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Iran : La semaine en images n°119
30.05.2010

Le régime a passé une semaine difficile car son amie, la Russie, l’a lâché en se disant en faveur de nouvelles sanctions. C’est une catastrophe pour les mollahs car ces derniers ont toujours utilisé la protection de l’Etat Russe pour rappeler le refus de tout apaisement avec l’Occident en accompagnant ces annonces d’un enchaînement de provocations guerrières de nature à faire capituler l’Occident par la peur d’une guerre très nuisible pour son approvisionnement pétrolier. L’absence de la protection russe a été une grosse avarie. Elle a contraint le régime à se tenir convenablement sur la scène internationale. Il n’a pu faire aucune provocation parallèlement à l’annonce de son refus de compromis sur le nucléaire : pas un tir de missile, pas de slogans anti-israéliens, encore moins des annonces d’installation de nouvelles centrifugeuses. Dans l’adversité, le régime s’est orienté vers des valeurs sûres : la fausse opposition interne, le mouvement Vert qui entend donner une couleur démocratique au refus de tout apaisement avec l’Occident. De fait, ce fut une semaine riche en bouleversements.



Au début de cette semaine, Téhéran ne savait pas qu’il serait privé de provocations. C’est pourquoi au moment de l’envoi à l’AIEA de sa lettre d’information à propos de l’accord tripartite avec le Brésil et la Turquie qui évoque un refus de tout apaisement avec les Etats-Unis, le régime a pendu un homme lié à Washington : Abdol Hamid Riggi, le frère du chef du Jundallah, le groupe armé financé par Washington. On le voit ici peu avant sa pendaison, puis exposé par ses bourreaux.
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Washington a esquivé. Téhéran aurait sans doute enchaîné avec la pendaison de son frère aîné, mais la Russie a rejeté la validité de la réponse iranienne à l’AIEA et s’est prononcée en faveur de nouvelles sanctions économiques, changeant les priorités du régime. Dès lors, Le très bruyant président Ahmadinejad sélectionné pour son talent d’orateur agitateur s’est donc retrouvé au chômage technique. Il a fallu improviser pour occuper le coussin péteur du régime pour expliquer son absence médiatique sur la scène internationale.

conditions météorologiques inhospitalières | Il y avait de quoi l’occuper car l’ouest du pays était victime d’inondations et à l’Est un grand incendie était en train de ravager des forêts d’une valeur inestimable. Mais notre homme n’a pas été envoyé à ces endroits car il risquait de se faire accueillir par des jets de pierres en raison d’une totale absence de secours. Ceux de l’Ouest (Khorassan) peuvent s’estimer heureux car ils ont eu droit à un reportage photo où l’on voit l’absence des forces de l’ordre alors que ceux de l’Est n’ont eu droit à aucune couverture médiatique car pour les locaux, l’incendie serait une manière de dissimuler des abattages d’arbres en vue de ventes destinées à renflouer les dettes du régime.
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conditions politiques inhospitalières | On n’a donc pas vu le bon président populiste – selon son étiquette officielle - aller vers l’Ouest, ni vers l’Est. Il restait le Nord et le Sud. Le Sud l’a emporté car cette semaine, le régime devait fêter sa première victoire dans la guerre Iran-Irak : la reprise le 24 mai 1982 du port jadis très prospère de Khorramchahr de la région pétrolière de Khouzestan. Comme nous l’avons rappelé dans le précédent numéro de la semaine en images, cette reprise est très chère pour la population car le pays avait été reconstitué. En revanche, les mollahs, d’habitude si friands de victoires militaires n’en parlent guère car on sait aujourd’hui qu’ils auraient pu mettre fin à la guerre en obtenant de très fortes indemnités de Saddam qui reculait, mais ils avaient continué 6 années supplémentaires pour s’enrichir grâce aux commissions qui leur étaient versées par les marchands d’armes. Ce tabou est aggravé par le fait que la région pétrolière de Khouezstan jadis choyée par le Chah et détruite par la guerre n’a jamais reçu le moindre budget pour être reconstruite et aujourd’hui encore elle n’a ni eau courant ni l’électricité alors que les mollahs dépensent des folles sommes pour reconstruire les terres du Hezbollah au Sud Liban ou payent les salaires des policiers et autres cadres du Hamas. Cependant, il s’agit d’une ville presque fantôme avec de rares habitants qui s’accrochent à des ruines. C’est une ville qui représente un danger pour l’image du régime, mais pas un danger en soi. De fait, le régime prenait moins de risque à envoyer Ahmadinejad là-bas que dans l’Ouest inondé ou l’Est en flammes. Mais, à son précédent passage lors des élections, Ahmadinejad avait attiré une dizaine de personnes. Pour étoffer l’accueil digne du « président populiste », comme nous le décrivent les lobbyistes du régime en suivant les consignes, il fallait du monde. Le régime a comme d’habitude ramassé les pauvres qui traînent dans les villes. La sortie zéro risque a viré au cauchemar car les figurants sélectionnés pour applaudir le discours ont commencé à scander « chômage, chômage » pour réclamer des emplois ! Selon des infos de nos correspondants, les forces de l’ordre ont dû sortir les armes pour intimider la foule. Du coup, on a eu très peu d’images de la foule et beaucoup d’images du président du peuple qui s’est livré à l’exercice préféré des présidents américains qui consiste à pointer la foule pour montrer son intérêt pour les individus !
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turbulences diplomatiques | Ces cris ont secoué notre Mahmoud, idole de la tenniswoman Aravane Rezaï, mais cela a surtout secoué le régime car l’info a été diffusée dans tout le pays. Le régime a alors décidé de programmer une autre sortie pour Mahmoud afin de mettre en scène le président acclamé par une foule heureuse. Mais avant que le régime n’ait eu le temps de ruminer cette grosse déconvenue, il a reçu une seconde claque avec l’annonce russe en faveur de nouvelles sanctions économiques que les mollahs craignent car elles peuvent provoquer des émeutes fatales à leur régime. On a alors assisté à quelque chose d’assez inouï, les mollahs n’ont pas menacé de rompre les relations avec la Russie, ils n’ont pas pris la parole en ordre dispersé pour fustiger la Russie, ils n’ont pas envoyé des manifestants bombarder la façade de l’ambassade russe de tomates pourries… Les mollahs ont envoyé Ahmadinejad à la télévision avec son plus joli sourire pour un exercice plaintif de rappel des « règles nécessaires de l’amitié entre de si bon vieux amis et voisins ».

Ahmadinejad Bis | Après cette intervention, notre ami Mahmoud a été envoyé à Kerman, fief de Rafsansdjani, le patron du régime, pour une sortie réussie garantie afin d’effacer les effets de la sortie ratée de Mahmoud à Khorramchahr. Téhéran a diffusé des photos de la foule en liesse, mais à regarder de près, certains détails jurent. Voici une photo assez représentative que vous pouvez agrandir au moyen d’un clic.
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Les gens placés sur un même plan ont des têtes avec des grosseurs différentes. Ceux qui sont en haut à droite de l’image semblent être à un niveau supérieur à Ahmadinejad, ce qui est impossible et enfin, les gens ont des ombres propres, mais pas d’ombres portées les uns sur les autres, en particulier les deux montés sur les épaules de leurs copains qui servent en fait à cacher les joints de collages. Plus vraisemblablement, Mahmoud a eu droit à un accueil de ce genre…
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Les Russes bis | Ce fut vraiment une sale semaine pour les mollahs car la Russie a réattaqué en traitant Ahmadinejad de démagogue avant de rappeler qu’elle lui imposerait de nouvelles sanctions car tel est « son intérêt supérieur ». Elle a agi ainsi car le problème ne vient pas des mollahs, mais du fait que Washington veut une entente avec eux pour agiter l’Asie Centrale, région indispensable à la Russie, et dans ces conditions, la seule solution pour échapper à cette entente est d’entraîner Washington dans une escalade des sanctions pour saboter son nécessaire apaisement avec Téhéran. Alors que le régime se battait avec son propre envie de dire m… aux Russes, la Grande-Bretagne, alliée historique du clergé chiite iranien, mais autre victime désignée de l’entente entre Téhéran et Washington, est intervenue aussi pour annoncer son soutien clair et net à des nouvelles sanctions. Elle a été plus loin que les Russes car elle n’a pas parlé de vagues intérêts supérieurs de la Grande-Bretagne, mais d’une nécessité pour empêcher les mollahs d’acquérir l’arme nucléaire ! Cette fois, Téhéran n’a pas répondu car il y a une différence entre la Russie et la Grande-Bretagne : l’argent des mollahs dort dans les banques des pays britanniques. Téhéran a préféré faire profil bas devant les Britanniques et aussi devant les Russes et les deux adversaires par nécessité des mollahs ont aussi calmé le jeu pour ne pas aller plus vite que la musique.

Retour vers les valeurs sûres | Les mollahs ont alors été soulagés d’être libéré de ces attaques face auxquelles ils ne peuvent rien, mais ils ont acquis la certitude qu’il fallait oublier le soutien de leurs « alliés anti américains », car les intérêts de ces derniers dépassent leur amitié pour le régime. Dès lors, les mollahs se sont focalisés sur la promotion de leur opposition interne : le Mouvement Vert, fausse opposition qui entend donner un cachet démocratique au refus de tout compromis avec l’Occident notamment à propos du nucléaire.

Mais ce mouvement qui ne propose aucun changement n’a aucun partisan. Il est depuis juin dernier boycotté par les Iraniens ne veulent pas un retour en arrière, mais un vrai changement. C’est pourquoi, depuis ses débuts, le régime lui donne une actualité avec des fausses affaires de persécution à l’encontre de ses dirigeants ou ses partisans qui se disent les porte-parole du peuple. Le Mouvement Vert existe aussi à travers des querelles sans fin qui opposent ses partisans à des extrémistes qui dénoncent ces « gentils » comme étant des pions de l’Occident. Cette affiliation (combinée à la victimisation) est censée convaincre les Occidentaux de la sincérité des partisans du Mouvement Vert. Le but est de forcer l’Occident à soutenir ce Mouvement, ce qui revient à reconnaître la légitimité représentative d’un mouvement hostile à tout compromis !

En cette semaine où le régime s’est retrouvé privé de son arme favorite qu’est la provocation, il s’est jeté à corps perdu dans des annonces de nouvelles persécutions très fortes susceptibles d’arracher un soutien aux Occidentaux. Ces derniers ne sont pas dupes et ne prennent pas réellement position, c’est pourquoi Téhéran se voit obligé de renouveler les annonces avec divers personnages qui reviennent sans cesse.

Ainsi la victimisation des adeptes du Mouvement Vert a été concentrée pendant le Festival de Cannes sur le cinéaste Panahi, un ami du régime qui n’a jamais dénoncé une seule lapidation ou pendaison de mineure dans sa vie. Cannes fini, Panahi a été « libéré », il a donné sa place de victime de la semaine à Tavakoli, un membre de la milice universitaire que l’on présente comme un super démocrate. Dans la nécessité de varier les plaisirs et les personnages, au début de la semaine dernière, on a aussi parlé d’une attaque des nervis du régime contre l’automobile d’un certain Abtahi, un des chefs du Mouvement Vert qui avait été jugé l’été dernier et condamné à 15 ans de prison. Avec l’annonce de l’attaque, on a été surpris d’apprendre que le monsieur était libre, mais la dépêche expliquait qu’il avait en fait été libéré en payant une caution ! Très bien. Cependant ce ne fut pas la seule surprise car dans le cadre de la scénarisation des querelles internes, un site d’extrémistes qui dénonce les « gentils verts » comme étant des traîtres a publié le même jour des photos du mariage du fils d’un autre des soi-disant condamnés du procès et on y voyait notre ami Abtahi (lep etit avec un turban) dans une forme absolue et sans aucune blessure à côté de tous les condamnés du grand procès de cet été qui eux aussi ont sans doute été libérés en payant des cautions !
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Anniversaire | Cette affaire des photos de mariage est un révélateur : le sujet était la vie joyeuse des traîtres liés à l’étranger, et non pas Abtahi. Ce dernier ne devait logiquement pas être là, il a dû oublier qu’il devait jouer les victimes choquées. Le régime, qui est pressé d’obtenir des résultats, s’agite et fait des erreurs. À mesure que l’on s’approche du 13 juin, l’anniversaire du Mouvement Vert, on verra d’autres bourdes du même genre car le régime devrait multiplier dans la précipitation les initiatives de diversion pour masquer l’absence de mobilisation des Iraniens en faveur de cette fausse opposition interne.

En prévision à ce manque de mobilisation, le régime évoque déjà des soi-disant mesures policières à l’encontre des Verts, mais étant donné que tout ceci est destiné à duper l’opinion occidentale pour l’entraîner à forcer les dirigeants occidentaux à prendre partie, le régime a organisé des manifestations de substitution en dehors de l’Iran. En France, cela se passe à la Cinémathèque Française car l’Etat français ne veut pas la chute de ce régime par peur de l’annulation de ses contrats énergétiques. Il a donc laissé carte blanche aux lobbyistes cinématographiques du régime comme Satrapi, Bahman Ghobadi ou encore Gholshifteh Farahani pour charmer les cinéphiles français avec des films, des débats dont un avec Shirin Ebadi, des dédicaces, mais aussi des cadeaux le programme ci-dessous en PDF)…
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Des cadeaux | Le 24 mai, date de la pendaison de Riggi, le régime en a distribué pas mal à des touristes universitaires français qui étaient en Iran dans le cadre d’un voyage organisé par le lobbyiste Antoine Sfeir « en collaboration avec l’ambassade d’Iran à Paris ». C’est connu : les cadeaux entretiennent l’amitié. En laissant organisé ce tour, Téhéran a fait cadeau de près de 285,000 euros à notre journaliste tour opérateur Sfeir, celui-ci leur a apporté de potentiels lobbyistes qui pourraient cet été compenser les cadeaux reçus en offrant aux mollahs des expertises sympathiques sur les attentes pro-régime du peuple iranien.
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L’agrandissement de la famille des lobbyistes est bien évidemment assez triste, mais il est aussi réjouissant car cet arrivage prouve que le lobbyisme pro-mollahs s’essouffle. Il faut donc continuer à argumenter. Il serait aussi bon pour vous de contacter les gens sur ces photos pour les encourager à ne pas rentrer dans ce jeu à côté d’un régime usé qui ne mobilise plus et tente de se maintenir par la terreur en exposant des cadavres.

Il faut aussi aller à la Cinémathèque pour chahuter les cinéastes lobbyistes du régime qui oublient d’évoquer les cadavres, les lapidations, le mal être des jeunes ou encore la condition féminine sous les mollahs pour pouvoir soutenir des pourris issus du régime comme Moussavi ou Karroubi et leurs épouses encore plus malfamées.
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