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Quand les livres scolaires français « expliquent » le terrorisme !
16.10.2005

[Le Figaro, 14 octobre 2005] Les auteurs de « Élèves sous influence » démontrent que les manuels d’histoire présentent un monde sous domination américaine et réduisent le djihad islamique à une contestation de l’Oncle Sam. QUE MET-ON dans la tête de nos enfants ?



La lecture assidue des manuels d'histoire du secondaire laisse perplexe. Le terrorisme, au programme de terminale depuis 2002, se présente comme une forme aiguë d'antiaméricanisme.

Rien ou presque n'est dit sur le projet fondamentaliste, ni sur les États théocratiques musulmans.

Les attentats du 11 septembre, ne sont qu’une contestation de l'hégémonie américaine, tandis que le fanatisme religieux n’est pas évoqué. Les attentats kamikazes des Palestiniens figurent au chapitre Moyen-Orient de préférence aux pages consacrées au terrorisme. Voilà ce qu’il ressort d’une analyse roborative des manuels scolaires intitulée Élèves sous influence [1].

Dans cet ouvrage de 350 pages transparaît une acceptation du recours à la violence, présentée dans les manuels scolaires comme une « forme de résistance ». Presque tous suggèrent ce que l’éditeur de livres scolaires Magnard écrit noir sur blanc : le terrorisme « est l'arme des faibles, qui dans l’incapacité d’attaquer frontalement une grande puissance, cherchent à la déstabiliser en s’en prenant à des cibles symboliques ».

Refus de la mondialisation à l'américaine - Plus qu’un dogmatisme, explique Barbara Lefebvre, enseignante d’histoire géographie dans les Hauts-de-Seine et coauteur de l’ouvrage, la vision de l’histoire récente présentée par les manuels reflète une « une mollesse idéologique débouchant sur la dénonciation d’un seul coupable aux yeux de la planète » : l’Amérique. L’altermondialisme devient une forme de lutte, avec des héros comme José Bové. Les djihadistes sont des « protestataires » qui, selon le manuel d’histoire Bordas à destination des terminales, trouvent une audience accrue « dans le contexte d’opposition à Israël et aux Etats-Unis ».

L'islamisme séduit aussi» par son refus de « la prépondérance occidentale et la mondialisation du modèle américain », insiste ce manuel. Quant aux livres d’histoire de Nathan et Belin, ils écrivent : « La présence de troupes occidentales dans la région du Golfe accroît le sentiment d’humiliation de l’opinion arabe. » Un autre qualifie le régime des talibans « d’ordre moral islamiste très rigoureux »...

Les professeurs ne sont pas tenus de suivre précisément les manuels. Mais sur ces sujets, le livre de classe fait souvent référence. Par ailleurs, « la plupart des élèves ne font pas d’effort pour s’informer et c’est à l’école qu’ils reçoivent une explication raisonnée du monde », assure Barbara Lefebvre.



Voici quelques extraits du livre Élèves sous influence : »

  • Magnard : « La forme extrême des poussées d’antiaméricanisme prend le nom de « guerre sainte » ou djihad lancé par Ben Laden. »
  • Propos d’une inspectrice d’histoire de l’Académie de Créteil présentant le nouveau programme de terminale : « Prudence dans l’utilisation du terme « terrorisme », en particulier devant un certain type de public car une notion de résistance peut parfois être incluse dans le terrorisme. »
  • Hachette propose un texte de journaliste écrit avant l’intervention en Irak : « Les États-Unis veulent imposer par la force leur loi. Cet ordre-là n’en est pas un. (...) Un ordre imposé de la sorte au mépris des alliés, fait le lit de l’antiaméricanisme le plus primaire. Il devient urgent de contenir la puissance américaine. »
  • Article de lycéens de l’Isère sur le thème : « A quoi sert le terrorisme ? » Réponse : « Ils se révoltent contre l’agresseur, ça, c’est pas vraiment con. Qu’ont fait les résistants pendant l’Occupation de 39-45 ? (...) Le terrorisme apparaît quant un peuple souffre et qu’il n’y a plus d’autre solution que de se faire exploser la tronche. »

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[1Élèves sous influence, Barbara Lefebvre et Eve Bonnivard (Éditions Audibert)