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Représailles économiques : informations contradictoires
23.10.2005 (commentaires)

Le gouvernement iranien a démenti dimanche bloquer les importations de pays ayant soutenu une résolution musclée de l’agence de non-prolifération de l’Onu contre la République islamique.



De nouvelles informations sont cependant venues conforter dimanche les précédentes sur l’existence de telles sanctions.

« Aucune sanction n’a été imposée à ce jour aux pays évoqués », a déclaré Asséfi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères (ministères des Démentis officiels).

La presse sud-coréenne a récemment rapporté que l’Iran avait interdit l’importation de produits en provenance de Corée du Sud et de Grande-Bretagne, deux pays ayant voté pour une résolution adoptée le 24 septembre par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Des diplomates (Sud Coréens) ont dit ne pas avoir été officiellement informés de représailles commerciales, mais ont indiqué que des biens d’importation avaient été retenus par les douanes iraniennes en application de ce qui semble être une « directive non-écrite ».

« Il y a des problèmes », a déclaré un diplomate étranger à l’AFP, « les Iraniens ne nous disent rien, mais les douanes stoppent certains de nos biens ».

« Ce genre de choses s’est déjà produit par le passé, mais, cette fois, cela paraît plus strict », a-t-il ajouté.

Des propos du ministre de l’Intérieur Mostafa Pour-Mohammadi rapportés par la presse ont accrédité la possibilité de représailles commerciales. « Nous ne voyons pas la nécessité de contribuer à faire prospérer l’économie d’un pays qui ne fait aucun cas de nos intérêts nationaux », a-t-il déclaré selon la presse.

Jeudi le président ultra-conservateur iranien Mahmoud Ahmadinejad avait refusé de confirmer ou d’infirmer l’existence de sanctions, mais avait noté que les relations diplomatiques et commerciales étaient liées les unes aux autres.

Le régime des mollahs fait la seule chose qu’il sait faire :
- Distribuer des contrats afin de s’attirer les faveurs des états étrangers,
- Les annuler comme mesure punitive.

Cependant, l’objectif n’est pas d’imposer des représailles mais d’exercer un chantage.

Il ne faut surtout pas fermer la porte aux Sud Coréens, d’où le refus de confirmer le boycott et les dernières déclarations d’un obscur membre de la Commission parlementaire de l’industrie. Ce dernier met en garde « sur les effets négatifs qu'auront des sanctions (iraniennes et non onusiennes) sur les importations pour les principales industries iraniennes, notamment la construction automobile ».

Le salaire d’un ouvrier iranien étant de 100 $ toutes charges comprises contre plus de 1700 $ en Europe, l’« industrie iranienne automobile » n’est qu’une industrie de montage d’usines délocalisées. Les voitures produites en Iran sont destinées à des marchés extérieurs car les Iraniens dont 80 % vivent avec 2 $ par jour ne sont pas des clients pour ces automobiles dont le prix est de 12 à 15000 $.

Le chantage des mollahs et leurs procédés sont cousus de fils blancs. On bloque les marchandises à la douane, on affirme au contraire qu’il n’y a aucune sanction, on fait démentir par des sous-fifres et on laisse traîner l’affaire : l’objectif est de faire monter la pression.

On laisse aux Sud Coréens une chance de se rattraper tout en faisant miroiter aux autres pays qu’ils pourraient remplacer avantageusement les Sud Coréens évincés. Le risque est réel car les candidats sont nombreux pour le marché automobile : Français, Italiens et Allemands piaffent d’impatience pour avoir ce malheureux ouvrier presque gratuit.

Et ça marche : le vice-ministre Sud Coréen des Affaires étrangères Lee Kyu-Hyung est attendu dans la capitale iranienne dans les prochains jours pour discuter de la question, a indiqué l’ambassade Sud Coréenne à Téhéran.

Et Mohammad El Baradei accorde toujours plus de délai aux mollahs. Ces derniers en profitent afin de mettre en place des stratégies susceptibles d’influencer les votes des pays membres du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA.


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