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Le chef de la diplomatie d’Iran refoulé par les Saoudiens
05.10.2005

Selon la République des Mollahs, le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a reporté une visite prévue mercredi en Arabie saoudite, à la suite de frictions entre les deux pays au sujet de l’Irak.



Mottaki a suggéré de se rendre en Arabie saoudite jeudi, a déclaré à l’AFP une source au ministère saoudien des Affaires Etrangères. Mais les autorités saoudiennes ont décidé de reporter la visite à une date ultérieure, a-t-on ajouté sans plus de détails.

Afin de sauver la face, la République Islamique a déclaré que ce voyage n’avait « pas pu avoir lieu en raison des dates proposées par les deux parties. Mais le principe de la visite est maintenu et une date sera annoncée ultérieurement ».

Plus vraisemblablement, le chef de la diplomatie des mollahs a été refoulé par les Saoudiens et n’a pas reçu l’autorisation d’atterrir en Arabie Saoudite. Mottaki, qui effectuait sa première tournée dans le Golfe depuis sa nomination à la tête de la diplomatie iranienne, s’est contenté de visiter Oman après ce refus. Il doit encore visiter le Qatar.

Lors d’une visite fin septembre aux Etats-Unis, le prince Saoud s’est inquiété publiquement des « ingérences » de Téhéran chez son voisin irakien.

« Les Irakiens se plaignent d'interventions (iraniennes) englobant l'entrée d'hommes, de capitaux et d'armes, ainsi que d'immixion dans la vie politique », a-t-il dit. « Si ces interventions étaient avérées, notamment s'agissant des provinces (irakiennes) limitrophes de l'Iran, la situation serait d'une extrême gravité ».

Ces déclarations reflètent les inquiétudes de Ryad concernant les répercussions d’un éventuel conflit confessionnel entre chiites et sunnites en Irak sur sa propre minorité chiite, installée majoritairement dans les régions pétrolières du royaume.


Téhéran s'est dit « surpris » par les déclarations du prince Saoud. « La République islamique ne s'attendait pas à ce que de tels propos soient émis par des amis en ces circonstances délicates dans la région, et elle les considère comme surprenants et irrationnels », a dit le ministère des Affaires Etrangères.


Mais le Prince Saoudien a répliqué en affirmant que « L’histoire ne pardonnera pas à ceux qui ont exploité la tragédie de l’Irak (...) pour servir des objectifs de court terme et de courte vision » …

Cette dernière déclaration a été faite la veille de l’annulation de la visite de Mottaki.