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Iran-Israël : La fin d’une longue guerre
14.05.2020

Le journaliste iranien, Armin Arefi, un faux opposant aux mollahs, évoque dans le Point une guerre secrète de ces derniers contre Israël. Il y évoque comme toujours des grands exploits du régime sans souligner son déclin. Or, on ne peut parler d’une guerre en cours, car elle a été perdue depuis longtemps par les mollahs. Le Point étant connu comme étant le porte-parole non officiel de l’État français, celui-ci offre une tribune aux mollahs par l’intermédiaire d’Arefi pour nier leur déclin et de les aider à stabiliser, afin d’assurer ses intérêts en Iran. Voici en réponse, des faits historiques et actuels qui établissent une réalité bien différente et la défaite des mollahs en Syrie.



L’Iran et la Syrie ont une histoire commune courte, mais bien mouvementée et avec de nombreux rebondissements, déjà avant la révolution islamique et bien davantage depuis l’arrivée au pouvoir des mollahs.

Cette histoire est en partie liée à Hafez Assad, arrivé au pouvoir en 1970 avec le rêve d’être le leader de la région. Assad considérait le Shah d’Iran comme un obstacle à ses ambitions, car il avait de bonnes relations avec les Américains, il s’était approché des Russes, et œuvrait pour établir la paix au Moyen-Orient en aidant financièrement les réfugiés palestiniens et en rapprochant ses amis égyptiens de ses amis israéliens. Assad s’est mis à combattre le Shah en aidant un peu ses ennemis islamistes, aussi bien les proches de Khomeiny qui était au service des Anglais que des islamistes pro-américains de Nehzat Azadi, alors qu’il n’avait aucune affinité politique avec ces gens. Mais il a dû se calmer à la demande de la Russie notamment après les accords signés par ce pays avec le Shah en 1973, ce qui montre que les Russes peuvent s’accommoder d’Alliés remuants s’ils ont besoin du territoire où ils sévissent. Le Shah, adepte de la détente, alors tendit la main à Assad en l’invitant avec son épouse à Téhéran en 1975.

© IRAN-RESIST.ORG

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Pour donner une chance à cette détente sans rompre avec ses principes, le Shah a alors dit qu’il ne se considérait pas comme le gendarme de la région en rappelant qu’il aidait aussi les pays Arabes opposés à Israël. Mais en réalité, il faisait référence à son projet d’aider les Égyptiens à mettre fin à leur cycle de défaites face à Israël pour accepter de s’assoir à la table des négociations avec ces derniers à Camp David.

Mais tout cela a bien déplu aux Américains et aux Anglais. Quand ces derniers ont mis en place leur plan pour renverser le Shah, Assad a rejoint ce projet en participant à l’élimination d’Emam Moussa Sadr, proche du Shah, qui avait pour mission de pacifier les Palestiniens et empêcher le développement de l’islamisme au Liban. Assad en a profité pour augmenter la présence syrienne au Liban afin de reprendre ce pays qu’il considérait comme une partie de la Syrie.

En 1979, la révolution islamique a porté au pouvoir les islamistes pro-américains, mais ces derniers ont été chassés du pouvoir par les islamistes menés par Khomeiny au service des Anglais. Ces derniers ont aussi mis en place l’encadrement chiite terroriste du Hezbollah au Liban pour combattre la présence américaine dans la région et sont devenus un obstacle aux ambitions de Hafez Assad !

Les mollahs anglophiles ont aussi attaqué les Saoudiens, alliés des États-Unis et Saddam qui jouissait du soutien de ces derniers tout en profitant des aides technologiques russes. Saddam a riposté avec le soutien affiché des Américains ! Assad a alors soutenu Saddam malgré le fait qu’il avait de bien mauvaises relations avec lui et il l’a fait dans l’espoir de la défaite des mollahs et la disparition du Hezbollah !

Mais les mollahs ont évité la défaite grâce à la vaillance des Iraniens à défendre leur patrie, mais aussi grâce à leur terrorisme via Hezbollah au Liban et en Europe.

Les mollahs ont aussi proposé du pétrole gratuit et des équipements bon marché à Assad pour qu’il ne s’oppose pas au Hezbollah et à leur présence au Liban et leur offre un couloir pour les livraisons d’armes lourdes ce groupe armé.

Mais Hafez Assad a gardé une certaine indépendance dans cette alliance intéressée en se position avec les États arabes du golfe Persique contre les droits de l’Iran sur les îles du détroit d’Ormuz et a aussi établi de bons liens avec les Saoudiens et leur allié libanais Rafic Hariri, ennemi du Hezbollah et des chiites courtisés par les mollahs !

Mais la situation a changé après la mort de Hafez Assad et l’arrivée au pouvoir de son fils Bachar.

En 2004, Hariri soutenu par les Américains s’oppose ouvertement aux Mollahs en demandant le désarmement du Hezbollah et obtient une résolution pour mettre fin à la présence de l’armée syrienne au Liban. Bachar Assad le menace de mort et il est tué par le Hezbollah bras armé des mollahs. Mais tout le monde accable Assad et personne n’accuse les mollahs. De fait, ces derniers deviennent les grands gagnants de la disparition de Hariri !

Washington a alors profité de ce coup dur pour Bachar Assad, malgré son opportunisme sans scrupule, et lui propose un rapprochement. Bachar Assad exige alors la direction du Hezbollah pour dominer le Liban pour faire revenir ses troupes dans ce pays et en prendre la direction. Washington abandonne les négociations, car il voulait isoler le Hezbollah avant de le soumettre et ainsi isoler les mollahs pour les dominer, réintégrer ses propres islamistes à la tête de la République islamique et in fine, relancer son grand projet d’islam révolutionnaire contre la Russie et la Chine.

Les mollahs ont alors invité Bachar à Téhéran et l’ont puni et menacé au moment en en éliminant le général Soleiman chargé de sa sécurité. Bachar a alors tué un haut responsable palestinien pro-mollahs pour montrer sa bonne foi aux Américains, mais en l’absence d’un deal, il a finalement dû reprendre son alliance avec les mollahs.

Après cette tentative ratée d’OPA américaine sur le Hezbollah pour chasser les mollahs et raviver sa propre révolution islamique en Iran, sous direction d’Obama, les États-Unis entreprennent une détente avec les mollahs.

Mais en 2011, échaudé par la fausse révolution de couleur des mollahs qui souligne leur refus d’un vrai deal, l’État américain tente de reprendre la main par ses printemps arabes très islamistes, mais ce projet a été retardé en Libye et s’est surtout enlisé en Syrie notamment parce que la majorité des Syriens a préféré Bachar à l’avènement d’une République islamique. Les gens du Hezbollah s’engagent en faveur d’Assad.

Mais le discours des mollahs est alors plus flou, car il espère négocier un deal avec Obama. Les mollahs se brouillent avec le Hezbollah. Ils renforcent alors le nombre de leurs agents de renseignements et leur encadrement logistique terroriste en Syrie d’où ils gèrent le Hezbollah pour récupérer le Hezbollah et aussi menacer Assad. Assad rappelle qu’il a fait appel au Hezbollah, mais affirme alors qu’il n’a jamais fait appel aux mollahs pour se battre à ses côtés.

Hillary Clinton a alors eu l’idée de Daesh qui se donne deux missions  : abattre Assad et combattre les mollahs ! Daesh jouit de fonds invisibles et des milliers de véhicules neufs. Daesh ensanglante l’Irak pour impressionner ses deux adversaires. Washington le laisse faire en se disant dépassé et en refusant l’aide demandée par les Irakiens.

Les mollahs ne réagissent pas et révèlent qu’ils manquent de moyens. La Russie en profite pour aider les Irakiens. Ils se posent en acteur majeur contre la diplomatie agressive et déstabilisatrice des États-Unis. La diplomatie islamiste des États-Unis qui devaient détruire la Russie et permettre de donner une suprématie pétrolière à l’Amérique et l’émanciper de sa dépendance vis-à-vis de BP s’avère un échec, car elle venait de renforcer la Russie comme elle avait auparavant renforcé les Anglais en Iran en 1970 et plus tard en 2002, en Irak.

Les décideurs économiques américains désavouent cette diplomatie en apportant leur soutien à Trump, qui avait depuis longtemps dénoncé le soutien américain aux islamistes notamment contre le Shah qui était un acteur de la stabilité du Moyen-Orient. Trump est élu avec un projet d’alliance avec la Russie contre les Anglais.

La Russie se montre intéressée en laissant les forces de l’OTAN bombarder le Château de Verre ou le siège des agents internationaux de renseignements des mollahs en Syrie. Elle laisse aussi les Israéliens bombarder de nombreuses bases des mollahs en Syrie et tuer dans l’un de ces raids le chef du terrorisme des mollahs Qassem Soleimani.

Par la suite, la Russie a continué à brimer les agents du régime et enfin parvient à un deal avec Trump pour y et assure sa présence et le maintien au pouvoir de Bachar Assad.

Les mollahs, alors confrontés à des manifestations très hostiles en Irak et en Iran, changent de bord pour s’allier avec Daesh par des armes ou en déplaçant leurs conseillers vers des zones où persistent des combats. Mais ils mobilisent de forces des Afghans pour créer des troupes anti-Daesh afin de nier leur soutien à ce mouvement. Il en va de même en Afghanistan où ils aident les talibans tout en le niant. Ils cherchent à enquiquiner les Russes et les Américains pour les forcer à abandonner leurs attaques.

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Depuis quelques semaines, les Israéliens ont repris leurs raids aériens contre les sites de présence des conseillers du régime en Syrie et ont tué beaucoup d’entre eux grâce à la passivité absolue des S-300 et les S-400 russes ou syriens. Plus d’une vingtaine d’agents du régime dont leur chef Abolfazl Sarlak ont été tué dans ces raids et d’importants stocks d’armes ont été détruits.

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La Russie a même aidé l’éviction des agents des mollahs en désarmant et déportant de nombreux combattants iraniens et afghans de Deir al Zour vers la frontière irakienne pour qu’ils y soient pris en charge... (vraisemblablement par les Irakiens sunnites alliés des États-Unis).

Assad a aussi obligé les agents du régime à quitter leur refuge, la mosquée de Zeynab située dans le sud de Damas, en décrétant une quarantaine anti-coronavrius dans cette zone ! Les médias ont annoncé des confrontations à cette occasion !

Le ministre de Défense israélien Naftali Bennett s’est félicité de ces succès et du soutien des Russes et d’Assad en affirmant que les mollahs n’avaient rien à faire en Syrie ! Enfin James Jeffrey, chargé par Trump de superviser la lutte anti-Daesh en Syrie, a félicité les Russes en affirmant que leurs troupes étaient autorisées à demeurer en Syrie.

Il n’y a de fait pas de guerre en cours entre les mollahs et les Israéliens en Syrie et de belles perspectives pour les mollahs en Syrie et dans le régime ! On a un nouveau rebondissement dans la diplomatie Syrienne anti-mollahs !

On a aussi une lourde défaite pour les mollahs en Syrie grâce à la coalition entre Trump, Poutine, Netanyahou et Assad. Cette coalition est en train de nettoyer la Syrie de la présence des derniers agents des mollahs.

C’est aussi la fin annoncée des mollahs au sein du Hezbollah et au Liban.

On n’est pas au cours d’une tempête déclenchée par les mollahs qui aurait des conséquences graves pour la région et nécessiterait que la France se pose en amie des mollahs. On est après une tornade qui a démoli les mollahs et inviterait la France à ne pas rester collés à ces derniers et à leur propagandiste, mais d’assurer son avenir au sein des coalitions saines utiles pour elle, pour le Moyen-Orient et pour le monde.

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| Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran |

| Mots Clefs | Zone géopolitique : Axe Iran-Syrie |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Syrie |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Israël |

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