvenir à un accord avec Washington. Les Chefs Pasdaran, largués par les jeunes officiers susceptibles de souffrir par ce marché ont lâché leur mentor historique Rafsandjani et se sont implicitement alignés sur Larijani.

En Juillet 2012, Washington est parvenu à forcer l’Europe à rompre ses relations protectrices avec le régime pour agiter Rafsandjani, Larijani et les candidats à la fuite.. Le régime a menacé de fermer le détroit d’Ormuz, mais n’a pu tenir cette promesse : ses partenaires ont été convaincus qu’il avait toujours bluffé : ils se sont précipités pour acheter des dollars. Le régime, en manque de divises, n’a pas approvisionné le marché. Les gens du régime ont conclu à une faillite de la BCI. Ils se sont mis à stocker des aliments. Le pays a été confronté à une importante pénurie alimentaire. Le peuple excédé a manifesté contre le régime avec le slogan de Mort à la république islamique.

Les deux dirigeants se sont réunis pour combattre la ruée vers l’or et le dollar qui vidait leurs réserves de capitaux. Ils ont à plusieurs reprises incendié le Bazar pour vider le marché. Ils ont aussi ponctionné les comptes bancaires des gens pour compenser leurs pertes. Ils ont également accusé les acheteurs de blanchiment d’argent pour les menacer d’expropriation et de pendaison. Puis ils ont bloqué les comptes en devises. Enfin, ils ont fermé tous les agents de change privés, le réseau de transfert interbancaire et enfin ils ont multiplié par 3 le prix de billets d’avion pour limiter les voyages à l’étranger. Mais ils n’ont pas pu contraindre leur partenaires paniqués à renoncer à leur envie de fuir, ils ont au contraire encouragé les ruptures et la fuite.

Les deux dirigeants ont également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour rassurer leurs collaborateurs sur leurs capacités ou pour les intimider, mais ils n’ont jamais pu montrer les renforts promis : il est devenu de plus en plus évident qu’ils n’avaient plus aucun appui au sein des forces armées et du peuple.

En seulement 3 mois (Juillet-Août-Septembre), il est devenu clair que le régime était fichu. Rafsandjani a alors multiplié les efforts pour contacter Washington. Larijani a alors accusé Rafsandjani de corruptions. Les Chefs Pasdaran ont surenchéri pour le contraindre à abandonné la partie. Rafsandjani a fait revenir ses enfants (Mehdi et Faezeh) et les a laissés comme gages entre les mains du pouvoir judiciaire des Larijani pour les rassurer que son pion Ahmadinejad attendu à NY à l’occasion de l’AG de l’ONU ne négocierait pas avec les Américains. Mais il a sacrifié ses enfants en proposant via Ahmadinejad une ouverture à Washington. Une forte panique interne et une forte réaction négative de Londres ont contraint Rafsandjani à renoncer.

Fin octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani en demandant à l’Argentine de suspendre les accusations contre Rafsandjani dans l’attentat d’Amia. Larijani était pris par surprise. Les Chefs Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de l’attentat d’Amia, ont alors enchaîné les menaces contre Washington pour bloquer le deal et les marchandages à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Chefs Pasdaran ont d’abord tenté de former un clan à part entière avec le ayatollahs écartés par Rafsandjani avant de s’approcher de Larijani. Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani après cette coalition, il a préféré garder Rafsandjani comme interlocuteur. Washington a ainsi prouvé qu’il ne visait pas une entente, mais entendait utiliser les faiblesses de Rafsandjani pour le forcer à céder à ses attentes. Vue la vulnérabilité de Rafsandjani, il ne pouvait que céder à Washington, c’est-à-dire ouvrir les portes de la forteresse en échange de quelques garanties de sécurité pour lui même. La panique a gagné les subalternes qui redoutent la vengeance des pions de Washington.

Cette situation pouvait engendrer une rupture massive et une adhésion soudaine et massive à la contre-révolution. Larijani et Rafsandjani, en phase d’être éliminés se sont rapprochés et ils ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, (faux) opposant interne "mort sous la torture" afin de pouvoir infiltrer les autres faux opposants dans la contestation et contenir tout risque de débordement contre-révolutionnaire.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a accusé les Pasdaran et les frères Larijani du meurtre de l’opposant factice Sattar Beheshti pour entraîner leur chute et éliminer leurs menaces !

Larijani a alors accentué ses accusations contre les ministres (issus du clan Rafsandjani) pour retirer le vote de confiance du Parlement au gouvernement et entraîner sa chute. Rafsandjani a neutralisé ce projet par une intervention de son super pion, le Guide. Puis, il a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve (en se disant qu’avec ce choix il pouvait garantir les intérêts pétroliers de nombreux pays comme la Grande-Bretagne et ainsi protéger ses avoirs financiers dans ces pays.

Ce revirement pragmatique n’a provoqué aucune agitation : les derniers collaborateurs du régime y trouvaient leur compte, mais pas Ali Larijani car ses frères ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009. Ali Larijani a encore reparlé de la révocation du président. Les Pasdaran qui avaient d’abord bien accueilli la proposition pragmatique d’une réconciliation nationale ont aussi renouvelé leurs menaces anti-américaines pour s’approcher de Larijani au cas où il emporterait la partie. Par ailleurs, le commandant en chef des Pasdaran et les Chefs Pasdaran des forces de l’ordre (Police, Bassidj...) dont les noms sont associés à la répression se sont carrément alignés dans une opposition farouche à ce changement de régime qui pourraient les conduire à la potence.

Les motivations différentes à l’intérieur des Pasdaran ont divisé ce nouveau clan apparu sur la scène politique. Le régime est devenu un archipel de mini-clans divisés, aux intérêts opposées. Tous ces mini-clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun n’a pu s’imposer aux deux autres. Tous ont quand même essayé de mobiliser les membres de leurs clans ou des subalternes pour avoir le dessus. Dans ce jeu, Rafsandjani qui a le plus grand réseau, a gagné la première manche en étalant ses pions des services secrets. Larijani a alors menacé Rafsandjani de traîner son fils Mehdi devant la justice pour corruption et trahison (ce qui revient à l’accuser indirectement). Les Chefs Pasdaran ont annoncé des manœuvres dans le détroit d’Ormuz pour montrer qu’ils pouvaient bloquer tous les dialogues à venir afin que l’on ne les oublient pas dans les marchandages qui paraissent imminents au vue de la situation désastreuse du régime.

Cette agitation des dirigeants pour la préservation de leurs intérêts a de nouveaux paniqué leurs collaborateurs de base, ils ont repris leur achats du dollar, avant de s’orienter vers l’or quand le dollar a manqué ! Le régime a seulement censuré les infos économiques pour cacher la panique de sa base puis il a relâché Tabarzadi, le faux opposant vétéran de l’ère Khatami pour qu’il puisse s’incruster dans le soulèvement qu’il redoute.

Au cours de deux dernières semaines, le régime devait célébrer la journée de soutien à sa doctrine et organiser des prières collectives en mémoire des grandes figures d’Islam et du Chiisme. Tous ses évènements ont été boycottés à 100% par le peuple et les derniers serviteurs du régime. La panique et l’envie de fuite des subalternes a refait surface. Les Larijani en charge du pouvoir judiciaire ont évoqué des arrestations de revendeurs d’or et de dollars au lieu de s’en prendre aux acheteurs. Ils ont ainsi admis qu’ils avaient peur de pousser à bout les collaborateurs paniqués et provoquer une rupture massive susceptible d’entraîner la chute de leur régime. Le pouvoir a aussi parlé d’une pollution mortelle pour fermer les lieux publics afin de vider tout lieux propices à l’émergence d’une agitation ! Ces choix laissaient entrevoir que le régime ne pouvait pas résorber la crise : il était condamné à perdre ses forces et à s’effondrer.

Enfin de la semaine dernière, la persistance de la crise de confiance et de panique des responsables subalternes a poussé tous les adversaires de Rafsandjani à oublier leurs réserves et d’attaquer sur les plans. Les Larijani et les Chefs Pasdaran ont accusé Ahmadinejad de vouloir provoqué une agitation par l’adoption de la seconde phase du plan de rigueur anti-sanctions afin de permettre l’émergence d’une agitation contre-révolutionnaire. Les Larijani ont accusé Rafsandjani de promouvoir un changement de régime en se prononçant en faveur d’élections libres. Ali Rezaï ex-patron des Pasdaran, longtemps allié de Rafsandjani, mais qui a récemment rompu avec lui a publié un article l’accusant implicitement d’avoir détourné des fonds pour les sortir du pays puis les Larijani et le Chef des forces de l’ordre ont aussi annoncé la création d’un nouvel organe de répression de corruption pour court-circuiter ses réseaux de protection interne. Ils ont aussi accusé ses amis, les responsables des services secrets, d’être les agents actifs de la corruption.

Washington avait fait libérer des otages du régime détenus par des forces soi-disant libres de la Syrie et avait offert un dialogue directe à Salehi, le ministre des affaires étrangères du régime (issu du clan Rafsandjani). Ce dernier n’avait pas donné de suite, mais avait utilisé le contact pour se présenter comme incontournable. Un grand centre commercial de Rafsandjani avait alors brûlé et les Larijani avaient alors annoncé la mise en accusation de son fils Mehdi ouvrant la voie à un procès qui pourrait l’accuser et le couler. Rafsandjani était resté sans voix ! Il était paru comme fini. Son ex-allié Asgar-Owladi avait tenté de lui voler certains de ses pions comme Moussavi, Karroubi et Hassan Khomeiny, Rafsandjani avait aussi constaté la fuite d’Ahmadinejad et aussi la rupture de son grand allié historique, Mesbah Yazdi !

Ainsi, en fin de la semaine dernière, Rafsandjani a été déstabilisé par une coalition formée des Larijani, des Chefs Pasdaran, ainsi que la partie Motalefeh, jadis représentant le Bazar. Mais les Chefs Pasdaran, les maillons forts de cette chaîne, n’avait pas pu organiser un grand rassemblement en leur faveur pour légitimer leur pouvoir. Ils avaient alors tenté de redresser leur image en annonçant un grand rassemblement pour rendre hommage à Mahomet et à Hassan, le 2nd Emam chiite dont on devait pleurer la mort à ce moment. Après un nouvel échec, Jannati chargé ce jour de la prière de vendredi avait injurié Rafsandjani avant d’annoncer une grande manifestation pour convaincre les Chefs Pasdaran de le considérer comme un ami utile ! Cette demande avait également échoué.

Cette semaine, le régime devait débuter par des prières collectives en mémoire d’Emam Reza mort (empoisonné) en martyr (en fait, mort d’une indigestion de raisin). La mobilisation a été nulle. Ce boycott a rappelé l’isolement et la vulnérabilité du régime. Ses médias ont sans cesse diffusé de images d’archives pour nier cet l’isolement et vulnérabilité. Par ailleurs, Rafsandjani a enfin riposté. Larijani a répliqué par l’annonce du démarrage prochain du procès de Mehdi !

Washington qui ne veut la chute du régime islamique s’est empressé d’envoyer des négociateurs en Iran en espérant que la perspective du chute entraînerait les mollahs à négocier voire même à accepter un apaisement, mais Rafsandjani qui contrôle les organes de négociations n’a pas donné de suite car il n’y croit plus et ses adversaires qui ne contrôlent rien et ne gagnent rien n’ont également montré aucun intérêt à ces négociations. Mais se doutant tous que Washington accentuerait ses sanctions, ils ont multiplié les diversions pour occuper l’opinion et retarder une nouvelle panique. Ils ont aussi multiplié les mensonges et les slogans pour minimiser ou nier leur vulnérabilité sur tous les plans. L’archipel des mini-clans divisés des mollahs a vécu une semaine difficile. Voici la chronique d’une semaine de peur et de ruses pour éviter une nouvelle crise sans nul doute fatale.


2 - 27.06.2010
Iran : La semaine en images n°123

la terre a enfin bougé en Iran | Depuis près d’un an, l’actualité politique iranienne est focalisée sur le Mouvement Vert et ses dirigeants Moussavi et Karroubi qui prônent un retour aux valeurs fondamentales de la révolution islamique, c’est-à-dire le refus de tout compromis avec l’Occident. Il n’y a là rien d’étonnant : les deux hommes sont membres à vie du Conseil de Discernement, une sorte de conseil d’administration plénipotentiaire qui depuis 22 ans décide de l’ensemble des politiques du régime sous la direction de Rafsandjani. Ce dernier qui est vu comme le véritable patron du régime a d’ailleurs soutenu le Mouvement Vert (on pense qu’il en a été l’architecte). Ainsi au travers de cette imitation de révolution de couleur, le régime espérait que ce mouvement hostile au dialogue obtiendrait le soutien d’Obama : logiquement, le président américain n’aurait alors pas pu continuer ses sanctions devant leur refus de négocier. Mais ce projet a été un double échec. Tout d’abord, les Iraniens, qui connaissaient Moussavi, Karroubi et Rafsandjani, n’ont pas adhéré à cette révolution de couleur, mais ils ont profité de l’occasion pour contester le régime. Parallèlement, Washington, qui a besoin de ses sanctions pour forcer les mollahs à devenir ses alliés régionaux, n’a pas marché, mais il a profité de l’occasion pour incruster ses pions dans le processus pour prendre la direction de l’opposition la plus démocratique du régime, s’offrant l’option de prendre le pouvoir de l’intérieur pour mettre les mollahs à son service ! Pour restaurer sa mainmise sur son projet, le régime a essayé d’attirer les Iraniens dans les rues sous la bannière verte par des slogans hostiles à Khamenei : il a provoqué la colère des grands ayatollahs, sans parvenir à duper les Iraniens. En désespoir de cause, la semaine dernière, le Mouvement Vert a tenté d’attirer les Iraniens dans les rues en appelant à une mobilisation en mémoire des victimes du soulèvement anti-régime de l’année dernière. Personne ne s’est déplacé. Ce boycott a achevé tous les espoirs des responsables du Mouvement Vert. Dans le même temps, les pions de Washington ont encore une fois occupé le terrain médiatique pour revendiquer la direction du Mouvement Vert. Moussavi a publié une lettre d’information pour rappeler son attachement au système. La lettre a été boycottée par les médias américains. Cela ne pouvait pas être sans conséquence : cette semaine, Rafsandjani a officiellement fait part de son intention de se retirer de la vie politique.

C’est l’info de la semaine. Toutes les images importantes de la semaine s’y rapportent.


2 - 23.05.2021

Iran-Resist Fact-checking 13 | 210522
Who’s who des candidats & 3 scenarii probables

Tous les médias occidentaux sont focalisés sur l’élection présidentielle en Iran sans préciser que le président du régime des mollahs n’a aucun pouvoir et les décideurs sont ailleurs. Les Iraniens parlent de sélections [1] et les boycottent [2], car tout le monde ne peut pas être candidat et les urnes sont aussi opaques pour cacher une participation très très faible voire quasi nulle. Cependant, cette élection n’est pas dénuée d’intérêt, car le président élu (par ses pairs) indique la direction jugée utile pour le régime. Il y a aussi de vrais décideurs de l’ombre ou leurs principaux lieutenants parmi les candidats. Ce n’est pas forcément un atout pour le régime, car ce vainqueur pourrait privilégier ses intérêts au lieu des principaux objectifs du régime que sont un deal sans risque avec Biden, mais aussi garder le peuple soumis sans provoquer son explosion. Pour comprendre le contexte voici un rappel de l’histoire très trouble des sélections présidentielles en Iran suivie d’un who’s who des candidats déclarés avant leur validation ou invalidation par les vrais dirigeants cléricaux du régime.


2 - 25.06.2009
Iran : Les mollahs plient bagages !

Il y a 13 jours le régime des mollahs a annoncé la victoire d’Ahmadinejad suivie d’une « saine contestation des résultats » pour inciter un soutien international en faveur de Moussavi afin de procurer à ce dernier une reconnaissance qui lui permettrait de refuser la main tendue par Obama. Ce plan ambitieux a échoué car le peuple a profité de la brèche pour descendre massivement dans la rue pour scander des slogans hostiles au régime. Désormais, le régime cherche un moyen pour se tirer d’affaire à moindres frais.


2 - 27.08.2008
Iran : Rafsandjani sauve sa vie, mais perd son pari !

L’Assemblée des Experts qui a le pouvoir de destituer le guide suprême se réunissait hier sous l’égide de leur chef Rafsandjani, le patron occulte du régime. L’AE se réunit deux fois par an pour étudier les principales questions d’intérêt national. Cette fois, elle se réunissait afin de poursuivre ses travaux pour la privatisation des biens nationaux et aussi pour écouter Ahmadinejad qui présentait son bilan. Avant l’intervention de ce dernier, Rafsandjani a fait un bref discours fort intéressant sur l’avenir du régime !




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