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Une résolution à l’ONU sur les droits de l’homme en Iran
06.10.2005

Le ministre des Affaires étrangères, M. Pierre Pettigrew, a annoncé aujourd’hui que le Canada entendait présenter, au cours des prochaines semaines, une résolution aux Nations Unies sur la piètre situation des droits de l’homme en Iran.




« Puisque nous ne constatons aucun signe concret d'amélioration à l’égard de la situation des droits de la personne en Iran, nous déposerons, pour la troisième année consécutive, une résolution sur la situation des droits de l’homme en Iran, a déclaré le ministre Pettigrew.

Etre membre des Nations Unies est un privilège qui implique certaines responsabilités. C’est ainsi que, en étant membres de l’Assemblée Générale des Nations Unies, les pays reconnaissent la nécessité de répondre aux préoccupations de la communauté internationale.

L'Iran ne remplit pas ses obligations internationales au regard des droits de l'homme et ne se conforme pas aux résolutions antérieures qui s’y rapportent. Nous estimons qu’il est temps que cela change. »

En 2003 et 2004, de concert avec d’autres membres de la communauté internationale, le Canada s’est préparé à présenter une résolution à l’Assemblée Générale des Nations Unies sur la situation des droits de la personne en Iran. Le 20 décembre 2004, l’Assemblée Générale a adopté cette résolution par 71 voix contre 54, avec 55 abstentions.

Bien que la résolution ait salué l’interdiction de la torture décrétée par l’Iran et sa coopération avec les Nations Unies dans l’élaboration de programmes de promotion des droits de l’homme, elle soulignait également de graves préoccupations suscitées par le bilan des droits de l’homme dans ce pays.

Elle demandait instamment au gouvernement de l’Iran de se conformer à ses obligations internationales dans ce domaine, de coopérer en ce sens dans le cadre des Procédures spéciales des Nations Unies, de mettre en œuvre les recommandations des Nations Unies qui s’y rattachent et de fixer une date pour la visite du Groupe de travail sur les disparitions forcées et involontaires.

À cela s’ajoutaient, entre autres mesures, la mise en œuvre pleine et entière de l’interdiction de la torture, l’obligation de mettre fin aux amputations punitives et à la flagellation, l’abolition des exécutions par lapidation et la création, dans les meilleurs délais, de bureaux de procureurs dans toutes les provinces.

Le Canada et ses partenaires qui partagent la même opinion continuent à surveiller de près la situation des droits de la personne en Iran.

- Pour de plus amples renseignements, les représentants des médias sont priés de communiquer avec :

  • Sébastien Théberge
  • Directeur des communications
  • Cabinet du ministre des Affaires étrangères
  • T +1 (613) 995-1851


Les relations entre Ottawa et Téhéran se sont détériorées depuis la mort de la photojournaliste irano-canadienne Zahra Kazemi dans une prison iranienne en juillet 2003.


« Nez fracturé, crâne fendu, doigts cassés, ongles arrachés, orteil en bouillie, vagin complètement lacéré témoignant d’un viol brutal », telle est la description fournie de Zahra Kazemi par un médecin iranien aujourd’hui réfugié au Canada.

Zahra Kazemi, journaliste irano-canadienne, résidente au Canada, avait été interpellée le 23 juin 2003 alors qu’elle photographiait des familles de détenus devant la prison d’Evine, au nord de Téhéran. Battue au cours de sa détention, elle est décédée des suites de ses blessures le 11 juillet. Après avoir tenté de dissimuler les causes de la mort de la journaliste, les autorités iraniennes ont reconnu, le 16 juillet 2003, par la voix du vice-président, M. Ali Abtahi, qu’elle avait été « battue ». Le corps de Zahra Kazemi a été néanmoins inhumé dans la précipitation, le 22 juillet 2003, à Chiraz (sud du pays). Les autorités Canadiennes et le fils de la défunte demandaient le rapatriement du corps pour effectuer une autopsie. Des inconnus ont dérobé son cadavre peu après son inhumation rendant ainsi le rapatriement vers le Canada impossible.