IRAN - RUSSIE : L’ENJEU PETROLIER
05.12.2005 [commentaires]
Selon les mollahs, l’Iran, soumis à des pressions occidentales à propos de son programme nucléaire, a acheté un système anti-missile. Larijani a par ailleurs précisé que la république islamique développait elle-même un tel programme.
Vendredi 2 décembre, la presse russe a annoncé que l’Iran avait signé un contrat avec la Russie pour l’achat de 29 systèmes antimissile russes Tor M-1 d’une valeur de 700 millions de dollars.
« Nous avons des contrats pour vendre ou acheter des armes avec d’autres pays. Ce n’est pas la première fois que nous signons un accord militaire avec les Russes. Nous avions par le passé des contrats avec la Russie mais aussi avec d’autres pays comme la Chine », a-t-il ajouté.
Interrogé pour savoir si l’achat de ce système signifie que l’Iran craint une attaquer contre ses installations nucléaires, affichant un large sourire, Larijani a minimisé l’éventualité d’une attaque militaire et il a répondu : « Nous n’avons pas beaucoup de faiblesse dans notre système de défense anti-aérien ».
Larijani a ajouté que « le prix élevé du pétrole aura un effet dissuasif ».
L'Arme du Pétrole. Le grand bénéficiaire du chantage exercé par le régime des mollahs peut être la Russie.
Après les années de crise qui ont suivi la disparition de l’URSS et le crack de 1998, la Russie est en passe de reprendre sa place d’acteur central du marché pétrolier mondial.
Selon, l’Agence Internationale de l’Energie, « le développement des vastes ressources [en pétrole et en gaz] de la Russie sera cruciale à la sécurité énergétique des pays membres et non membres de l’OCDE [1] », dans le contexte de hausse de la demande mondiale de pétrole qui devrait passer de 84 (auj) à 120 millions de barils par jour (MBJ) au cours des vingt prochaines années.
Certains experts estiment même qu’elle pourrait sinon se substituer à l’Arabie Saoudite, du moins devenir une alternative crédible au pétrole Moyen-Oriental pour garantir l’approvisionnement énergétique des Etats-Unis, de l’Asie et de l’Europe.
Les Réserves. Les estimations des réserves de pétrole sont extrêmement variables en fonction des modes de calcul. Pour le Département américain de l’Energie, les réserves prouvées de la Russie s’élèveraient à 60 milliards de barils, soit 5,7 % des réserves mondiales, tandis que selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), elles seraient de 137 milliards de barils soit environ 15 % des réserves mondiales. Ces estimations datent de 2002 et ne prennent pas en comptent les champs pétroliers Sakhaline-III découverts récemment.
La Russie est actuellement le 3e pays producteur de pétrole derrière l’Arabie Saoudite et les USA et elle est le deuxième exportateur mondial de pétrole derrière l’Arabie Saoudite. L’Iran occupe la 4e place en production et en exportation.
La Russie est aujourd’hui le premier fournisseur de gaz naturel et de pétrole de l’UE. La Russie assure environ 50 % des importations totales de gaz de l’UE, et plus de 30 % des importations totales de pétrole brut et de produits pétroliers.
Conclusion. En août 2005, la Troïka proposait au régime des mollahs de transformer l’Iran en fournisseur principal de pétrole et de gaz de l’Europe en échange d’une moratoire des activités nucléaires suspectes. une décision qui n’aurait pas été très favorable à l’économie Russe, la Russie étant actuellement le premier fournisseur de l’UE.
Les Russes, bons joueurs d’échecs, profitent de la situation, quoi qu’il arrive et la médiocrité des mollahs les encourage à laisser les choses s’envenimer.
De plus, ils protègent ainsi leurs propres intérêts sans grand risque car ils estiment que les contrats passés avec les mollahs resteront valables même après la chute de la république islamique.
- Pour les Russes, il faut laisser les choses s’envenimer.
Certes le jeu des Russes n’arrange pas les affaires des opposants iraniens, mais il faut rendre hommage à la politique de Poutine qui réussit là où ont échoué les Européens. Poutine essaiera même d’obtenir des contreparties en échange de son ralliement à son « ami » Bush.
Le grand bénéficiaire du chantage exercé par le régime des mollahs sera la Russie.
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