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Iran : La résistance commence aujourd’hui.
15.03.2011

Il y a un mois, le régime des mollahs a été incapable d’organiser les manifestations officielles en l’honneur de la révolution islamique notamment le rassemblement politico-militaire célébrant le retour de Khomeiny puis le défilé de l’ensemble des forces armées en mémoire du ralliement des sous-officiers de l’armée de l’air à la révolution islamique. Il était clair que les forces armées avaient lâché le régime. Les Américains n’avaient alors pas parlé d’une opportunité car ils ne souhaitent pas la fin du régime islamique, mais le transfert des pouvoirs vers leurs pions afin de disposer d’un allié islamiste pour agiter l’Asie Centrale. Les Européens étaient restés silencieux car la chute du régime est synonyme de la fin de leurs contrats. Les deux avaient soutenu l’opposition officielle du régime pour s’assurer de la continuité du système. Nous avions alors appelé nos compatriotes à expliciter leur rejet du système islamique en célébrant le mardi 15 mars, jour de la Fête du Feu (qui est interdite par le régime), mais aussi anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran laïque pour forcer les Occidentaux à changer d’attitude. Nous y sommes. La hausse vertigineuse des ventes de pétards fait état d’une participation massive. Le régime a peur de la foule alors qu’il n’a plus de protection armée, il multiplie les déclarations contradictoires montrant ce qui lui fait peur. En revanche, les Occidentaux ne parlent plus de la situation interne en Iran : une attitude fermée, mais attentiste. Il y a un mois, le régime avait l’initiative, les Occidentaux le suivaient. À présent, les deux sont dans la riposte. La résistance commence aujourd’hui.



Il y a trois semaines, quand nous avons appelé nos compatriotes à expliciter leur rejet du système islamique en célébrant le mardi 15 mars une fête iranienne interdite par le clergé et l’anniversaire du fondateur de l’Iran laïque, nous avions trois objectifs liés aux deux symboles choisis. Nous voulions montrer que le boycott permanent de l’opposition officielle, le Mouvement Vert de Moussavi et Karroubi, n’était pas le signe de l’indifférence politique des Iraniens. Nous voulions affirmer l’attachement des Iraniens à l’identité iranienne, au modèle politique des Pahlavi garantissant une économie forte grâce à la nationalisation du pétrole et des ressources naturelles, l’unité nationale, les progrès laïques. Et enfin, il s’agissait de forcer les Occidentaux à voir et admettre ses attachements pour qu’ils cessent de soutenir de faux opposants qui ne correspondent pas à ces critères. Mais nous n’avions alors aucune idée précise de la marche à suivre, des slogans à scander. Nous n’avions pas le mode d’emploi de notre propre initiative. Mais nous y arrivons grâce aux actions ou inactions de nos adversaires.

La première action et la première erreur a été commise par les mollahs et les Occidentaux.

Après notre initiative, l’opposition officielle du régime, le Mouvement Vert de Moussavi et Karroubi, a immédiatement inventé les « mardis de la contestation » pour placer le mardi 15 mars sous sa bannière islamique et aussi pour tenter de prendre la direction de la contestation avant cette date soit le mardi 1er mars, soit, le mardi 8 mars, journée internationale de la femme. Cette invention a bénéficié immédiatement du soutien de centaines de médias américains et européens en persan qui ont inlassablement tenté de convaincre les Iraniens de sortir pendant ces deux mardis précédant le 15 mars, sans jamais citer cette date. Nous avons expliqué les objectifs de ce plan, les Iraniens ont boycotté les manifestations des mardis 1er et 8 mars. Ces boycotts malgré l’apport des Occidentaux ont démontré l’inefficacité du projet du régime à incruster ses amis dans la contestation pour éviter ou amortir sa chute. Cela a démoralisé les derniers partisans du régime, ils ont pris leurs distances pour ne pas être du côté d’un régime condamné. Cela a prouvé que la résistance passive et le boycott n’étaient pas des moyens dépassés à l’heure de la prise d’initiatives.

On peut aussi remercier les Américains et les Européens d’avoir aidé et encouragé l’opposition officielle dans son initiative des « mardis de la contestation » car après le 8 mars, cette initiative est devenue un problème puisqu’il obligeait l’opposition officielle et ses animateurs à cautionner les rassemblements anti-islamique et anti-régime prévu pour le mardi 15 mars. En fait, nous n’avons pas eu le plaisir d’entendre cette opposition officielle et ses animateurs avaler leur chapeau, mais pris au piège, ils ont sombré dans le silence pendant plusieurs jours, une attitude peu constructive et surtout peu combative qui a plongé les Occidentaux dans leur actuelle attitude de silence attentiste. Cet attentisme est le signe de la conscience de la fragilité du régime. C’est donc la précieuse indication qu’il faut mettre sa fausse opposition le plus souvent possible dans ce genre de situation inconfortable pour la pousser à sombrer dans le silence afin d’encourager les Occidentaux ou du moins une partie d’entre eux à changer de camps.

Notre initiative a été porteuse d’une troisième leçon, sans doute la plus importante, spécifiquement utile pour notre action de ce soir.

Après un passage à vide de 5 jours, l’opposition officielle et ses animateurs sont sortis de leur mutisme. Le site officiel du Mouvement Vert a oublié les mardis de la contestation et appelle ses partisans fictifs à aller pleurer sur les tombes du cimetière de Téhéran le jeudi 17 mars à l’occasion d’une journée de deuil inventée par le régime pour casser le devoir de joie, de rigueur chez les Iraniens pendant la période du nouvel an ! C’est un choix avisé car à son retour Khomeiny a fait son premier discours dans ce lieu sinistre. Par ailleurs l’événement n’attire personne dans ces lieux, personne ne verra la déconfiture du Mouvement Vert.

Mais si le Mouvement Vert a tout simplement zappé les « mardis de la contestation » pour ne pas cautionner des évènements clairement anti-islamique et anti-régime, certains de ses animateurs ont de manière indépendante appelé les Iraniens à politiser la Fête du feu en manifestant bruyamment aux sons des pétards géants en faveur de Moussavi.

Étant donné que nous avions choisi le 15 mars pour célébrer deux évènements interdits, l’un anti-islamique et l’autre laïque, cette date était déjà très politisée, il est paru évident que les électrons libres de l’opposition officielle cherchaient uniquement à islamiser cette date. Plus grave encore, en insistant sur la manifestation et la nécessité de se montrer agressivement bruyant, ils cherchaient à passer au second plan le fait inouï d’un rassemblement de tous les Iraniens dans leurs quartiers ou villages en faveur d’une autre identité et d’un autre régime.

L’insistance des faux opposants issus du régime sur la tenue d’une manifestation au lieu de milliers de rassemblements a aussi ravivé le constat que le régime manque de troupes pour contrôler le peuple.

Cela nous a incités à inviter nos compatriotes à privilégier des actions simultanées à l’échelle des quartiers pour révéler à tous ce manque de troupes et désorganiser davantage les troupes disponibles.

Nous apprenons les règles de base pour une lutte active sur mesure contre le régime des mollahs là où il se trouve, lutte d’après les gestes de cet adversaire. La combinaison des trois leçons nous invite à pousser la fausse opposition inventée par le régime dans ses limites pour la forcer à se taire afin que chacun voit le ridicule de cette alternative, puis retourner à la résistance passive si cette opposition tente de s’inviter dans le jeu et enfin contre-attaquer par une action nationale et éparpillée pour fixer une nouvelle limite.

Il convient de préciser que dans les années précédentes nous avions seulement basé notre action sur l’appel au boycott de la fausse opposition, elle avait alors sans cesse modifié ses slogans pour paraître plus séduisante, parvenant à tromper parfois certains de nos compatriotes qui ont vite été déçus par la suite. Cette fois, en faisant le choix de prendre l’initiative d’une manifestation sans slogan à une date symboliquement hostile au régime, nous n’avons remarqué aucune nouvelle tentative de modification des slogans, preuve que nous avions touché la vraie limite de cette fausse opposition. C’est une leçon de plus qui nous invite à ne jamais laisser l’initiative des manifestations à cette opposition tricheuse.

Sur cette base, nous avons décidé que notre prochaine action nationale et éparpillée devrait se dérouler le 21 mars à 2h51 au moment de l’entrée de l’Iran dans la nouvelle année par le cri libérateur de « Mort à la République Islamique, Vive Pahlavi » en guise de vœux de bonne année d’un quartier à l’autre dans tout le pays. Mais avant cela, ouvrez l’œil dans vos ambassades car notre lutte intelligente pour virer les mollahs commence ce soir dans les joies et les impertinences festives de la Fête du Feu.


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| Mots Clefs | Résistance : Menace contre le régime |
| Mots Clefs | Resistance : Boycott (du régime ou du Mouvement Vert) |
| Mots Clefs | Résistance : Manifestations hostiles au régime |

| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |
| Mots Clefs | Réformateurs & faux dissidents : Le Mouvement Vert |