Bruno Schirra publiait en avril dernier le résultat de ses recherches sur les liens avérés entre le régime des mollahs et Abou Moussab al-Zarqaoui. L’article citait notamment des documents classés confidentiels de la police criminelle allemande (BKA).

Otto Schily et Schröder ont décidé alors de s’attaquer non pas aux liens entre les mollahs et les terroristes d’Al Qaïda mais aux « Fauteurs de Troubles » : Bruno Schirra, le magazine Cicero et l'hebdomadaire Focus et son édition en ligne.

Bruno Schirra est suivi, inquiété, son domicile est perquisitionné et ses notes sont confisquées : une enquête a été même ouverte cherchant à l’inculper pour « trahison de secret (dans la lutte contre le terrorisme) ». Bruno Schirra accuse la BKA et le ministère de l’Intérieur d’avoir fait pression sur le parquet. Pour lui, Il s’agit d’intimider les journalistes indépendants.

Quant à l’hebdomadaire Focus et son édition en ligne qui a révélé quelques secrets du régime des mollahs, ils sont accusés par Schily et Schröder d’avoir diffusé de fausses informations sur une manipulation de dossiers terroristes.

L’affaire a suscité de nombreuses réactions de soutien à la presse indépendante, mais le but de Schröder est atteint. L’affaire occulte le travail d’enquête de Cicero et de Focus, on ne parle que de l’intervention musclée de Schröder et l’on oublie, la raison même de cette prise de risque par le gouvernement allemand, c’est-à-dire la dissimulation des liens entre les partenaires iraniens de l’état allemand, les mollahs avec l’Al Qaïda.

Les opposants iraniens qui commençaient à se réjouir de la liberté de la presse allemande réalisent avec frayeur que malgré un grand faisceau de soupçons sur les activités terroristes des mollahs, rien ne se fera contre ce régime et ceux qui ont osé révéler ces informations risquent à leur tour de subir des menaces exemplaires qui feront réfléchir tous les autres petits curieux.

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