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Iran : Téhéran se moque des « sanctions européennes »
07.09.2009

Réunis à Stockholm pour des discussions informelles, les ministres des Affaires étrangères des 27 se sont exprimés sur l’Iran. A quelques nuances près, ils ont évoqué une possible adoption de sanctions européennes si l’Iran refuse de dialoguer...



La crise nucléaire iranienne piétine depuis 6 ans parce qu’il n’y a jamais eu un front uni de sanctions internationales contre l’Iran. La Chine, la Russie, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne sont des partenaires commerciaux de l’Iran. Pour préserver leurs intérêts, ils ont toujours refusé les sanctions en insistant sur la nécessité de poursuivre le dialogue par tous les moyens.

Dans ce groupe des 5 protecteurs informels des mollahs, les trois Européens sont dans une position difficile en raison de leur alliance avec les Etats-Unis. C’est pourquoi, de temps en temps dans un coup d’éclat médiatique, ils évoquent la possibilité des sanctions européennes contre l’Iran pour compenser des mois de silence. Cependant, ces déclarations rocambolesques sont toujours très floues sur le contenu des sanctions afin de ne pas engager leurs auteurs vis-à-vis des Etats-Unis et surtout pour ne pas mettre en péril les intérêts en jeu en Iran.

C’est exactement ce que l’on a retrouvé à Stockholm dans les propos du ministre suédois des affaires étrangères, Carl Bildt, hôte de la réunion au nom de la présidence suédoise de l’UE : « S’ils sont prêts à discuter avec nous, nous le sommes, mais s’ils décident d’aller à la confrontation, la confrontation aura lieu... l’Iran doit faire un choix clair entre la coopération ou la confrontation ! »

Décodages | L’impact de ce discours qui claque si bien a été nul : Téhéran n’a même pas daigné protester. En fait, Téhéran n’a rien dit car cette déclaration européenne était elle-même une réponse à la première déclaration officielle faite par le nouveau cabinet fraîchement approuvé par les députés iraniens.

Le jeudi 3 septembre, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères affirmait que son pays « refusait de négocier sous la pression des sanctions, des menaces ou des dates butoir ». Si en réponse, l’UE avait évoqué une seule vraie sanction qui fait mal (par exemple l’interdiction de vente de carburant à l’Iran), Téhéran aurait protesté avec vigueur.

Téhéran n’a rien dit car il a constaté chez ses partenaires européens une peur panique de faire un choix clair entre le business ou la confrontation.


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Sanctions : à propos des protecteurs informels des mollahs
- Iran : La Russie peut-elle le sauver ?
- (2 SEPTEMBRE 2009)

Article complémentaire :
- Hausse des exportations européennes vers l’Iran
- (7 AOÛT 2008)

L’économie iranienne face aux sanctions :
- Iran : Du beau sur France 24 !
- (23 FÉVRIER 2009)

| Mots Clefs | Enjeux : Intérêts Européens en Iran |
| Mots Clefs | Pays : Europe (UE, UE3, union européenne) |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |
| Mots Clefs | Instituions : Economie iranienne |