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La société suédoise Oriflame commercialise ses produits cosmétiques en vente directe. Elle vend des catalogues à des gens qui vont organiser des soirées-ventes chez eux. Ces vendeurs non déclarés sont appelés des conseillers de vente et la société leur demande d’organiser un réseau de vendeurs. Les équipes peuvent être contacté via le site d’Oriflame. Selon les résultats de chaque équipe, les gens reçoivent des promotions sous forme de cadeaux qui peuvent être des bons d’achats ou des voyages à l’étranger.

Il y a une certaine ressemblance entre le fonctionnement de la vente directe selon les Suédois d’Oriflame et le fonctionnement de la vente pyramidale car dans les deux cas, les vendeurs payent un droit de participation et dans les deux cas selon la demande de la direction, ils doivent organiser un réseau de vendeurs. Mais les deux types de commerces se distinguent par le fait que dans le modèle pyramidal, on paye cher sa place pour vendre un produit présenté comme miraculeux et le gérant de la société pyramidale s’enrichit avec les droits d’adhésion avant de disparaître alors que dans le cas de la vente directe, qui utilise les mêmes méthodes, il y a un vrai produit dont les bénéfices de la vente dépassent largement les gains de droit d’adhésion (achat d’un catalogue à 19 dollars dans le cas d’Oriflame). Il n’est pas possible de confondre les deux modèles. Dans ce cas précis, en décharge de la société suédoise Oriflame, on peut ajouter que cette société installée en Iran depuis 2007 avait enregistré sa filiale iranienne, Oriflame Persia au registre iranien de commerce en 2009 (ci-dessous) et ses produits sont toujours arrivés en Iran en passant par les douanes du régime. Alors pourquoi ce ramdam ?
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Ce ramdam est dû au succès d’Oriflame à partir de 2009 sur un marché qui est normalement la chasse gardée des Pasdaran qui sont à la fois shérifs et voleurs. Les Suédois ne gênaient pas les Pasdaran à leur arrivée car lors de la première année d’exercice, ils n’ont pas pu recruter plus de 50 « conseillers » pour écouler leurs produits plutôt chers destinés à la clientèle très aisée de la classe dirigeante. Les vendeurs non déclarés d’Oriflame gagnent généralement environ 100 à 200 dollars par mois et chacun rapporte environ 400 à 800 dollars à Oriflame. De fait, les gains mensuels des Suédois étaient alors de 30,000 dollars, une somme bien négligeable au vue des ventes des produits de contrebandes proposés par les Pasdaran aux happy few du régime. Mais la donne a changé car de 2008 à 2009, le nombre des « conseillers » d’Oriflame est passé à 3000, aujourd’hui la société suédoise dispose de 40,000 vendeurs ! En deux ans, les gains sont passés de 30,000 dollars à 1,8 millions puis à au moins 24 millions de dollars par mois ! Selon le régime, il aurait même atteint un bénéfice mensuel net de 55 millions de dollars. D’où la descente chez les Suédois (ci-dessous).
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Mais ce n’est pas la première fois ! En janvier 2009, au moment où les Suédois enregistraient leurs premiers succès commerciaux, ils avaient été accusés par l’agence Fars (dirigée par les Pasdaran) d’avoir organisé un réseau pyramidal, mais ils avaient sans doute trouvé un arrangement avec les Pasdaran car il n’y a eu aucune poursuite légale contre eux et le site étatique de dénonciation des sociétés pyramidales ne les a pas placés sur sa liste noire.

Mais entre temps, le régime a été très sanctionné et les Suédois ont multiplié leur chiffre d’affaires par 25 atteignant un bénéfice mensuel net de 55 millions de dollars. Le régime a sorti les grands moyens : descente policière, saisis des livres de compte, des fichiers vendeurs et clients, saisis de bouteilles d’alcool, d’opium, de pipes à opium et des armes blanches, articles enflammés sur l’incitation à la débauche, témoignages accablants d’ex-conseillers (ci-dessous), accusations graves de soutien à l’opposition et même 3 fatwas hostiles émises par 3 grands ayatollahs. C’est du sérieux. Les Suédois, qui selon leurs propres termes sont « en négociations », devront payer ou plus vraisemblablement partager leurs gains et leur réseau de vente avec les mollahs en quête de devises.
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