Appel à la manifestation à Paris + un témoignage : Grand-père réveille-toi, ils partent ! 03.01.2018 Après une semaine de protestations en Iran, c’est avec cette pensée pour celui qui jusqu’à son dernier souffle espérait retourner sur la terre de ses ancêtres, que j’observe chaque jour le combat acharné de mes compatriotes. Nul ne peut ignorer le flot de manifestations ruisselant à travers « le doux pays de Perse » comme le nommait autrefois Montesquieu. En effet, à plus de 4000km de Paris, un peuple clame sa libération et réclame le départ imminent du régime des ayatollahs. Bientôt quarante années noircies par un pouvoir brandissant l’obscurantisme religieux comme étendard, étouffant « la patrie des philosophes et des poètes » et bâillonnant rêves et aspirations de sa population. C’est dans cette obscure contrée, que l’espoir est à l’honneur aujourd’hui. Les Iraniens sont dans la rue et leurs cris laissent échapper une lumière qui se voit menacée par le silence assombrissant de certains États pourtant démocratiques et libres de leurs paroles. La clameur de certains provoquerait-elle le mutisme chez d’autres ? Et pourtant, c’est bien dans cette ville de Shiraz où les vers de Hafez résonnent, que les habitants scandent leur désespoir. Sur les bords de la mer Caspienne, du haut de ses montagnes verdoyantes, c’est la région du Guilan qui se fait également entendre. À Ispahan, le parfum envoutant des roses se mêle au bruit assourdissant de la contestation. Le Khorassan n’est pas en reste, la terre de l’éminent poète épique Ferdowsi connaît lui aussi d’importantes révoltes notamment celle invoquant Reza Shah au cœur même de la Mosquée Goharshad, lieu où ce dernier avait puni les religieux hostiles à la loi interdisant le port du voile en 1936. Le décompte ne s’arrête pas là, les petites et grandes villes, rurales ou urbaines, religieuses ou non, toutes sont debout. C’est ainsi que du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, le peuple se soulève. Le courage et le dévouement des Iraniens se paient au prix des tirs et des coups mortels du régime. Les entendez-vous ? Par ces temps décisifs, ce sont les mots de Du Bellay qui résonnent dans le cœur de ceux à l’extérieur mais également à l’intérieur du pays. Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Azadeh Khandani © IRAN-RESIST.ORG Afin de soutenir nos compatriotes |