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Iran : La semaine en images n°160
13.03.2011

Il y a une semaine, les Iraniens (c’est-à-dire les fonctionnaires, les miliciens, les militaires, les mollahs de base, les étudiants, les chômeurs, les femmes au foyer, les retraités, les Bazaris…) ont (tous) boycotté pour la quatrième semaine consécutive le Mouvement Vert, l’opposition officielle du régime, qui cherche à s’incruster dans la contestation pour amortir la chute du régime. Ce boycott généralisé a remis en cause la capacité de cette opposition factice à sauver le régime. Une partie des derniers collaborateurs du régime ont alors pris leurs distances pour ne pas être vus du côté du régime qu’ils estiment dans sa phase terminale. La baisse du niveau de participation de ces derniers collaborateurs a inquiété le régime car les boycotteurs prévoient de manifester le 15 mars prochain à la double occasion de la Fête (non islamique) du Feu et l’anniversaire de Reza Shah, l’initiateur de la laïcité en Iran.

Paniqués à l’idée d’être peu nombreux face à la contestation, les dirigeants ont d’abord joué sur l’intimidation avant d’esquisser au début de la semaine dernière, le samedi 5 mars, un pas vers Washington pour laisser supposer une entente donc la fin des sanctions qui pénalisent le régime et contribuent à la colère du peuple. Ce geste qui était censé rassurer la base dès la première heure du premier jour de la semaine a au contraire paniqué sa cible car bon nombre des derniers partisans du régime sont recherchés par les Etats-Unis : ils ont craint avoir été sacrifiés par les dirigeants (ce qui est probable). Ces bons collaborateurs du régime ont paniqué et se sont précipités à la bourse pour vendre leurs actions afin de réunir des dollars pour fuir avant d’être arrêtés.

Le régime a compris son erreur. Ce même jour, il a cessé les propos conciliants vis-à-vis des Etats-Unis, il a aussi oublié ses grosses vedettes de la fausse opposition, Moussavi et Karroubi, pour donner la priorité à la consolation de ses gens de base sans lesquels il ne peut survivre ou encore animer son opposition officielle, son seul joker pour échapper à une chute sanglante. Le régime a sorti le grand jeu pour séduire rapidement sa base !



Samedi après-midi, le premier acte de la consolation avait été d’offrir des lingots d’or à bas prix. Mais cela n’a pas rassuré la base car il a imposé une vente à la personne, ce qui est aussi une ruse pour connaître les gens tentés par la fuite.

Dimanche, le régime a fait son autocritique. La semaine précédente, il était allé dans toutes les directions donnant l’image d’un Etat paniqué et perdu. Il a tenté de restaurer la confiance de la base en montrant l’image d’une famille unie via la mise en scène de l’échec d’une tentative de destitution d’un ministre d’Ahmadinejad grâce au soutien du Parlement qui lui est officiellement hostile.
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C’est très drôle car tous les députés s’amusent et l’on ne voit de traces de tensions nulle part. En revanche, de grandes affiches ventant les mérites de l’unité ont été déployées un peu partout.
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- Tout cela n’a convaincu personne, profitant de la déconfiture du régime, des inconnus ont kidnappé et sauvagement brûlé vif un mollah. Une télévision iranienne basée aux Etats-Unis qui est dirigée par un ambitieux ex-Pasdaran et très suivie en Iran en raison de son ambiguïté a invité ses spectateurs à tester plus souvent l’inflammabilité du mollah. Cela paraît sordide, mais cela a amusé les gens car tout le monde traîne une haine accumulée depuis 32 ans.

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Lundi, la base était paniquée. Le régime a changé de registre. Il a annoncé que 100,000 commandos avaient participé à des manœuvres anti-émeutes dans une caserne de Téhéran, insinuant qu’il avait des troupes fraîches pour assurer la sécurité de tous. C’était là une nouvelle extraordinaire, qui, pour être crédible, devait être accompagnée de quelques images.

Les voici : il n’y avait pas là 100,000 commandos, mais une cinquantaine de personnes. Le régime aurait pu utiliser des images d’archives, le fait qu’il ne l’ait pas fait dénote un manque de confiance.
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Plus tard, il a changé de version en affirmant qu’il y avait eu des manœuvres dans les casernes de toutes les villes, mais il n’a montré aucune image. En fait, il ne pouvait même pas faire appel à ses archives car ce genre de manœuvres a toujours eu lieu à Téhéran.

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Alors que le régime essayait d’assurer pour rassurer sa base, ses performances de la semaine dernière ont alarmé Washington qui veut un Iran islamique à sa botte pour agiter l’Asie Centrale.

La semaine précédente, l’Etat américain avait tenté d’aider le régime en lui proposant la reprise du dialogue car elle s’accompagne d’un gel de facto des sanctions. Mais Téhéran n’avait pas accepté car il veut une levée définitive des sanctions sur la base d’un marché ne lui imposant aucune concession et non le dialogue qui l’obligerait nécessairement à faire des concessions contraires à ses intérêts.

Cette semaine, lundi, Washington a tenté d’intéresser les mollahs avec des offres de coopérations (commerciales) avec l’Inde, l’Azerbaïdjan et l’Irak par l’intermédiaire de Shivshankar Menon, le n°2 du Conseil indien de Sécurité, Elmar Mammadyarov, le ministre azéri des affaires étrangères) et enfin Ad Melkert, l’envoyé spécial de l’ONU en Irak.
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Téhéran n’a pas accepté les propositions des trois émissaires de Washington, mais leur présence a ravivé les craintes des gens de la base qui vivent dans la hantise d’un marché. Il fallait les rassurer car le régime avait besoin d’eux le lendemain (mardi 8 mars) pour manifester sous la bannière Verte de l’opposition officielle afin que celle-ci prenne la direction de la contestation avant que le peuple ne le fasse le 15 mars.

Mardi matin, pour mettre fin à cette panique à un moment délicat, le régime a axé sa propagande sur le thème de l’unité nationale dans l’intérêt du régime avec un geste très fort : le retrait volontaire de Rafsandjani, l’ex-patron politique du régime et l’homme des marchés secrets, de la présidence de l’Assemblée des Experts !

Dans notre article, nous avions parlé d’une manœuvre habile pour apaiser la base afin de le convaincre de continuer, les photos confirment l’hypothèse car l’intéressé ou encore ses amis politiques comme Rohani étaient détendus et souriants.
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Ce faux remaniement n’a pas convaincu la base, elle ne s’est pas déplacée pour simuler des minis rassemblements à l’occasion de la manifestation du mardi 8 mars sous la bannière du Mouvement Vert. Comme la semaine précédente, le ciel était gris, le régime ne pouvait diffuser des images d’archives du soulèvement de l’été 2008. Les médias de l’opposition officielle ont parlé d’une forte présence policière pour expliquer l’absence de toute de manifestation. Pour ne pas ridiculiser davantage son opposition officielle, on a eu droit à deux micros vidéos à propos de la présence policière, quelques rumeurs, des poèmes, de longs articles illisibles, puis le silence.
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Le Mouvement Vert a déposé le bilan ! Le boycott a aussi achevé le Mouvement soi-disant féministe du régime qui prétend avoir 1 million de membres !

L’échec de l’opposition officielle a déprimé tout le monde notamment les politiciens de toutes tendances et des commandants des diverses forces armées réunis autour du Guide pour planter deux arbres !
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Ce mardi, le régime a reçu une claque monumentale. Le soir de cette défaite, on a vu des pauvres gens déguisés en Haji Firouz, messager de Norouz, danser et chanter dans les rues alors que cela est formellement interdit. L’agence Mehr, qui avait été à la pointe de la contestation en diffusant des images qui gênent, a renoué avec cette habitude. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent !
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Mercredi, Washington a choisi ce moment inopportun pour envoyer les Italiens proposer un marché au régime… Les mollahs n’ont même pas publié les photos de la rencontre et comme à chaque fois qu’ils sont en difficulté ils se sont cachés pour ne pas faire de vague afin de ne pas aggraver la situation.

Comme dans des cas similaires, les seconds couteaux ont été chargés d’animer la vie politique. On a ainsi vu et revu, l’ambitieux Ghalibaf, maire de Téhéran planter des arbres, donner des réceptions en honneur de vieux acteurs ou inaugurer des expositions !
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Jeudi, le rusé Velayati (en costume gris), un des sous fifres de Rafsandjani, a été plus ambitieux en organisant un séminaire avec tous les conseillers culturels du régime depuis l’avènement de la république islamique : un moyen pour montrer l’unité des seconds couteaux derrières les dirigeants un peu déstabilisés ! Nous saluons son initiative car elle a surtout montré que le régime avait également perdu des partisans à des niveaux plus élevés.
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En début de la présente semaine, celle d’une manifestation interdite et redoutée, les mollahs ont continué à avancer en mode furtif. En l’absence d’actualité politique, les photographes ont eu carte blanche pour remplir les sites d’infos. Cela nous a permis de voir un sujet tabou : le Bazar à l’heure de la crise et des achats pour Norouz. Il y a ce qu’il faut, mais pas de clients : de bonnes nouvelles pour la contestation.
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