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CHINE-USA : Revue de la presse Américaine
21.11.2005 [Par le Courrier Int.]

« Il est des enjeux mondiaux plus importants que le nombre de tee-shirts en vente dans les supermarchés de la chaîne américaine Wal-Mart. Par exemple, une des raisons pour lesquelles les Etats-Unis et la Grande-Bretagne n’ont pas pu mettre la crise humanitaire au Soudan à l’ordre du jour au Conseil de Sécurité de l’ONU l’an dernier tient au refus de Pékin de faire pression sur le Soudan… », estime le New York Times.



« Les Etats-Unis souhaitent entretenir de bonnes relations avec la Chine et espèrent maintenir un haut degré de coopération. Le président américain George W. Bush est très impatient de se rendre en Chine », a déclaré Condoleezza Rice.


De son côté, le ministre des Affaires étrangères chinois, Li Zhaoxing, a affirmé que « les relations entre les deux pays se développent de plus en plus et que la coopération mutuelle dans de nombreux domaines porte ses fruits. » Malgré cette courtoisie mutuelle, affichée par le quotidien China Daily, les relations entre la Chine et les Etats-Unis demandent une analyse plus nuancée.

Le New York Times parle de relation « d’amour-haine » entre les deux géants. « Durant la dernière année, c’est la haine qui a prévalu. Les Etats-Unis ont tort de croire que la croissance rapide de la Chine constitue une menace inévitable pour eux. » Bush, en visite en Asie cette semaine, arrive à Pékin samedi 19 novembre pour « rétablir les fondements des relations sino-américaines ».

« Bush devra convaincre la Chine de réévaluer le yuan. Dans l’état actuel des choses, les biens chinois sont moins chers aux Etats-Unis et les produits américains sont plus chers en Chine, une des raisons pour lesquelles le déficit commercial avec la Chine est si important », explique le quotidien américain.

« Mais Bush ne devra pas attaquer trop frontalement la Chine sur la question du commerce. Punir la Chine jusqu’à ce qu’elle parvienne à un accord avec les Etats-Unis sur le commerce est une politique à très courte vue. Il est des enjeux mondiaux plus importants que le nombre de tee-shirts en vente dans les supermarchés de la chaîne américaine Wal-Mart. »

« Par exemple, une des raisons pour lesquelles les Etats-Unis et la Grande-Bretagne n’ont pas pu mettre la crise humanitaire au Soudan à l’ordre du jour au Conseil de sécurité de l’ONU l’an dernier tient au refus de Pékin de faire pression sur le Soudan. Nous espérons que les discussions entre Bush et Hu Jintao dépasseront les questions habituelles du commerce et du yuan. Washington doit réfléchir intelligemment aux accords qu’il souhaite passer avec Pékin et à ce qu’il espère retirer de cette relation », estime le New York Times.

« Depuis la visite historique du président américain Richard Nixon à Pékin, en 1972, Washington a essayé d’influencer le développement de ce pays complexe en le liant aux Etats-Unis et au reste du monde à travers le commerce. A présent, la Chine est bien intégrée. Et maintenant ? » s’interroge le Christian Science Monitor.

« Le président Bush apporte avec lui une liste de sujets de discussion aussi longue que la Grande Muraille, dont le commerce, le taux de change, les questions de propriété intellectuelle et la liberté de culte, des points de friction de longue date entre les Etats-Unis et l’économie qui a la plus forte croissance du monde. Mais Bush veut aussi traiter d'affaires qui dépassent les relations sino-américaines, comme la guerre contre le terrorisme [1], ou la prolifération nucléaire à travers les cas iranien et coréen. »

« D’après la nouvelle politique de la Maison-Blanche, la Chine doit s’impliquer davantage dans les activités de la communauté internationale, autrement qu’en tant que membre du Conseil de Sécurité de l’ONU et de l’Organisation mondiale du commerce. La Chine doit devenir un acteur responsable sur la scène mondiale, ce qui implique une Chine plus mature et démocratique. Ce qui signifie que la Chine n’entrave pas la communauté internationale à propos de l'Iran ou du Soudan pour sauvegarder ses intérêts pétroliers. »

« Il n’est pas possible de pousser la Chine à devenir un meilleur citoyen du monde pour des motifs purement altruistes. Il s’agit de montrer à la Chine que cela est dans son intérêt. La prolifération nucléaire et le terrorisme menacent la stabilité mondiale et, par extension, les marchés chinois. Ce qui est en jeu, c’est de s’assurer que, pour les décennies à venir, le géant asiatique demeurera pacifique. Bush ne devra pas perdre de vue cet objectif fondamental », explique le quotidien américain.

Le Boston Globe rappelle que la Chine doit, elle aussi, manœuvrer judicieusement pour atteindre ses objectifs. Pékin cherche à récupérer des territoires dont il revendique la souveraineté, comme Taïwan, ainsi qu’un certain nombre d’îles. La Chine vise aussi à devenir le leader régional, au détriment des Etats-Unis et du Japon, et pourquoi pas le leader mondial.

« Cette dernière possibilité ne se réalisera certainement pas. Les Etats-Unis ne laisseront pas une Chine autoritaire devenir le nouveau leader mondial. Le retour du Japon sur la scène diplomatique et le poids de l'Inde sont des facteurs à ne pas négliger. »

« Les Etats-Unis ont toujours cherché à préserver un équilibre entre la Chine et le Japon et à décourager l’expansionnisme chinois. Le régime chinois est une dictature raisonnable qui a su être patiente ces vingt-cinq dernières années. Pékin a compris que les autres pays, les Etats-Unis, le Japon, la Russie et l’Inde, ont de bonnes raisons d’empêcher la Chine de devenir l'empire du Milieu. Pékin continuera sans doute à agir prudemment. Le scénario d’une Chine léniniste qui éclipserait les Etats-Unis est encore loin. »



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