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Les mollahs rejettent catégoriquement l’idée d’un compromis russe
12.11.2005

Le régime islamique a catégoriquement rejeté samedi l’idée d’un compromis qui aurait pu éviter une escalade de la querelle nucléaire et qui l’aurait vu mener à l’étranger ses activités les plus sensibles.



«  Le combustible nucléaire iranien sera produit en Iran même », a dit le chef de l’Organisation atomique iranienne Gholamreza Aghazadeh à l’issue de discussions avec le chef du Conseil de sécurité russe, Igor Ivanov.

Aghazadeh a ainsi opposé la fin de non-recevoir la plus formelle à l’éventualité que l’Iran accepte de transférer en Russie ses activités d’enrichissement d’uranium, comme le proposerait une offre de compromis russe en gestation, endossée par les Européens avec l’accord des Américains.

Russes, Européens et Américains vont à présent devoir se pencher sur les conséquences de ce refus, attendu, de la part des Iraniens, moins de deux semaines avant une nouvelle réunion de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et sur la nécessité de saisir le Conseil de sécurité de l’Onu contre l’Iran.

«  L'Iran n'est pas favorable à l'envoi de son dossier au Conseil de Sécurité, mais il n'acceptera pas les pressions des puissances hégémoniques  », a déclaré le président Mahmoud Ahmadinejad lors de ses entretiens avec Igor Ivanov, selon l’agence des Etudiants Islamiques (ISNA).

«  Ce qui est important, c'est que l'enrichissement ait lieu en Iran  », a insisté Aghazadeh devant la presse.

La transaction russe permettrait à l’Iran de sauver la face en conservant sur son territoire la partie préalable du cycle de production du combustible pour les futures centrales iraniennes, à savoir la conversion d’uranium.

Mais la phase la plus sensible, l’enrichissement, se déroulerait en dehors du pays. Après 18 années de dissimulation de la part de la République islamique, cela constituerait pour une grande part de la communauté internationale la garantie la plus probante que Téhéran ne fabriquera pas l’arme nucléaire.

L’enrichissement peut en effet être détourné pour fournir la charge explosive d’armes nucléaires.

«  Ce dont nous avons besoin, c'est de rectifier la voie, pas de recevoir différentes propositions. Ce qui importe pour nous, c’est de maintenir la technologie nucléaire entre des mains iraniennes », a dit, selon les médias iraniens, le dirigeant chargé du dossier, Ali Larijani, après ses discussions avec Ivanov.

La Russie, qui construit la première centrale électrique nucléaire iranienne, sur le Golfe, a été jusqu’alors le plus sérieux allié de la République islamique pour empêcher une saisine de l’Onu sur la question nucléaire iranienne.

En septembre, elle s'est abstenue de voter en faveur d’un tel recours. La résolution finalement adoptée par l’agence onusienne demandait à l’Iran de suspendre toutes les activités relatives à l’enrichissement et constatait que l’Iran n’avait pas respecté les engagements que lui impose le Traité le non-prolifération, ce qui le rendait passible du Conseil de sécurité.

  • L'AIEA se réunit à nouveau à partir du 24 novembre.
  • La réaction des Russes s’annonce désormais essentielle.