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Iran : Un bon début, selon El Baradai
20.10.2009

Le 1er octobre dernier, lors des discussions de Genève 2, les Six et les mollahs se sont mis d’accord pour que Téhéran échange son stock d’uranium faiblement enrichi contre un volume équivalent d’uranium moyennement enrichi par les Français et les Russes. Peu avant la rencontre prévue pour fixer les modalités du processus, les mollahs ont émis des doutes sur leur disponibilité à parler aux Français. La rencontre a pourtant eut lieu sans anicroche selon El Baradaï. Ce n’est pas pour autant gagné.



Début septembre, pour éviter de nouvelles sanctions américaines, Téhéran a accepté de reprendre le dialogue avec les Six à la date du 1er octobre 2009. Or, depuis 30 ans, le régime se targue de tenir tête aux pressions américaines. En acceptant ce pas en avant par peur des sanctions, il risquait de se voir larguer par la rue arabe, allié informel grâce auquel il peut s’affirmer comme un facteur de nuisance chez les alliés arabes des Etats-Unis. Pour préserver ce soutien qui lui donne un moyen de pression sur les Etats-Unis, il s’est immédiatement lancé dans des provocations anti-américaines et anti-israéliennes, d’une part pour séduire son public mais surtout pour excéder Washington et le pousser à la faute : qu’il adopte une sanction forte provoquant l’éclatement du groupe des Six. Téhéran aurait ainsi échappé aux sanctions tout en restant dans son rôle de leader de l’opinion arabe. Ces provocations n’ont pas réussi à excéder Washington car ce dernier veut justement engager Téhéran dans un processus d’apaisement forcé pour le discréditer auprès de son fan-club arabe. Dès lors que Washington a esquivé toutes les provocations, la rencontre a eu lieu le 1er octobre à Genève.

Lors de cette rencontre avec les Six qui avait lieu à son initiative, Téhéran a dû jouer le jeu du dialogue pour éviter la réactivation des sanctions. Il a alors été contraint de donner son accord sur l’inspection de son nouveau centre d’enrichissement et un échange de son stock d’uranium faiblement enrichi contre son équivalent en uranium moyennement enrichi par les Français et les Russes. Ils ont alors convenu de revoir les Français, les Américains et les Russes, le 19 octobre à Vienne pour discuter des conditions de cet échange.

Aussitôt que la délégation iranienne est rentrée de Genève, Téhéran a renoué avec les provocations pour faire capoter la prochaine rencontre qui devait avoir lieu le 19 octobre. Il a d’abord remis en cause le principe même d’un engagement, puis annoncé la poursuite de l’enrichissement quoiqu’il advienne à Vienne, avant d’annoncer qu’en cas d’un échec de la rencontre due à une mauvaise attitude américaine, « il enrichirait lui-même son uranium à 20% ».

Ces provocations n’ont pas non plus réussi à remettre en cause la tenue de la réunion. Désespéré, le régime des mollahs a lancé une rumeur non sourcée selon laquelle ses représentants à Vienne (Soltanieh & Asgari) « n’accepteraient en aucun cas la participation de la France à la réunion car ce pays avait un lourd contentieux passé pour la livraison à l’Iran de matériaux nucléaires » (dans le cadre de l’accord Eurodif). Cette ultime provocation n’a pas déclenché un incident diplomatique comme l’entendait Téhéran et la rencontre a débuté comme convenu à 15H20 locales avec la participation d’El Baradai (qui ne manquera pas d’informer ses amis Britanniques sur le contenu de la rencontre).

A cette réunion, Téhéran s’est retrouvé encore dans le processus de reprise de dialogue qui a commencé à sa propre initiative. Il a donc été contraint de jouer le jeu. On ignore cependant dans quelle mesure puisque selon El Baradei, après « une réunion plutôt constructive » d’une durée de trois heures, les parties ne sont pas arrivées à s’entendre et doivent reprendre les négociations mardi à 10h00 locales.

Quel que soit le résultat de cette rencontre que l’on veut passer pour constructive pour engager Téhéran dans le processus d’apaisement qu’il fuit, ce résultat sera contesté par le régime des mollahs à l’issue du retour en Iran de ses négociateurs.


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