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Iran : La vérité sur le Comodo Hacker
30.03.2011

Un Iranien de 21 ans a revendiqué le piratage de certificats de sécurité SSL de sites comme Gmail, Yahoo ! Mail, Hotmail ou Skype. Les Occidentaux parle d’un acte pour venger Stuxnet alors que ce virus n’a pas pu infecter le programme nucléaire iranien car ce programme n’utilise aucun ordinateur Siemens depuis 33 ans. Le motif de ce piratage est dans sa date, le 15 mars, date à laquelle les Iraniens manifestaient leur rejet du régime en célébrant la fête du Feu. Téhéran voulait bloquer l’envoi vers l’étranger de témoignages par mail ou de vidéos par fichiers joints via Skype. En, revendiquant l’attaque, le régime laisse supposer qu’il peut recommencer. C’est une manière d’intimider les opposants. En savoir plus…



Il y a près d’un mois, après avoir constaté l’absence des forces armées du régime à ses côtés lors de la célébration de l’anniversaire de la révolution, nous avions appelé les Iraniens à célébrer le mardi 15 mars la fête zoroastrienne du Feu qui est interdite par le régime en chantant et en dansant dans des rassemblements mixtes et publics, également interdits, afin de montrer au monde entier que le pays tout entier rejetait le régime, ses lois et son identité islamique.

Consciente de la popularité des objectifs et de la faiblesse de ses moyens de répression à la rupture des forces armées, le régime avait laissé faire, mais il avait contré la portée de l’opération en bloquant la transmission des vidéos et en produisant ses propres vidéos où l’on célébrait cette fête avec des slogans islamiques. De son côté Washington, qui a besoin d’un Iran islamique pour agiter l’Asie Centrale chinoise, a donné une visibilité très réduite aux vidéos de la contestation joyeuse tout en donnant une visibilité maximale aux vidéos islamiques de la soirée du 15 mars.

En dehors de ce double blocage médiatique, nous avions constaté qu’il y avait très peu de vidéos sur cet événement très important et cela nous semblait incompréhensible. Le piratage du site italien Comodo ou plus précisément la description du piratage par Massimo Penco, vice-président de Comodo Italie, lève le voile sur le mystère du manque de vidéos.

En effet, selon ce responsable, le 15 mars vers 19 heures (20h30 en Iran), le site Comodo a reçu une alerte l’informant que quelqu’un avait émis à sa place un certificat de sécurité pour Google, alors que ce site n’avait émis aucune requête de ce genre. Quelqu’un essayait d’orienter les internautes vers un site imposteur ressemblant à Google pour les espionner.

Comodo Italie n’avait aucune idée de l’origine de l’attaque qui est aujourd’hui revendiquée par l’Iran, mais selon les usages, en moins de 15 minutes, elle avait contacté sa filiale américaine pour demander le verrouillage du système. Cependant il a fallu près de deux heures pour révoquer les 9 faux certificats visant Google, G-mail, Hotmail ou encore Skype. Cela a été suffisant aux mollahs pour bloquer un grand nombre de vidéos car c’est exactement vers 19h30 heures que nous avons cessé de recevoir les vidéos de la soirée de contestation du 15 mars.

Mais -et c’est là le point le plus intéressant de cette affaire-, le régime des mollahs a revendiqué l’attaque ! Or généralement, quand un Etat veut espionner ses citoyens, il ne le crie pas sur tous les toits car les internautes se méfieront alors et cesseront d’échanger leurs infos. En fait, c’est ce que veut le régime car les Iraniens doivent à nouveau manifester le 2 avril dans une autre fête zoroastrienne interdite par le régime. C’est machiavélique à souhait dans le pur style des mollahs !

Cependant, le fait de chercher à intimider les opposants au lieu de les espionner pour les arrêter laisse supposer que le régime n’a pas les moyens de les arrêter.

Face à ce détail qui n’échappera pas à nos compatriotes hostiles au régime, ce dernier a sorti une autre carte de sa manche : le témoignage du responsable du site « Balatarin » (lié à l’opposition officielle) faisant état d’une très grande capacité d’espionnage de la cyber-armée des hackers du régime. Mais personne ne peut y croire car on connaît « Balatarin » et surtout on sait que cette soi-disant Cyber-armée n’a jamais réussi aucun sabotage.

conclusions | En fait, désormais, le seul moyen du régime pour contrer ses opposants est de fermer le réseau, mais en le faisant il admettrait sa vulnérabilité, ce qui inciterait ses derniers partisans à le laisser tomber. Le régime n’a aucune option intéressante. C’est un bon présage pour les opposants iraniens.


© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Voir ou revoir les vidéos de la dernière Fête du Feu :
- Iran : La semaine en images n°161
- (20 Mars 2011)

Pour en savoir + sur Iranian Cyber Army :
- Iran : Quelques vérités sur le piratage de Twitter
- (19 DÉCEMBRE 2009)

Pour en savoir + sur Iranian Cyber Army :
- Internet-Iran : De faux hackers au service des mollahs -
- (9 Septembre 2008)

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