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Les mollahs et Carlos Menem
10.11.2005

La justice argentine a accusé hier Ibrahim Hussein Berro, un Libanais membre du Hezbollah, d’être l’auteur présumé de l’attentat-suicide contre une association juive à Buenos Aires, qui avait fait 85 morts et 300 blessés en 1994.



Selon les enquêteurs argentins, Ibrahim Hussein Berro, 21 ans au moment des faits, avait réussi à entrer dans le pays à la frontière entre l’Argentine, le Paraguay et le Brésil.

Le procureur Alberto Nissman, en charge de l’enquête, a annoncé lors d’une conférence de presse que deux frères de Hussein Berro, qui vivent à Detroit aux États-Unis, ont reconnu qu’Ibrahim était membre du Hezbollah. Ce dernier a toujours nié depuis 1994 être impliqué dans cet attentat, contrairement aux allégations d’Israël.


Pour rappel, avec le soutien de la CIA et du Mossad, après l’attentat, la police argentine avait aussitôt orienté son enquête vers le terrorisme de source iranienne.

Hadi Soleimanpour, l’ambassadeur du régime des mollahs, avait même été soupçonné par les enquêteurs d’avoir joué un rôle clé dans l’attentat.

Mais Carlos Menem s’était empressé, de façon inexpliquée, d’exhorter les investigateurs à écarter cette piste. La raison de l’intrusion présidentielle dans l’enquête a été fournie, quelques années plus tard, par un ancien agent du service secret iranien, Abolghasem Mesbahi. Celui-ci est devenu l’un des plus féconds et crédibles témoins que les polices européennes ont eu à entendre sur des affaires liées au terrorisme international.

En 2004, le New-York Times a publié des informations basées sur une transcription de 100 pages du témoignage de Mesbahi où ce dernier affirmait que le régime des mollahs avait organisé et effectué l’attaque qui avait causé la mort de 85 personnes en 1994.

Mesbahi révélait que la planification de l’assaut avait été dirigée et surveillée par les agents de Renseignements de la République Islamique et les employés de l’Ambassade d’Iran à Buenos Aires confirmant les soupçons au sujet de Hadi Soleimanpour.

Mesbahi révélait que dix millions de dollars avait été déposés par le fils de Khomeiny dans un compte bancaire de Menem. Suite à ce versement, Menem avait déclaré qu’il n’y avait aucune preuve sur la responsabilité de l’Iran.

Menem avait empoché les 10 millions de dollars pour dévier le cours des investigations et l’enquête piétinait depuis neuf ans ... L’élection de Kirchner a changé la donne.