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Iran : La semaine en images n°116
09.05.2010

Depuis des mois, Washington ne cesse de proposer un dialogue apaisé aux mollahs car il a besoin d’une alliance stratégique avec eux pour accéder à l’Asie Centrale. Cela ne convient pas aux mollahs car tout apaisement avec Washington -le grand protecteur d’Israël- lui ferait perdre le soutien de la rue arabe. Il cherche donc un moyen pour rendre le dialogue impossible, en réponse Washington esquive ses provocations en refusant de les médiatiser. Cette semaine, Téhéran a cru pouvoir casser cette censure grâce à la visite d’Ahmadinejad à New York pour exposer sa vision du TNP à l’ONU. Puisque les médias avaient les yeux rivés sur l’Iran, le régime a profité de l’occasion pour annoncer la tenue de nouvelles manœuvres navales sur la route des pétroliers dans le Golfe Persique. Tout était parfait, mais il y a eu des imprévus forçant Téhéran à improviser au pied levé. Voici donc les images d’une semaine où Téhéran a raté une occasion en or pour amplifier la crise afin de rendre impossible l’apaisement.



La super semaine des provocations des mollahs a pourtant commencé très fort avec la visite d’Ahmadinejad à New York pour la conférence du suivi du TNP. En partant du constat que le TNP n’avait pas été conçu pour permettre aux grandes puissances comme les Etats-Unis de garder l’exclusivité de la dissuasion nucléaire, mais pour débarrasser le monde des arsenaux nucléaires existants, Téhéran proposait que les pays qui n’en possèdent pas aient un pouvoir de regard sur les programmes nucléaires de pays dotés d’armes nucléaires. D’un point de vue moral, cela est très plausible. Téhéran voulait sortir des schémas habituels de confrontation pour entrer dans une confrontation indirecte en lançant un débat d’idées médiatiques qui concerne de nombreux pays ou encore les associations anti-nucléaires. 70 personnes accompagnaient Ahmadinejad en vue d’animer ces débats !

S’attendant à une belle réaction de la salle et des médias, avant qu’Ahmadinejad ne prenne la parole à l’ONU, Téhéran a annoncé aux médias étrangers l’entrée en fonction d’une nouvelle DCA 100% iranienne : Mesbah 1. Cette DCA n’est pas 100% iranienne, mais c’est bien la première fois que Téhéran montre un produit intéressant : une réplique du canon russe ZU-23 qui date de 1950. Selon notre spécialiste, « cette ancienneté a ses défauts, mais aussi un énorme avantage. Son principal défaut est d’être dépassé pour contrer les avions modernes, mais son avantage est d’être à l’abri des systèmes de brouillage électroniques. Ses radars ne seront pas complètement aveuglés lors d’une frappe comme cela a été le cas des radars syriens lors du raid israélien près de Dayr az Zawr ». Toujours selon notre spécialiste, « Téhéran vient en fait pour la première fois de montrer les dents car lors de la guerre en Ex-Yougoslavie, les Serbes abattaient les missiles américains Tomahawk à coup d’une version manuelle de ce canon. Or d’après les photos, Téhéran a couplé sa version avec un radar de guidage d’origine inconnue et un radar 3d d’origine polonaise, il peut donc abattre aussi des missiles de croisière subsoniques ». Téhéran espérait laisser entendre qu’il pouvait répondre à des tirs de représailles en cas d’une guerre des pétroliers.
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Téhéran n’attendait plus que la salle de l’ONU explose sous les applaudissements au discours offensif d’Ahmadinejad calme et intellectualisé pour balancer la suite de son programme militaire d’enfer tout en suggestions et insinuations sur ses capacités de frappes. Aucun détail n’avait été négligé : on a eu droit à un Ahmadinejad, calme, posé, moins ricanant ou caricatural. Il a même porté une paire de lunettes pour avoir l’air intellectuel !
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Pour résumer, puisque les médias censuraient ses provocations choquantes, le régime a changé de discours. Il a tenté de les attirer par des gestes de douceur afin de profiter de l’ouverture pour faire passer ses méchantes insinuations. Mais malgré les efforts sur le look, le recours à des sourires de séducteur ou encore un choix savant de mots, le discours n’a pas eu la carrière escomptée : il a marqué les médias, mais n’a pas provoqué de débats médiatiques encore moins un ralliement polémique des Non Alignés. C’était raté. Mais Téhéran avait annoncé la tenue de très grandes manœuvres navales pour le lendemain. Il ne pouvait pas reculer. Il a dû donc donner le coup d’envoi à son ambitieux programme de manœuvres anxiogènes tout en cherchant à agiter les médias New Yorkais dans le difficile registre de la douceur !
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De fait, on a d’un côté, cette première journée de manœuvres axées sur la guerre chimique et en même temps des efforts feutrés du régime pour attirer les médias vers Ahmadinejad sans aller dans le registre de la grossièreté ou des menaces qu’il maîtrise parfaitement. La première idée a été de donner des interviews, mais il ne recevait pas d’invitation, c’est pourquoi le régime lui a organisé une conférence de presse qui n’a pas fait fureur.
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Par la faute de ce ratage médiatique, Téhéran a décidé de refaire une nouvelle journée de guerre chimique, mais il lui fallait d’abord attirer les médias. Il a eu une idée intéressante : une polémique non agressive. Il a ainsi laissé entendre via le site d’Ahmadinejad que l’Iran avait accepté l’offre de l’AIEA avec l’intervention du Brésil avant d’annoncer un démenti évoquant non pas un accord, mais l’ouverture à un dialogue avec le Brésil. Il restait ainsi dans le registre de douceur sans s’engager, il anticipait même sa réponse au président Lula lors de sa prochaine visite à Téhéran les 16 et 17 mai, mais surtout il polémiquait faisant renaître les soupçons de manœuvres dilatoires qui auraient incité les médias à s’intéresser à ce qu’il faisait en vrai : la seconde journée de manœuvres et d’insinuations axée sur ses possibles capacités de frappes chimiques… L’Occident a fui cette polémique et personne n’a entendu parler des capacités de frappes chimiques des mollahs. En fait, en montrant des équipes de décontamination chimique, Téhéran veut suggérer des capacités en ce domaine. C’est à vous de juger si c’est de l’info ou de l’intox.
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Pour sauver ses manœuvres anxiogènes, Téhéran a eu une autre bonne idée de polémique non agressive : le ministre iranien des affaires étrangères a invité les 15 membres du Conseil de Sécurité à un dîner à la résidence du représentant iranien à l’ONU. Il allait y tenir des propos en faveur de la poursuite de son programme nucléaire pour faire renaître la polémique sur ses intentions, les manœuvres dilatoires qui auraient incité les médias à regarder du côté de ses manœuvres. Les médias occidentaux ont un mode de pensée moins compliqué : ils sont restés sur le dîner. Il y a eu donc le dîner et les manœuvres. Il n’existe pas de photos du dîner, tout juste l’arrivée des invités.
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De fait, Téhéran a dû diffuser dans les médias des détails des équipements déployés alors que normalement l’idée était de rester dans les nuances et le flou anxiogène. Cette ultime improvisation est sans doute la plus mauvaise de celles qui ont été tentées cette semaine car les annonces faites aux agences étrangères ont laissé penser que Téhéran avait déployé un nombre gigantesque d’hommes et d’équipements, alors que cela n’avait pas été le cas. Téhéran possède néanmoins un grand nombre d’équipements. Mais il a aussi beaucoup de sites à protéger. La grande information de cette semaine pourrait être un manque de quantité d’armes disponibles pour le combat (sauf en ce qui concerne les hélicoptères de transport Chinook, ci-dessous).
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Un Sikorsky RH-53D Sea Stallion : l’Iran affiche cet helico dans toutes ses manoeuvres car c’est l’un des appareils abandonnés par les Américains dans le désert de Tabas lors de l’opération de libération des otages. C’est une manière de défier les Américains.
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Patrouilleurs entrées en service en 1977


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L’Aéroglisseur Wellington BH-7 Mk.5A acheté par le Shah. Le régime affirme les avoir équipés de missiles (les conteneurs rectangulaires sur les côtés). Cela suggère une évolution des logiciels de navigations et de radar.
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A ce genre de constat s’ajoute la différence de tailles entre les bateaux Iraniens et Américains. La victoire n’est franchement pas à portée de main. Le régime prend des risques non calculés avec ses propres soldats, jeunes et mal payés, qui lui semblent fidèles pour le moment. Le pire scénario serait des désertions pour rejoindre le peuple. Pour contourner le problème qui lui pend au bout du nez, Téhéran a renoué avec ses répressions nocturnes de petits délits commis par les jeunes, comme faire la fête ou mal porter le voile, pour monter les soldats contre les jeunes de leur âge.