Iran vs Mollahs | Rapport de 8-9-10.01.18 : Des grèves, des manifs et du feu ! 11.01.2018 Il y a une semaine, des tempêtes de neige avaient paralysé le pays et freiné la lutte contre le régime dans de nombreuses régions. Mais la contre-révolution anti-mollahs était restée très forte dans le sud du pays notamment à Ahwaz. Par ailleurs, les ouvriers et les commerçants de nombreuses régions avaient rejoint la contestation en faisant grève. Depuis deux jours, la vague de froid a commencé à se dissiper et les actions hostiles au régime ont repris peu à peu dans les régions concernées. On assiste aussi à plus de manifestations dans le sud du pays et enfin à de nouvelles grèves très pénalisantes pour le régime à bout de souffle des mollahs. Voici un rapport sur journées de mardi 9 et mercredi 10 janvier 2018. Lundi 09.01.18 | J+12 de la lutte pendant la dernière vague de froid en Iran Ahwaz a encore été au top dans la lutte contre le régime avec une manifestation à Shilang-abad et une autre dans l’avenue Naderi qui s’est terminée par ma fuite des derniers miliciens encore fidèles au régime dans cette ville qui semble contrôlée par le peuple.
À Mah-shahr, 2nd port pétrolier du régime dans le sud du pays, il y a eu un très grand rassemblement qui s’est terminé par l’incendie d’un bus et de la banque Tejarat (qui gère le commerce extérieur du régime). À Babôl, dans le nord du pays, il y a eu un grand rassemblement contre le régime. De plus, la grève des vendeurs d’or qui avait démarré à Téhéran, Mashad et Tabriz a continué. Les bazars de Yazd et Rezayieh ont aussi rejoint cette grève hostile au régime. On a eu de nombreuses photos de cartes de miliciens brûlées et un membre connu de la milice a brûlé sa carte dans une vidéo en demandant à ses collègues d’en faire autant !
Enfin à Téhéran, où il faisait encore très froid, plusieurs dizaines de personnes ont continué à monter la garde devant l’entrée de la prison Evine malgré les menaces d’une intervention des miliciens anti-émeutes. Finalement, on n’en a vu aucun.
Mardi 08.01.18 | J+13 de la lutte & dernier jour de la dernière vague de froid en Iran La grève des marchands d’or a continué à Téhéran, Mashad, Tabriz, Rezayieh et Yazd (ci-dessous).
Dans le nord-est du pays, à Qaem Shahr, les ouvriers des usines textiles ont rejoint la lutte contre le régime en cessant de travailler et aussi en manifestant devant leur mairie.
Dans le nord-ouest du pays, à Qazwin, les ouvriers des usines de carton et les chauffeurs de taxi ont rejoint la lutte contre le régime en cessant de travailler et aussi en manifestant devant leur mairie. Dans l’ouest du pays, à Tabriz, les ouvriers de l’usine iranienne de construction de tracteurs ont annoncé qu’ils étaient en grève depuis trois semaines et qu’ils allaient continuer ! Dans le sud du pays, dans la région agricole et pétrolière de Khouzestan, les agricultures de Bavi, Veyss et Mollasani et étudiants du secteur pétrolier situé à Azadegan et Hoveyzeh ont rejoint la lutte contre le régime. Les ouvriers du pétrole étant déjà en grève dans la région. On peut estimer que les mollahs seront bientôt à court de barils à exporter. À Téhéran, où il faisait encore très froid, plusieurs dizaines de personnes ont continué à monter la garde devant l’entrée de la prison Evine et ont même annoncé qu’ils se sentaient assez motivés pour envahir la prison et sauver les prisonniers innocents ! Mais le régime a contre-attaqué avec des tirs de gaz lacrymogène. Il a réussi à empêcher l’invasion, il n’a pas réussi à les disperser.
Mercredi 09.01.18 | J+14 de la lutte contre le régime La journée a commencé fort avec l’image d’un homme incendiant le bureau de la milice à Varamine, près de Téhéran !
Dans la foulée, on a vu une autre belle image : un retrait de voile à Téhéran sans que l’on voit les miliciens intervenir !
À Téhéran, les gens ont aussi continué à monter la garde devant l’entrée de la prison Evine malgré de nouvelles tentatives pour les disperser. Ils ont affirmé leur détermination à rester sur place pour faire libérer les prisonniers en scandant avec un nouveau slogan : Betarsid, Betarsid, ma hameh baa ham hastim ("Craignez car nous sommes unis" au lieu de "N’ayons pas peur car nous sommes unis").
Au même moment, Sanandaj (Kurdistan iranien) s’est réveillé par un tremblement de terre assez fort. D’autres villes de la région ont aussi tremblé. Le régime a censuré la nouvelle pour ne pas dépenser ses maigres réserves de dollar pour les victimes. La ville a rejoint la contestation avec une manifestation des miliciens ruinés par le régime devant le palais de justice de la ville. Les ouvriers de l’abattoir de la ville ont aussi arrêté de travailler. À Arak, dans le centre du pays, où le régime est en recule, les 900 ouvriers de Hepko (cie Iranienne d’équipements routiers) ont arrêté de travailler (parce que le régime ne les paye plus depuis plusieurs mois) et ont manifesté devant le siège du gouverneur de la ville.
De plus, la grève des marchands d’or a continué pour la 3e journée à Téhéran, Mashad, Tabriz, Rezayieh et Yazd (ci-dessous), mettant sous pression les nantis paniqués du régime. Les marchands d’or d’Ispahan ont aussi rejoint la lutte contre le régime.
Ispahan a même repris son rôle de leader de la lutte car ses conducteurs de citernes ont arrêté de travailler, paralysant 90 % des raffineries du centre du pays et la totalité de ses pompes à essence à la tombée du jour ! Le régime a censuré la nouvelle par peur d’amplifier les ruptures au sein de sa milice !
Par ailleurs, on peut supposer que les miliciens de marine du régime ont rejoint la lutte contre le régime, car ils ont mis hors service sa dernière et plus performante frégate par un choc contre une digue au prétexte d’une tempête inexistante ! Le régime s’est gardé d’annoncer des sanctions contre ses miliciens de peur d’accélérer les ruptures au sein de ses forces armées.
Enfin, la journée s’est terminée en feux d’artifice à Sanandaj (Kurdistan iranien) car les habitants de ville ont mis le feu à la banque Saderat (exportations) pour « châtier les voleurs au pouvoir ! »
Nous reviendrons vers vous vendredi qui sera une journée difficile pour le régime, car il y a de nombreux appels à la manifestation dans tout le pays à partir de midi et aussi durant un derby nocturne à Ispahan.
Dans notre précédent rapport, nous affirmions que le feu couvait sous la glace. Cette figure métaphorique est devenue une réalité avec les annonces d’incendie et de destruction (voire de sabotage) des symboles de la puissance du régime. On voit même une certaine compétition entre les villes ou les corporations pour avoir le leadership de lutte contre le régime. La grève des marchands d’or s’est amplifiée et d’autres acteurs de la vie économique ont rejoint la lutte contre le régime pour le paralyser et le priver du soutien de ses derniers serviteurs et ses partenaires économiques européens. Aidez-nous diffuser ces nouvelles et ces images pour encourager la France à s’engager en faveur des Iraniens et la construction d’un Moyen-Orient, stable et pacifique qui lui sera sans doute plus bénéfique.
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