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Iran : Un hippopotame dans l’espace
18.06.2011

La république islamique a annoncé l’envoi dans l’espace d’un singe en 2012. Téhéran parle en fait de l’amélioration de ses capacités balistiques. Il s’agit non pas d’un sujet spatial, mais d’une insinuation militaire pour provoquer une escalade avec Washington afin que la perspective d’une guerre pousse ce dernier à capituler face à Téhéran.



Il y a deux jours, le responsable du programme spatial de la république islamique a annoncé l’envoi dans l’espace d’un singe en 2012 au lendemain de l’envoi du satellite Rassad-1. Certains médias n’ont pas traité le sujet, les plus pro-américains se sont focalisés sur les précédentes annonces du genre faites par Ahmadinejad ou encore sur la vie des singes dans l’espace.

Presque personne n’a relevé l’insinuation militaire du régime car personne en Occident, surtout à Washington, ne veut d’une escalade avec les mollahs. Bien au contraire, on cherche même activement l’apaisement pour renouer le dialogue afin de parvenir à une entente.

Pour les Européens, l’enjeu de cet apaisement est commercial. Pour Washington, l’enjeu est stratégique : l’Etat américain a besoin du régime islamique iranien qui plaît aux intégristes pour agiter l’Asie Centrale chinoise. Il propose l’apaisement afin de normaliser les relations bilatérales pour obliger les mollahs à autoriser le retour en Iran de ses pions islamistes formés pour prendre le pouvoir par les urnes d’où le refus ou les provocations des mollahs et les sanctions ou les pressions punitives américaines.

Au fil du temps, cela a poussé les mollahs à sans cesse renforcer la teneur de leurs provocations au point d’arriver à une stratégie d’amplification de crise pour contrer les sanctions avec la peur dissuasive d’une guerre dans la région stratégique du Golfe Persique. Washington a choisi l’art de l’esquive. C’est un cercle infernal qui dure depuis des années !

Mais il y a du nouveau, le régime que Washington veut transférer à ses pions a été trop affaibli par les sanctions, le mécontentement est maximal. Washington ne peut donc plus renforcer ses sanctions. Il en arrive à ignorer avec force les provocations du régime affaibli donc désespéré pour ne pas être obligé d’appliquer les sanctions susceptibles de le balayer.

Les Européens qui ont été entraînés dans la valse des sanctions bien qu’elles soient contraires à leurs intérêts ont évidemment choisi le silence.

Téhéran a été privé de l’escalade qu’il souhaite pour forcer Washington à cesser ses sanctions. Mais il y reviendra car les sanctions ont aussi refroidi ses alliés internes : il a perdu le soutien des Pasdaran, du clergé et des Bazaris. Il n’a d’autres choix que de mettre fin aux sanctions pour essayer de les récupérer. On devrait s’attendre à de nouvelles insinuations encore plus grosses surtout à mesure qu’il s’affaiblit économiquement ou politiquement !

Après le singe, le régime nous parlera peut-être d’un hippopotame dans l’espace. Mais il peut même envoyer ce qu’il veut en l’air, même l’arche de Noé, Washington esquivera. Téhéran devra à la fin cesser les insinuations et se lancer dans des provocations plus explicites.


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article complémentaire 1 (le fond de la provocation) :
- Iran-Nucléaire : Changement de priorités, risques de conflits
- (14 Janvier 2011)

article complémentaire 2 (la forme de la provocation) :
- Iran : Le missile utile !
- (4 FÉVRIER 2009)

article complémentaire 3 :
- Obama - Iran : Apaisement et embarras
- (18 JANVIER 2010)

| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |
| Mots Clefs | Institutions : Provocations |
| Mots Clefs | Instituions : Puissance militaire des mollahs |

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |