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Mollah Omar appelle à la guerre sainte
06.11.2005

Le chef spirituel des talibans, le mollah Mohammad Omar, a appelé les musulmans du monde entier à « s’unir et à rejoindre la guerre sainte contre les envahisseurs américains » en Afghanistan et en Irak, dans une déclaration publiée à l’occasion de la fin du Ramadan.



« En ces jours saints, j’appelle la nation musulmane d’Afghanistan à ne pas se décourager, à s'unir et à rejoindre le jihad contre les envahisseurs américains », indique-t-il dimanche dans un communiqué publié à l’occasion des célébrations de l’Aïd el-Fitr, qui se sont achevées samedi soir.

Mollah Omar est en fuite depuis la chute des talibans, chassés du pouvoir par la coalition militaire sous commandement américain au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

« Nous allons intensifier nos attaques contre les envahisseurs. La victoire est proche. La nation musulmane devrait dédier sa vie, son argent et ses écrits à la guerre sainte », ajoute-t-il dans ce texte envoyé aux médias.

Le leader spirituel des talibans s’adresse également à «  la nation musulmane d'Irak », qu’il enjoint à « être patiente, car les infidèles seront bientôt vaincus ». « Tous les Irakiens devraient rejoindre la lutte contre les Américains », ajoute-t-il.

Il invite également les « familles de nos frères tués ou son emprisonnés » à « être patients » car « ils seront vengés ».

Mollah Omar condamne s’insurge enfin contre le fait que «  l'Islam est insulté dans des publications, journaux et magazines ». « Des défenseurs de l’Islam les ont traînés en justice, mais des infidèles tentent de les libérer en utilisant leur argent ou leur pouvoir », déplore-t-il.

Cette dernière remarque fait référence à Ali Mohaqiq Nasab, éditeur du magazine féminin Haqoq-e-Zan (« Droits des  »), emprisonné début octobre puis condamné par la justice afghane à deux ans de prison pour blasphème pour avoir publié des articles qui remettaient en cause les châtiments islamiques prévus pour des délits comme l'adultère ou l’abjuration.

Son arrestation et sa condamnation avaient soulevé l’indignation de nombreux intellectuels et associations culturelles afghans, et de plusieurs organisations internationales de défense de la presse, qui ont appelé le président afghan Hamid Karzai à le faire libérer.

Le dernier message attribué au leader taliban était une cassette audio qui a circulé à la fin du mois de juillet dernier dans le sud de l’Afghanistan, dans laquelle il appelait ses partisans à « s’unir » contre le gouvernement et les troupes étrangères.

Les rebelles talibans mènent depuis la fin 2001 une guérilla concentrée surtout dans les régions du sud, du sud-est et de l’est du pays et dirigée contre les forces afghanes et étrangères, et notamment américaines, et les responsables réputés proches du gouvernement afghan.

Les violences, attribuées par les autorités aux talibans mais qui peuvent également être dues à d’autres factions rebelles, ont fait plus de 1.400 morts, dont une majorité de rebelles, cette année en Afghanistan.

Mais elle n’ont toutefois pas réussi à faire dérailler les élections parlementaires de septembre dernier, dernière étape du processus de transition politique de l’Afghanistan engagé à la fin 2001.