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Le défaut de la Proposition Russe
13.11.2005

Le Protocole Additionnel n’a jamais été « effectivement » appliqué en Iran. En renonçant à l’appliquer à la lettre et en renonçant à se montrer intransigeant avec les régimes totalitaires et opaques, les institutions onusiennes se discréditent d’avantages.



Il n’est pas improbable qu’après moult réclamations, les mollahs acceptent d’accepter à la dernière minute, la proposition des Russes de transférer chez eux la phase de l’enrichissement. Cette proposition est présentée par la Troïka comme un véritable progrès qui satisferait à la fois le régime des mollahs et « la communauté internationale ».

Les mollahs ont fait du forcing et ils ont marqué des points dans deux domaines essentiels :

1 – Ils ont redémarré la conversion du minerai, et par leur pugnacité, ils ont fini par l’imposer à l’AIEA qui est censée représenter l’intérêt de la communauté internationale.

2 – Ils ont remis en cause le Protocole Additionnel qui n’a jamais été appliqué par ce régime et ne le sera probablement jamais. Sans le Protocole Additionnel, le TNP n’est qu’un traité de bonnes intentions.

Le dispositif du Protocole Additionnel du 22 septembre 1998 est fondé sur la vérification par l’AIEA de la comptabilité des matières nucléaires déclarées par les états signataires du TNP. Le Protocole Additionnel donne à l’AIEA un droit sans restriction de visite inopinée des sites nucléaires suspects des pays signataires du TNP. Sans le Protocole, l’AIEA n’a aucun moyen d’appréhender les états qui n’appliquent pas le TNP.

Or, le régime des mollahs n’a jamais laissé les inspecteurs de l’AIEA débarquer sans prévenir sur les sites suspects. À chaque fois, le régime des mollahs a fait traîner le droit de visite aussi longtemps que possible afin d’avoir le temps de faire disparaître les preuves accablantes pour leurs activités nucléaires.

La « PROPOSITION RUSSE » de transférer l’enrichissement en Russie ne change rien au problème central posé par le régime des mollahs. L’AIEA sera toujours dans l’impossibilité de vérifier des sites qu’elle juge suspects et elle devra se contenter des informations et des rapports fournis par le régime islamique. L’AIEA sera incapable d’enquêter pour savoir s’il n’existe pas de sites clandestins dédiés à la conversion, à l’enrichissement, à la recherche militaire ou à l’assemblage des missiles balistiques.

- Les mollahs peuvent très bien céder « leurs droits » de maîtriser le cycle de combustible nucléaire aux Russes, mais en échange l’AIEA ne semble pas obtenir un droit de visites surprises en Iran dans le cadre du Protocole Additionnel.

Il ne faut pas oublier que nous ne sommes plus dans l’ère de la guerre conventionnelle. Le régime des mollahs a fondé sa dissuasion sur le terrorisme et la bombe nucléaire islamique sera le point de perfection de cette stratégie terroriste de la République Islamique. Dès lors le danger sera extrême, permanent et global. Ce régime n’a pas besoin d’une armée conventionnelle et d’armes conventionnelles pour faire plier ses ennemis.

Il dispose de moyens qui neutralisent le recours à la force armée. Imaginez un instant que les émeutes françaises aient été programmées et dirigées par des émissaires de ce régime et vous comprendrez l’inefficacité d’une armée conventionnelle dans une situation de révoltes généralisées à l’ensemble du territoire européen.

Mais, plus que la bombe ou la technologie de missiles balistiques, la république des mollahs a besoin de maîtriser le « cycle du combustible » pour avoir accès à la production de matière hautement radioactive. Mise à part la menace d’un terrorisme nucléaire, la proximité de l’état d’Israël donnera à un arsenal (conventionnel) d’armes nucléaires un poids considérable et rendra la république islamique incontournable dans la région. Et les mollahs et leurs prêches incendiaires trouveront un nouveau public au sein du monde musulman grâce à Internet ou aux télévisions par satellites.

Le Protocole Additionnel ne représente pas uniquement des mesures effectives nécessaires au TNP. En 1991, avant la seconde guerre du Golfe, Hans Blix, qui dirigeait alors l’AIEA, avait certifié après plusieurs inspections que la situation irakienne n’était pas alarmante. Après le conflit, les inspecteurs de l’ONU ont découvert des installations nécessaires à la production d’armes atomiques et ont détruit d’importants stocks d’ogives chimiques et biologiques (mais 10,000 tonnes d’anthrax restent à ce jour introuvables).

En 1991, l’AIEA manquait d’un moyen légal pour enquêter sur le terrain et avoir l’avantage sur les états contrevenants à leurs obligations. Ce moyen légal existe aujourd’hui, c’est le Protocole Additionnel, mais le nouveau dirigeant de l’AIEA, El Baradei, semble préférer s’entendre avec le suspect plutôt que d’appliquer le règlement.

Le Protocole Additionnel n’a jamais été « effectivement » appliqué en Iran. En renonçant à l’appliquer à la lettre et en renonçant à se montrer intransigeant avec les régimes totalitaires et opaques, les institutions onusiennes se discréditent d’avantages. En se déchargeant de leurs responsabilités et en ayant recours à des Troïkas, l’ONU démontre son impuissance et hypothèque le droit international et le place en dessous des intérêts des états intermédiaires.

Il suffit dès lors que ces états aient des intérêts dans le pays suspecté pour que l’ensemble du processus perde toute crédibilité.

Aujourd’hui, l’information (proposition Russe) est présentée sous l’angle d’un progrès et d’un effort pour éviter l’affrontement alors qu’il s’agit d’une reculade spectaculaire, l’AIEA est en train de brader le Protocole Additionnel qu’elle ne cesse d’adapter aux exigences du régime des mollahs. Une mauvaise surprise attend la « communauté internationale » et surtout les communs de mortels que nous sommes.

L’AIEA et son incroyable directeur, nobélisé et irréprochable, s’apprêtent à passer sous silence labandon du Protocole Additionnel en Iran. Sans Protocole Additionnel, le régime des mollahs peut reprendre ses activités qui étaient restées clandestines pendant 18 ans sans que l’AIEA n’ait même pu formuler des soupçons à leurs égards.

Le jour où les mollahs maîtriseront le cycle du combustible nucléaire, leur stratégie entrera dans une nouvelle phase. La phase de la menace terroriste avec des bombes sales et des émeutes urbaines sans qu’il existe la possibilité d’une riposte militaire conventionnelle en raison des missiles iraniens pointés vers Tel-Aviv.

El Baradei, veut éviter « l’escalade » : il risque d’en être l’architecte.

Le couple Franco-Britannique et les Russes veulent préserver des intérêts économiques et risquent de commettre l’erreur de 1938. Peut-être que les uns et les autres subiront les mêmes méfaits de leurs esprits mercantiles : La France sera occupée, l’Angleterre sera victime des bombes et la Russie en déroute et l’Amérique débordée ...

Le Protocole Additionnel représente beaucoup plus qu’il ne semble promettre.

En renonçant à l’appliquer à la lettre, en renonçant à Saisir le Conseil de Sécurité et d’imposer des sanctions lourdes, les Européens cherchent à privilégier des intérêts économiques immédiats avec un état qui vend le pétrole à 1/5 de son prix et oublient que la plus grande boucherie de tous les temps n’était pas due à l’appétit gargantuesque du Troisième Reich mais à leurs pactes secrets avec Hitler.


- Le Protocole Additionnel est le cœur de cette affaire. L’ONU marche dans les traces de la Société des Nations ...

- Il faut Saisir le Conseil de Sécurité et abattre les mollahs.
- Il faut donnez au Peuple Iranien les moyens de se soulever !


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